Campagne agricole 2022-2023 : l’engrais organique, une alternative prometteuse (Ministre) 

La délégation a visité la ferme de Babou Diallo (casquette), expatrié malien qui a investi dans l’agriculture

Cheick M. TRAORÉ

Bamako, 28 juin (AMAP) Le ministre du Développement rural a assuré les paysans que tous les efforts sont en cours pour acheminer les engrais bloqués aux ports ivoirien et sénégalais. 

En attendant, Modibo Keïta exhorte ceux qui n’ont pas encore reçu l’intégralité de leurs besoins en engrais nécessaires pour démarrer la campagne à utiliser l’engrais organique fertilisant fabriqué par nos unités industrielles, en lieu et place des complexes coton et céréales. 

M. Keita, qui répondait samedi aux inquiétudes soulevées par des producteurs de Korokoro, dans la Commune rurale de Zan Coulibaly, en présence due son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a effectué une visite de terrain dans le cadre de l’initiative : «un week-end, un champ», un engagement personnel visant à visiter au moins un champ par week-end.

Le but est d’être au plus près des producteurs pour s’assurer du démarrage de la campagne et s’imprégner des difficultés auxquelles ils sont confrontés. 

«Le président de la Transition a intercédé auprès de ses pairs de Côte d’Ivoire et du Sénégal pour que nos engrais qui sont au niveau de leurs ports puissent être acheminés. Avant leur arrivée, nous conseillons aux paysans d’utiliser l’engrais organique en respectant la dose indiquée : une tonne par hectare (20 sacs). Le rendement est similaire à l’engrais chimique», a déclaré le ministre en charge de l’Agriculture. 

Il a rappelé que le Conseil supérieur de l’agriculture (CSA), tenu récemment sous la présidence du chef de l’État, avait exhorté les paysans à privilégier l’utilisation de cette production nationale, qui, selon lui, est disponible en quantité suffisante dans tous les grands bassins de production.

«Les gens peuvent les utiliser pour démarrer la campagne en attendant l’arrivée de l’engrais chimique», a-t-il insisté. 

Présent, le producteur Chaka Sangaré a confirmé que «Cet engrais organique dont vous (le ministre) venez de parler est efficace ». « On me l’a conseillé l’année dernière. Je l’ai utilisé et le résultat a été à hauteur de souhait. J’ai fait près de 2 tonnes de coton à l’hectare», affirme le paysan.

Précisant qu’il a utilisé 20 sacs par hectare en lieu et place du complexe, il dit avoir mis l’urée par la suite, conformément aux conseils des techniciens. 

Tout en corroborant les propos de Chaka, des spécialistes de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), qui participaient à la visite, ont précisé que l’engrais organique contient moins de phosphore (un nutriment essentiel au coton).

Ils préconisent, pour booster la production, d’utiliser un sac de complexe coton en plus. «L’usage de l’urée est obligatoire», préviennent-ils.  

Ces échanges ont eu lieu dans le champ de Lassiné Doumbia. Originaire de Sanankoroba, près de Bamako, ce paysan âgé de 74 ans s’est installé à Korokoro où il possède 20 hectares. Cette année, il a cultivé 5 hectares de coton (contre 10 l’année passée), 8 hectares de mil et 2 hectares de maïs. «J’ai décidé de réduire la culture de coton à cause de la mise en place tardive de l’engrais. Nous n’avons pas encore reçu les quantités dont nous avons besoin», répond le paysan. Il confirme que l’hivernage débute bien cette année, comparée à l’année dernière. 

«Je suis très satisfait du début de l’hivernage. Les semis ont poussé. La pluie est assez intéressante», a déclaré le ministre Modibo Keïta, qui avait auparavant visité les champs de mil, de riz et de maïs de Adama Théra. 

Militaire à la retraite, ce dernier dispose de 9 hectares à la périphérie de la foret classée de la Faya. Sur lesquels six hectares sont mis en valeur dont un hectare de maïs, un hectare de riz et 4 hectares de mil. 

La visite a pris fin à la hacienda de Babou Diallo. Ancien employé de Microsoft aux USA, cet expatrié a investi dans l’agriculture. Il emploie 11 travailleurs permanents et beaucoup de femmes de façon temporaire. Sur ses 23 hectares, 20 sont entourés de fil de fer. Dans cet endroit verdoyant l’agro-business man élève des vaches, de la volaille, cultive du maïs, produit du mil, de la mangue, des oranges, du miel, des tubercules…   

« La zone est, par ailleurs, confrontée à un problème d’eau, notamment en saison sèche. Le village est entouré de plusieurs marigots exploitables en toute saison », a affirmé le maire de la Commune de Zan Coulibaly, Amara Diakité.

