Journée mondiale de l’eau : Les bons indicateurs du Mali

Un bémol, les ressources en eau se dégradent du fait du changement climatique et des pratiques humaines

Bamako, 25 mar (AMAP) En 2024, le taux d’accès au service de l’eau potable au Mali est de 83,2% en milieu urbain et semi-urbain et 67,3% en milieu rural, avec une moyenne nationale de 71,9%, a annoncé, vendredi, le ministre en charge de l’Agriculture Lassine Dembélé, représentant sa collègue de l’Energie et de l’Eau.

M. Dembélé, qui s’exprimait à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars sous le thème : « L’eau pour la paix » a ajouté que des projets structurants en cours permettront d’améliorer l’approvisionnement. Il s’agit, entre autres, de la poursuite des travaux de renforcement et d’extension du service d’eau potable, de la réalisation attendue en 2024 de plus de 3 450 nouveaux points d’eau modernes et le renforcement de plus de 620 ouvrages existants dans le périmètre hors concession.

« Malheureusement, a regretté M. Dembélé, les ressources en eau continuent de se dégrader au regard non seulement de l’impact du changement climatique et surtout à cause des actions et pratiques humaines : gaspillage d’eau sous toutes ses formes, exploitation anarchique des berges des cours d’eau, activités anarchiques d’orpaillage, rejet des ordures et autres substances nocives dans les cours d’eau. »

Au Mali, le clou de cette 32è édition a été une rencontre, organisée, au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Cette journée met l’accent sur l’importance de l’eau et plaide pour sa gestion durable afin de lutter contre la crise mondiale de l’eau et favoriser l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD n°6).

Cette édition, selon le ministre Lassine Dembélé, est commémorée dans un contexte mondial particulier marqué par l’aggravation des effets du changement climatique, la croissance démographique et la multiplication des conflits liés à l’eau. « Ces phénomènes constituent des menaces réelles pour la protection et la conservation de notre ressource tant précieuse qu’est l’eau. »

Le thème est assez révélateur des défis du Mali, en matière d’accès à l’eau potable. Le pays fait partie de ceux en situation de stress hydrique, avec moins de 1 000 m3 d’eau par habitant et par an.

Pire, depuis la grande sécheresse des années 70, l’on assiste à une diminution progressive et une dégradation continue de la qualité des ressources en eau de au Mali.

Pour la représentante de la société civile du secteur de l’eau et l’assainissement (CN-CIEPA), Selly Ouane, cette journée est un moment de plaidoyer de la société civile en faveur de l’accès de tous à l’eau potable d’ici 2030.

« Dans notre pays, environ 30% de la population manquent d’eau potable avec des disparités entre les milieux, rural, semi-urbain et urbain. En plus, la croissance démographique signifie que de plus en plus d’individus et de secteurs économiques se disputent l’accès à l’eau », a-t-elle analysé.

Quant à l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, elle a, au nom des Partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur l’eau et l’assainissement, expliqué que cette Journée rappelle, chaque année, l’importance fondamentale de l’eau pour maintenir la vie, favoriser le développement et promouvoir la paix.

«Au cours des dix dernières années, les PTF ont contribué à hauteur de plus 352 milliards de Fcfa d’aide au développement et aux besoins humanitaires. Cet appui a permis d’accroître l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement améliorés dans les zones rurales et urbaines, mettre en œuvre des systèmes d’irrigation innovants pour une agriculture durable et renforcer les capacités techniques et financières des institutions locales», a révélé Rachna Korhonen.

FMS/MD (AMAP)

Mali : Hommage aux Martyrs du 26 mars

Le dépôt de la gerbe de fleurs par la ministre de la Santé et du Développement social, le colonel Assa Badiallo Touré

Bamako, 22 mar (AMAP) L’Association pour la défense des victimes de la répression (ADVR) a organisé, vendredi, une marche funèbre pour commémorer les martyrs de la révolution malienne, à l’occasion du 33è anniversaire du « Vendredi noir. »

Il y a trente-trois ans, (22 mars 1991-22 mars 2024) des centaines de jeunes gens, à la fleur de l’âge, ont payé de leur sang, voire leur vie pour l’avènement de la démocratie et du multipartisme au Mali.

La commémoration, qui s’est déroulée au Carré des martyrs près du cimetière de Niarela, s’est déroulée dans une atmosphère de recueillement et d’émotion, a été bien encadrée par les Forces de l’ordre. Les pionniers dirigeaient la marche en tenant une banderole de fond noire. C’était écrit : « Hommage aux martyrs ».

Après le dépôt de la gerbe de fleurs par la ministre de la Santé et du Développement social, le colonel Assa Badiallo Touré, la sonnerie aux morts a suivi. Ensuite, l’assistance a observé une minute de silence.

