Colonel Assimi Goïta, président de la Transition : « Le gouvernement veillera au redéploiement des Forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national »

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, lors de son discours à l’occasion de la Fête nationale de l’Indépendance du 22 septembre 2023, en tant que chef suprême des Armées, a assuré que les attaques dirigées contre les populations civiles de même que celles contre les Forces armées maliennes (FAMa) ne resteront pas impunies. Il a annoncé qu’une enquête est ouverte par la justice malienne.

Ce vendredi 22 septembre 2023, le peuple malien célèbre, le 63è anniversaire de l’indépendance de notre pays, le premier sous la Quatrième République. Ceci m’offre l’heureuse occasion de m’adresser à vous avec fierté et reconnaissance. En ce jour de souvenir, nous rendons hommage au Président Modibo Keita, à ses compagnons, à tous les martyrs qui ont, par leur lutte mémorable, conduit le Mali à sa libération et tracé la voie de la souveraineté.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Depuis la rectification de la Transition et la tenue des Assises nationales de la Refondation, notre pays a engagé de grands chantiers de reformes répondant ainsi aux préoccupations soulevées par le peuple dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance de l’État, de la justice et du développement socioéconomique.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Ayant pris conscience que la survie même de notre État dépendait de la question sécuritaire, les autorités de la Transition ont opérés des choix stratégiques majeurs qui ont permis l’amélioration de nos capacités opérationnelles et la montée en puissance de l’armée.

Suivant notre nouvelle vision de l’outil de Défense, celui-ci a connu une mutation en profondeur, d’où un changement radical de mode opératoire dans la lutte contre les groupes armés terroristes dont les actions perfides ne consistent, de nos jours, qu’à s’attaquer aux populations civiles innocentes en guise de représailles des lourdes pertes que leur infligent les Forces de Défense et de Sécurité. En témoigne la dernière attaque lâche et barbare contre le bateau Tombouctou dans la localité de Bamba. Aux familles endeuillées, je présente les condoléances de la Nation et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Les attaques ainsi dirigées contre les populations civiles de même que celles contre les FAMas ne resteront pas impunies. A ce jour, une enquête est déjà ouverte par la justice malienne.

La nouvelle politique de défense intègre les citoyens dans un système plus adapté aux conditions d’un pays faisant face à des menaces sécuritaires multiformes. C’est pourquoi le Gouvernement a restauré et amélioré le service national des jeunes. Il a également pris un décret sur la réserve des forces armées et de sécurité. Aussi, la nouvelle Constitution prévoit la mobilisation aux côtés des forces armées et de sécurité de tous les citoyens âgés de 18 ans au moins pour la défense de la patrie.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Après dix ans de présence des forces étrangères sur notre sol, nous avons compris que la logique était plutôt d’entretenir l’insécurité et de nous maintenir dans la dépendance. C’est la raison fondamentale pour laquelle, le peuple malien a décidé de prendre en main sa sécurité.

Avec la nouvelle dynamique, consécutive au retrait de la MINUSMA et les opérations militaires en cours, le Mali recouvrera sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. A cet effet, en application de la résolution 2690, le Gouvernement de la République du Mali veillera au redéploiement effectif des Forces de défense et de sécurité ainsi qu’au retour des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national. Cela est d’autant plus urgent que la deuxième phase du retrait de la MINUSMA devra faire l’objet d’un suivi rigoureux dans les localités de Douentza, Ansongo, Aguelhoc, Kidal, Tessalit au plus tard le 31 décembre 2023.

Ce processus ne saurait se finaliser sans contrainte. Toutefois, j’invite les populations à resserrer les rangs autour des FAMas dans l’accomplissement de cette mission décisive.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Face aux multiples défis auxquels notre pays est confronté, notre diplomatie a su se réinventer pour jouer tout son rôle dans l’atteinte de nos objectifs majeurs de refondation, notamment la reconquête de notre souveraineté.

Les résultats obtenus, en termes de crédit de notre pays, mais aussi de mobilisation de ressources et de partenariats en soutien à nos efforts de développement, confortent nos choix.

Ce repositionnement stratégique, impulsé, est appelé à se poursuivre dans un contexte d’incertitudes liées aux profondes mutations en cours sur la scène internationale.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Notre pays compte sur son capital humain pour relever les défis de la construction d’une Nation prospère. C’est pourquoi les secteurs de l’économie, de l’éducation et de la santé bénéficient d’une attention particulière de la part du Gouvernement.

Concernant le secteur éducatif, je tiens à saluer l’ensemble des acteurs, particulièrement les enseignants qui travaillent avec abnégation pour donner une bonne instruction aux enfants du Mali. C’est le lieu de relever la bonne organisation des examens depuis l’avènement de la Transition.

Cette année, les capacités d’accueil au niveau du secondaire seront renforcées avec la construction de lycées dans certaines régions.

Au niveau de l’enseignement supérieur, la création du Centre d’Intelligence artificielle et de Robotique est la preuve que le Mali entend promouvoir son développement par les technologies modernes.

Conscient des difficultés qui assaillent le système éducatif et de la nécessité de réunir les acteurs comme le recommandaient les Assises nationales de la Refondation, le Gouvernement prépare activement les états généraux de l’éducation. Cette rencontre s’attachera à proposer des solutions consensuelles aux problèmes diagnostiqués en vue de sortir notre système éducatif des contraintes structurelles qu’il connait.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

L’emploi des jeunes participe au développement économique et à la stabilité sociale du pays. Au-delà des recrutements dans la fonction publique, le Gouvernement travaille à mettre en place les meilleures conditions pour l’employabilité des jeunes ainsi que la création des emplois.

Dans le nouveau contexte lié au retrait de la MINUSMA, le Gouvernement a élaboré une stratégie d’atténuation des impacts socioéconomiques.

La santé de la population constitue une priorité pour le Gouvernement. C’est pourquoi nous avons pris diverses mesures pour l’amélioration du plateau technique en procédant à l’équipement de certains hôpitaux. Par ailleurs, plusieurs centres hospitaliers ont été dotés d’ambulances qui permettent d’assurer désormais une prise en charge rapide des malades.

Sur le plan sportif, de nombreux chantiers de construction ou de rénovation d’infrastructures sont en cours de réalisation. Toute chose qui motive la jeunesse dans plusieurs disciplines sportives. Au nom de notre peuple, j’adresse mes chaleureuses félicitations à tous nos champions.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Je voudrais, en ce jour anniversaire, saluer la résilience du peuple malien qui consent d’énormes sacrifices pour que nous puissions atteindre nos nobles objectifs de développement et de reconquête de notre souveraineté. Aussi, le Gouvernement est à pied d’œuvre pour résoudre les problèmes liés à l’approvisionnement de la population en denrées de première nécessité et à la fourniture des services sociaux.

Je voudrais également saluer la signature du Pacte de stabilité et de croissance entre le Gouvernement, le patronat et les syndicats de travailleurs. La signature de ce document si important, démontre le souci de l’ensemble des acteurs de mettre la stabilité de l’État au-dessus de tout et de créer un climat social apaisé, gage du développement socioéconomique auquel nous aspirons tous.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Le Mali vient d’adopter un nouveau code minier, accompagné de la loi sur le contenu local. Avec ces deux textes, nous entendons sortir le secteur minier de sa situation actuelle d’enclave et l’intégrer à l’économie nationale. Par ce fait, notre pays canalisera les revenus qu’il est en droit d’attendre de l’exploitation minière et développer par la même occasion le tissu industriel et commercial, ainsi que les diverses infrastructures aux niveaux local et national.