Au regard de ce potentiel, a répondu le ministre Modibo Keïta, «nous pouvons faire des irrigations de proximité en réalisant des micro-barrages dans le cadre du programme d’eau agricole qui verra le jour bientôt ».

« Il faudrait que des zones comme Korokoro soient privilégiées en vue de permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de pouvoir mener leurs activités 12 mois/12, contre cinq mois présentement», a -t-il ajouté. Ce qui pourrait, selon lui, « maintenir les jeunes sur place, réduisant ainsi les migrations irrégulières et leurs conséquences désastreuses ».

CMT/MD (AMAP) 

Le chef de la diplomatie informe les chancelleries sur les avancées du processus de Transition  au Mali

Les ambassadeurs se sont réjouis du fait que le dialogue  avance entre le Mali et la CEDEAO

Bamako, 28 juin (AMAP) Le ministre maliens des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a informé, lundi,  le corps diplomatique au Mali sur les avancées du processus de Transition, a constaté l’AMAP.

M. Diop a, aussi, expliqué aux différentes chancelleries les contours des négociations pour le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

A l’issue de cette rencontre, au département des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie malienne a expliqué à la presse qu’il s’agissait d’échanger avec les diplomates sur les avancées de la Transition. 

Celles-ci portent sur la fixation de la durée de Transition, la mise en place d’une commission chargée de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, l’adoption de la nouvelle loi électorale par le Conseil national de la transition (CNT) et sa promulgation par le chef de l’État. 

Ainsi que la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

Parallèlement, a indiqué Abdoulaye Diop, des discussions sont en cours avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) par rapport à la mise en place d’un mécanisme commun de suivi-évaluation du chronogramme. «Un chronogramme qui sera diffusé bientôt, après  consultation des forces politiques et sociales maliennes dès ce mardi» (aujourd’hui, ndlr), a annoncé M. Diop. Avant d’espérer que ces actes forts posés par les autorités de la Transition, et qui vont dans le sens de la concrétisation de leur engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel, puissent être pris en compte par le prochain sommet de la CEDEAO, prévu le 3 juillet à Accra au Ghana. Le chef de la diplomatie malienne s’est dit  optimiste sur la levée des sanctions qui frappent le Mali après le sommet d’Accra, «afin que nous entrions dans une dynamique plus positive et vertueuse».

S’agissant du second sujet, à savoir le renouvellement du mandat de la MINUSMA, Abdoulaye Diop a rappelé que les discussions tournent autour de trois points importants pour le Mali : la demande de soutien aérien formulée par la France à travers Barkhane pour pouvoir appuyer la mission onusienne, les droits de l’Homme et la question de la référence au G5 Sahel. 

Pour le ministre Diop, la demande formulée par France est une ligne rouge pour le Mali. Il s’est réjoui du fait que cette disposition a été enlevée du projet de résolution parce qu’elle «constituait une violation de la souveraineté de l’Etat malien».

Le chef de la diplomatie malienne a expliqué que les deux autres points sur lesquels le Mali a insisté, le 13 juin dernier, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, concernent les droits de l’Homme et la référence au G5 Sahel.

Sur les droits de Homme, il a souligné que le Mali a plaidé pour la «dépolitisation de cette question, afin qu’elle ne puisse servir d’autres agendas», bien que le Mali reste toujours engagé pour le respect des droits de l’Homme.

Par rapport au point sur la référence au G5 Sahel, « le Mali n’est pas opposé à cette disposition mais à condition qu’elle ne génère aucune obligation pour notre pays dont le retrait de cette organisation est aujourd’hui effectif ».       

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’État de Palestine et doyen du corps diplomatique, Hadi Shebli, a apprécié l’initiative du gouvernement et s’est réjoui du fait que le dialogue avance entre le Mali et la CEDEAO. 

Hadi Shebli a confié que l’ensemble des diplomates «espère une levée immédiate et non progressive des sanctions sur le Mali, à l’issue du sommet de la CEDEAO le 3 juillet prochain».

AT/MD (AMAP)    

Démarrage effective de l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF 2022) 

Le chef du gouvernement était accompagné de plusieurs ministres

Bamako, 28 juin (AMAP) L’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF 2022) a démarré lundi au Mali pour s’achever le mercredi 29 juin, a constaté l’AMAP sur place. 

Le DEF, qui  ouvre la porte des études secondaires (lycée), concerne, cette année, 234.443 candidats inscrits repartis entre 1.804 centres pour 20.544 surveillants. 

