Festival sur le Niger : La 20è édition de la Foire artisanale et agricole en marge du spectacle

L’évènement en marge du Festival sur le Niger a attiré, cette année, 400 participants  d’environ 30 pays

Envoyé spécial

Youssouf DOUMBIA

Ségou, 02 fév (AMAP) La 20è édition de la Foire artisanale et agricole, en marge du Festival sur le Niger, a commencé mercredi sur le quai de Ségou, dans le Centre du Mali, avec cette année, 400 artisans, ouvriers agricoles et entreprises venant d’environ 30 pays.

Cette activité commerciale et de promotion est initiée par la Fondation Festival sur le Niger dans le but de donner une visibilité aux artisans et aux producteurs agricoles pendant le festival. Elle demeure une opportunité d’affaires et de promotion des différents produits agricoles et artisanaux.

Selon le maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhou Diarra, cette Foire contribue énormément à l’économie locale, car elle est une plateforme de nombreux échanges. La cérémonie a donné un avant-goût de la 20è édition du Festival sur le Niger, à travers la mobilisation populaire et les nombreuses prestations d’artistes de Ségou et de Mopti.

Il faut préciser que Mopti est la ville invitée d’honneur de cette édition. L’orchestre régional, le Kanaga de Mopti, l’Ensemble instrumental national et les deux célèbres guitaristes Mama Diabaté du Biton de Ségou et Sékou Bembeya de l’orchestre guinéen éponyme ont émerveillé le public par leur belle prestation.

« La Foire artisanale et agricole de Ségou attire d’année en année de nombreux exposants. Ils sont au total 400 artisans, ouvriers agricoles ou entreprises venant d’environ 30 pays à y participer cette année », a indiqué le coordinateur du Festival sur le Niger, Djibril Guissé.

Le chef de cabinet du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Yamoussa Fané, fait remarquer que « depuis 20 ans, cette foire, organisée dans le cadre de Ségou Art-Festival sur le Niger, est inscrite dans les annales des manifestations culturelles dans notre pays».

Malgré les crises multiformes vécues par le Mali, ces dernières années, cet événement culturel est resté constant et résiliant. «Depuis plusieurs années, notre pays traverse des épreuves particulièrement dures pour le secteur de l’artisanat et du tourisme du fait de la crise sécuritaire. Dans un tel contexte, organiser un évènement d’une telle ampleur est un challenge, une victoire sur la crise. Cela ne surprend guère, car au Mali, nous avons toujours cette force, celle de résister, cette capacité de résilience qui tire en partie sa sève de nos valeurs du maya et du danbé», a déclaré Yamoussa Fané.

La Foire agricole et artisanale de Ségou consiste à créer un marché à travers l’organisation d’une exposition vente, la valorisation et la promotion des produits de l’artisanat d’art et des produits agroalimentaires au bénéfice des acteurs économiques et des populations. C’est un espace d’échanges, de partage d’expériences, de promotion et de valorisation des produits locaux.

Selon Yamoussa Fané, la Foire agricole et artisanale de Ségou s’impose aujourd’hui comme un évènement majeur de la sous-région ouest africaine, un moteur du développement, un facteur de croissance et de création de richesses et d’emplois. « Cet événement joue et continue de jouer un rôle important dans la restauration de l’image du Mali en dépit des crises multiformes que notre pays connaît », a-t-il dit, avant de réaffirmer l’engagement de son département de continuer à accompagner la Fondation festival sur le Niger et ses partenaires pour leur combat pour le développement du Mali et de l’Afrique tout entière.

YD/MD (AMAP) 

 

Retrait des pays de l’AES de la CEDEAO : Le Premier ministre malien rencontre les acteurs du secteur privé

Le chef du gouvernement, Choguel Maiga (g) les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally (c) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara (d) et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé

Bamako, 1er fév (AMAP) Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, a annoncé, mercredi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef du gouvernement s’est adressé aux responsables et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé qui, de leur côté, attendent les mesures gouvernementales pour faire face à la nouvelle donne.

Selon le chef du gouvernement, qui avait à ses côtés le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara, et plusieurs membres du gouvernement, cette Transition est celle de la rupture et dans tous les domaines.

« L’hésitation, la peur, trop de questions amènent toujours à rester sur place et faire le jeu de l’adversaire », a dit M. Maïga, pour soutenir la décision des chefs d’État des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de se retirer de la de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Ces Etats accusent l’organisation sous régionale de s’être éloignée des idéaux de ses fondateurs et d’avoir « brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique face aux États de l’AES ».

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur « retrait sans délai » de la CEDEAO. Le choix de ces pays, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), suscite quelques inquiétudes dans le monde des affaires où certains acteurs craignent la fin des facilités qu’offre l’appartenance à cet ensemble sous-régional. Pour les pessimistes, ce retrait suppose surtout des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxes.

Si l’éventualité d’un durcissement des règles régissant nos rapports avec la CEDEAO n’est pas à négliger, cette décision ne saurait, cependant, conduire aux malheurs prédits par les Cassandres. Au contraire, selon le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, « ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation, est mille fois pire que ce que nous allons assumer en restant nous-mêmes ».

Mieux, les trois pays « restent membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour le moment, donc bénéficient de la liberté de circulation » au sein de tous les pays de cette Union.

COMPLICITÉ POSITIVE – Sans ambages, le chef du gouvernement a déclaré que la CEDEAO est progressivement devenue une menace, car son dessein lugubre consistait clairement à mettre à genoux nos pays, à provoquer des changements politiques pour satisfaire les intérêts des puissances étrangères. « Elle a très peu écouté nos États, elle s’est mise à donner des injonctions. Et son plan, c’était de déstabiliser le Niger, avant de passer au Burkina, puis au Mali », a-t-il révélé. Et de résumer : « l’accumulation d’actes inamicaux a rendu inévitable le retrait de nos États qui subissent au quotidien l’injustice, l’acharnement et l’austérité d’une organisation à l’avènement de laquelle ils ont contribué. »

Le Premier ministre a assuré que le gouvernement prend la pleine mesure de la situation des préoccupations de nos compatriotes, en particulier les opérateurs économiques face à cette décision. Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, de croissance économique. Objectif difficile à atteindre sans une complicité positive avec le monde des affaires. « C’est pour cela que j’ai décidé dans le lot des forces vives de la nation qu’il faut rencontrer et leur expliquer ce qui se passe, il fallait commencer par vous. Parce que les questions qui sont posées aujourd’hui sont d’ordre économique et financier », a déclaré Choguel Kokalla Maïga, comptant sur « l’ingéniosité » des acteurs économiques pour réussir ce challenge.