Le colonel Assa Badiallo Touré en présence d’anciens ministres et de plusieurs figures importantes du Mouvement démocratique dont Mme Sy Kadiatou Sow, Pr Aly Nouhoum Diallo, Tiébilé Dramé, Yaya Sangaré, a dit que ces victimes méritent le respect et la considération de l’ensemble de la nation. Selon la ministre en charge de la Santé ces « Martyrs de la Nation étaient et demeurent dans le cœur et dans l’esprit du peuple malien. »

« De 1992 à nos jours, mon département continue de soutenir les activités de l’Association pour la défense des victimes de la répression », a rappelé la ministre.  Elle a souligné que « malgré le contexte difficile que traverse le Mali, la détermination du gouvernement reste ferme et totale à apporter assistance et sécurité à tous les fils du pays. »

Le président de l’ADVR, Abdoulaye Dembélé, a rendu hommage « à ces héros, martyrs et enfants qui sont tombés sur le champ de l’honneur, au nom de la patrie. » M. Dembélé a affirmé que l’ADVR « s’engage à contribuer, conformément aux aspirations de nos autorités et de l’ensemble des forces vives, à bâtir une nouvelle nation « un Mali Kura », dont le fondement essentiel est le pardon, la justice et la tolérance. »

Au nom de l’ensemble des victimes des répressions de janvier à mars 1991, il a salué « les efforts du gouvernement pour toute l’attention particulière qu’il n’a cessé d’accorder à l’organisation. »

Le président Dembélé a sollicité l’opérationnalisation de la fondation du 26 mars, tant espérée par les victimes et leurs ayants-droits. « Votre prédécesseur a posé les jalons, il vous revient d’en assurer la finition », a-t-il dit s’adressant à la ministre de la Santé et du Développement social.

SS/MD (AMAP)

Réforme domaniale et foncière au Mali : Un million de parcelles numérisées dans le district de Bamako (officiel)

La nouvelle digitalisation du foncier au Mali est très avancée au niveau du District de Bamako

Bamako, 21 mar (AMAP) Un million de parcelles ont été numérisées dans le district de Bamako, dans le cadre de la réforme domaniale et foncière du Mali, a appris l’AMAP, jeudi, en marge d’une rencontre que le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a organisée.

« Nous sommes à peu près à un million numérisé sur l’ensemble de ce territoire qui est le secteur prioritaire aujourd’hui », a déclaré le Secrétaire permanent de la réforme domaniale et foncière du Mali, le colonel-major Checkiné Mamadou Dieffaga, interrogé après la cérémonie.

Organisé sur le thème « La digitalisation du foncier au Mali »,  cette rencontre a pour l’objectif « de montrer à l’équipe du CNPM, la nouvelle digitalisation du foncier au Mali sur laquelle nous sommes très avancés au niveau du District de Bamako. » a dit le colonel-major Dieffaga.

Devant des membres du bureau et des présidents des groupements professionnels membres du CNPM, le secrétaire permanent a d’abord expliqué que l’objectif de la réforme domaniale et foncière est de refonder les rapports sociaux, mettre la terre au service du développement et appuyer la bonne gouvernance de l’État.

« La digitalisation, a-t-il dit, permet de savoir l’existence d’une parcelle, son numéro d’identification national unique cadastral (NINACAD), son propriétaire et ses documents mais, aussi, de créer un référentiel. »

« Nous demandons à tous les propriétaires de parcelles sur le District de Bamako et ses communes limitrophes de venir s’enregistrer », a exhorté le secrétaire permanent qui a, par ailleurs, annoncé que dans les six prochains mois, un guichet unique foncier sera mis en place.

L’objectif recherché étant de permettre aux propriétaires de parcelles de remplir les formalités administratives, et réduire le délai de traitement des dossiers du foncier.

Ce déjeuner professionnel a permis aux participants de mieux cerner les différents contours de la réforme domaniale et foncière, à travers l’exposé du secrétaire permanent.

Pour le président du CNPM, la digitalisation du foncier est aujourd’hui indispensable pour améliorer la transparence, l’efficacité et la sécurité dans la gestion du foncier. Ce qui peut contribuer au développement économique et social du pays, dira-t-il. Elle permettra, selon Mossadeck Bally, « d’enregistrer les transactions foncières et de demander des titres de propriété en ligne, ce qui simplifie les processus administratifs et réduit les risques de corruption et de fraude. »

La digitalisation du foncier permettra aussi de représenter de manière précise les limites des parcelles et les caractéristiques géographiques des terres, d’assurer les investisseurs et les propriétaires terriens contre les risques de conflits mais également de contribuer à protéger les droits fonciers des populations locales.

« Avec la croissance de population et le développement des villes, nous constatons de plus en plus des besoins d’accès au foncier et nous faisons face depuis des années à des problèmes fonciers : les litiges, doublons, titres illégaux. En 2018, les services du médiateur de la République ont reçu 454 plaintes, contre 290 en 2017 », a fait remarquer Mossadeck Bally.

