L’Arabie saoudite et l’UNESCO lancent un programme de promotion et de conservation des sites du patrimoine mondial

Son Altesse le Prince Badr bin Abdullah bin Abdullah bin Farhan Al Saud, ministre de la Culture du Royaume d’Arabie saoudite (g), et Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO (d) ont signé une lettre d’intention formalisant l’engagement saoudien à verser 25 millions de dollars à l’organisation onusienne

Riyad (UNA-OCI-AMAP) – L’Arabie saoudite et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont lancé le programme culturel et sur les technologies numériques « Plongez dans le patrimoine » pour promouvoir et conserver les sites du patrimoine mondial pour les générations futures.

Lancé au cours d’un événement parallèle, à la 45ème session élargie du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad, cette semaine, “ce projet révolutionnaire exploitera les technologies numériques pour explorer et conserver les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et leur patrimoine immatériel associé.”

Le Directeur général adjoint pour la culture à l’UNESCO, Ernesto Ottone, a souligné lors de son discours d’ouverture qu’ « avec Plongez dans le patrimoine, nous entrons dans une nouvelle ère numérique pour l’exploration et la préservation du patrimoine mondial.

“Les utilisations potentielles infinies de l’Intelligence artificielle (IA) nous permettront de transformer la manière dont les gens peuvent expérimenter le patrimoine. Un projet innovant tel que Dive into Heritage démontre les différentes utilisations de l’IA, donnant vie aux sites patrimoniaux comme jamais auparavant. Les récits et les histoires que cette technologie contribue à créer résonneront pour les générations à venir et permettront aux gens de vivre un morceau d’histoire”, a encore dit M. Ottone.

“Plonger dans le patrimoine” a été rendu possible grâce au soutien du ministère de la Culture du Royaume d’Arabie saoudite et a permis à l’équipe de développer une plateforme en ligne qui créera des moyens uniques de découvrir numériquement le patrimoine mondial.

La plateforme exploite la puissance de la technologie numérique telle que les modèles 3D, la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR), les cartes interactives et les récits géolocalisés pour recréer une expérience visuelle numérique véritablement précise et immersive.

Le « Fonds-en-dépôt du Royaume d’Arabie saoudite pour la culture à l’UNESCO » a été créé en 2019, suite à un engagement de 25 millions de dollars de Ryad pour financer des projets de l’UNESCO visant à soutenir la stratégie et les actions de préservation du patrimoine.

La phase I (2022-2024) de l’initiative “Dive into Heritage” verra le développement d’une plateforme permettant au public de découvrir numériquement les sites du patrimoine mondial dans la Région des États arabes.

Une sortie publique complète de la plateforme est prévue d’ici la fin de la phase I en 2024, lorsque d’autres régions bénéficieront du programme.

L’événement comprenait une table ronde au cours de laquelle certains contributeurs clés du projet ont discuté de la manière dont la technologie peut contribuer à l’interprétation et à la préservation du patrimoine à l’aide de techniques de narration numérique.

  1. Suhail Mira, Site Management Historic Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, Dr Heba Aziz, Chaire UNESCO sur la gestion du patrimoine mondial et le tourisme durable à l’Université allemande d’Oman, Dr Ona Vileikis, ICOMOS CIPA, M. Olivier Van Damme, UNITAR/ UNOSAT et Cheikh Ebrahim Alkhalifa, directeur par intérim du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial, ont été invités à partager leurs points de vue et perspectives sur l’avenir de la plateforme.

L’événement a, également, été l’occasion de présenter certains des premiers résultats de ce projet innovant. Des animations vidéo de modèles 3D haute résolution de sites du patrimoine mondial ont été présentées en plus de répliques imprimées en 3D, invitant les utilisateurs à examiner de plus près le processus de numérisation requis pour créer la plateforme Dive into Heritage.

Le Royaume d’Arabie saoudite accueille la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO). La session se déroulera à Riyad du 10 au 25 septembre 2023 et soulignera l’engagement des Saoudiens à soutenir les efforts mondiaux de préservation et de protection du patrimoine, conformément aux objectifs de l’UNESCO.

Le Fonds de développement culturel a été créé par le décret royal n° M/45, publié le 6 janvier 2021, en tant que fonds de développement organisationnellement lié au Fonds national de développement.

La création du Fonds a pour objectif de développer le secteur culturel et d’assurer sa durabilité en soutenant les activités et les projets culturels, en facilitant les investissements culturels et en améliorant la rentabilité du secteur.

En outre, il permettra aux personnes intéressées à s’engager dans des activités culturelles et au Fonds de jouer un rôle actif dans la réalisation des objectifs de la Stratégie culturelle nationale et de la Vision 2030 du Royaume.

MD (UNA-OCI-AMAP)

 

Histoire de notre pays : L’origine du mot « Mali », selon le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur

Le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur à la Faculté d’histoire et géographie de l’Université de Bamako

Par Bembablen DOUMBIA

Bamako, 20 sept (AMAP) Le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur à la Faculté d’histoire et géographie, donne des éclairages sur les différentes appellations de notre pays, avant et pendant la colonisation.

Et après l’indépendance. Le quizz s’inscrit dans la mouvance de la célébration de l’indépendance et en prélude au Spécial 22 Septembre de L’Essor à paraître jeudi.

De prime abord, l’enseignant-chercheur révèle qu’avant la colonisation, la première appellation de notre pays était le Haut Fleuve. Au début de la colonisation, le territoire va prendre successivement le nom de Haut-Sénégal-Niger et celui de Sénégambie. Pendant ce temps, il était rattaché à la colonie du Sénégal.