« Notre réussite dépend en grande partie de vous », a indiqué le chef du gouvernement qui est formel : « Économiquement, ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation est mille fois pire que ce que nous allons assumer, en restant nous-mêmes ».« Aussi, la sortie de la CEDEAO permettra-t-elle au Mali de définir des politiques commerciales optimales et plus avantageuses, d’avoir la liberté de prendre certaines décisions politiques et économiques. »

Au niveau de l’AES, il faudra identifier et alléger les barrières tarifaires, faciliter les transactions économiques et commerciales pour les opérations d’exportation et d’importation.

CONJUGUER LES EFFORTS – Le Premier ministre a également évoqué la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Une décision responsable, qui découle de plusieurs constats dont la mauvaise foi des mouvements signataires de l’accord qui s’en sont écartés et éloignés depuis fort longtemps. Cette décision est aussi la conséquence logique du comportement de la République sœur d’Algérie, chef de file de la médiation internationale qui a sapé sa crédibilité et son autorité de médiateur impartial dans la gestion d’une série d’actes. Choguel Kokalla Maïga a longuement évoqué les agissements inamicaux du voisin algérien, qui ont pris la forme, ces dernières semaines, d’ingérences intolérables dans les affaires internes du Mali. Cependant, a-t-il tenu à préciser, « nous ne sommes pas dans une guerre contre le gouvernement algérien ni contre le peuple algérien ».

Le ministre Moussa Alassane Diallo s’est dit convaincu que le Mali va transformer cette sortie de la CEDEAO en un point de compétitivité et de rentabilité pour notre économie. À condition que « nous ayons confiance en nos forces».  « Aucun pays côtier ne peut fermer ses ports au Mali, parce que quand on investit dans les ports on s’attend aussi à des retours sur investissements. Et le Mali est le principal retour sur investissements de ces pays-là », a soutenu le ministre Diallo, assurant que le gouvernement a déjà son plan d’action pour aborder cette phase importante de notre histoire. Et que le secteur privé est au cœur de ce dispositif. « D’ici le 31 décembre 2026, le Malien dira pourquoi nous n’avons pas quitté plus tôt la CEDEAO », a dit Moussa Alassane Diallo.

Ces explications éclairent les lanternes et rassurent le secteur privé dont l’une des figures, le président de la CCIM, a appelé les opérateurs économiques à s’unir. «Nous sommes tous des Maliens et, à ce titre, nous devons travailler ensemble pour faire avancer le Mali», a exhorté Madiou Simpara. Et d’informer que sa structure verra, avec les services concernés comme les Douanes et les Affaires économiques, comment conjuguer les efforts pour relever les difficultés qui seront induites par ce retrait de la CEDEAO.

Du côté du CNPM, l’heure est au recensement des préoccupations qui seront, ensuite, analysées par les experts. En attendant, le patronat prend acte de la décision prise par les autorités et son président, Moussadeck Bally, présume que les « décideurs politiques ont bien analysé les inconvénients et avantages de leur choix».

ID/MD (AMAP)

Sikasso : Immersion dans le monde burlesque de la confrérie des Korèdugaw

Indépendance, travail, sincérité, honnêteté et droiture sont, entre autres, des vertus de cette confrérie. . 

Par Mariam F. DIABATE 

Sikasso, 26 janv (AMAP) Les bouffons ou «Korèdugaw», en langue bamanakan répondent à d’autres noms dans d’autres localités du Mali, notamment  dans le Cercle de Sikasso (Sud) où les Senoufo leur collent les appellations «mpwugni» ou «mpwubi». Dans le Cercle de Kadiolo, les «Shènnabele» (Senoufo) les affublent du sobriquet de «mpuwi» et «mpuubii» tandis que les Minianka leur collent aussi le nom «xodubalaa».

Le korèdugaw représente une personne qui a le sens du burlesque, du rire, voire de la dérision. C’est aussi un être qui s’exprime ou passe des messages par des grimaces, des codes de résignation et une forme de sagesse.

Les spécialistes définissent le korèdugaya comme une confrérie initiatique du patrimoine culturel du Mali. L’origine de la confrérie date de la nuit des temps. On les rencontre dans les milieux bambara, malinké, senoufo, minianka et samogo. Tout comme les confréries des chasseurs, des prêtres, des divinités du monde bambara, chaque communauté à ses propres korèdugaw.

Les korèdugaw sont affublés de plusieurs noms en fonction des localités de la cité du Kénédougou

Le korèdugaya tirerait son nom de «korè» (l’une des six divinités du monde bambara qui joue un rôle rituel et public) et de «duga» qui signifie vautour en français. En milieu senoufo, il officie comme maître de cérémonie, amuseur du public et interface entre les groupes d’âge. Grossomodo, le korèduga, c’est cet être humain qui a la particularité de s’habiller bizarrement. Il porte des haillons, des colliers, des pantalons dont l’un des pans est plus souvent long que l’autre.

A Sikasso, ces personnages atypiques sont toujours présents dans les rencontres culturelles. Ils se caractérisent par leur gestuelle mais, aussi, leurs chants, danses, accoutrements, parures, langages verbaux et non-verbaux. Mais, surtout, cette façon ubuesque de faire des bénédictions, annonçant une chose à travers son contraire. C’est un code propre aux korèdugaw. Certains, sans prendre de gants, déclarent que les korèdugaw n’ont pas de pudeur (autrement sans scrupule). C’est une perception erronée de cette couche sociale. Parce ces manières, ils révèlent la beauté et la qualité du korèdugaya.