Sur le plan privé, les investisseurs font face à ce problème d’accès au foncier qui est non seulement cher mais qui n’est pas sécurisé. « Cela réduit les décisions d’investissement d’un grand nombre d’investisseurs », a déploré le président du CNPM. Et de souligner que ce problème des litiges foncier est très fréquent en milieu urbain entre les investisseurs (immobiliers, industriels et particuliers), tout comme en milieu rural entre les exploitants agricoles.

Au Mali, le foncier n’est pas fiscalisé. Un des avantages de cette digitalisation, est qu’elle sera un moyen pour l’État de créer de la richesse sur le foncier bâti et non bâti. « En résumé, la digitalisation du foncier offre de nombreux avantages potentiels en termes de transparence, d’efficacité et de protection des droits fonciers », a dit le premier responsable du patronat malien.

Cependant, il a estimé que sa mise en œuvre réussie nécessite un engagement politique, des investissements dans les infrastructures technologiques et une collaboration entre les différentes parties prenantes, principalement le secteur privé.

La rencontre professionnelle est un cadre d’échanges entre les acteurs du privé et le public. Il a pour objectif de contribuer à l’amélioration du climat des affaires.

Initié en 2017, dès la mise en place du nouveau bureau en octobre 2022, le CNPM a décidé de relancer cette activité de dialogue avec ses partenaires pour une meilleure contribution à l’amélioration du climat des affaires au Mali, a rappelé Mossadeck Bally.

BBC/MD (AMAP)

 

Tâches ménagères et impératifs professionnels : Comment les femmes relèvent le défi durant le ramadan

Après une journée de travail, consciencieusement accomplie, elles sont nombreuses à se sur-multiplier pour se mettre au service des jeûneurs. Comment y parviennent-elles ?

Par Fadi CISSÉ

Bamako, 21 mar (AMAP) Il est 15 heures. Sous le soleil ardent de ce mois de Ramadan, Amina, une secrétaire de direction, ne songe même pas à profiter une minute de plus de son bureau climatisé. Trop d’obligations à gérer à la maison. Elle plie bagage et enfourche son engin à deux-roues pour se rendre au marché. L’esprit un peu confus, la nouvelle mariée n’est pas encore fixée sur ce qu’elle va acheter au marché pour le dîner à offrir à sa belle-famille.

« Je pense que des pâtes seraient plus rapides à préparer. Ou bien as-tu d’autres suggestions, maman ? », demande-t-elle au téléphone à sa mère avant de quitter son lieu de travail.

Comme Amina, pour de nombreuses femmes actives dans les secteurs public et privé, jongler entre les tâches ménagères et les impératifs professionnels est un défi de taille en cette période. Heureusement, elles savent se montrer débrouillardes pour trouver des solutions ingénieuses.

Après une journée de travail consciencieusement accomplie et grâce aux conseils de sa mère, notre secrétaire de direction trouve ainsi le plat tout indiqué à servir au dîner : du fonio précuit accompagné d’une sauce rouge à la viande. Une recette savoureuse et facile à cuisiner, résume-telle. « Je fais mes achats au marché et prépare mes ingrédients avant de rentrer chez moi. Une fois à la maison, je gagne du temps en déléguant certaines tâches », explique-t-elle, en révélant avoir recruté une aide-ménagère pour que le repas soit servi à temps pour la rupture du jeûne.

« Avant mon arrivée, celle-ci prépare le quinquéliba, la bouillie et dresse la table. Une fois sur place, je prends le relais pour m’occuper des tâches restantes tels que la préparation du jus et les autres mets », confie-t-elle.

Le programme est, évidemment, beaucoup plus chargé pour les femmes qui doivent préparer les repas de rupture du jeûne à la fois pour le service et le domicile. Habibatou Mariko, employé de bureau, vit cette réalité depuis plus de dix ans. Elle s’en sort grâce à son expérience. « Il m’arrive de quitter le bureau à 16 heures. Quand les embouteillages deviennent insupportables, je gare ma voiture dans un lieu sûr et prends une moto taxi pour rentrer un peu plus tôt à la maison. Je n’ai jamais engagé d’aide-ménagère. Je prépare ma bouillie et ma tisane la veille au soir, que je mets ensuite au frigo. Une fois rentrée, je les réchauffe et les mets sur la table avant la rupture », dit-elle .

« C’est après que je me concentre sur le dîner. Pour cela, je demande à ma belle-sœur d’acheter les condiments pour gagner du temps lorsque je rentre», dit-elle, sans s’émouvoir outre mesure. Pour elle, en effet, réaliser toutes ces tâches difficiles en ce mois béni est un acte d’amour envers Dieu et les jeûneurs.

ELLES-MÊMES À JEUN– Stagiaire dans une structure publique, Kourouni Diarra jongle, elle aussi, avec les mêmes contraintes. Depuis 7 heures du matin au petit soir, cette jeune femme d’une vingtaine d’années consacre son temps à ses activités professionnelles à Ouolofobougou, en Commune III de Bamako. Mais depuis le début du Ramadan, elle a changé son emploi du temps. Elle rentre désormais chez elle à Yirimadio, en Commune VI, à 15 heures pour avoir le temps de s’occuper de ses fourneaux.