La création de la Société de Recherche et d’Exploitation minérale, une société appartenant à l’État à 100% et qui sera chargée de faire de la recherche et de l’exploitation minière, et prendre des participations dans le capital d’autres sociétés, participe de cet esprit. Le Gouvernement travaille également sur le projet de création d’une usine d’affinage de l’or qui nous permettra d’assurer le traitement du minerai avant l’exportation, créant ainsi de l’emploi et de la valeur ajoutée.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

Notre ambition étant d’atteindre l’autosuffisance alimentaire sur l’ensemble du territoire national, le Gouvernement a consenti d’énormes efforts en faveur du monde rural. Qu’il s’agisse de la subvention des intrants agricoles ou la fourniture d’équipements, l’agriculture fait l’objet d’une attention particulière dans la stratégie gouvernementale.

Quant à la Recherche agronomique, elle donne beaucoup d’espoirs avec le développement de nouvelles variétés dont la culture sera déterminante dans la recherche de solutions à l’insécurité alimentaire dans notre pays.

Maliennes, Maliens,

Mes chers compatriotes,

La question de la justice demeure l’une des revendications fortes du peuple malien. Aussi, en vue de renforcer l’institution judiciaire, plusieurs mesures importantes ont été adoptées. Il s’agit, entre autres, de la création de plusieurs structures spécialisées, notamment le Pôle national économique et financier, le Pôle national de Lutte contre la Cybercriminalité, le parquet spécialisé au niveau du Pôle judiciaire spécialisé de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité transnationale organisée, l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs saisis ou confisqués.

Dans le but de renforcer le personnel du secteur, il convient de noter les vagues de recrutements d’auditeurs de justice, et de surveillants de prison, au titre de l’année 2022, et le recrutement de Greffiers en Chef au titre de l’année 2023.

La lutte engagée contre la corruption va se poursuivre avec détermination. Toutefois, celle-ci doit s’accommoder du respect des règles de base qu’exige une bonne distribution de la justice.

Je voudrais en cette circonstance saluer les partenaires sincères du Mali, singulièrement la Fédération de Russie, dont les efforts et l’accompagnement nous ont été fort utiles pour la préservation de notre souveraineté dans un contexte national, régional et international, marqué par des tensions multiformes sur fond d’intérêts divergents.

C’est aussi le lieu de réaffirmer aux FAMAs la reconnaissance de la nation et la confiance de la hiérarchie militaire pour leur engagement constant dans la défense opérationnelle du territoire et la préservation de notre souveraineté.

En définitive, je salue la sagesse et la détermination du peuple malien dans toutes ses composantes, sans lesquelles les bases institutionnelles du Mali Kura auraient difficilement pu être érigées.

Bonne fête d’Indépendance à toutes et à tous.

Vive le Mali Koura !

Qu’Allah bénisse le Mali et protège les Maliens !

Aquaculture : La pisciculture remplit nos assiettes

L’État accorde une subvention pour promouvoir la pisciculture facd a une production de la pêche et la capture naturelle qui ont atteint leurs limites

Par Fatoumata TRAORÉ

Bamako, 14 sept (AMAP) La pêche est, de plus en plus, infructueuse dans les cours d’eau. Le développement de l’élevage produit les poissons pour notre alimentation.

Selon les spécialistes de la santé, Le poisson est une excellente source de protéines animales, de vitamines et de sels minéraux, notamment les vitamines A et D, le phosphore, le magnésium et le sélénium. Ses protéines sont un complément aux protéines alimentaires des céréales et des légumineuses, typiques des régimes de nombreux pays en développement comme le Mali.

Il contient un type d’acides gras vital au développement du cerveau humain chez le fœtus et le nourrisson. En général, le poisson occupe une place beaucoup plus importante dans l’alimentation journalière des habitants des pays que dans les pays avancés.

Le Mali, bien que regorgeant de cours d’eau poissonneux, est confronté à une crise dans la production de poissons, due aux sécheresses cycliques et les effets néfastes des changements climatiques. Pour pallier cette situation d’insécurité alimentaire, notre pays s’est engagé dans la promotion de la pisciculture.

“Ainsi, le gouvernement a accordé une subvention de 30% sur le prix de revient des alevins et de l’alimentation des poisons”, souligne le chef de division aménagement des pêcheries et aquacultures (DAPA) à la direction nationale de la pêche, Baba Coulibaly.

Cette subvention de l’État permet d’installer des usines de fabrication d’aliments et des écloseries pour la production d’alevins (jeunes poissons destinés au peuplement). Car, au Mali, les deux contraintes majeures au développement de la pisciculture résident dans l’importation des alevins et de l’aliment poisson.

En effet, beaucoup de nos concitoyens investissent, aujourd’hui, dans cette activité lucrative. En la matière, Aboubacar Diallo fait oeuvre de pionnier. Depuis 2010, il a installé une ferme piscicole à Baguinéda, une localité située à 35 kilomètres de Bamako. En une décennie, il est devenu le principal producteur d’alevins et d’aliments poissons au Mali.

Selon lui, le marché des alevins est très complexe aujourd’hui à cause du manque de bons techniciens de nationalité malienne. Leurs compétences ne seraient pas à la hauteur des enjeux. «La plupart des techniciens qui sont sur le marché des écloseries au Mali sont des étrangers (Béninois et Burkinabé) qui viennent à l’Institut polytechnique rural (IPR) de Katibougou pour apprendre. Après, ils retournent dans leurs pays et reviennent prendre le marché devant nos techniciens», explique Aboubacar Diallo avec regret.

Pour cet opérateur, nos jeunes sont trop pressés. Lorsqu’ils sortent des écoles de formation mises en place par le gouvernement pour accompagner les secteurs de la pêche et l’aquaculture, ils ne «prennent pas souvent le travail au sérieux». Ce qui crée beaucoup d’échecs au niveau de la production des alevins de qualité, souligne-t-il.

À ce handicap lié à la disponibilité de techniciens compétents, s’ajoutent les problèmes de souches de poissons et des aliments. En effet, il faut impérativement de bonnes souches de poissons. «Sans quoi, ça ne marchera pas, qu’il s’agisse des tilapias ou d’autres espèces. Et cela va de soit aussi pour l’alimentation des géniteurs. Les poissons qui sont élevés pour le grossissement sont différents de ceux qui sont là pour la reproduction, ceux-ci ont une alimentation spéciale. C’est pourquoi avec les meilleurs géniteurs, sans une bonne alimentation, cela posera toujours la défaillance», explique Aboubacar Diallo.

 

DES MILLIARDS DANS L’IMPORTATION – L’opérateur soutient que le marché est florissant, car chaque jour, on enregistre de nouveaux producteurs qui viennent s’installer. L’espoir est donc permis dans le domaine.

Cependant, la question des aliments poisson demeure cruciale. L’augmentation de leur prix est due à l’importation, ce qui implique des frais de transport et de dédouanement. C’est pourquoi, Aboubacar Diallo en appelle à plus d’accompagnement de l’État dans le sous-secteur de l’aquaculture, afin de réduire les importations qui font sortir des milliards de Fcfa de notre pays. «Avec l’investissement de l’État dans le secteur, il est possible d’effacer petit à petit l’ardoise de l’importation par les opérateurs producteurs du pays», estime le fermier piscicole.

«Halla Fish Farm» est une entreprise piscicole moderne, créée par la société coopérative simplifiée agricole Halla (Scoops.A-H) basée à Kassela, à une quarantaine de kilomètres de la capitale.

Selon son premier responsable, le marché des alevins se présente toujours avec une demande accrue des alevins tilapias et silures (claras). Et sur ce marché, il y a une forte concurrence des prix, car la disponibilité n’est pas pemanente. “Cela peut se traduire, soutient-il, par la non maitrise des bonnes techniques et matériel de production. Raison pour laquelle, les alevins silures sont très souvent issus des écloseries artisanales.”

Notre interlocuteur dénonce, lui aussi, l’augmentation sans cesse du prix des aliments poissons, surtout ceux importés. Ce qui fait que certains pisciculteurs se procurent des machines afin de fabriquer leurs propres aliments poissons pour réduire le coût de la production.