« C’est à partir de 1920 que l’appellation Soudan français sera attribuée à notre pays. Et pendant tout le reste de la colonisation, ce nom restera attaché à notre territoire jusqu’à la veille de l’indépendance», raconte Pr Amidou Toungara.

Dans les années 1959, un groupe de dirigeants africains a songé à libérer nos pays du joug colonial. C’est ainsi qu’a germé l’idée de création de la Fédération du Mali qui regroupera le Soudan français et le Sénégal. Selon le spécialiste en histoire contemporaine, le nom Mali a été proposé comme appellation de cette fédération par le dirigeant sénégalais, Léopold Sédar Senghor.

« Lorsqu’on a mis en place la Constitution de la Fédération du Mali, au moment où on devrait lui donner un nom, c’est Léopold Sédar Senghor qui a proposé le Mali, en mémoire de l’Empire du Mali de Soundiata Keïta», explique l’universitaire.

Amidou Toungara rappelle qu’à l’image de l’Empire du Mali, cette fédération ne devait pas se limiter au Sénégal et au Soudan français. Au total, quatre pays en étaient à l’origine, en l’occurrence le Soudan français, le Sénégal, la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et le Dahomey (actuel Bénin).

« Cependant, indique l’enseignant-chercheur, cette initiative n’était pas du goût de certains dirigeants, notamment le président Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, qui a tout mis en œuvre pour son échec.

» Malgré l’opposition du leader ivoirien, les quatre pays vont organiser la première rencontre à Bamako, en décembre 1958. Et une année plus tard, précisément, en janvier 1959, ils vont se rendre à Dakar pour mettre en place la Constitution de la Fédération.« Après, a dit l’historien, il a été demandé aux différentes délégations de retourner à leurs colonies pour faire ratifier cette Constitution. »

« C’est ainsi que la Haute Volta et le Dahomey vont faire volteface, en refusant de ratifier la Constitution sous la pression de Félix Houphouët-Boigny », souligne Pr Amidou Toungara.

EMPIRE DU MANDE – D’après notre interlocuteur, cette situation s’explique par le fait que le port de Dahomey était en chantier par le colonisateur. «Donc, le président Houphouët a dit que si jamais les Dahoméens acceptaient, ils vont mettre fin à ce projet », rappelle notre interlocuteur. Autre raison : la Haute Volta dépendait, elle-aussi, du port d’Abidjan.Ainsi, les deux pays vont se retirer du projet de f édération.

Toutefois, signale l’historien, les présidents Modibo Keïta et Léopold Sédar Senghor vont mettre tout en œuvre pour que la Fédération soit une réalité. Ils vont franchir plusieurs étapes jusqu’au 20 juin 1960, date à laquelle la Fédération accédera à l’indépendance.

« Mais suite à des dissensions entre les deux leaders, et puis entre les deux peuples, la Fédération va éclater dans la nuit du 19 au 20 août 1960 », explique le spécialiste. Ainsi, les Sénégalais vont arrêter et embarquer Modibo Keïta et ses camarades dans les trains et les renvoyer dans notre pays.

À leur arrivée à Bamako, l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (USRDA) va convoquer un congrès extraordinaire au cours duquel les participants vont décider de proclamer l’indépendance de la République soudanaise sous l’appellation Mali. «C’est ainsi que notre République va voir le jour avec l’appellation Mali», explique le Pr Amidou Toungara.

Selon l’historien, le mot Mali est une déformation. Il affirme que ses sources attribuent cette appellation au mot «mandingue». L’universitaire précise que les écrivains arabes qui ont écrit l’histoire de l’Empire du Mandé, lui ont donné le nom Mali. Même si certains disent que l’appellation Mali vient du fait qu’il y avait des hippopotames dans le fleuve Djoliba (fleuve du Niger).

Toutefois, notre interlocuteur dira que ses sources attribuent le nom Mali à l’Empire du Mandé, qui a été déformé pour donner Mali. Le Pr Toungara rappelle, par ailleurs, que le mot «Mandé» renvoie au territoire. Il ajoute qu’il existait plusieurs territoires, notamment le Mandé, le Sosso, le Wassoulou, le Djitoumou etc. D’après lui, ces territoires étaient tous dirigés par des souverains.

BD/MD (AMAP)

Beijing : L’artiste Moussa Dembélé honore le Mali à travers son œuvre « L’unification »

L’ambassadeur du Mali à Pékin, le général Didier Dacko (g). L a exprimé toute sa fierté de voir le Mali parmi les lauréats et a félicité et encouragé le jeune peintre (d)

Par Aminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale à Beijing

Beijing, 19 sept (AMAP) Le jeune artiste-peintre et designer malien, Moussa Dembélé, figure parmi les gagnants du premier prix du concours de peinture « Mon rêve », auquel ont participé plus de 2 000 jeunes de 40 pays africains.

Le lauréat malien a reçu, mercredi, à Beijing sa récompense au cours d’une cérémonie officielle couplée au « Dialogue entre taïkonautes chinois et les jeunes africains », à Diaoyutai State Guesthouse, une maison des hôtes d’Etat.

Les jeunes africains expriment depuis longtemps leur vif intérêt pour l’espace et leur désir de « voler dans l’espace » un jour. La Chine est disposée à contribuer à la réalisation de ce « rêve africain ». C’est dans ce cadre que le secrétariat du Comité de suivi du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) et le Bureau d’ingénierie des vols spatiaux habités de Chine ont organisé conjointement, en mars dernier, ce concours de peinture.