On compte 221.079 candidats réguliers et 13.364 candidats libres (CL).mLe camp des réfugiés maliens à M’Berra (Mauritanie) compte 141 candidats. Quant aux 9.495 candidats déplacés internes, ils composent avec leurs camarades dans les localités d’accueil. 

Pour leur prise en charge, l’Etat malien a mobilisé 171 millions de Fcfa. 

La rédaction, l’histoire et la géographie, la dictée-questions, les mathématiques, la physique-chimie, la biologie, l’éducation civique et morale (ECM) et l’anglais sont les matières d’évaluation. 

Rappelons qu’en 2021, le taux national d’admission était 68,67%. Le Bac 2022 démarrera le 18 juillet 2022.                                                                                                                                                                                                      

SYW/MD (AMAP)

Soutien à la Transition au Mali : Une quinzaine de marcheurs panafricains reçus à Bamako

La délégation des panafricanistes avec le président de la Transition

Bamako, 28 juin (AMAP) Une quinzaine, de marcheurs ont parcouru le trajet  de 1.226 km, de Conakry (République de Guinée) et Bamako (au Mali), en 35 jours, porteurs de messages panafricanistes qu’ils voulaient l’expression de leur solidarité avec le peuple malien.

Ces jeunes marcheurs guinéens et ivoiriens sont partis de la capitale de la Guinée, le 15 mai, avant d’arriver à Bamako, le 18 juin dernier.

La marche à pied pour la capitale malienne est destinee à soutenir les autorités de la Transition et le peuple malien face aux sanctions de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)

Cette marche fait suite à celle de jeunes sénégalais qui ont effectué le trajet Dakar-Bamako, il y a quelques mois.

Les jeunes marcheurs ont été reçus, lundi,  au palais de Koulouba, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Remerciant ces jeunes pour cet effort, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a signalé que leur geste témoigne « de la fibre panafricaine et patriotique qui ne s’est jamais éteinte depuis la veille des indépendances jusqu’à ce jour ». 

 « Cette démarche est un espoir pour chacun de nous que nous allons continuer à travailler pour renforcer notre unité, le panafricanisme et pour encore faire entendre la voix des peuples », a dit Abdoulaye Diop.

D’après lui, nos organisations (CEDEAO, UEMOA, Union africaine) doivent davantage travailler pour refléter les aspirations des peuples africains que «nous servons».  

Il a, également, dit que cette « initiative se situe dans le cadre des relations séculaires qui ont toujours existé entre la Guinée et le Mali ». « Des relations qui ont été nouées dans le sang, l’histoire et la géographie » et, comme aimait à le rappeler l’ancien président de la Guinée, feu Ahmed Sékou Touré : «Le Mali et la Guinée représentent les deux poumons d’un même corps». 

Pour le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, cet engagement panafricain n’est pas démenti par les relations fraternelles et amicales qui existent entre le président de la Transition guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya et le président Assimi Goïta. 

Il a, par ailleurs, remercié la Guinée pour avoir été le seul pays de la CEDEAO à ne pas accepter « les sanctions injustes et humaines » à notre pays.

Abdoulaye Diop a réaffirmé « la volonté de la Transition malienne d’exprimer la souveraineté de notre pays, de prendre en charge notre destin et de continuer à travailler pour la réalisation de l’unité africaine ».

De son côté, le porte-parole des marcheurs, Mikkindé Daalindé, a indiqué que le but de leur initiative « est de soutenir le peuple malien qui résiste face à l’impérialisme ».

Il a réaffirmé leur solidarité avec les Maliens, ajoutant que notre pays « représente, aujourd’hui, le porte-flambeau de la liberté africaine ». 

Ils ont proposé que le Mali et la Guinée deviennent une Fédération, avant de remettre des drapeaux de la Guinée et de l’Union africaine (UA) au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

C’était en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement, notamment .

BD/MD (AMAP)

Promulgation de la loi électorale : Un grand pas vers les élections au Mali 

Cette loi constitue un autre palier important pour le retour du Mali à un ordre constitutionnel normal

Par Dieudonné DIAMA

Bamako, 28 juin (AMAP) Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à qui revenait le dernier mot, a donné son onction à la nouvelle loi électorale en la promulguant, vendredi dernier, une semaine après son adoption par le Conseil national de Transition.

Ainsi le processus de retour à l’ordre constitutionnel au Mali suit, inexorablement, son cours avec l’adoption de ce texte déposé sur la table du Conseil national de transition (CNT), le 3 décembre 2021. Son adoption intervient à un moment où notre pays est sous le poids des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui exigent des gages pour le retour à l’ordre constitutionnel, avant une levée progressive de ces mesures qui pèsent sur les populations.