Feu Tiémoko André Sanogo, qui a été rappelé à Dieu, en octobre 2021, était le président de l’Association des korèdugaw de la Région de Sikasso. Dans une publication intitulée : ‘’Les korèdugaw en milieu Senoufo’’, il évoquait l’initiation à la confrérie des korèdugaw ou « tuer quelqu’un à la confrérie », selon l’expression consacrée par la confrérie.

D’autres confréries comme celles des chasseurs, géomanciens et sorciers ont une appellation à l’initiation. L’initiation se fait tous les 3 ou 7 ans, selon les aires culturelles. Les initiés suivent toujours un cursus de formation. Les étapes de la formation commencent de 0 à 7 ans jusqu’à 42 à 63 ans. Au-delà de 63 ans, le korèdugaw se résigne à limiter ses déplacements et apparitions publiques. Il se contente du peu qu’on lui donne et s’interdit de quémander. « C’est à 63 ans que le korèduga devient un (duga mansa) signifiant roi des vautours ou un (duga koro) vieux vautour », expliquait l’ancien chef de l’Association des korèdugaw. Et d’ajouter que c’est en cette période que le «duga koro» entre dans l’univers du mysticisme visionnaire.

Des femmes Korèdugaw en démonstration lors d’une cérémonie

Par ailleurs, les interdits des korèdugaw, selon Tiémoko André Sanogo sont notamment ne jamais allumer le feu de la discorde, du malentendu ou de la guerre mais, surtout, être ouvert aux autres et recevoir le pêcheur comme le bienfaiteur avec la même courtoisie et ne jamais toucher ce qui ne lui appartient pas ou ne lui a pas été donné.

Sur un tout autre registre, le défunt affirmait que leur confrérie est sollicitée par les couples stériles pour réaliser leur aspiration à la parenté. Le couple prête serment et, une fois, le vœu exaucé, juste après le baptême, l’enfant est amené à la confrérie. Cette dernière lui donnera un prénom korèdugaw comme «malokini» (plat de riz), «tobogo» (boue de to), «dèguè» (brouet ), «galama»  (louche), «gnama» (ordures), «duga» (vautour), «tchètèmalo» (l’homme qui  n’a pas froid aux yeux). En outre, les chants évoqués par les korèdugaw sont relatifs à l’éducation, la religion, la politique, etc.

De son côté, le chercheur au Centre de recherche pour la sauvegarde et la promotion de la culture senoufo de Sikasso, Abbé Edouard Coulibaly, fait beaucoup d’investigations dans les villages senoufo, surtout sur le korèdugaya.

Le Senoufo et l’originaire de Kadiolo dresse le tableau de la vie des korèdugaw du Folona (Kadiolo). Selon lui, les korèdugaw de Sikasso sont différents de ceux de Kadiolo. Le symbole du korèdugaya est représenté par la sculpture d’un oiseau appelé « calao ». Son bec fermé appelle les initiés à ne pas dévoiler ce qu’ils ont appris lors de l’initiation ; le long bec de la sculpture qui se traine sur le ventre signifie que le vrai korèdugaw se nourrit par lui-même (indépendance) ; ses ailles déployés l’encouragent à bondir sur le travail; la position droite de la sculpture appelle les bouffons à ne pas mentir, à ne pas toucher à la femme d’autrui et à ne pas voler. Qui n’apprécie pas ces valeurs ?

MFD/MD (AMAP)

 

Encadré : Apparats de korèduga

En général, les bouffons sont reconnus par leurs habillements qui sortent de l’ordinaire. On les rencontre, très souvent, avec des becs d’oiseaux sur les chapeaux, des haillons, des sacs, des colliers ou chapelets, des chevaux, des caméras, des masques, des éventails … à ce niveau, le chercheur du Centre de recherche pour la sauvegarde et la promotion de la culture senoufo de Sikasso, Abbé Edouard Coulibaly, précise que le bec de l’oiseau «calao» que les bouffons de Kadiolo portent sur leur chapeau signifie l’entente, le porte bonheur, la procréation… ; les haillons sont des habits tout terrain (on s’assoie par terre et on fait tout avec); les sacs contiennent des objets dont l’antidote contre les poisons ; les flûtes sont leurs instruments de musique. Ils égrainent les colliers pour apaiser les malentendus, les tensions ; leurs chevaux sont symboliques, c’est pourquoi, les cavaliers ne sont pas choisis par hasard; c’est grâce aux éventails que les korèdugaw se nourrissent. C’est en ventant les repas des gens que ces derniers leur offrent de la nourriture …

Sur un tout autre registre, l’Abbé Edouard Coulibaly soutient que les korèdugaw mangent des mixtures pour montrer qu’ils ne font pas de distinction entre les gens et les plats. « Chez les Senoufo, les bouffons tiennent énormément à leur fétiche ‘’Kafala’’. « Ce fétiche tient ses promesses. C’est pourquoi, ils ne voyagent jamais sans lui … », conclut-il.

MFD/MD (AMAP)

Littérature : Le 2ème Festival du livre africain de Marrakech, du 8 au 11 février 2024 (Organisateurs)

Fondé par Mahi Binebine (écrivain et artiste plasticien), Fatimata Wane-Sagna (journaliste), Hanane Essaydi (universitaire) et Younès Ajarraï (entrepreneur culturel), le FLAM, porté par l’association WE ART AFRICA//NS,

Bamako, 16 janv (AMAP) La deuxième édition du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM) se tiendra du 8 au 11 février prochain, ont annoncé les organisateurs lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca.

Le Festival du livre africain de Marrakech est un festival d’auteurs réunissant des écrivains, des penseurs et des intellectuels d’Afrique, de ses diasporas et de ses descendants.

Il se veut une célébration de la littérature et de la culture africaines. Destiné à tous les publics et à tous les âges, le FLAM est à accès gratuit pendant quatre jours, dans tous les sites d’accueil, le but étant de rapprocher la culture et l’art aussi bien des passionnés que de ceux qui s’en sentent éloignés.