Il y a aussi les contraintes liées au transport des alevins qui sont des marchandises vivantes. “C’est-à-dire que quand un producteur de Bamako veut envoyer des alevins à Gao, il doit trouver forcément le moyen de les transporter vivants jusqu’à cette destination”, explique Diallo. «Si les moyens adéquats ne sont pas à sa disposition, on peut tout perdre en un instant», ajoute-t-il.

Selon lui, pour améliorer la situation actuelle, il faut les moyens de transport et une alimentation adéquate pour les producteurs d’alevins. Il faut, également, encourager la multiplication des écloseries, spécialement les écloseries modernes qui sont actuellement très peu nombreuses.

Le chef de la DAPA souhaite de grands efforts pour la promotion de la pisciculture, car la production de la pêche et la capture naturelle ont atteint leurs limites. “Si une autre alternative comme la pisciculture n’est pas développée, nous ne verrons plus de poissons dans nos assiettes dans l’avenir”, prédit-il.

FT/MD (AMAP)

 

Ateliers Luban : Pour renforcer les talents techniques le long de la ceinture et la route

Il existe 21 ateliers Luban dans le monde. Le Mali figure parmi les pays africains qui en dispose

ParAminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale

Beijing, 11 sept (AMAP) La visite du musée de l’expérience de construction de l’atelier Luban était également inscrite à l’agenda des journalistes en séjour à Tianjin la semaine dernière. L’atelier Luban, un programme de formation professionnelle chinois, est une initiative mise en œuvre par la ville de Tianjin, dans le cadre de la ceinture et la route.

Il vise à former des ouvriers hautement qualifiés, professionnels et innovants dans le monde entier. S’inspirant de l’esprit artisanal de Lu Ban, un célèbre charpentier, il partage avec d’autres pays les modèles d’enseignement professionnel et les compétences professionnelles de la Chine et forme des talents locaux compétitifs.

Il favorise la coopération entre les écoles chinoises et les établissements d’enseignement étrangers, les entreprises et les gouvernements, ouvrant ainsi une nouvelle voie de développement caractérisée par une contribution conjointe et des avantages partagés.

Selon le directeur du Centre International de communication de la presse chinoise (CIPCC), Yu Lei, il existe 21 ateliers luban dans le monde dont 12 en Afrique. Le premier atelier Luban au monde a été fondé en Thaïlande en 2016. « Le Mali figure parmi les pays africains qui disposent d’un atelier Luban. L’Atelier Luban du Mali est le quatrième ouvert en Afrique en 2019 » a-t-il dit.

Selon le site de l’Université des Sciences des techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), l’atelier Luban du Mali est le fruit de l’accord de coopération signé le 15 octobre 2019 entre les Universités des Sciences des techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) et des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB) et l’Ecole Supérieur Professionnelle de Médecine de Tianjin, l’Ecole Secondaire Professionnelle Hongxing de Tianjin, en Chine. Il constitue un projet de coopération internationale en matière de formation professionnelle soutenu par la municipalité chinoise de Tianjin.

Situé au centre Universitaire de Kabala, ce projet a pour but d’améliorer la formation académique des meilleurs talents techniques et de soutenir l’économie locale par le biais de la formation professionnelle. Il se veut également un cadre de promotion de la collaboration scientifique sino-malienne par la mise en place de programmes de formation et de recherche communes, une intégration harmonieuse de la médecine traditionnelle chinoises et de la médecine traditionnelle malienne et les développements de nouveau produits, en valorisant les plantes médicinales maliennes.

Au cours de cette visite, les journalistes ont suffisamment appris sur les ateliers Luban. En effet, Lu Ban, également connu sous le nom de Gongshu Ban, est un célèbre charpentier et inventeur qui a vécu à la fin de la Période des Royaumes combattants de printemps et d’automne.

Il est né dans une famille de charpentiers de l’État de Lu et a commencé à apprendre le travail du bois dès son plus jeune âge. Au cours de sa vie, il inventa et perfectionna de nombreux outils de menuiserie, comme la scie et l’équerre. L’atelier Luban, porte le nom de ce maître chinois exceptionnel.

A la suite de l’entretien avec les hauts responsables du musée de l’expérience de construction de l’atelier Luban, les hommes de médias ont également pu visiter l’université de technologie et d’éducation de Tianjin, les cinq avenues et le musée d’art numérique de Tianjin.

ADS/MD (AMAP)

Distribution en cours de l’engrais subventionné à Sikasso : Le soulagement des producteurs

Les producteurs souhaitent obtenir les quantités d’engrais pouvant couvrir l’ensemble de leurs superficies cultivées

Par Mariam F. DIABATE

 Sikasso, 04 août (AMAP) Les producteurs de Sikasso, dans le Sud du Mali, ont accueilli avec soulagement la mise à disposition des fertilisants subventionnés par l’État même s’ils estiment que les quantités disponibles sont en deçà des besoins.

L’insuffisance des quotas alloués provoque, souvent, l’ire et l’incompréhension des producteurs de la 3è Région administrative du Mali. Depuis juin dernier, les producteurs de Sikasso prennent d’assaut la cour de la Direction régionale de l’agriculture (DRA) où se déroulent les opérations de distribution, dans l’espoir de s’approvisionner en engrais subventionnés par l’État.

Lundi 24 juillet dernier, il est 10 heures dans la cour de la DRA. Le ciel est couvert de nuage. À l’entrée, l’ambiance est bon enfant. L’opération de distribution d’engrais subventionnés se déroule devant la section agriculture dont la devanture est bondée de monde. De nombreux producteurs, venus de différentes contrées de Sikasso, y sont campés avec leurs motos. Ils sont là depuis le petit matin. Chacun tient à être servi.

IMPATIENCE – L’un d’eux, visiblement en colère, explique les raisons de cette impatience. «La subvention de l’engrais est une bonne initiative de la part du gouvernement. Cette année, mon village met en valeur des champs d’une superficie de 81 ha de maïs et 85 ha pour la culture du riz. Je suis là pour récupérer le quota d’engrais subventionnés destiné à mon village», explique Diakalia Bengaly.

L’envoyé du village de Pengafolasso est convaincu qu’il n’aura pas le quart du besoin exprimé par son village. Conscient qu’il faudra se contenter de ce qu’il aura, notre interlocuteur déplore les va-et-vient incessants entre son village et la DRA pour remplir des formalités.

«Pour l’instant, nous sommes dans l’attente», a dira M. Bengaly qui invite l’État à penser à décentraliser la distribution de l’engrais subventionné pour rapprocher les sites des producteurs. «Toute chose qui permettra aux producteurs de s’approvisionner dans leurs communes», suggère-t-il.

Harouna Traoré et Alhassane Ouattara ont été délégués par Kalfabougou et Sayaga. Ces deux villages possèdent, respectivement, des champs de maïs d’une superficie de 70 ha et 90 ha ainsi que des champs de riz s’étendant sur 30 et de 40 ha. Leurs représentants souhaitent obtenir la quantité d’engrais pouvant couvrir l’ensemble des superficies cultivées. Nos deux interlocuteurs exhortent les autorités à augmenter la quantité d’engrais subventionné allouée à la région de Sikasso.

Également rencontrée sur place, Adjaratou Diamouténé estime que l’accès à l’engrais est très difficile pour les coopératives des femmes. « C’est la raison pour laquelle, explique la quadragénaire, nombres de femmes abandonnent la lutte. »

Les inquiétudes de ces producteurs et productrices sont-elles fondées ? «Cette année, la quantité d’engrais subventionnés accordées à la DRA de Sikasso par l’État s’élève à 17 932 tonnes. Pour l’heure, 7 333,9 tonnes d’engrais (tous types confondus) ont été distribués», détaille le chef du bureau statistique et suivi évaluation de la DRA, Moussa Dembélé. Selon ljui, cette quantité ne représente que 12% des besoins de la région.