Kourouni a une particularité : elle est l’unique fille de ses parents et a, par conséquent, la responsabilité des activités ménagères. « Les jours où je prends un peu de retard, je me fais aider par ma maman et la servante. Parfois, certains de mes frères m’épaulent pour aller plus vite même si cela me gêne », confie celle qui veut tout faire seule afin de soulager sa maman de cette corvée.

De nombreuses femmes qui, se surmultiplient en cette période pour se mettre au service des jeûneurs, sont elles-mêmes à jeun. Mais pas toutes. Alima, par exemple, est l’une des trois belles-filles de la famille. Elle arrête de jeûner chaque fois que c’est son tour de faire la cuisine. « Je ne peux pas aller au travail et ensuite venir faire la cuisine car on s’épuise rapidement sous ce soleil. Donc, pour mener à bien toutes mes tâches, je ne jeûne pas », indique cette mère de trois garçons.

Cette justification fait tiquer Abdoulaye Maïga, professeur de matières religieuses au lycée Madina. « La femme, souligne-t-il, ne peut pas abandonner son jeûne à cause de ses tâches ménagères, tout comme l’homme pour des motifs similaires. Le jeûne est une obligation pour tout musulman adulte. »

En récitant un passage de versets coraniques, l’érudit explique que Dieu a dit qu’il a créé les hommes et les djinns pour l’adorer. Il cite néanmoins quelques raisons susceptibles d’empêcher un musulman de jeûner, notamment la maladie, le voyage, la période menstruelle de la femme. L’encadreur au Centre islamique de formation et de documentation (CIFOD) indique que le jeûne est une priorité pour le musulman et ne peut être supplanté par le travail quotidien. À ce sujet, il propose aux femmes qui travaillent de prendre un congé pour le mois de Ramadan.

Assan et son époux n’envisagent pas cette éventualité tout simplement car ils n’ont aucun problème pendant ce mois béni. Cela fait bientôt quatre années qu’ils sont mariés et vivent ensemble avec leur bébé de six mois. Tous les deux travaillent et finissent à la même heure dans leurs différentes entreprises. En l’absence de leurs beaux-parents à la maison, ils parviennent à vivre en parfait accord. Ainsi, celui qui rentre à la maison le premier s’occupe des tâches ménagères avant l’arrivée de l’autre. «Mon mari nettoie la maison, il dresse la table et fait les petites tâches avant mon arrivée pour la rupture. Après la rupture, je me charge du dîner pas compliqué tandis qu’il s’occupe de l’enfant», détaille notre interlocutrice.

FC/MD (AMAP)

Coulibaly Gogo Bathily : Plus qu’une secrétaire de direction

Elle fait face à tous les travaux à la maison comme au bureau, toujours avec le même courage tranquille et le sourire accueillant. Elle, c’est Mme Coulibaly Gogo Bathily. Durant le mois de Ramadan, cette secrétaire de direction à l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) enchaine les journées particulièrement longues caractérisées par des charges autant physiques qu’intellectuelles.

Avec plus de vingt ans de vie professionnelle à son actif, celle que les travailleurs de l’agence appellent affectueusement «tante Gogo» est toujours parvenue à répondre avec une immuable amabilité aux sollicitations de tout le monde, du cadre au simple agent et au visiteur.

En ce mois béni, elle est au bureau au plus tard à 7h30 minutes. Cette quadragénaire mince et au teint d’ébène, fait preuve d’une inaltérable courtoisie au travail et ne tarit pas de «douas» à l’endroit de ses collègues et des visiteurs. Son quotidien au bureau est classique : elle gère l’accueil et les rendez-vous de la direction générale, réceptionne et trie l’important courrier, fait face aux multiples demandes suscitées par les nombreuses activités de l’Amap.

Pendant le Ramadan, ses tâches augmentent car Mme Coulibaly Gogo Bathily a la responsabilité des plats destinés à la rupture du jeûne de la rédaction composée de journalistes, photographes, monteurs et imprimeurs qui travaillent très tard au «bouclage» du quotidien L’Essor. Prise en fin de journée par les documents à classer dans l’épais parapheur à l’intention du directeur, elle suit pourtant d’un œil attentif le quinqueliba qui infuse dans une marmite. Quand l’infusion est prête, elle la filtre à l’aide d’un tamis et la verse dans une thermos qui prend place sur un plateau avec des bols. Elle peut alors achever son travail de bureau.

Mais sa journée n’est pas finie pour autant. En chemin pour la maison, Tante Gogo téléphone à son aide-ménagère pour qu’elle allume le feu sous les marmites de quinqueliba et de bouillie. En cours de route, elle achète quelques condiments qui manquent. Une fois à destination, la maitresse de maison sait qu’elle n’a pas une minute à perdre et, sans se changer, investit la cuisine et enchaine sur tout ce qui est à préparer et cuire avant la rupture du jeûne.