A la suite de ce concours, la partie chinoise et la partie africaine ont sélectionné conjointement 10 gagnants pour le premier prix, 15 pour le deuxième prix et 25 pour le troisième prix.

L’œuvre « L’unification » de Moussa Dembélé figure parmi les gagnants du premier prix. Les trois taïkonautes composant l’équipage de Shenzhou-16 l’ont déjà transporté à bord avec 9 autres de l’Algérie, la République démocratique du Congo (RDC), l’Égypte, Madagascar, l’Ile Maurice, le Nigéria, la Somalie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.

Actuellement, le tableau du jeune malien se trouve à la station spatiale chinoise qui accueille la première exposition internationale de peintures, mettant en vedette des œuvres d’adolescents africains.

Le rêve de Moussa Dembélé, l’Unification du Mali

D’une dimension de 40cm de haut sur 24cm de large, il est composé d’un châssis sur lequel une toile peignée d’images de deux mains, l’une tient le fil et l’autre tient l’aigu sur un fond multicolore cousu par ces deux mains à l’aide d’un fil et d’une aiguille.

Chaque couleur représente un peuple, les deux mains signifient la volonté de s’unir. Le fil blanc, c’est la paix et l’aiguille le courage. Le rêve malien de Moussa Dembélé a ainsi volé dans l’espace avec le vaisseau spatial habitué chinois Shenzhou-16.

« J’éprouve un sentiment de fierté d’être sélectionné parmi les gagnants du premier prix. Je suis ravi de savoir que mon œuvre figure parmi les meilleurs tableaux se trouvant actuellement exposé à la station spatiale chinoise » a dit Moussa Dembélé, aux anges lors de la cérémonie.

Selon lui, dans un contexte de crise socio-politique et sécuritaire, l’arme la plus efficace d’un artiste c’est son pinceau et son art. « J’ai conçu cette œuvre pour l’unité du Mali qui aboutira à la paix ».

Il a remercié les organisateurs du concours et salué la coopération fructueuse entre la Chine et l’Afrique et, particulièrement, entre la Chine et le Mali. « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans la coopération sino-africaine dans le domaine artistique. La jeunesse africaine a besoin de prendre part au rayonnement des relations sino-africaine » a-t-il-dit, souhaitant que cette sélection lui ouvre les portes des expositions nationales et internationales.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs officiels chinois, des responsables du FOCAC et de plusieurs représentants diplomatiques africains à Beijing, notamment l’ambassadeur du Mali à Pékin, le général Didier Dacko.

Le diplomate malien a exprimé toute sa fierté de voir le Mali parmi les lauréats de ce concours. Il a félicité et encouragé le jeune peintre.

Au cours de la cérémonie, les jeunes Africains, par visioconférence, ont conversé avec des astronautes chinois et exprimé un vif intérêt pour l’espace et l’aérospatiale.

Quant à Moussa Dembélé, il a rejoint le Mali vendredi.

ADS/MD (AMAP)

Mali: Taras, un pionnier de la musique salsa s’en est allé

Bamako, 27 juil (AMAP) Le flûtiste malien, Moussa Traoré dit Taras, est décédé, mercredi, à l’âge de 82 ans, a annoncé le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.

Ce pionnier de la musique malienne depuis les années 1960, est héritier de la Salsa, danse latine tropicale.. Il a évolué avec les Orchestres Rail-Band et le Buffet Hôtel de la Gare. Taras est un produit de la semaine de la jeunesse au Mali qui deviendra, plus tard, la Biennale artistique et culturelle.

En avril 2019, le flûtiste a joué avec le légendaire orchestre cubain, Aragón ,qui séjournait au Mali dans le cadre des activités de l’Association pour la paix, l’éducation et la santé au Mali.

L’artiste-musicien a, pendant ces dernières années, émerveillé les Salseros lors de ses prestations à l’Institut français du Mali. Son dernier passage sur scène date du 15 juillet dernier.

Les obsèques du Maestro ont eu lieu à Kalaban Coro plateau, dans le cercle de Kati.
MD/MD (AMAP)

Secrets de femmes : Bougies parfumées ou de massage

On prête aux bougies parfumées des vertus de sensualité. Elles seraient même un anti-stress selon certaines femmes du fait de leurs senteurs

Par Anta CISSE

Bamako, 22 juil (AMAP) C’est connu ! Les femmes ont plus d’un tour dans leur sac. Au-delà des perles et de l’encens, elles ont élargi leur arsenal de séduction aux bougies parfumées ou de massage pour toujours garder une emprise sur leur homme et continuer à nourrir et entretenir la passion avec leurs partenaires (époux, fiancés et autres amants).

Ces dernières années, les femmes se font des confidences sur les vertus qu’elles prêtent aux bougies parfumées (secrets de femmes). Pour elles, c’est pain bénit.

Pour s’en convaincre, il suffit de farfouiller sur les réseaux sociaux pour comprendre tout l’engouement pour ces produits. Difficile de résister aux commentaires élogieux des vendeurs «de ces potions magiques» qui semblent être des marketeurs hors pair. Ils passent des messages comme : «Les bougies parfumées sont bien plus que de simples sources de lumière et d’odeurs agréables. Elles ont le pouvoir de transformer nos espaces en sanctuaires de paix et de sérénité» ou «Ces produits offrent une expérience sensorielle unique qui permet de s’évader et de se ressourcer».