DIX JOURS SUPPLEMENTAIRES – « La distribution a démarré le 12 juin pour l’engrais organique et le 3 juillet pour l’engrais minéral », explique le directeur régional de l’agriculture, Alkassoum Barka. Il précise que 1.535 tonnes d’urée dont 38 tonnes de DAP et 863 tonnes de NPK, 15.488 tonnes d’engrais organiques, 8 tonnes de fertilisant (ovalis) et 6 tonnes de maïs hybride ont été mises à la disposition de la DRA au profit des cercles de Sikasso et de Kadiolo.

Les prix subventionnés sont de 14 000 Fcfa le sac de 50 kg pour l’engrais minéral, 3 000 Fcfa le sac de 50 kg de l’engrais organique, 17 500 Fcfa pour l’ovalis et la semence de maïs hybride coûte 1 500 Fcfa.

Quant aux prix non-subventionnés des engrais, il est de 27 000 Fcfa pour l’urée, 31 000 Fcfa le sac de DAP et 29 000 Fcfa pour le NPK. Le sac de 50 kg de l’engrais organique est cédé à 6 000 Fcfa, contre 3 000 Fcfa pour la semence de maïs hybride à et à 35.000 Fcfa pour l’ovalis.

Sikasso, la cité verte du Kénédougou, est l’une des principales régions nourricières du Mali. Zone de production par excellence de légumes, de tubercules, de fruits, de céréales et de coton, la région doit son essor économique aux investissements massifs (financiers et humains) de ses fils dans l’agriculture. Productions agricoles qui continuent de croître grâce à l’accès des paysans aux intrants notamment les fertilisants subventionnés par le l’État. Malheureusement, cette année encore, des retards sont constatés dans la mise en place de ces engrais chimiques.

Dans la zone de l’Office du Niger, dans le centre du Mali, des lourdeurs administratives entravent les activités. En visite cette semaine dans cette zone, le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a, au regard des difficultés d’approvisionnement, invité les fournisseurs à plus d’efforts pour une mise en place rapide des engrais.

«Nous avons adressé une lettre à tous les fournisseurs pour leur accorder dix jours supplémentaires afin qu’ils puissent honorer leurs engagements. Passé ce délai, leurs reliquats seront attribués à d’autres fournisseurs disposant de l’engrais», a-t-il prévenu.

Il a révélé que l’opération de distribution, dans cette zone, connaît un léger retard à cause du nombre important de signataires et le fait qu’il n’y ait qu’un seul contrôleur financier à Niono qui doit signer les cautions techniques de cinq zones de production (Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari et M’Béwani.)

« Cette tâche, selon lui, n’est pas du tout aisée, car il s’agit de milliers de documents à signer. D’où le retard dans la délivrance des cautions techniques aux producteurs agricoles. » Quant aux zones de production de Kolongo et de Ké-Macina, un contrôleur financier doit signer leurs documents. «C’est une lourdeur que nous allons signaler au département de l’Économie et des Finances», a assuré le ministre Dembélé.

Parlant des défis à relever, le directeur régional de l’agriculture de Sikasso, Alkassoum Barka, a évoqué, entre autres, l’insuffisance de l’engrais minéral subventionné, le dérèglement climatique, l’insuffisance du personnel d’encadrement ainsi que l’intensification de la production de la fumure organique.

Il a invité les producteurs à alerter les autorités en cas d’apparition de ravageurs (ovalis, chenilles légionnaires).

MFD/MD (AMAP)

Le poulet métissé Wassa chè, une aubaine pour les aviculteurs

Par Fatoumata TRAORE

Bamako, 03 août (AMAP) La viande de volaille, particulièrement de poulet, occupe une place de choix dans la gastronomie malienne. Elle se retrouve dans nos assiettes lors de cérémonies et de fêtes religieuses, de mariage, de baptême ou autres rencontres festives. Des grands hôtels aux plus petites gargotes, en passant par les restaurants et les rôtisseries, la consommation de poulet atteint des proportions difficiles à estimer. Ce qui rend la demande plus forte sur le marché.

L’élevage des poules comme toutes autres activités économiques, répond à des normes scientifiques, sanitaires et commerciales. Elle s’appuie sur des résultats de recherches scientifiques au plan nutritionnel, sanitaire mais, aussi, génétique pour se développer.

La hantise de tout aviculteur vient des maladies aviaires. C’est la principale cause des échecs dans les élevages. « Pour pallier cette contrainte, les chercheurs de l’Institut d’économie rural (IER) ont mis au point une technique qui permet de croiser la race de poulet locale métissée avec une race exotique appelée le «Rhode Island red», pour obtenir un degré de sang à ¼ de la première et à ¾ de la seconde », explique Dr Amindi Moussa Dolo, chef de programme au Centre de recherche de Sotuba.

Le fruit de ce croisement est dénommé ¾ ou «Wassa chè» en bambara qui veut dire : un poulet qui répond aux attentes. De nombreux aviculteurs ne jurent plus que par cette race hybride. Il se caractérise par sa capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair. En plus, il résiste aux maladies aviaires.

Selon le chercheur, c’est un sujet qui, grâce à son gène local, s’adapte à l’environnement rural. Il est moins gourmand en nourriture et très productif en œufs (180 en moyenne par an), contre 80 à 90 pour la race locale. En terme de croissance, il présente le double avantage de mettre moins de temps que le poulet local et d’avoir une durée de vie plus longue que la race exotique.

Fort de ce potentiel, le « Wassa chè » est devenu une aubaine pour les producteurs maliens. Moussa Maguiraga, président de la Coopérative « Wassa chè » du Mali confime et confie que grâce à cette technique, « les aviculteurs maliens peuvent sortir de la pauvreté et faire du sous-secteur un moteur de l’économie malienne tout en contribuant à la sécurité alimentaire des populations. »

FOURNIR LES PAYS VOISINS– Aujourd’hui, à en croire M. Maguiraga, l’activité se porte bien, même s’il met une réserve quant à la vulgarisation du « Wassa chè » qui n’a pas encore atteint les résultats escomptés.

On rappelle que le gouvernement, à travers ces travaux de recherche de l’IER, a voulu faire de l’aviculture un moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural. Car, l’activité pourrait être génératrice de revenus pour de nombreuses familles qui vivent dans la précarité et l’insécurité alimentaire.

« Cependant, dans les grandes agglomérations comme Bamako, l’activité réussit à beaucoup d’acteurs », reconnaît l’aviculteur. Ce qui permet au Mali de fournir les pays voisins en poulets. Par exemple, cette année, sa coopérative a exporté 5 000 sujets en Guinée, 3 000 au Niger et à peu près 1 500 au Burkina Faso.

Lassine Doumbia, entrepreneur avicole à Banankabougou, confirme cette performance. C’est en 2010 qu’il s’est « lancé dans cette activité », nous confie-t-il. Après avoir acquis une expérience solide et une maîtrise du domaine, il forme les jeunes et les aide à s’installer à leur compte. Aujourd’hui, il a initié 125 jeunes qui sont en pleine activité.

Quand le « Wassa chiè » atteint sa maturité, il peut peser environ 4 kilogrammes. Ce qui est une bonne source d’approvisionnement en viande de poulets. Leur différence avec les races exotiques et les poulets de chair, est leur capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair, contrairement à la race locale qui a moins de poids et pond moins, En outre, les œufs et la chair de la race exotique ne sont destinés qu’à la consommation.

Pour notre interlocuteur, la différence entre un poulet local amélioré et un poulet de chair se situe au niveau de leur cycle de vie. Le cycle de vie d’un poulet de chair ne dépasse pas 45 jours au maximum ou 2 mois, sinon il meurt par engraissement. Quant au poulet griffé, son cycle de vie peut aller jusqu’à plusieurs mois voire 2 ans. « On les appelle les rigoureux », selon lui.

Le jeune entrepreneur, Moussa Dembélé promoteur de la ferme Dem à Djoliba, soutient que ce métissage permet l’amélioration génétique et accroît la marge de rentabilité d’un éleveur en un temps de record. Ce qui, selon lui, « attire la jeunesse à venir dans le secteur avicole. »

Il est convaincu que la promotion de cette race permettra de lutter contre le chômage des jeunes, la pauvreté en milieu rural et l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.