Vers 21 heures, le marathon des tâches professionnelles et ménagères est accompli. La secrétaire de direction et la maitresse de maison peuvent alors passer le relais à la mère attentive à la scolarité de son garçon qui s’apprête à passer son baccalauréat dans quelques mois.

Au terme d’une telle journée, nul ne pourra contester à la battante la légitimité d’inviter la nouvelle génération à travailler dur et avec amour.

FC/MD (AMAP)   

Chambre nuptiale : Ces mariées qui exposent leur intimité sur les réseaux sociaux

Par S. DOUMBIA

Bamako, 21 mar (AMAP) La nouvelle génération a franchi le Rubicon. Les règles non écrites de la chambre nuptiale sont aujourd’hui allègrement foulées au pied. De jeunes mariées avec leurs sœurs et copines n’ont plus aucun scrupule à exposer une partie de l’intimité du couple à travers des images postées sur les réseaux sociaux.

Se faire photographier ou filmer dans la chambre nuptiale et poster les images sur les réseaux sociaux est le nouveau phénomène qui emballe la jeunesse 2.0. De plus en plus, de jeunes mariées, ne craignant aucune réprobation de la communauté, jouent le jeu. Aujourd’hui, la pratique horrifie les puritains qui entendent la combattre à travers la sensibilisation sur les mêmes réseaux sociaux et l’éducation à un bon savoir-vivre et savoir-être. En tout cas, les aînés ne s’accommodent pas de voir des règles non écrites de la chambre nuptiale allègrement transgressées.

Les jeunes mariées qui se retrouvent dans la chambre nuptiale (kognosso) ont inventé le phénomène de la séance de clichés ou de se filmer soit en compagnie de leurs copines soit seules pour ensuite les postes sur les réseaux sociaux. Alors que dans le temps, on retrouvait les images de la chambre nuptiale dans un album photos. Et seuls les intimes avaient le droit d’y jeter un coup d’œil. Une pratique nouvelle aux antipodes de nos traditions. Les conseillères nuptiales ne manquent pas de la dénoncer.

Une conseillère nuptiale est très souvent mise au service des jeunes couples durant les noces. Généralement d’un certain âge, elle demeure une encyclopédie qui enseigne aux conjoints, surtout à la jeune mariée, les bonnes pratiques et manières convenables. Mais, aussi, sur le savoir-être dans la société en général et dans la belle-famille en particulier.

Mme Gakou Astan Koné est conseillère nuptiale depuis des années. Selon elle, la tradition est en perte de vitesse parce que les jeunes mariées semblent n’accorder aucun crédit aux pratiques traditionnelles qui les mettent pourtant à l’abri de certaines difficultés liées à la vie de couple et en famille. « La chambre nuptiale a été instaurée pour éduquer le couple, apprendre aux conjoints à se respecter, à rester calme. Une autre facette de la chambre nuptiale est de renforcer la foi des mariés à défaut les initier à l’islam. Mais, aussi, d’apprendre à la conjointe une gestion des rapports avec sa belle-famille et à repousser ses limites mêmes dans les situations d’inconfort. L’homme est tout aussi concerné par les conseils », explique la conseillère des traditions.

TOHU-BOHU – Tout cela se passe à l’abris des regards, dans le respect strict de l’intimité du couple, notamment de la mariée. Mais, constate Mme Gakou Astan Koné, il y a une nouvelle pratique de la jeune génération. « Les amies de la mariée viennent discuter sous la moustiquaire, couper le gâteau et même se photographier », s’indigne la conseillère nuptiale.

Estimant qu’elles transgressent, de ce fait, les règles non écrites de la chambre nuptiale, la conseillère nuptiale dit avoir été scandalisée par le cas d’un couple qu’elle encadrait. « La mariée, ses sœurs et copines ont semé le grand bazar. Cela dans un tohu-bohu qui incommodait même le voisinage », raconte-t-elle. Mme Gakou Astan Koné exprime son sentiment d’impuissance et essaie, avec le recul, de trouver une justification a cette « évolution. » Mais pour elle, cela ne doit en aucune façon justifier les dépravations que nous enregistrons dans la chambre nuptiale.

Mme Touré Mamy, interprète et médiatrice pour les migrants résidant en France, abonde dans le même sens. Malienne d’origine, elle n’apprécie pas cette pratique de la nouvelle génération. « Je me suis mariée en 2015 donc il n’y a pas très longtemps. Pour moi, ce changement est lié à plusieurs choses, notamment la famille, la religion et l’éducation. Les règles de la chambre nuptiale sont strictes et beaucoup de nos sœurs ne les supportent pas », dit-elle. « Les filles d’aujourd’hui n’ont pas d’intimité, c’est pourquoi elles s’exposent sur les réseaux sociaux au prétexte d’être au diapason de l’évolution de la société », regrette-t-elle.