Certaines femmes estiment que ces substances ont le pouvoir de créer une atmosphère apaisée et relaxation dans nos maisons. D’autres pensent que grâce à leur parfum subtil et envoûtant, elles créent une attirance. «Que vous recherchiez une senteur florale, boisée, fruitée ou épicée, il existe une multitude d’options pour satisfaire tous les goûts».

Des vidéos présentent différentes sortes de décorations de la chambre avec ces bougies. Elles sont, soit disposées joliment sur une table, soit sur le sol. En plus d’embellir la maison, les bougies parfumées peuvent, également, être utilisées lors de séances de massage.

Les bougies de massage, aussi connues sous le nom de bougies de cire fondante, sont spécialement conçues pour être utilisées sur le corps. Composées d’huile essentielle et de beurre végétal, elles se transforment en une huile tiède et apaisante une fois allumées. Lorsqu’elles sont utilisées pour masser le corps, elles détendent les muscles, hydratent la peau et libèrent les tensions accumulées.

Mme Dicko Mariam Séméga est promotrice d’une marque, une entreprise de fabrication de bougies simples, parfumées et d’autres produits cosmétiques Made in Mali. Ses bougies fabriquées avec de la cire d’abeille sentent comme l’encens (woussolan) pour la plupart. Elles peuvent, aussi, avoir une senteur exotique, une fois mises dans des contenants en verre, calebasse, terre cuite ou plastique. Notre interlocutrice déclare que ses bougies sont prisées par la clientèle féminine pour briser la monotonie dans leur vie quotidienne. « Outre le parfum, la bougie peut servir au massage. Une vertu thérapeutique qui reste encore méconnue de beaucoup de nos compatriotes », révèle-t-elle.

PRECAUTIONS D’USAGE – Selon Mme Dicko, la bougie de massage chaud est l’accessoire idéal relaxant et apaisant, un anti stress du fait de ses huiles bienfaisantes (lavande et menthe poivrée). En plus, la bougie hydrate le corps. Mme Dicko Mariam Séméga assure que cet accessoire de massage « peut également être utilisé dans un cadre romantique, pour un moment de sensualité et d’intimité. »

Celle qui passe pour une experte dans l’utilisation de ce produit affirme que le massage chauffant aphrodisiaque permet de créer un rapprochement et de vivre une expérience sensorielle agréable. Il est essentiel de noter que lors de l’utilisation des bougies de massage, il est important de prendre quelques précautions. Question de sécurité.

Mme Dicko Mariam Séméga recommande « d’éteindre la bougie avant de l’utiliser comme huile de massage et de toujours tester la température de l’huile sur une petite partie de la peau avant une utilisation plus large. »

Safiatou Coulibaly vend des bougies parfumées importées d’Algérie où elle a découvert ce produit. «J’étudiais dans ce pays du Maghreb et lors d’une promenade, j’ai vu les bougies sur une étagère et elles m‘ont attirée», se souvient-elle encore, comme si c’était hier.

C’est en 2016 qu’elle a décidé d’officier dans le secteur. « Au début, les bougies n’étaient pas très connues. Je les vendais à 5000 Fcfa l’unité. Actuellement, on en trouve en grande quantité sur le marché à des prix très abordables entre 1 500 à 3 000 Fcfa selon le modèle», dit la jeune vendeuse.

Mme Sofara Mariam Belco Barry propose des parures et autres accessoires de mode pour femmes. Elle indique que les bougies sont dans des récipients et présentent des jeux de lumière. Selon elle, ses clients l’achetent pour décorer notamment leur chambre de noces. «On les pose sur le lit, au niveau de la tête de lit et en bas. On en trouve de toutes les odeurs. C’est très joli », apprécie-t-elle.

Hadja Fatimata Sanakoua, qui raffole de bougies parfumées depuis cinq ans, décore sa chambre avec des bougies à mèche ou électriques. Selon elle, ce décor crée une ambiance romantique grâce à son parfum et la lumière qui donne un contraste différent dans une chambre obscure. Cette utilisatrice indique qu’il y a aussi les bougies sur les bougeoirs. «C’est un support dans lequel on insère la bougie allumée dans un espace aménagé en bas et en haut. On y verse une huile spéciale qui brûle en haut et diffuse une senteur délicieuse», explique-t-elle.

Fatoumata Thiéro, une habitante de Sirakoro Méguetan (Commune VI du District de Bamako), a vu les bougies parfumées, pour la première fois, en France ou elle a séjourné de 2015 à 2018. A son retour au bercail, dit-elle, sa mère, aussi passionnée d’effluves, s’en servait. «C’est ainsi que je les ai utilisées pour parfumer ma chambre et passer des moments romantiques en compagnie de mon époux», confie-t-elle. Selon la maitresse de maison, ce produit a connu ses années de succès entre 2019 et 2021. «Maintenant, on n’entend rarement parler», assure la jeune femme.

Des hommes sont-ils friands des bougies parfumées ? On peut répondre par l’affirmative si l’on s’en tient aux propos de ce cadre d’une structure qui en achète fréquemment dans les supermarchés. Il indique avoir développé « une addiction aux produits qui sentent bon. » Il aime les bougies qu’il estime « faciles à utiliser, mais surtout qui (le) transportent dans un autre univers avec leur senteur agréable. »

Il ajoute qu’il y a des senteurs qui expulsent les insectes.