FT/MD (AMAP)

Mali : Le gouvernement opte pour le maïs contre la pénurie de farine de blé

Moussa Alassane Diallo a exprimé la volonté gouvernementale d’assurer un soutien aux industries maliennes

Bamako, 1er aout (AMAP) Les opérateurs économiques privés et le gouvernement maliens ont décidé de miser sur la transformation de nos produits agricoles afin d’apporter des solutions appropriées aux problèmes de pénurie de farine au Mali, a appris l’AMAP, lundi, à Bamako.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, qui a dirigé, dans les locaux de son département, une réunion technique avec les meuniers, a indiqué que son département est en concertation avec les ministères de l’Agriculture et de l’Économie et des Finances afin d’assurer la production de 10 millions de tonnes de maïs.

«Aujourd’hui, le maïs est la production agricole qui peut nous permettre d’assurer la couverture nationale de nos besoins en farine. Nous avons la capacité de produire 10 millions de tonnes de maïs», a-t-il signalé.

Cette céréale peut être transformée en farine par les usines maliennes, selon le ministre qui a ajouté avoir eu un échange «franc et constructif» avec l’ensemble des industriels dans le domaine de la farine.

Moussa Alassane Diallo a exprimé la volonté du gouvernement de prendre toutes les mesures pour assurer un soutien aux industries maliennes. Il a, également, assuré de la disponibilité des autorités à prendre des mesures pour lutter contre la fraude et la concurrence déloyale qui causent des préjudices à nos industries « en terme de crédibilité. »

«Après la bataille sécuritaire et diplomatique, le temps de la bataille économique est arrivé. Les industries y jouent un rôle extrêmement important», a expliqué le ministre Diallo, ajoutant que « ce sont les industries qui créent la richesse et qui redistribuent les revenus. »

« Pour cela, a-t-il affirmé, son département est actuellement dans la relecture pour la refondation de toutes nos politiques industrielles qui reposent essentiellement sur la transformation des produits locaux, notamment dans le domaine de l’Agriculture. »

Moussa Alassane Diallo a estimé que toutes les difficultés que le Mali a, aujourd’hui, sur la farine « sont des problèmes structurels auxquels une réponse conjoncturelle par le biais de l’importation a toujours été apportée. »

«C’est cela le vrai problème que nous devons regarder en toute transparence», a dit M. Diallo, ajoutant que notre pays n’a jamais été autosuffisant en farine et en sucre. Il a promis des échanges s entre le gouvernement et les opérateurs économiques, « dans les prochains jours », pour trouver des mécanismes et des actions en vue de réformes structurelles dans le secteur du sucre et de la farine. « Cela, a-t-il fait savoir, pour que notre pays puisse sortir définitivement de cette spirale de pénurie sur nos marchés. »

Il s’agit assurer afin  la production de 10 millions de tonnes de maïs par an « de façon et de transformer cette céréale en farine par nos usines et consommée par les Maliens. « Cette dynamique permettra, selon Moussa Alassane Diallo, de sortir notre pays de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur en production de farine. »

MS/MD (AMAP)

Projet brigade verte pour l’emploi et l’environnement : Des résultats encourageants

Le PBVE) a une durée limitée de 36 mois (2 décembre 2020 au 1er décembre 2023, selon le Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali (En turban au centre)

Bamako, 22 juil (AMAP) Le taux d’exécution financière Projet brigade verte pour l’emploi et l’environnement  (PBVE), au 30 juin 2023, est de 33,75 %3  et les réalisations physiques enregistrées sont de 26.4% et 86% de temps consommé sur la durée du projet, a annoncé, jeudi, le Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali.

Il s’exprimait lors de la 3ème session extraordinaire du comité national de pilotage du PBVE, en présence du coordinateur national intérimaire du projet, Mamadou Tomoda, et du directeur régional de l’Agence italienne pour la coopération au développement, Marco Falcone qui est intervenu en virtuel depuis Dakar.

Le PBVE a été confronté à un certain nombre de difficultés qui ont eu des impacts négatifs sur sa mise en œuvre normale, notamment l’absence de document d’évaluation préalable du projet, la pandémie de la Covid-19 et la situation économique mondiale difficile.

S’y ajoutent l’enlèvement de son Coordinateur national par des groupes terroristes, les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

«En dépit de ces contraintes, le PBVE a enregistré des résultats tangibles, comme la réception et l’opérationnalisation du site pilote de Kayes, dans la Commune de Liberté Dembaya, l’achèvement en cours des travaux d’aménagement du site pilote de Nioro, dans la Commune de Guetema et la réalisation des études de faisabilité et d’impact environnemental et social des sites du Projet », a expliqué Redouwane Ag Mohamed Ali.

Il y a eu, aussi, le choix des entreprises pour la réalisation des travaux d’aménagement des 23 sites restants, la réalisation d’actions sociales (périmètre maraichers pour les regroupements de femmes, forages équipés.

S’agissant de la demande de prolongation de la phase pilote, Ag Mohamed Ali a fait savoir que son acceptation parait fort judicieuse, compte tenu des retards accumulés dans la mise en œuvre du projet.

Il a remercié l’Italie pour son appui technique et financier qui a permis au projet d’atteindre les résultats auxquels il est parvenu malgré les multiples contraintes.

Il a également exhorté l’Unité de gestion du projet (UGP) à redoubler d’ardeur pour répondre aux attentes des populations bénéficiaires.

Le Commissaire à la sécurité alimentaire a, également, rappelé que le PBVE a une durée limitée de 36 mois, allant du 2 décembre 2020 au 1er décembre 2023.

Dans son intervention, Marco Falcone a dit que le projet d’aménagement de 3 000 ha dans les régions de Kayes et Nioro du Sahel (Ouest), phase pilote, veut concilier le respect et la tutelle de l’environnement et le développement économique et humain à travers une approche inclusive, équitable et durable.

Cette initiative veut, ains,i contribuer à la création d’emplois dans les zones rurales d’intervention qui puissent fournir des alternatives économiques viables pour la population et soutenir la stabilité, indique le directeur régional de l’Agence italienne pour la coopération au développement.

Selon lui, cette session extraordinaire du CNP doit analyser et décider sur deux points spécifiques du projet, à savoir la révision du plan financier et la prolongation de la durée d’exécution des activités de 18 mois.

Marco Falcone a fait remarquer que le projet a pu terminer le site pilote de Kayes et celui de Nioro malgré quelques difficultés mentionnées dans le dernier CNP.

«Les études de faisabilité et conception des travaux d’aménagement des 23 sites restants sont presque terminés et on prévoit de lancer les appels d’offres dans les prochains mois», a-t-il dit, ajoutant que d’autres activités concernant la création des coopératives et la formation des bénéficiaires sont en cours d’exécution.

«Afin de mettre en œuvre les activités prévues, il est nécessaire de remanier le plan financier du projet de manière contenue pour prendre en compte certaines augmentations des coûts des matériaux et des travaux d’aménagement causés par les évènements mondiaux», a suggéré le directeur régional de l’Agence italienne pour la coopération au développement.

Pour lui, le projet se trouve dans la nécessité de prolonger la durée d’exécution des activités au-delà de la date du 1er décembre 2023 et cette prolongation ne demande pas d’autres ressources financières supplémentaires pour les activités. Déjà, l’Italie a contribué à hauteur de 9 millions d’euros.

N’Famoro KEITA

Filière bétail-viande : Une étude en cours sur la labélisation de la viande rouge et ses dérives

Bamako, 22 juil (AMAP) L’étude de faisabilité de la marque collective et de développement d’un label viande rouge et ses dérivés au Mali pour la filière bétail/viande a été lancée jeudi, par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, dans les locaux de son département.