Le FLAM “est une grande fête littéraire, marquée par la présence de plus de 50 écrivains africains, afro-descendants ainsi que de la diaspora africaine”, a déclaré à la presse son président, Mahi Binebine.

Pour cette 2eme édition, le festival a été délocalisé, a-t-il fait savoir, précisant que plusieurs auteurs iront à la rencontre des étudiants et des jeunes, notamment à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), l’Université Cadi Ayyad, ainsi que dans les écoles à Marrakech.

“Malgré la proximité et l’unité géographique du continent africain, les peuples ne se parlent pas”, a soutenu Mme Wane-Sagna, co-organisatrice du FLAM, soulignant que cela est notamment dû au “manque de circulation des imaginaires”.

Dans ce sens, elle a relevé que le festival est un moyen de palier à cette situation, à travers la facilitation de rencontres entre les écrivains africains et en enlevant les barrières entre des peuples africains qui ont énormément de choses en communs.

Pour sa part, M. Ajarraï, délégué général du FLAM, a fait savoir que cette édition mettra en avant les jeunes écrivains marocains, relevant que le programme est concocté de manière à atteindre tout le public de la ville de Marrakech.

Au programme du FLAM 2024, figurent notamment l’organisation de cafés littéraires, entretiens, signatures, une librairie éphémère, mais aussi une programmation jeunesse faite d’activités pédagogiques et d’interventions “hors les murs”, en milieu universitaire et scolaire.

Les soirées du festival seront égayées par des performances musicales, de lectures et de poésie. Écrivains et public auront ainsi l’occasion cette année de se retrouver autour de différents formats quotidiens de rencontres.

Pour cette deuxième édition du festival, la programmation propose des thématiques reflétant l’actualité scientifique et éditoriale de l’Afrique et consacre une place particulière à la réactivation et à la consolidation des mémoires et des liens qui unissent tous les Africains partout où ils se trouvent.

Le FLAM verra la présence de plusieurs figures de la littérature africaine tels que José-Eduardo Agualusa (Angola), Leïla Bahsaïn (Maroc), Abdelkader Benali (Maroc), Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Ali Benmakhlouf (Maroc), Sophie Bessis (Tunisie), Siham Bouhlal (Maroc), Boum Hemley (Cameroun), Yasmine Chami (Maroc), Touhfat Mouhtare (Comores), Fanta Dramé (Mauritanie), Wilfried N’Sondé (République du Congo), Saad Khiari (Algérie), et Mia Couto (Mozambique).

Le site principal du festival est situé aux Étoiles de Jamaâ el Fna, centre socioculturel de la Fondation Ali Zaoua à Marrakech. D’autres lieux partenaires abriteront certaines activités du FLAM.

MD (AMAP)

 

 

L’Arabie saoudite et l’UNESCO lancent un programme de promotion et de conservation des sites du patrimoine mondial

Son Altesse le Prince Badr bin Abdullah bin Abdullah bin Farhan Al Saud, ministre de la Culture du Royaume d’Arabie saoudite (g), et Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO (d) ont signé une lettre d’intention formalisant l’engagement saoudien à verser 25 millions de dollars à l’organisation onusienne

Riyad (UNA-OCI-AMAP) – L’Arabie saoudite et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont lancé le programme culturel et sur les technologies numériques « Plongez dans le patrimoine » pour promouvoir et conserver les sites du patrimoine mondial pour les générations futures.

Lancé au cours d’un événement parallèle, à la 45ème session élargie du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad, cette semaine, “ce projet révolutionnaire exploitera les technologies numériques pour explorer et conserver les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et leur patrimoine immatériel associé.”

Le Directeur général adjoint pour la culture à l’UNESCO, Ernesto Ottone, a souligné lors de son discours d’ouverture qu’ « avec Plongez dans le patrimoine, nous entrons dans une nouvelle ère numérique pour l’exploration et la préservation du patrimoine mondial.

“Les utilisations potentielles infinies de l’Intelligence artificielle (IA) nous permettront de transformer la manière dont les gens peuvent expérimenter le patrimoine. Un projet innovant tel que Dive into Heritage démontre les différentes utilisations de l’IA, donnant vie aux sites patrimoniaux comme jamais auparavant. Les récits et les histoires que cette technologie contribue à créer résonneront pour les générations à venir et permettront aux gens de vivre un morceau d’histoire”, a encore dit M. Ottone.

“Plonger dans le patrimoine” a été rendu possible grâce au soutien du ministère de la Culture du Royaume d’Arabie saoudite et a permis à l’équipe de développer une plateforme en ligne qui créera des moyens uniques de découvrir numériquement le patrimoine mondial.

La plateforme exploite la puissance de la technologie numérique telle que les modèles 3D, la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR), les cartes interactives et les récits géolocalisés pour recréer une expérience visuelle numérique véritablement précise et immersive.

Le « Fonds-en-dépôt du Royaume d’Arabie saoudite pour la culture à l’UNESCO » a été créé en 2019, suite à un engagement de 25 millions de dollars de Ryad pour financer des projets de l’UNESCO visant à soutenir la stratégie et les actions de préservation du patrimoine.

La phase I (2022-2024) de l’initiative “Dive into Heritage” verra le développement d’une plateforme permettant au public de découvrir numériquement les sites du patrimoine mondial dans la Région des États arabes.

Une sortie publique complète de la plateforme est prévue d’ici la fin de la phase I en 2024, lorsque d’autres régions bénéficieront du programme.

L’événement comprenait une table ronde au cours de laquelle certains contributeurs clés du projet ont discuté de la manière dont la technologie peut contribuer à l’interprétation et à la préservation du patrimoine à l’aide de techniques de narration numérique.