AC/MD (AMAP)

 

Produits agricoles et artisanaux : La nécessaire labélisation

La labélisation donne de la valeur ajoutée au travail des producteurs locaux et favorise l’économie locale et le commerce équitable

Par Anta CISSÉ

Bamako, 12 juil (AMAP) Le Mali regorge de produits agricoles et artisanaux de grande qualité. Ils proviennent, le plus souvent, des zones rurales où les stratégies commerciales de mise en valeur sont méconnues voire inexistantes. Pour que les producteurs/transformateurs en tirent un avantage économique, les produits doivent être valorisés au moyen de droit de Propriété intellectuelle, notamment les Indications géographiques (IG) et les Marques collectives (MC).

Cela, d’autant plus que les marchés des pays développés sont, de plus en plus, sensibles à la provenance et à la qualité des produits.

Selon le chargé de communication du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), Almouctar Baba Kounta, avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique en Afrique (ZLECAF), il y a aujourd’hui un contexte favorable à l’essor du commerce interafricain.

Almouctar Baba Kounta soutient que c’est ce constat qui a conduit le Mali à opter pour le développement de son artisanat et de son agriculture « afin de leur donner plus de visibilité, de créer plus de richesses dans l’économie nationale et de lutter efficacement contre la concurrence déloyale et la contrefaçon. »

BÉNÉFICES À LA HAUSSE – Artisan peintre depuis plus plusieurs années, Moussa Bagayoko est transformateur de coton biologique. «Depuis 2013, l’ONG Helvetas a commencé à soutenir nos productions et faciliter la création d’un réseau national dénommé Réseau malien des transformateurs de coton Biologique (REMATRAC Bio) qui couvre les Régions de Kayes, (Ouest) Ségou, Mopti Centre), Bamako, la capitale, et Kidal (Nord)», confie l’artisan dans son atelier à Ouolofobougou.

Spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo, Moussa affirme que la certification lui a permis d’augmenter ses bénéfice et de diversifier sa clientèle. « Grâce à la labélisation, j’ai noué des partenariats, notamment avec la France », dit-il. En atteste l’augmentation fulgurante de son chiffre d’affaires, qui a presque triplé : « Auparavant, mon chiffre d’affaire oscillait entre 1 et 4 millions de Fcfa. Mais, aujourd’hui, grâce à la labélisation, ce chiffre est passé de 4 à 12 millions de Fcfa ». Cependant, il exhorte l’Etat à plus s’investir dans ce domaine qui est porteur d’espoirs pour beaucoup.

Dans un monde où l’alimentation occupe une place primordiale, la question de la qualité et de l’origine des produits agricoles devient, également, de plus en plus préoccupante. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance de ce qu’ils mettent dans leur assiette et cherchent des garanties quant aux méthodes de productions et à l’impact environnemental des aliments qu’ils consomment.

C’est là où la labélisation des produits agricoles entre en jeu, offrant une solution claire et trans

Moussa Bagayoko est spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo.

parente pour répondre à ces attentes légitimes des consommateurs.

Hélène N’diaye, chargée de la communication du Réseau solidaire en agro-écologie paysanne et citoyenne (RESAPAC) créé en 2019, explique l’objectif de son organisation qui est « de structurer le marché agricole bio de Bamako. »

Ce réseau a été créé pour aider les producteurs à se développer en attendant qu’une norme étatique se mette en place.

Pour le professeur d’économie, Dr Abdoudramane Coulibaly, « dans un contexte de mondialisation accélérée, contrariée par la montée en puissance de la contrefaçon, tout pays qui veut sauvegarder sa souveraineté économique et son identité culturelle doit disposer d’une marque distinctive connue sous un label. »

Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, basée à Genève, 10 % du trafic mondial est constitués de la contrefaçon. Un rapport conjoint de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), publié en 2019, révèle que « la contrefaçon fait perdre en moyenne 10 milliards de Fcfa par an aux Etats ouest-africains, à l’exception du Nigéria. »

FORMER, INFORMER ET SENSIBILISER – Le CEMAPI s’est engagé, durant ces trois dernières années, dans une dynamique de labellisation des produits locaux, à travers les IG et MC, à réaliser diverses actions de formation, d’information et de sensibilisation sur le processus de labélisation, d’accompagnement et de structuration des acteurs et producteurs, notamment l’échalote de Bandiagara (Centre), le bogolan fini du Mali, le sel gemme de Taoudénit (Nord).

Dans ce cadre, le Centre, avec l’appui du Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’ouest (PACAO) a initié une série d’activités en faveur des acteurs d’un certain nombre de filières. Il est prévu de renforcer les capacités des acteurs des filières mangue et karité ainsi que des membres du Comité national de labélisation des produits locaux en Indications géographiques et en Marques collectives (CIGMAC-Mali) sur les concepts et l’importance de la MC et de l’IG dans le développement d’un pays.

Dans le cadre de l’établissement d’un cadre légal et institutionnel en matière de propriété intellectuelle, apte à soutenir les démarches de qualité liée à l’origine des produits locaux, le Mali, à l’instar de certains pays de l’espace de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a créé le Comité national des indications géographiques (CNIG),en juillet 2014.

Pour prendre en charge les nouveaux enjeux liés à la nécessité de renforcer la dynamique nationale de labélisation des produits locaux, les textes portant création de ce Comité ont été révisés en octobre 2021 pour donner naissance au CIGMAC-Ma1i.

AC/MD (AMAP)

L’interprétation des signes du cheval et guide pratique du paysan : Un livre de sauvegarde de nos traditions

Bamako, 12 juil (AMAP) Le cheval est un animal d’une grande valeur dans notre société, cela depuis des temps immémoriaux. Les signes de ce mammifère, estimés, selon certains à 99, servaient et continuent de servir de guides pour les hommes.