La rencontre, organisée par le Projet d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest-Mali (PACAO-Mali), en partenariat avec l’Interprofession de la filière bétail-viande du Mali (IFBV), visait à informer davantage les acteurs de la filière bétail-viande et l’opinion publique du démarrage de cette étude, qui sera menée par la Société d’ingénierie pour le développement (SID), pour une durée de 6 mois.

À la fin de cette étude, les acteurs de la filière bétail/viande avec l’appui du Bureau SID feront le dépôt du label et son règlement d’usage auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) à travers le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) afin qu’il soit enregistré comme marque collective.

Selon le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, la réalisation de cette étude vient à point nommé au moment où son département est engagé dans la recherche de solutions visant à créer des opportunités d’affaires et développer des partenariats régionaux ou internationaux.

Sa mise en œuvre, selon Youba Ba, « permettra de concrétiser l’initiative ‘Un pays, un produit prioritaire’ du Fonds pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) » à laquelle le Mali a souscrit entièrement.

«De nos jours, la question de promotion des produits mis sur le marché doit être un axe prioritaire pour chaque pays. Elle est, en général, menée autour des signes distinctifs tels que les labels comme la marque collective, qui permettent aux consommateurs d’identifier les produits et de justifier leur choix», a-t-il expliqué.

Le ministre a ajouté que ces signes distinctifs (marque collective) permettent d’organiser une forme de partenariat entre plusieurs personnes (groupement ou association) « qui souhaitent renforcer leur visibilité, leur compétitivité et leur profitabilité en adoptant une stratégie commune de vente. »

Soulignant l’importance économique, sociale et culturelle de la filière bétail- viande au Mali, le ministre Youba Ba a estimé que plus de 30% de la population rurale tirent exclusivement leurs revenus de l’élevage qui constitue le 3ème secteur d’exportation du Mali, après l’or et le coton et contribue à plus de 15% au produit intérieur brut (PIB) du Mali.

«De ce fait, il y a lieu de renforcer cette position en mettant sur le marché des produits avec l’assurance de la traçabilité de leur provenance», a expliqué le ministre de l’Élevage et de la Pêche.

Youba Ba a rassuré l’ensemble des acteurs sur la volonté du gouvernement à soutenir cette initiative qui permettra aux acteurs de la filière bétail-viande de développer et de disposer de marque ou tout autre signe distinctif. Cela leur permettra d’approvisionner le marché national et international avec des produits de qualité, d’une part, et de conquérir des parts du marché régional en viande rouge, d’autre part.

Le chef du Projet PACAO Mali, Souleymane Bassolé, a souligné qu’avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique (ZLECAF), il importe que le Mali « participe pleinement tant par la quantité que par la qualité, aux échanges commerciaux de produits locaux à forte valeur ajoutée et jouissant d’une réputation répondant à l’aspiration du marché. »

«Pour mettre en valeur les potentialités du Mali, il y a lieu, pour les acteurs des filières agricoles et plus précisément celle de la filière bétail-viande, de fédérer leurs efforts afin de renforcer leur visibilité et leur compétitivité. En général, les groupements utilisent des instruments de propriété intellectuelle tels que la marque collective», a conseillé M. Bassolé.

Le PACAO est un programme régional couvrant les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Mauritanie qui entre dans le cadre du Programme indicatif régional (PIR) 11ème FED Union européenne-Afrique de l’Ouest.

Son objectif est de renforcer la compétitivité des acteurs des aautre filières cibles (mangue, embouche bovine, karité et horticulture).

MS/MD (AMAP)

 

 

 

 

 

 

 

 

Campagne agricole dans la zone de Manantali (Ouest du Mlai) : Les paysans attendent les engrais subventionnes

Tout est presque prêt pour une campagne agricole prometteuse au Mali. Les paysans n’attendent plus que les intrants agricoles, gage d’une bonne productivité.

Par Makan SISSOKO

Bamako, 20 juil (AMAP) La campagne agricole s’annonce prometteuse dans la zone de Manantali, dans l’Ouest du Mali, grâce au démarrage précoce de l’hivernage. Une opportunité que les producteurs ont saisie pour commencer rapidement les travaux champêtres par le nettoyage et le labour. Dans certains champs, les jeunes plants ont commencé à grandir. Dans d’autres, les producteurs sont au stade de labour, de semis, de l’installation des pépinières et de préparation de grands champs. C’est le constat général qui se dégage dans cette zone située dans la Région de Kayes (Ouest) traversée par le fleuve Sénégal.

Les travaux agricoles sont au cœur des activités de cette zone essentiellement constituée d’agropasteurs. L’hivernage s’est installé et les producteurs de la zone de Manantali n’attendent plus pour ne pas être les derniers. Ils sont motivés dans les travaux champêtres en attendant l’approvisionnement des intrants agricoles afin de favoriser la productivité de la zone.

L’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS) de la zone de Manantali est subdivisée en deux secteurs. Celui de Manantali et de Bafoulabé. Cette zone est constituée de plusieurs types d’aménagements dont deux grands périmètres à savoir, le périmètre B de Manantali avec une superficie totale de 682 hectares et le périmètre G/H de Mahina d’une superficie de 880 hectares.

Boubacar Sidiki Dao, ingénieur d’agriculture et du génie rural, est le chef de zone basé à Manantali. Il explique que la campagne a démarré dans sa localité dans des conditions sociales, économiques et sanitaires très difficiles avec la pénurie alimentaire, le faible niveau du pouvoir d’achat des producteurs ainsi que la rareté des denrées. Mais au-delà, il se réjouit du démarrage précoce des pluies.

L’ingénieur d’agriculture et du génie rural estime que sa zone a enregistré du début de la campagne à maintenant plus de 200 mm de pluie. Le département en charge de l’Agriculture a déjà procédé à la restitution du plan de campagne au niveau de toutes les structures du développement rural, les directions régionales, les agences et les offices. Pour le moment, l’ADRS de Manantali travaille pour répartir ce plan de campagne entre ses différents secteurs et les agents de terrain.

 

PLUS DE 6 000 TONNES – Pour cette campagne agricole 2023-2024, Boubacar Sidiki Dao explique que la zone ADRS de Manantali prévoit de mettre en valeur plus de 2 372 hectares pour toutes céréales confondues notamment, le riz, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio. En objectif de production céréalière, la zone projette une production de plus de 6 417 tonnes. En ce qui concerne les cultures maraîchères, l’objectif de production est plus de 1 200 tonnes sur les petits aménagements à savoir, les Périmètres irrigués villageois (PIV) et les Petits périmètres maraîchers des femmes (PPM) exploités par les producteurs en plusieurs cultures dans les deux secteurs de la zone sur une superficie moyenne de 76 hectares, précise l’ingénieur.

Par rapport à la gestion des engrais, le chef de zone assure que déjà, des commissions de réception et de distribution des engrais ont été mises en place. Selon Boubacar Sidiki Dao, la direction générale de son Agence a présentement un quota de 1 325 tonnes d’engrais minéral et organique qui doivent être répartis entre les différentes zones de l’ADRS en fonction des niveaux de production.

Pour la zone de Manantali, c’est le riz et le maïs qui sont concernés par la subvention d’engrais. Par rapport à cela, le besoin en engrais minéral subventionné s’élève à 381 tonnes pour une superficie de 1 597 hectares concernés par la subvention. Le besoin de la zone en engrais organique est estimé à 1 113 tonnes pour le riz et 968 tonnes pour le maïs. Ce qui fait un besoin global en engrais minéral et organique de 2 081 tonnes pour une superficie totale évaluée à 1.597 hectares.

«Mais pour le moment, le quota de l’ADRS n’est pas encore reparti entre ses différentes zones et la mise en place des engrais n’a pas commencé. Après la répartition des engrais, la zone de Manantali aura le quota le plus élevé, car c’est elle qui comptent les plus grandes superficies», précise l’ingénieur d’agriculture. Sur les difficultés de la campagne, Boubacar Sidiki Dao souligne les problèmes de sous équipement des producteurs, le retard habituel dans la disponibilité des engrais et le chevauchement des deux campagnes : la saison et la contre saison. «À présent, certains producteurs n’ont pas fini de récolter la contre saison et les pépinières sont installées pour la saison. Et cela mettra la campagne nouvelle en retard», déplore le technicien.