  1. Suhail Mira, Site Management Historic Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, Dr Heba Aziz, Chaire UNESCO sur la gestion du patrimoine mondial et le tourisme durable à l’Université allemande d’Oman, Dr Ona Vileikis, ICOMOS CIPA, M. Olivier Van Damme, UNITAR/ UNOSAT et Cheikh Ebrahim Alkhalifa, directeur par intérim du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial, ont été invités à partager leurs points de vue et perspectives sur l’avenir de la plateforme.

L’événement a, également, été l’occasion de présenter certains des premiers résultats de ce projet innovant. Des animations vidéo de modèles 3D haute résolution de sites du patrimoine mondial ont été présentées en plus de répliques imprimées en 3D, invitant les utilisateurs à examiner de plus près le processus de numérisation requis pour créer la plateforme Dive into Heritage.

Le Royaume d’Arabie saoudite accueille la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO). La session se déroulera à Riyad du 10 au 25 septembre 2023 et soulignera l’engagement des Saoudiens à soutenir les efforts mondiaux de préservation et de protection du patrimoine, conformément aux objectifs de l’UNESCO.

Le Fonds de développement culturel a été créé par le décret royal n° M/45, publié le 6 janvier 2021, en tant que fonds de développement organisationnellement lié au Fonds national de développement.

La création du Fonds a pour objectif de développer le secteur culturel et d’assurer sa durabilité en soutenant les activités et les projets culturels, en facilitant les investissements culturels et en améliorant la rentabilité du secteur.

En outre, il permettra aux personnes intéressées à s’engager dans des activités culturelles et au Fonds de jouer un rôle actif dans la réalisation des objectifs de la Stratégie culturelle nationale et de la Vision 2030 du Royaume.

MD (UNA-OCI-AMAP)

 

Histoire de notre pays : L’origine du mot « Mali », selon le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur

Le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur à la Faculté d’histoire et géographie de l’Université de Bamako

Par Bembablen DOUMBIA

Bamako, 20 sept (AMAP) Le Pr Amidou Toungara, enseignant-chercheur à la Faculté d’histoire et géographie, donne des éclairages sur les différentes appellations de notre pays, avant et pendant la colonisation.

Et après l’indépendance. Le quizz s’inscrit dans la mouvance de la célébration de l’indépendance et en prélude au Spécial 22 Septembre de L’Essor à paraître jeudi.

De prime abord, l’enseignant-chercheur révèle qu’avant la colonisation, la première appellation de notre pays était le Haut Fleuve. Au début de la colonisation, le territoire va prendre successivement le nom de Haut-Sénégal-Niger et celui de Sénégambie. Pendant ce temps, il était rattaché à la colonie du Sénégal.

« C’est à partir de 1920 que l’appellation Soudan français sera attribuée à notre pays. Et pendant tout le reste de la colonisation, ce nom restera attaché à notre territoire jusqu’à la veille de l’indépendance», raconte Pr Amidou Toungara.

Dans les années 1959, un groupe de dirigeants africains a songé à libérer nos pays du joug colonial. C’est ainsi qu’a germé l’idée de création de la Fédération du Mali qui regroupera le Soudan français et le Sénégal. Selon le spécialiste en histoire contemporaine, le nom Mali a été proposé comme appellation de cette fédération par le dirigeant sénégalais, Léopold Sédar Senghor.

« Lorsqu’on a mis en place la Constitution de la Fédération du Mali, au moment où on devrait lui donner un nom, c’est Léopold Sédar Senghor qui a proposé le Mali, en mémoire de l’Empire du Mali de Soundiata Keïta», explique l’universitaire.

Amidou Toungara rappelle qu’à l’image de l’Empire du Mali, cette fédération ne devait pas se limiter au Sénégal et au Soudan français. Au total, quatre pays en étaient à l’origine, en l’occurrence le Soudan français, le Sénégal, la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et le Dahomey (actuel Bénin).

« Cependant, indique l’enseignant-chercheur, cette initiative n’était pas du goût de certains dirigeants, notamment le président Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, qui a tout mis en œuvre pour son échec.

» Malgré l’opposition du leader ivoirien, les quatre pays vont organiser la première rencontre à Bamako, en décembre 1958. Et une année plus tard, précisément, en janvier 1959, ils vont se rendre à Dakar pour mettre en place la Constitution de la Fédération.« Après, a dit l’historien, il a été demandé aux différentes délégations de retourner à leurs colonies pour faire ratifier cette Constitution. »

« C’est ainsi que la Haute Volta et le Dahomey vont faire volteface, en refusant de ratifier la Constitution sous la pression de Félix Houphouët-Boigny », souligne Pr Amidou Toungara.

EMPIRE DU MANDE – D’après notre interlocuteur, cette situation s’explique par le fait que le port de Dahomey était en chantier par le colonisateur. «Donc, le président Houphouët a dit que si jamais les Dahoméens acceptaient, ils vont mettre fin à ce projet », rappelle notre interlocuteur. Autre raison : la Haute Volta dépendait, elle-aussi, du port d’Abidjan.Ainsi, les deux pays vont se retirer du projet de f édération.

Toutefois, signale l’historien, les présidents Modibo Keïta et Léopold Sédar Senghor vont mettre tout en œuvre pour que la Fédération soit une réalité. Ils vont franchir plusieurs étapes jusqu’au 20 juin 1960, date à laquelle la Fédération accédera à l’indépendance.

« Mais suite à des dissensions entre les deux leaders, et puis entre les deux peuples, la Fédération va éclater dans la nuit du 19 au 20 août 1960 », explique le spécialiste. Ainsi, les Sénégalais vont arrêter et embarquer Modibo Keïta et ses camarades dans les trains et les renvoyer dans notre pays.

À leur arrivée à Bamako, l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (USRDA) va convoquer un congrès extraordinaire au cours duquel les participants vont décider de proclamer l’indépendance de la République soudanaise sous l’appellation Mali. «C’est ainsi que notre République va voir le jour avec l’appellation Mali», explique le Pr Amidou Toungara.

Selon l’historien, le mot Mali est une déformation. Il affirme que ses sources attribuent cette appellation au mot «mandingue». L’universitaire précise que les écrivains arabes qui ont écrit l’histoire de l’Empire du Mandé, lui ont donné le nom Mali. Même si certains disent que l’appellation Mali vient du fait qu’il y avait des hippopotames dans le fleuve Djoliba (fleuve du Niger).