Des savoirs immenses que le journaliste-écrivain Ouka Ba, correspondant l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) à Diéma) se propose de nous faire découvrir, dans son cinquième ouvrage intitulé « L’interprétation des signes du cheval et guide pratique du paysan ». Ce livre de 87 pages puise sa richesse à la source. Qui pourrait mieux le faire qu’un journaliste du terroir ?

Notre confrère s’est rendu dans plusieurs villages et hameaux de la contrée à la recherche de ces connaissances précieuses. À travers ces écrits, l’auteur contribue à sauvegarder nos traditions orales, en cette période de déperdition de nos connaissances locales et traditionnelles. Parce que, pour beaucoup d’entre nous, ce sont des « vieilleries ». Sans des efforts de valorisation et de conservation de cette envergure, les générations futures ne sauront rien des savoirs locaux qui ont guidé leurs ancêtres dans la gestion de l’agriculture, la richesse, l’élevage, le pouvoir, la famille, l’autosuffisance alimentaire et les conflits. Nos anciens interprétaient notamment la couleur, la physionomie et les gestes du cheval.

Dans son livre, Ouka Ba explique qu’à l’époque, quand vous vouliez donner votre fille en mariage, vous deviez voir d’abord dans la famille du prétendant si le cheval qui y est attaché est maigrichon et larmoyant. Si tel est le cas, il faut renoncer à cette union conjugale parce que la famille sera incapable de prendre soin de votre progéniture. « Selon certaines croyances, cite le journaliste, la présence seule d’un cheval dans la maison suffit pour accroitre et maintenir le bonheur. »

Un autre exemple porte sur l’épanouissement que peut apporter le cheval à un souverain. « Le cheval qui convient mieux au Mansa (roi), c’est celui qui a les quatre pattes blanches, des genoux descendant vers le bas ». Selon l’auteur, même si tu as un os de ce genre d’équidé dans ta maison, tu auras le pouvoir et tu t’épanouiras.

La couleur du cheval peut être aussi bien un signe de bonheur que de malheur. Si le propriétaire du cheval noir, avec un trait blanc sur le front, le laisse derrière lui pour s’aventurer, il peinera et sera assailli par des problèmes qui risqueront de l’entrainer en prison. »

L’autre partie de l’ouvrage est consacrée aux signes de la météorologie. L’auteur indique comment la connaissance de la faune et de la flore aide le paysan à faire face aux conditions pluviométriques et aux intempéries. Cela, en dehors de mécanismes scientifiques.

Des phénomènes dans la nature annoncent le démarrage de la saison pluvieuse ou l’abondance de pluies. « Lorsque le baobab commence à fleurir, c’est que l’hivernage est proche. » « L’année où la présence des corbeaux devient plus massive, les pluies seront abondantes. »

Ouka Ba est originaire de Nioro du Sahel. Secrétaire d’administration de formation, il fut bibliothécaire à Gao et à Diéma. Depuis 2003, il est le correspondant de presse de l’AMAP à Diéma.

MDD/MD (AMAP)

Biennale artistique et culturelle à Mopti : Les sites déjà prêts 

La commission nationale d’organisation est à pied d’œuvre pour recevoir, dans les meilleures conditions, les délégations des 19 régions et du District de Bamako

Bamako, 04 juil (AMAP) C’est ce jeudi que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, ouvrira officiellement la Biennale artistique et culturelle 2023 au stade Baréma Bocoum de Mopti, dans le Centre du Mali.

Les autorités de la ville de Mopti et le ministère en charge de la Culture sont en train de mettre les petits plats dans les grands pour la réussite de ce grand évènement national. C’est dans ce cadre que le président de la Commission nationale d’organisation et secrétaire général du ministère en charge de la Culture, Hamane Demba Cissé, a visité les différents sites d’hébergement la semaine dernière.

Le constat est que les travaux de nettoyage, de mise à niveau et d’embellissement sont presque terminés. Le maire de Mopti, Issa Kansaye, a assuré que sa ville est prête à recevoir les délégations des 19 régions et du District de Bamako. «Tout est en train d’être fait pour que les invités, les troupes de la diaspora, les journalistes et les spectateurs puissent vivre une édition inoubliable de la Biennale artistique et culturelle à Mopti», a-t-il dit.

En effet, les salles de classe, les toilettes, l’éclairage, les robinets et châteaux d’eau, la ventilation des écoles retenues ont été refaits. Certaines écoles disposent d’une infirmerie et même d’une pharmacie afin de prendre en charge les cas d’urgence. La sécurité des sites sera assurée par des policiers. L’Armée effectuera régulièrement des patrouilles pour surveiller tous les mouvements.

Le gouvernorat dispose d’une trentaine de bus afin d’assurer l’accueil des troupes qui arriveront à Mopti par voie aérienne. En effet, le ministère de la Défense et des Anciens Combattants se charge d’acheminer par avion militaire les troupes des différentes régions dans le Nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka). Les troupes des autres régions et du District viendront à Mopti par voie terrestre.

La salle Sory Bamba est prévue pour abriter les compétitions. Tandis que les cérémonies d’ouverture et de clôture vont se dérouler au stade Baréma Bocoum.