 

MISE EN PLACE DES ENGRAIS – Par rapport à la gestion des intrants agricoles pour cette campagne, les producteurs de la zone de Manantali veulent la mis en place, sans délais, de l’engrais subventionnés. Et aussi de mettre à leurs dispositions les documents de gestion.

Cependant, le chef de zone ADRS de Manantali souhaite une gestion efficiente pour que l’engrais mis à disposition soit exclusivement destiné aux producteurs. Il prône également la mise en place d’une commission de supervision pour la réception et la distribution de l’engrais.

Dans le secteur de Bafoulabé, « la pluviométrie est, pour le moment, jugée bonne contrairement à l’année précédente où il y a eu quelques poches de sécheresse en début de saison », souligne Sambou M. Sissoko, producteur de riz au périmètre G/H de Mahina.La maîtrise de l’eau dans ce périmètre, favorise les cultures de contre saison.

À présent, quelques paysans n’ont pas bouclé les récoltes pour cette période. Sambou M. Sissoko produit en contre saison et en saison pluvieuse. Il détient un demi-hectare de champ dans le périmètre G/H de Mahina sur lequel, il cultive du riz durant cette phase. Au-delà de ce périmètre, il cultive d’autres céréales comme le maïs et le mil sur un autre champ d’environ un hectare à Dioubedala, village situé à 2 kilomètres de la ville de Mahina. Le producteur est en avance car, il a vite fini les récoltes de contre-saison, en attestent les pieds de maïs qui ont commencé à germer dans son champ.

En ce début de campagne, Sambou fonde beaucoup d’espoirs sur l’approvisionnement à temps des engrais subventionnés pour booster la productivité de ses cultures. Il utilise également l’engrais organique. «En ce moment, les champs ont besoin d’engrais car les semis et la culture des pépinières ont commencé. Et jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu», déclare le producteur.

Même constat dans le secteur de Manantali où les producteurs sont également en attente d’engrais chimiques. Fadiala Dembélé est producteur dans le périmètre B de Manantali. Il travaille en saison pluvieuse comme en contre-saison. Ce dernier cultive essentiellement du maïs et du riz. Comme lui, les producteurs de cette zone sont confrontés au manque d’engrais de fond indispensable au repiquage du riz.

Cette année l’installation de l’hivernage a pris du retard dans ce secteur par rapport à l’année dernière. Les producteurs sont au niveau des labours et semis. «Ici, les sols sont très pauvres en fertilisants, l’utilisation de l’engrais chimique est nécessaire pour obtenir un rendement moyen ou élevé», révèle le producteur comme pour inviter les fournisseurs à mettre les engrais à leur disposition à temps.

Fadiala Dembélé affirme que l’ADRS de Manantali soutient les producteurs et les coopératives de la zone. Selon le paysan, l’Agence, à travers une banque de la place, a mis un prêt à la disposition des producteurs afin de leur permettre de s’approvisionner en intrants agricoles.

Interrogé au sujet des engrais subventionnés, le directeur général de l’ADRS, explique que la livraison a commencé pour la zone de Kita qui a reçu, à ce jour, 621 tonnes d’engrais organiques et minérales. Pour la zone de Manantali, rassure Moussa Ben Issak Diallo, le processus est enclenché et la livraison débutera dans les jours à venir.

Il s’agit, selon lui, de 704 tonnes d’engrais tous types confondus qui seront mises à la disposition des 2 536 producteurs dont 447 femmes. Concernant l’équipement des producteurs de la zone de Manantali, le directeur général de l’ADRS souligne que son service a mis un tracteur à la disposition des producteurs pour les travaux de labours et un fonds pour l’achat d’équipements et d’intrants agricoles.

MS/MD (AMAP)

Bancarisation du secteur informel au Mali : Que de chemin à faire !

Les difficultés d’accès aux établissements banquiers, l’absence de garantie, l’insuffisance des textes sont autant de facteurs qui sont sources de blocage pour la formalisation de l’informel

Par Oumar SANKARÉ

Bamako, 19 juil (AMAP) Téléphone portable à l’oreille, Bakary Bamba Kébé donne des instructions à un agent de sécurité au bout du fil. La vingtaine révolue, ce jeune homme de teint noir est peu loquace. Il gère au quotidien sa petite entreprise, «Mandé immobilier», depuis son «Grin» (groupe informel de discussions entre amis).

Il dispose d’une dizaine d’appartements meublés qu’il loue aux particuliers et joue, quelquefois, les intermédiaires pour des ventes de maisons et de terrains nus.

«Jamais, je n’ai songé à avoir un soutien d’une banque soit pour commencer ou étendre mon business. Le soutien des banques n’est qu’un mythe pour des gens comme moi», dit-il.

Entre deux gorgées de thé à la menthe, Karim, membre du Grin, soutient qu’il est plus facile de se faire financer par une Organisation non gouvernementale (ONG) ou une institution de microfinance qu’une banque au Mali.

Le trentenaire, qui évolue dans les domaines de l’élevage et de l’immobilier, a tenté à plusieurs reprises d’avoir un financement. Sans succès ! Il en déduit que les produits bancaires proposés ne correspondent pas aux besoins des jeunes entrepreneures.

«Un agriculteur, un éleveur, un restaurateur ou encore ceux qui sont dans les domaines du numérique, de l’agroalimentaire… doivent tous avoir des produits adaptés à leurs besoins. On ne sait pas si le système est contre nous mais une chose est sûre, ce système n’est pas fait pour nous», renchérit Karim.

« Il y a une corruption endémique dans le système», regrettent unanimement les membres du Grin. Chacun a une anecdote. «Les banques croulent sous de fausses garanties et titres fonciers qui n’ont aucune valeur. Des documents trafiqués par leurs experts en complicité avec des banquiers eux-mêmes », affirme l’un d’entre eux.

Un autre affirme que des «projets avec des business plans bien élaborés traînent des mois, parce que les banquiers en charge de ces projets veulent leurs parts». «Des projets sont rejetés et paradoxalement repris par des proches des banquiers», enchaine un membre du Grin. Une voix incrimine l’Etat qui n’aurait « rien fait pour protéger le business modèle de la star up Telimani. Voici comment on tue l’innovation et la créativité».

SOUS LES RADARS – S.T et H.B sont des hommes d’affaires réputés dans leur cercle. Ils sont respectivement dans le domaine des pierres précieuses et l’exportation de bétail dans la sous-région. Ils brassent des centaines de millions de Fcfa en marge du système bancaire. «Je ne pense pas à formaliser mes affaires. L’informel me convient parfaitement. Je suis sous les radars», explique S.T qui avouera plus tard qu’il a été témoin de la «destruction» de certains de ses pairs.

«Certains princes du jour exigent de nous de contribuer à leur campagne politique ou alimenter leur bureau. Gare à toi si tu refuses. Les impôts et taxes seront utilisées pour te détruire», confie-t-il.

Le terme bancarisation désigne un processus mené par les banques, qui consiste à ouvrir des comptes bancaires aux ménages, aux particuliers et aux entreprises dans un pays.

Cette démarche vise un double objectif. D’abord, celui pour les banques d’élargir leurs ressources et leurs clientèles en vue d’optimiser et développer leurs activités financières.

Pour les autorités publiques, la bancarisation permet de contrôler et gérer la création de monnaie ainsi que les différents mouvements monétaires. Elle donne, également, un indice sur le niveau de développement d’un pays.

Une entreprise informelle, d’après Sanou Sarr, président du Réseau des petites et moyennes entreprises (REMAP) est une entreprise qui n’est pas connue de la fiscalité, du registre de commerce et de la fiscalité, d’aucune structure étatique ni consulaire.