La jeune génération a-t-elle consciente qu’elle est en train de transgresser cette tradition qui fait partie des règles de fonctionnement de notre société ? Pas du tout si l’on s’en tient aux propos de Néné. Cette jeune fille ne voit pas d’inconvénient à la nouvelle pratique. Elle trouve même normal que quand on se marie, il faut bien le montrer. Et le canal approprié aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux.

Face à cette tendance des jeunes qui frôle l’insouciance, Daouda Diarra, imam d’une mosquée à Niamana, invite à se ressaisir. « Revenons à nos fondamentaux, à notre culture mais, aussi, à nos us et coutumes. Référons-nous à la religion, sinon un jour ou l’autre nous le regretterons », a averti le religieux,

« Comment expliquer que dans la chambre nuptiale, un couple puisse filmer son intimité et l’exposer sur les réseaux», s’interroge l’imam. Avant de rappeler qu’autrefois, seul le mari pouvait voir le visage de sa conjointe dans la chambre nuptiale.

SD/MD (AMAP)

Ségou : Le sucre local disponible en quantité suffisante

Le gouverneur Alassane Traoré s’est réjoui de la disponibilité du sucre sur le marché et du respect des prix par les commerçants

Ségou, 18 mar (AMAP) Le gouverneur de la Région de Ségou, le contrôleur général de police Alassane Traoré, a effectué, lundi, une visite dans trois magasins témoins afin de s’assurer de la disponibilité et du respect du prix sucre, a constaté l’AMAP.

Dans les magasins visités, il n’y a pas de manque de sucre ni d’augmentation excessive des prix et les réserves sont suffisantes pour répondre à la demande des consommateurs pendant ce mois de Ramadan. Les prix indicatifs plafonds dans les magasins témoins sont de 27 500 Fcfa pour le sac de 50 kg, 28 500 Fcfa la même quantité dans les boutiques de proximité et 575 Fcfa à 600 Fcfa le kg.

Le gouverneur Alassane Traoré s’est non seulement réjoui de la disponibilité du sucre sur le marché, mais, aussi, du respect des prix plafonds par les commerçants. Ce qui, selon lui, permettra à la population de « passer ce mois de Ramadan dans la sérénité. »

M. Traoré a remercié l’ensemble des acteurs : le ministère de l’Industrie et du Commerce et les opérateurs économiques (commerçants grossistes et détaillants) qui ont contribué à l’atteinte de ce résultat.

Pour sa part, le directeur par intérim de la direction du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence de Ségou, Yacouba Yalcouyé, a assuré que les contrôles se poursuivront sur le terrain pour veiller au respect des prix.

Il a exhorté la population « à dénoncer tous les commerçants véreux qui s’adonnent à la spéculation. »

La forte délégation du gouverneur également le maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra, le préfet de Cercle, Daouda Diarra, le directeur par intérim de la direction régionale du Commerce, de la Consommation et le président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, Ibrahima Doucouré.

MS/MD (AMAP)

 

 

Diaspora africaine : La Conférence régionale de l’Afrique de l’Ouest s’est ouverte à Bamako

Le Mali a été choisi pour abriter cette conférence qui est l’une des six pré-congrès préparatoires

Bamako, 14 mar (AMAP) La conférence régionale de l’Afrique de l’Ouest en prélude au 9è congrès panafricain sur le thème : «Diasporas, afro-descendants et développement», avec pour but de réfléchir sur les stratégies fédératives de mobilisation des diasporas africaines et des afro-descendants autour du chantier de la renaissance en ayant pour socle le panafricanisme, s’est ouverte, jeudi, à Bamako.

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a indiqué que ce rendez-vous constitue une opportunité réelle de réfléchir ensemble aux enjeux liés au développement de nos pays, de partager nos expériences et de proposer des stratégies innovantes pour mobiliser la diaspora africaine et la communauté des afro-descendants.

Il a rappelé à cet effet les données de la Banque africaine de développement (BAD) qui montrent que les transferts de fonds de la diaspora africaine ont progressivement augmenté passant de 37 milliards de dollars en 2010 à 87 milliards de dollars en 2019, pour atteindre 95,6 milliards de dollars en 2021.

Le ministre Ag Attaher a ajouté que  la diaspora africaine, le plus grand bailleur de fonds du continent, offre des moyens de subsistance à des millions d’Africains dans la prise en charge des besoins alimentaires, éducatifs, sanitaires et pour le développement local.

En outre, Mossa Ag Attaher a soutenu que les intellectuels de la diaspora africaine contribuent largement au renforcement des capacités dans les pays d’origine par le transfert des compétences dans plusieurs domaines.

D’après lui, la diaspora malienne, estimée à environ 6 millions de personnes, constitue un pilier du développement national avec un engagement fort. Il dira que selon une étude de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2022, les transferts de fonds de la diaspora malienne ont été estimés à 793 milliards de Fcfa, un apport largement supérieur à l’Aide publique au développement.