Selon Hamane Demba Cissé, aucun aspect de l’organisation ne sera négligé. «Le président de la Transition et le Premier ministre suivent de près le déroulement des préparatifs. Pour preuve, un groupe électrogène d’une grande capacité est en route pour Mopti sur instruction personnel du président Assimi Goïta. Ce qui permettra de résoudre définitivement le problème d’électricité. Ce groupe électrogène sera installé et fonctionnel avant le début de la Biennale prévu pour le 6 juillet prochain», a dit le président de la commission nationale d’organisation.

Au cours de son séjour à Mopti, Hamane Demba Cissé a eu deux séances de travail avec les présidents des différentes sous commissions au cours desquelles les tâches des uns et des autres ont été clairement définies.

Le maître de ballet Karim Togola, les encadreurs et les 250 danseurs ont pris leur marque sur la pelouse du stade Baréma Bocoum. L’équipe a été étoffée de 50 danseurs de Mopti. Le thème de cette chorégraphie est celui de la présente édition de la Biennale : «Le Mali : une histoire commune, une seule nation, un même destin».

Les chorégraphes vont retracer l’histoire du Mali depuis les différents empires et royaumes qui se sont succédé jusqu’à l’indépendance en 1960. Puis, les différents régimes qui ont dirigé le Mali pour terminer par la Transition et le Mali Kura en construction. Une histoire faite de conquêtes, d’alliances et de vivre ensemble.

YD/MD (AMAP)

 

 

Journées nationales du patrimoine culturel : Rendez-vous avec le Mali dans sa diversité

Les Journées, organisées depuis 2000, sont un appel aux communautés à s’approprier leur patrimoine culturel mais, aussi, à le protéger.

Bamako, 23 juin (AMAP) Les Journées nationales du patrimoine culturel se tiendront, en juillet prochain dans la cité du Méguétan (Koulikoro, près de Bamako), sous le thème : «Patrimoine culturel et citoyenneté : rôle et place des valeurs culturelles identitaires dans l’éducation civique et morale et la construction citoyenne», a annoncé, mercredi dernier, le directeur national du patrimoine culturel, Moulaye Coulibaly.

Au cours d’un entretien, M. Coulibaly a indique que ces Journées représentent un espace privilégié de transmission d’éléments du patrimoine culturel national. « Elles contribuent à la promotion du dialogue des cultures, de la paix, de la cohésion sociale, mais aussi des activités touristiques. »

Leur organisation matérielle et les prestations artistiques et culturelles génèrent des revenus pour les populations locales. Ainsi, ces journées constituent un facteur de développement économique et social des collectivités territoriales.

En vue d’amener les populations à s’approprier leur patrimoine culturel et à veiller à sa protection, le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme organise depuis 2000 les Journées nationales du patrimoine culturel.

Celles-ci durent trois à six jours, selon les éditions. Mais sont, surtout, destinées à informer, sensibiliser et assurer le plaidoyer auprès des populations, autorités politiques, administratives et coutumières pour la prise en compte des grandes préoccupations, en matière de protection et de promotion du patrimoine culturel national.

Chaque édition est placée sous un thème central qui se décline ensuite en plusieurs sous-thèmes, traités par des experts nationaux et internationaux.

MOSAIQUE ETHNIQUE ET RACIALE – Le Mali dispose d’un immense patrimoine culturel, riche et varié. Chaque partie du territoire est chargée d’histoire, mais renferme des vestiges, témoins des temps anciens. Chaque entité socioculturelle-ethnique représente un creuset de savoir et de savoir-faire.

Ce patrimoine culturel, très riche de sa diversité, comporte des sites archéologiques d’importance majeure, d’innombrables ressources archéologiques couvrant une vaste séquence chronologique allant du paléolithique à la période historique, d’impressionnants sites historiques et lieux de mémoire, une architecture illustrée par des constructions monumentales en banco, tels que les mosquées, mausolées et formidables bâtiments qui remontent à la période coloniale.

Sans oublier les inestimables productions d’objets d’art, les sites naturels pittoresques, les paysages, routes et itinéraires culturels témoignant de son passé prestigieux et des traits physiques extrêmement variés.

Le Mali présente un relief très varié, avec des montagnes, plateaux, plaines, désert saharien, savane mais aussi les forêts.

A cet impressionnant patrimoine culturel matériel s’ajoute une composante immatérielle, d’une dimension exceptionnelle, regroupant les pratiques sociales, les connaissances sur la nature et l’univers, les traditions orales, la musique, les arts du spectacle, les rites et cultes, fruit du génie créateur des communautés maliennes.

Ce patrimoine culturel immatériel résulte d’une production intense, caractérisée par une diversité d’expressions culturelles à l’image de la population malienne qui est une mosaïque ethnique et raciale.

Dans cette fabuleuse diversité, cet héritage commun constitue le socle d’une unité nationale fondée sur le sentiment d’identité commune. Le patrimoine culturel est donc un témoignage de la créativité humaine et une ressource pour la construction des identités des personnes et des communautés qui en sont à la fois, productrices et détentrices.

La protection du patrimoine culturel incombe à l’Etat. Le préambule de la Constitution du 25 février 1992 stipule l’engagement de l’Etat «à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la protection de l’environnement et du patrimoine culturel». Aussi, les communautés doivent-elles y contribuer individuellement et collectivement.

Plusieurs textes législatifs et règlementaires ont été adoptés dans ce cadre. En plus, le Mali est partie prenante de toutes les conventions de l’Unesco relatives à la protection du patrimoine culturel et naturel.