Toutefois, notre interlocuteur dira que ses sources attribuent le nom Mali à l’Empire du Mandé, qui a été déformé pour donner Mali. Le Pr Toungara rappelle, par ailleurs, que le mot «Mandé» renvoie au territoire. Il ajoute qu’il existait plusieurs territoires, notamment le Mandé, le Sosso, le Wassoulou, le Djitoumou etc. D’après lui, ces territoires étaient tous dirigés par des souverains.

BD/MD (AMAP)

Beijing : L’artiste Moussa Dembélé honore le Mali à travers son œuvre « L’unification »

L’ambassadeur du Mali à Pékin, le général Didier Dacko (g). L a exprimé toute sa fierté de voir le Mali parmi les lauréats et a félicité et encouragé le jeune peintre (d)

Par Aminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale à Beijing

Beijing, 19 sept (AMAP) Le jeune artiste-peintre et designer malien, Moussa Dembélé, figure parmi les gagnants du premier prix du concours de peinture « Mon rêve », auquel ont participé plus de 2 000 jeunes de 40 pays africains.

Le lauréat malien a reçu, mercredi, à Beijing sa récompense au cours d’une cérémonie officielle couplée au « Dialogue entre taïkonautes chinois et les jeunes africains », à Diaoyutai State Guesthouse, une maison des hôtes d’Etat.

Les jeunes africains expriment depuis longtemps leur vif intérêt pour l’espace et leur désir de « voler dans l’espace » un jour. La Chine est disposée à contribuer à la réalisation de ce « rêve africain ». C’est dans ce cadre que le secrétariat du Comité de suivi du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) et le Bureau d’ingénierie des vols spatiaux habités de Chine ont organisé conjointement, en mars dernier, ce concours de peinture.

A la suite de ce concours, la partie chinoise et la partie africaine ont sélectionné conjointement 10 gagnants pour le premier prix, 15 pour le deuxième prix et 25 pour le troisième prix.

L’œuvre « L’unification » de Moussa Dembélé figure parmi les gagnants du premier prix. Les trois taïkonautes composant l’équipage de Shenzhou-16 l’ont déjà transporté à bord avec 9 autres de l’Algérie, la République démocratique du Congo (RDC), l’Égypte, Madagascar, l’Ile Maurice, le Nigéria, la Somalie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.

Actuellement, le tableau du jeune malien se trouve à la station spatiale chinoise qui accueille la première exposition internationale de peintures, mettant en vedette des œuvres d’adolescents africains.

Le rêve de Moussa Dembélé, l’Unification du Mali

D’une dimension de 40cm de haut sur 24cm de large, il est composé d’un châssis sur lequel une toile peignée d’images de deux mains, l’une tient le fil et l’autre tient l’aigu sur un fond multicolore cousu par ces deux mains à l’aide d’un fil et d’une aiguille.

Chaque couleur représente un peuple, les deux mains signifient la volonté de s’unir. Le fil blanc, c’est la paix et l’aiguille le courage. Le rêve malien de Moussa Dembélé a ainsi volé dans l’espace avec le vaisseau spatial habitué chinois Shenzhou-16.

« J’éprouve un sentiment de fierté d’être sélectionné parmi les gagnants du premier prix. Je suis ravi de savoir que mon œuvre figure parmi les meilleurs tableaux se trouvant actuellement exposé à la station spatiale chinoise » a dit Moussa Dembélé, aux anges lors de la cérémonie.

Selon lui, dans un contexte de crise socio-politique et sécuritaire, l’arme la plus efficace d’un artiste c’est son pinceau et son art. « J’ai conçu cette œuvre pour l’unité du Mali qui aboutira à la paix ».

Il a remercié les organisateurs du concours et salué la coopération fructueuse entre la Chine et l’Afrique et, particulièrement, entre la Chine et le Mali. « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans la coopération sino-africaine dans le domaine artistique. La jeunesse africaine a besoin de prendre part au rayonnement des relations sino-africaine » a-t-il-dit, souhaitant que cette sélection lui ouvre les portes des expositions nationales et internationales.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs officiels chinois, des responsables du FOCAC et de plusieurs représentants diplomatiques africains à Beijing, notamment l’ambassadeur du Mali à Pékin, le général Didier Dacko.

Le diplomate malien a exprimé toute sa fierté de voir le Mali parmi les lauréats de ce concours. Il a félicité et encouragé le jeune peintre.

Au cours de la cérémonie, les jeunes Africains, par visioconférence, ont conversé avec des astronautes chinois et exprimé un vif intérêt pour l’espace et l’aérospatiale.

Quant à Moussa Dembélé, il a rejoint le Mali vendredi.

ADS/MD (AMAP)

Mali: Taras, un pionnier de la musique salsa s’en est allé

Bamako, 27 juil (AMAP) Le flûtiste malien, Moussa Traoré dit Taras, est décédé, mercredi, à l’âge de 82 ans, a annoncé le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.

Ce pionnier de la musique malienne depuis les années 1960, est héritier de la Salsa, danse latine tropicale.. Il a évolué avec les Orchestres Rail-Band et le Buffet Hôtel de la Gare. Taras est un produit de la semaine de la jeunesse au Mali qui deviendra, plus tard, la Biennale artistique et culturelle.

En avril 2019, le flûtiste a joué avec le légendaire orchestre cubain, Aragón ,qui séjournait au Mali dans le cadre des activités de l’Association pour la paix, l’éducation et la santé au Mali.

L’artiste-musicien a, pendant ces dernières années, émerveillé les Salseros lors de ses prestations à l’Institut français du Mali. Son dernier passage sur scène date du 15 juillet dernier.