PARTI PRIS POUR LE PANAFRICANISME – Pour sa part, le ministre togolais en charge des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, a indiqué que cette rencontre a lieu à Bamako, grâce à la bonne volonté des autorités maliennes qui réaffirment ainsi leur parti pris pour le panafricanisme et les nobles causes africaines. Tout comme leur engagement en faveur de la réactivation de la fibre du panafricanisme, « un renouveau dont l’Afrique, sa diaspora et les personnes d’ascendance africaine, ont ardemment besoin.

D’après lui, le traitement du thème permettra de réfléchir sur les stratégies fédératives de mobilisation des diasporas africaines et des afro-descendants autour du chantier de la renaissance en ayant pour socle le panafricanisme. Pour le Pr Dussey, la conférence régionale de Bamako offre, également, l’occasion de réfléchir sur les pistes de valorisation et de mobilisation accélérée des capitaux intellectuels, culturels, scientifiques et financiers des diasporas africaines et des afro-descendants au service du développement de l’Afrique.

Son homologue malien, Abdoulaye Diop, qui a présidé la séance, dans son discours d’ouverture, a soutenu qu’en tant que terre de migration par excellence, le Mali se reconnait pleinement dans le thème de cette conférence qui va examiner les différents aspects liés aux diasporas, aux afro-descendants et au développement.

Abdoulaye Diop s’est dit confiant et optimiste sur les capacités des diasporas africaines et des afro-descendants « à œuvrer en faveur de la redistribution des équilibres multipolaires, dans le cadre de la promotion de la voix de l’Afrique sur la scène internationale dans un contexte de basculement géopolitique.

Le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, celui du Cap-Vert étaient aussi présents à cette conférence qui est l’une des six pré-congrès préparatoires prévus dans différentes régions d’Afrique, conformément à la décision de la 6è réunion du Haut comité de l’Union africaine (UA) en charge de l’agenda 2021-2031 tenue le 13 juin 2023.

DD/MD (AMAP)

Mali : L’Association des Elèves et Etudiants dissoute (Conseil des ministres)

Bamako, 14 mar (AMAP) L’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) a été dissoute, a annoncé le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, cité par le communiqué du Conseil des ministres tenu mercredi 13 mars 2024.
Le gouvernement reproche à l’association estudiatine des « agissements (qui) sèment des troubles au sein de l’espace scolaire et universitaire et provoquent des perturbations des cours, des assassinats, des meurtres et des destructions de biens publics et privés par des manifestations violentes de rue et des ports illégaux d’armes. »
« Depuis plusieurs années, poursuit le texte, force est de constater que l’AEEM ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs. Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association. »
Le dernier affrontement remonte au 28 février 2024, ayant causé la mort d’un jeune étudiant de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et plusieurs blessés graves. Ces agissements, d’une extrême gravité, sont survenus dans la perspective du renouvellement des instances du bureau de coordination de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali et ont provoqué la suspension immédiate de ses activités dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre.
« Des pratiques similaires ont eu lieu en décembre 2017 entre des factions rivales du comité AEEM de la Faculté des Sciences et des Techniques et provoqué un mort. En octobre 2018, des affrontements à coup d’armes à feu et de machettes, opposant des clans rivaux du comité AEEM de la Faculté de droit privé, ont fait neuf (9) blessés dont deux (2) graves. »
« A chacun de ces événements malheureux, les forces de sécurité ont fait des descentes inopinées au niveau du siège de l’association, qui se sont soldées par des arrestations de certains membres ayant en leur possession des armes létales, des stupéfiants et de grosses sommes d’argent non justifiées. »
La dissolution des associations par le Conseil des ministres est prévue et réglée par les dispositions de la Loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations.
L’AEEM est une association de droit malien créée suivant le récépissé de déclaration d’association n°10281/MAT-DNAT du 20 avril 1991.
Cette dissolution contribue à la réalisation de l’une des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR) : « Pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes ».
MD (AMAP)

Gingembre, Tamarin, Kinkéliba : Des prix acceptables

Par Ana Coulibaly

& Fatoumata Koné

Ségou, 05 mar (AMAP) Le gingembre, le tamarin, le citron et le kinkéliba sont également très prisés pendant le mois de ramadan. Utilisés pour la rupture du jeûne, le gingembre, le tamarin, le citron rentrent dans la préparation de la traditionnelle bouillie. Certains transforment également ces produits en jus. Quant au Kinkéliba, Originaire d’Afrique de l’Ouest, elle utilisée en infusion pendant la rupture.

L’utilisation de ces quatre denrées n’est point fortuite pour les Maliens si l’on mesure leurs valeurs nutritives. Le gingembre est connu pour sa valeur culinaire mais, également, pour soulager différents maux comme le rhumatisme, la fatigue, les nausées, le rhume et les maux de tête et surtout pour les problèmes digestifs.

Quant au tamarin, il est riche en anti-oxydant en anti-cholestérol, protège le foie et anti-diabétique. Le kinkéliba aide à traiter les troubles de la digestion et aussi les problèmes de constipation tout comme les épisodes de diarrhée aiguë. Le citron est notamment connu pour sa teneur en vitamines C et sa capacité à favoriser une bonne digestion grâce à sa concentration en acide citrique.