Il faut aussi dire que depuis l’indépendance, les gouvernements successifs ont mis en œuvre des stratégies, programmes et accompli des actions visant à assurer la protection du patrimoine culturel dans une approche inclusive impliquant les populations.

Au nombre de ces actions, on peut citer les Semaines nationales de la jeunesse (1962 à 1968), la Semaine nationale du patrimoine culturel (1976), la Biennale artistique et culturelle (1970 à 1988, puis 2003, 2005, 2017), la mise en œuvre de plusieurs programmes de formation en protection et gestion du patrimoine culturel.

Au-delà de cette politique volontariste, le patrimoine culturel malien reste exposé à des risques de dégradation, d’abandon ou même de disparition du fait de facteurs naturels et anthropiques.

Dans le cadre du processus de refondation de l’Etat en cours et conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), les Journées nationales du patrimoine culturel ont été instituées par décret n°2022- 0471 /PT-RM du 11 août 2022.

YD/MD (AMAP)

 

Sanké mon : La mythique pêche collective

Ce rituel classé patrimoine national., a  une valeur pédagogique et  enseigne les vertus de solidarité et le vivre ensemble au-delà de la Région de San

Bamako, 9 juin (AMAP) La 623è édition du «Sanké mon», la pêche collective de San, dans le Centre du Mali, a commencé, jeudi. Les manifestations se poursuivront jusqu’à dimanche prochain. Ce rituel de pêche se tient le deuxième jeudi du septième mois lunaire pour commémorer la fondation de la ville. Il commence par le sacrifice de coqs et de chèvres et par des offrandes d’habitants du village aux esprits qui habitent la mare Sanké.

Une pêche collective a lieu ensuite pendant quinze heures à l’aide de filets à larges et à petites mailles. Elle est immédiatement suivie d’une danse masquée sur la place publique au cours de laquelle se produisent des danseurs bwa de San et des villages voisins portant le costume traditionnel et un chapeau décoré de cauris et de plumes. Ils esquissent une chorégraphie particulière au rythme de divers tambours.

Le rite du Sanké mon marque traditionnellement le début de la saison des pluies. C’est aussi une expression de la culture locale à travers l’art et l’artisanat, les connaissances et le savoir-faire attachés à la pêche et aux ressources en eau. Il renforce les valeurs collectives de cohésion sociale, de solidarité et de paix entre les communautés locales. La culture de la paix, véhiculée par le Sanké mon, constitue son identité essentielle. C’est ce qui lui a valu d’être classé dans le patrimoine culturel national.

Mais, depuis quelques années, il connaît une baisse de popularité qui menace de mettre son existence en péril. L’ignorance de l’histoire et de l’importance de la tradition, la diminution progressive de la participation au rite, les accidents occasionnels pendant son déroulement et la dégradation de la mare Sanké du fait de l’insuffisance des pluies et le développement urbain sont incriminés comme des facteurs ayant conduit à cette situation.

«Il est reconnu par la communauté internationale du fait de son inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en péril en 2009», explique le directeur national du patrimoine culturel, Moulaye Coulibaly.

Le rite de pêche collective de la mare Sanké est un espace symbolique de rencontre qui prône des valeurs de tolérance, la cohésion sociale, la solidarité, la paix et le vivre ensemble entre les différentes communautés qui cohabitent harmonieusement depuis la nuit des temps.

Le Sanké mon est loin d’être seulement une fête de réjouissance populaire et une simple occasion de divertissement pour les communautés locales. C’est d’abord des moments de rencontres fécondes, un cadre d’échanges et de transmission de savoirs et savoir-faire ancestraux qui fondent les valeurs sociétales. L’événement est aussi un espace de promotion et de valorisation de la diversité des expressions culturelles des différentes communautés et groupes ethniques qui le partagent.

Quelle est l’origine de Sanké mon ? Feu le professeur Bakari Kamian que nous avions rencontré avant son décès racontait : «L’origine de cette pêche collective demeure entourée de mystères. L’histoire de la pêche collective se confond avec celle de la ville de San. »

« Au 14è siècle, un chasseur du nom de Bakôrè Traoré découvrit le site de l’actuel San. Un jour, accompagné de son chien de chasse, il s’égara en brousse. Bâkôrè erra pendant un bon moment en rase campagne, avant de se retrouver sur les berges d’une mare. L’endroit était reposant et l’eau de la mare grouillait de poissons. Le chasseur décida de s’y installer ne serait-ce que momentanément », a poursuivi le chercheur.

«Môgô bè sé ka san kè yan !» (traduction en bambara : on peut passer toute une année ici sans se soucier de la nourriture)», se serait exclamé le chasseur.

L’historien ajoute que le «chef de la brousse» finira par s’installer définitivement au bord de la mare. La ville de San venait d’être fondée. Non loin de la mare, Bakôrè Traoré a découvert également une forêt de figuiers (toro en bambara) et le puits sacré qu’il nomma «Karantéla» ou «Karatèna» (pas de souci à se faire, en bambara) qui lui servit de source pour étancher sa soif.

Santoro (figuiers de San, en bambara), le puits sacré de Karantéla et Sanké sont les trois symboles de San. C’est pourquoi les griots magnifient la ville en évoquant Sanké mon, Santoro et Karantéla.

Aujourd’hui, le mystère entoure toujours Sanké. Si la propriété de la mare revient à la famille Traoré, la garde des lieux est confiée aux Dao suite à un pacte signé entre les deux familles. C’est ce qui explique que c’est aux Dao qu’il revient de donner l’ordre de pêcher dans la mare.

YD/MD (AMAP)

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