Ce sont des entreprises qui évoluent sans paiement de taxes, sans être connues des banques.Toutefois, il y a des entreprises informelles qui ont des comptes bancaires, précise-t-il.

Quant à la structure formelle, elle possède un Numéro d’identification fiscal (NIF), un numéro de registre de commerce, un numéro NINA, un compte bancaire et peut postuler aux marchés publics. Une entreprise, qu’elle soit formelle ou informelle est une PME (Petite et moyenne entreprise) dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 Franc et 1 milliard de Fcfa.

ENTREPRISE CRÉDIBLE – Pour le conseiller en investissement, Cheick Oumar Soumano, le financement est un processus : de la création de l’entreprise jusqu’à la possibilité pour elle de prouver que le financement va se diluer de lui-même à travers les opérations normales.

En d’autres termes, c’est l’activité qui justifie le financement. Cela suppose que l’entreprise est crédible du point de vue financier (impôts, taxes, assemblées des actionnaires, réunion du conseil d’administration).

Ces indicateurs permettent à la banque de mesurer le risque qu’elle va prendre. «Dès l’instant que la banque n’est pas en possession de ces éléments, elle ne va jamais vouloir accompagner l’entreprise», explique Cheick Oumar Soumano.

Toute entreprise qui n’est pas formelle est donc exclue du champ d’action des banques. Et cette exclusion, selon le conseiller en investissement, ressort dans les textes règlementaires de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO).

En effet, les banques sont soumises à un contrôle de la BCEAO à travers la commission bancaire. Chaque financement doit obligatoirement être justifié par un certain nombre d’éléments techniques, juridiques et financiers. Et Hamidou Dicko, responsable du département partenariats et stratégies du Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP-Sa), de reconnaitre : «Beaucoup de nos micro-entreprises ont du mal à fournir des documents et informations pertinents pour convaincre la banque, car elles évoluent dans l’informel qui favorise l’asymétrie d’information».

Selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INSTAT) de 2022, 98% des entreprises maliennes et 96% des PME opèrent dans l’informel. Le directeur national des PME, Dr Boubacary Cissé, en se référant au rapport du conseil d’administration du 5 avril 2022 de la Bank of Africa (BOA) Mali, rapporte que « le taux de bancarisation est faible, moins de 6%, avec une économie informelle qui échappe toujours à la bancarisation». « Malheureusement, analyse-t-il, beaucoup pensent qu’être informel leur permet de grandir et d’échapper au fisc. » Et M. Sarr de renchérir : « en réalité, les gens ont peur de la fiscalité et c’est ce qui fait que tous préfèrent l’informel. Même moi qui a une entreprise formelle, j’ai des problèmes avec la fiscalité. C’est ce qui fait que des milliardaires opèrent toujours dans le secteur informel au Mali».

À la direction nationale des PME, on reconnaît les lacunes et tares autant du côté des banques que des entreprises. Pour Badié Coulibaly, chef développement des PME, les banques se basent sur la confiance alors que les PME informelles n’ont aucune traçabilité.

D’après les analyses de cette direction, les entreprises ne se formalisent pas, elles ne se préparent pas à la négociation avec les banques. Et lorsque les fonds sont mis à disposition de l’entrepreneur, très souvent la banque ne fait pas de suivi. En cas d’échec, elle dispose de moyens de pression pour se faire rembourser. Toutes choses qui n’incitent pas les structures informelles à se formaliser.

Comment amener alors les entreprises informelles à se formaliser ? Pour Soumano, l’Etat qui joue un rôle de régulateur, de protection et de sanction, doit créer les conditions pour changer la donne.

Toutefois, il met un bémol : « le secteur informel fait partie du modèle économique malien. » « Ce qui a d’ailleurs permis au pays de tenir face aux sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au choc du coronavirus », selon le promoteur du cabinet COS-Solution.

«Il faut amener les entrepreneurs à se former à travers des mécanismes qui leur permettront de voir leurs intérêts dans le jeu, notamment à travers l’accès aux marchés publics sans», conseille le spécialiste.

De son côté, Sanou Sarr préconise la mise en place d’un certain nombre de dispositions. « D’abord, il faudra revoir le dispositif de la BCEAO pour le financement des PME. En 5 ans d’existence, seulement deux entreprises ont bénéficié d’un financement sur les 150 qui se sont formalisées », dit-il.

«Pour inciter les banques à jouer leur partition, la BCEAO a proposé de prendre la garantie à hauteur de 90%. Les banques sont restées aphones», déplore Sanou Sarr. Toujours pour inciter les banques, une Structure d’accompagnement et d’encadrement (SAE) est mise en place pour suivre les PME, du montage des plans d’affaires au remboursement des fonds empruntés. «Malgré toutes ces exigences des banques, elles ont refusé de financer les PME», regrette le président du REMAP.

FONDS DE GARANTIE – Sur le sujet, Hamidou Dicko rappelle que l’Etat a mis en place le Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP), « un dispositif phare à travers lequel l’Etat soutient fortement l’accès des micro-entreprises au financement bancaire». Celui-ci garanti 80% des risques.

Ainsi, ce Fonds joue, depuis 2015, un rôle de catalyseur à travers des mécanismes incitatifs de garanties reconnues par les banques et les institutions de microfinance de la place.

En plus, le FGSP-SA a développé depuis 2021 des mécanismes de garantie de portefeuille visant à favoriser spécialement l’accès des Micros, petites et moyennes entreprises (MPME) au crédit aussi bien auprès des banques que des institutions de microfinance. Cependant, «le principal défi reste l’amélioration de la structure des micro-entreprises pour les rendre bancables », constate M. Dicko.

«Malgré ce nouveau dispositif, le financement reste timide du côté des banques», fait remarquer Sanou Sarr qui affirme qu’aucune « banque au Mali n’a mis en place un mécanisme adapté aux PME et si mécanisme il y a, la ressource humaine la torpille à travers la corruption».

En réalité, «nos banques sont des banques commerciales. On a plutôt besoin de banques d’investissement dédiées aux PME comme au Sénégal», ajoute Dr Boubacary Cissé, directeur national des PME. Ce dernier rappelle que l’Etat a également mis en place le «Régime de l’entreprenant», un dispositif de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des Affaires (OHADA) qui demande à chaque Etat membre d’accorder un statut particulier aux entreprises du secteur informel « pour leur permettre de se formaliser. »

Par ailleurs, la direction en charge des PME a déployé le mécanisme « New Entrepreneurship Monitoring (NEM) » qui consiste à identifier les entreprises informelles et les sensibiliser en leur montrant les avantages de la formalisation. « Ce qui a permis, selon Dr Boubacary Cissé, de suivre 20 entreprises dont 13 ont eu la notification de financement et 2 ont été financées pour le moment. » Les business plans sont à revoir selon la banque partenaire.

D’autres structures de l’Etat comme le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) accompagnent les entreprises.

S’y s’ajoutent le Projet de promotion de l’accès au financement et à l’emploi au Mali (PAFEMM), le Programme jeunesse et stabilisation (PROJES), Tony Elumelu Foundation (TOF-PNUD)…

Pour Bourama Traoré, chef du département entreprenariat jeunesse de l’APEJ, les banques financent difficilement les projets des jeunes, depuis le début de la crise sécuritaire. Elles préfèrent les grandes entreprises.

« Avec nos partenaires, nous privilégions la piste des institutions de microfinances pour un taux d’intérêt à 10%, en deçà des 15% des banques», explique-t-il.

Une source au sein d’une banque de la place, confie : «On ne finance pas les entreprises de moins de trois ans. Il faut, aussi, un état financier en béton pour qu’on prenne ton dossier».

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF) n’a pas donné de suite à notre demande d’interview.

Tenu en marge du secteur bancaire, le secteur financier informel s’est toujours basé sur des relations de proximité : elle se pratique en circuit fermé, les fonds sont levés entre personnes qui se connaissent. Or le développement du Mali ne pourrait se faire sans un encadrement optimal de ce secteur à haut potentiel.

OS/MD (AMAP)

 

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