Dans les trois grands marchés quotidiens de Ségou, le grand marché du centre commercial, le marché de Médine et le marché du château, les prix semblent abordables par rapport aux années précédentes si l’on se fie aux confidences de différents vendeurs et consommateurs.

Au marché hebdomadaire de Ségou « Ségou ntènè » le kilo du gingembre varie entre 400 et 450 Fcfa. Le kinkéliba est cédé entre 500 et 1 000 Fcfa le seau, selon que le produit soit nouveau ou ancien. Le prix du tamarin varie entre 600 à 650 Fcfa le kilo.

Au marché de Médine comme au marché dit « château » les prix sont les mêmes. Le tamarin est vendu entre 750 et 800 Fcfa le kilo. Le gingembre à 400 Fcfa, le kinkéliba à 500 Fcfa le seau.

Assan Camara, vendeuse de jus de gingembre et de tamarin pendant le mois de Ramadan indique qu’elle trouve son compte « Pour le moment, les prix sont abordables par rapport à l’année précédente. Nous prions qu’ils restent stables », a-t-elle indiqué avant de confier que pour éviter une surprise désagréable, elle a préféré faire son stock dès maintenant.

Il faut signaler que le citron se fait rare sur les trois marchés. Six petits citrons sont cédé à 200 Fcfa, huit à 500 Fcfa.

Ce nouveau climat affecte beaucoup les vendeurs ainsi que les consommateurs. « J’utilise beaucoup le citron pendant le mois de Ramadan. Je le préfère dans la bouillie plus que le tamarin. Depuis plusieurs jours, le produit est devenu introuvable sur le marché. Quelques vendeuses qui le proposent vendent très cher. Nous espérons que la donne change d’ici le Ramadan » espère Mariam Kassogué.

AC/FK (AMAP)

 

Sucre, datte et lait en poudre : les consommateurs plaident pour une baisse des prix

La datte, produit de grande consommation en période de Ramanda

Par Fatoumata Doumbia

Ségou, 05 mar (AMAP) Fruit comestible du palmier dattier, la datte est très consommée au mois de ramadan pour sa valeur nutritionnelle et son importance en islam. Elle contient en effet des glucides, des fibres, des protéines, des minéraux (potassium, magnésium, fer…) et des vitamines (A, B, C…)

A Ségou, Cité des Balanzans, le produit est vendu dans les trois principaux marchés, (Médine, Château et marché hebdomadaire) entre 900 et 1000 Francs CFA. En ce qui concerne les dattes importées en assiette, plusieurs commerçants ont confié attendre la veille du mois pour apporter le produit afin d’éviter des pertes.

En ce qui concerne le sucre, c’est le local qui domine le marché. Le sucre importé se fait rare. Le local est cédé entre 28 000 et 28 500 Fcfa, le sac de 50 kg. Celui importé est vendu à 30 000 Fcfa. Certains commerçants fustigent déjà : « j’ai décidé de ne pas vendre le sac de sucre cette année car c’est cher. En plus de cela, il n’y a pas de bénéfice. Je me limite à le vendre en détail entre 600 à 650 francs CFA », indique Djiré, un commerçant de la place.

Une ménagère, Ana Coulibaly, que nous avons rencontrée dans sa boutique soutient, pourtant, que le prix au détail a diminué. « Il y a quelques mois, avec 5 000 Fcfa on ne pouvait acheter que 5 kg de sucre mais, actuellement, avec le même montant, on peut avoir 8 kg de sucre. Nous remercions Dieu pour cette baisse légère du prix du sucre même si nous voudrions que les commerçants revoient les prix en cette veille du ramadan », a-t-elle dit.

Quant au lait en poudre, également prisé pendant le mois sacré, son prix reste élevé selon les consommateurs. Un kilo de lait en poudre est vendu à 2 500 Fcfa et 2 600 Fcfa. Dans les trois marchés les plus fréquentés, le prix du sac de 5 kg varie entre 14 500 et 15 000 Fcfa. Le lait en sachet de 400g varie entre 1 400 et 2 400 Fcfa. La boite du lait Nido est cédé à 3 250, 6 500 et 18 000 Fcfa la petite, moyenne et grande boîte. Une consommatrice confie qu’elle a arrêté d’acheter du lait depuis plusieurs mois. « Le kilo de lait en poudre est cher. Ce n’est pas pour nous les pauvres. C’est pourquoi je l’ai enlevé de mon alimentation », confie-t-elle.

Boubacar Traoré, un chef de famille, sollicite les autorités en vue d’une diminution des prix qu’il trouve trop élevés. « Mes enfants aiment beaucoup le lait et les dattes. Pendant le Ramadan, la consommation est forte dans ma famille. Je trouve que les prix sont assez élevés cette année. Nous souhaitons que les autorités prennent des mesures pour alléger nos dépenses pendant le mois de ramadan ».

FD/MD (AMAP)

 

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