Les obsèques du Maestro ont eu lieu à Kalaban Coro plateau, dans le cercle de Kati.
MD/MD (AMAP)

Secrets de femmes : Bougies parfumées ou de massage

On prête aux bougies parfumées des vertus de sensualité. Elles seraient même un anti-stress selon certaines femmes du fait de leurs senteurs

Par Anta CISSE

Bamako, 22 juil (AMAP) C’est connu ! Les femmes ont plus d’un tour dans leur sac. Au-delà des perles et de l’encens, elles ont élargi leur arsenal de séduction aux bougies parfumées ou de massage pour toujours garder une emprise sur leur homme et continuer à nourrir et entretenir la passion avec leurs partenaires (époux, fiancés et autres amants).

Ces dernières années, les femmes se font des confidences sur les vertus qu’elles prêtent aux bougies parfumées (secrets de femmes). Pour elles, c’est pain bénit.

Pour s’en convaincre, il suffit de farfouiller sur les réseaux sociaux pour comprendre tout l’engouement pour ces produits. Difficile de résister aux commentaires élogieux des vendeurs «de ces potions magiques» qui semblent être des marketeurs hors pair. Ils passent des messages comme : «Les bougies parfumées sont bien plus que de simples sources de lumière et d’odeurs agréables. Elles ont le pouvoir de transformer nos espaces en sanctuaires de paix et de sérénité» ou «Ces produits offrent une expérience sensorielle unique qui permet de s’évader et de se ressourcer».

Certaines femmes estiment que ces substances ont le pouvoir de créer une atmosphère apaisée et relaxation dans nos maisons. D’autres pensent que grâce à leur parfum subtil et envoûtant, elles créent une attirance. «Que vous recherchiez une senteur florale, boisée, fruitée ou épicée, il existe une multitude d’options pour satisfaire tous les goûts».

Des vidéos présentent différentes sortes de décorations de la chambre avec ces bougies. Elles sont, soit disposées joliment sur une table, soit sur le sol. En plus d’embellir la maison, les bougies parfumées peuvent, également, être utilisées lors de séances de massage.

Les bougies de massage, aussi connues sous le nom de bougies de cire fondante, sont spécialement conçues pour être utilisées sur le corps. Composées d’huile essentielle et de beurre végétal, elles se transforment en une huile tiède et apaisante une fois allumées. Lorsqu’elles sont utilisées pour masser le corps, elles détendent les muscles, hydratent la peau et libèrent les tensions accumulées.

Mme Dicko Mariam Séméga est promotrice d’une marque, une entreprise de fabrication de bougies simples, parfumées et d’autres produits cosmétiques Made in Mali. Ses bougies fabriquées avec de la cire d’abeille sentent comme l’encens (woussolan) pour la plupart. Elles peuvent, aussi, avoir une senteur exotique, une fois mises dans des contenants en verre, calebasse, terre cuite ou plastique. Notre interlocutrice déclare que ses bougies sont prisées par la clientèle féminine pour briser la monotonie dans leur vie quotidienne. « Outre le parfum, la bougie peut servir au massage. Une vertu thérapeutique qui reste encore méconnue de beaucoup de nos compatriotes », révèle-t-elle.

PRECAUTIONS D’USAGE – Selon Mme Dicko, la bougie de massage chaud est l’accessoire idéal relaxant et apaisant, un anti stress du fait de ses huiles bienfaisantes (lavande et menthe poivrée). En plus, la bougie hydrate le corps. Mme Dicko Mariam Séméga assure que cet accessoire de massage « peut également être utilisé dans un cadre romantique, pour un moment de sensualité et d’intimité. »

Celle qui passe pour une experte dans l’utilisation de ce produit affirme que le massage chauffant aphrodisiaque permet de créer un rapprochement et de vivre une expérience sensorielle agréable. Il est essentiel de noter que lors de l’utilisation des bougies de massage, il est important de prendre quelques précautions. Question de sécurité.

Mme Dicko Mariam Séméga recommande « d’éteindre la bougie avant de l’utiliser comme huile de massage et de toujours tester la température de l’huile sur une petite partie de la peau avant une utilisation plus large. »

Safiatou Coulibaly vend des bougies parfumées importées d’Algérie où elle a découvert ce produit. «J’étudiais dans ce pays du Maghreb et lors d’une promenade, j’ai vu les bougies sur une étagère et elles m‘ont attirée», se souvient-elle encore, comme si c’était hier.

C’est en 2016 qu’elle a décidé d’officier dans le secteur. « Au début, les bougies n’étaient pas très connues. Je les vendais à 5000 Fcfa l’unité. Actuellement, on en trouve en grande quantité sur le marché à des prix très abordables entre 1 500 à 3 000 Fcfa selon le modèle», dit la jeune vendeuse.

Mme Sofara Mariam Belco Barry propose des parures et autres accessoires de mode pour femmes. Elle indique que les bougies sont dans des récipients et présentent des jeux de lumière. Selon elle, ses clients l’achetent pour décorer notamment leur chambre de noces. «On les pose sur le lit, au niveau de la tête de lit et en bas. On en trouve de toutes les odeurs. C’est très joli », apprécie-t-elle.

Hadja Fatimata Sanakoua, qui raffole de bougies parfumées depuis cinq ans, décore sa chambre avec des bougies à mèche ou électriques. Selon elle, ce décor crée une ambiance romantique grâce à son parfum et la lumière qui donne un contraste différent dans une chambre obscure. Cette utilisatrice indique qu’il y a aussi les bougies sur les bougeoirs. «C’est un support dans lequel on insère la bougie allumée dans un espace aménagé en bas et en haut. On y verse une huile spéciale qui brûle en haut et diffuse une senteur délicieuse», explique-t-elle.

Fatoumata Thiéro, une habitante de Sirakoro Méguetan (Commune VI du District de Bamako), a vu les bougies parfumées, pour la première fois, en France ou elle a séjourné de 2015 à 2018. A son retour au bercail, dit-elle, sa mère, aussi passionnée d’effluves, s’en servait. «C’est ainsi que je les ai utilisées pour parfumer ma chambre et passer des moments romantiques en compagnie de mon époux», confie-t-elle. Selon la maitresse de maison, ce produit a connu ses années de succès entre 2019 et 2021. «Maintenant, on n’entend rarement parler», assure la jeune femme.

Des hommes sont-ils friands des bougies parfumées ? On peut répondre par l’affirmative si l’on s’en tient aux propos de ce cadre d’une structure qui en achète fréquemment dans les supermarchés. Il indique avoir développé « une addiction aux produits qui sentent bon. » Il aime les bougies qu’il estime « faciles à utiliser, mais surtout qui (le) transportent dans un autre univers avec leur senteur agréable. »

Il ajoute qu’il y a des senteurs qui expulsent les insectes.

AC/MD (AMAP)

 

Produits agricoles et artisanaux : La nécessaire labélisation

La labélisation donne de la valeur ajoutée au travail des producteurs locaux et favorise l’économie locale et le commerce équitable

Par Anta CISSÉ

Bamako, 12 juil (AMAP) Le Mali regorge de produits agricoles et artisanaux de grande qualité. Ils proviennent, le plus souvent, des zones rurales où les stratégies commerciales de mise en valeur sont méconnues voire inexistantes. Pour que les producteurs/transformateurs en tirent un avantage économique, les produits doivent être valorisés au moyen de droit de Propriété intellectuelle, notamment les Indications géographiques (IG) et les Marques collectives (MC).

Cela, d’autant plus que les marchés des pays développés sont, de plus en plus, sensibles à la provenance et à la qualité des produits.

Selon le chargé de communication du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), Almouctar Baba Kounta, avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique en Afrique (ZLECAF), il y a aujourd’hui un contexte favorable à l’essor du commerce interafricain.

Almouctar Baba Kounta soutient que c’est ce constat qui a conduit le Mali à opter pour le développement de son artisanat et de son agriculture « afin de leur donner plus de visibilité, de créer plus de richesses dans l’économie nationale et de lutter efficacement contre la concurrence déloyale et la contrefaçon. »

BÉNÉFICES À LA HAUSSE – Artisan peintre depuis plus plusieurs années, Moussa Bagayoko est transformateur de coton biologique. «Depuis 2013, l’ONG Helvetas a commencé à soutenir nos productions et faciliter la création d’un réseau national dénommé Réseau malien des transformateurs de coton Biologique (REMATRAC Bio) qui couvre les Régions de Kayes, (Ouest) Ségou, Mopti Centre), Bamako, la capitale, et Kidal (Nord)», confie l’artisan dans son atelier à Ouolofobougou.

Spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo, Moussa affirme que la certification lui a permis d’augmenter ses bénéfice et de diversifier sa clientèle. « Grâce à la labélisation, j’ai noué des partenariats, notamment avec la France », dit-il. En atteste l’augmentation fulgurante de son chiffre d’affaires, qui a presque triplé : « Auparavant, mon chiffre d’affaire oscillait entre 1 et 4 millions de Fcfa. Mais, aujourd’hui, grâce à la labélisation, ce chiffre est passé de 4 à 12 millions de Fcfa ». Cependant, il exhorte l’Etat à plus s’investir dans ce domaine qui est porteur d’espoirs pour beaucoup.

Dans un monde où l’alimentation occupe une place primordiale, la question de la qualité et de l’origine des produits agricoles devient, également, de plus en plus préoccupante. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance de ce qu’ils mettent dans leur assiette et cherchent des garanties quant aux méthodes de productions et à l’impact environnemental des aliments qu’ils consomment.

C’est là où la labélisation des produits agricoles entre en jeu, offrant une solution claire et trans

Moussa Bagayoko est spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo.

parente pour répondre à ces attentes légitimes des consommateurs.

Hélène N’diaye, chargée de la communication du Réseau solidaire en agro-écologie paysanne et citoyenne (RESAPAC) créé en 2019, explique l’objectif de son organisation qui est « de structurer le marché agricole bio de Bamako. »

Ce réseau a été créé pour aider les producteurs à se développer en attendant qu’une norme étatique se mette en place.

Pour le professeur d’économie, Dr Abdoudramane Coulibaly, « dans un contexte de mondialisation accélérée, contrariée par la montée en puissance de la contrefaçon, tout pays qui veut sauvegarder sa souveraineté économique et son identité culturelle doit disposer d’une marque distinctive connue sous un label. »

Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, basée à Genève, 10 % du trafic mondial est constitués de la contrefaçon. Un rapport conjoint de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), publié en 2019, révèle que « la contrefaçon fait perdre en moyenne 10 milliards de Fcfa par an aux Etats ouest-africains, à l’exception du Nigéria. »

FORMER, INFORMER ET SENSIBILISER – Le CEMAPI s’est engagé, durant ces trois dernières années, dans une dynamique de labellisation des produits locaux, à travers les IG et MC, à réaliser diverses actions de formation, d’information et de sensibilisation sur le processus de labélisation, d’accompagnement et de structuration des acteurs et producteurs, notamment l’échalote de Bandiagara (Centre), le bogolan fini du Mali, le sel gemme de Taoudénit (Nord).

Dans ce cadre, le Centre, avec l’appui du Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’ouest (PACAO) a initié une série d’activités en faveur des acteurs d’un certain nombre de filières. Il est prévu de renforcer les capacités des acteurs des filières mangue et karité ainsi que des membres du Comité national de labélisation des produits locaux en Indications géographiques et en Marques collectives (CIGMAC-Mali) sur les concepts et l’importance de la MC et de l’IG dans le développement d’un pays.

Dans le cadre de l’établissement d’un cadre légal et institutionnel en matière de propriété intellectuelle, apte à soutenir les démarches de qualité liée à l’origine des produits locaux, le Mali, à l’instar de certains pays de l’espace de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a créé le Comité national des indications géographiques (CNIG),en juillet 2014.

Pour prendre en charge les nouveaux enjeux liés à la nécessité de renforcer la dynamique nationale de labélisation des produits locaux, les textes portant création de ce Comité ont été révisés en octobre 2021 pour donner naissance au CIGMAC-Ma1i.

AC/MD (AMAP)

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