Cette loi constitue un autre palier important franchi par les autorités de la Transition pour conduire notre pays vers un ordre constitutionnel normal. Mais, aussi, pour lui éviter de revivre les évènements ayant conduit à la démission du président défunt, Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020. 

C’est donc à juste titre qu’à l’ouverture de la séance plénière du vendredi 17 juin, le président du CNT, Malick Diaw, a souligné qu’au regard des défis de refondation de notre pays, notamment en matière électorale, est apparue la nécessité voire l’obligation de doter le Mali d’une nouvelle loi électorale et d’un organe unique de gestion des élections. 

DIVERGENCES – L’adoption de ce texte majeur s’est faite dans un contexte de divergences profondes entre le gouvernement et le CNT. Le président de la Commission des Lois constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des droits de l’Homme et des Institutions de la République, Dr Souleymane Dé, a donné certains détails sur le processus qui en disent long sur les divergences entre les pouvoirs exécutif et législatif sur ce texte. Selon Dr Dé, le projet de loi électorale est parvenu au CNT 11 jours avant la clôture de la session ordinaire d’octobre 2021. Et ces 11 jours ne suffisaient pas pour examiner ce texte d’une telle envergure et le soumettre au vote. Raison pour laquelle, sa commission avait sollicité la tenue d’une session extraordinaire pour l’étude au fond. 

« Malheureusement, a-t-il dit, sa commission a dû attendre la session ordinaire d’avril 2022 pour commencer à travailler sur ce projet avec l’ouverture des écoutes ». Dr Souleymane Dé a révélé aussi que le texte a fait l’objet « de débats houleux, démocratiques, francs et constructifs » avec l’ensemble des acteurs du processus électoral. Il a précisé que 87 entités et au total 260 personnes ont été écoutées. A l’issue de ces écoutes, la commission a fait ressortir les insuffisances pour les soumettre au gouvernement. « Mieux, a fait savoir Dr Dé, dans le cadre de l’examen de ce texte, la commission Lois a reçu trois fois la ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles. Et les amendements du gouvernement qui pouvaient être pris ont été fondus dans le document à l’exception de quelques-uns ».  

Cela n’a pas permis d’aplanir les divergences car devant le CNT, la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles a clairement déclaré que « le gouvernement ne se reconnaissait pas dans les amendements proposés ». Fatoumata Sékou Dicko a soutenu que « le fondement même de la vision de refondation du système de gouvernance électorale est atteinte ». Après des débats houleux, les 92 amendements et le projet de loi proprement dit ont été adoptés par les membres du CNT. 

Le texte initial qui comprenait 225 articles a été ramené à 219 articles. Certains articles ont été supprimés. La principale innovation est la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui aura comme missions, l’organisation et la gestion de toutes les opérations référendaires et électorales. Son collège qui était de 9 membres a été augmenté à 15 membres comprenant 8 représentants des pouvoirs publics, 4 représentants des partis politiques et 3 représentants de la société civile. 

Pour les représentants des pouvoirs publics, 3 sont désignés par le chef de l’Etat, 1 par le Premier ministre, 2 par le président de l’organe législatif, 1 par le président du Haut conseil des collectivités et 1 par le président du Conseil économique, social et culturel.

REACTIONS – Avec cette nouvelle loi, tout membre des Forces armées et de sécurité, qui désire être candidat aux fonctions de président de la République, doit démissionner ou demander sa mise à la retraite au moins 06 mois avant la fin du mandat en cours du président de la République. Mais, pour les élections pendant la Transition, ceux-ci doivent démissionner ou demander leur mise à la retraite au moins 04 mois avant la date de l’élection présidentielle marquant la fin de la Transition.

Ce point a suscité moult réactions au niveau de la classe politique et de la société civile. Si certains saluent cette disposition, d’autres estiment qu’elle viole la Charte de la Transition qui interdit aux autorités de la Transition de se porter candidats aux élections bouclant cette période.

Dans son rapport, la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE-Mali) a souligné que cette disposition laisse la possibilité aux autorités de la Transition de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. 

De nombreux partis politiques ont salué l’adoption de ce texte à l’image du parti Yèlèma, de l’Alliance pour l a démocratie au Mali-Partri africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), du Parti de latrenaissaince africaine (PARENA), de l‘Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), etc. Par contre, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui estime que les propositions d’amendements faites sont de nature à remettre en cause la vision de réforme du système électoral, notamment le statut et la nature juridique de l’AIGE, avait suggéré au président de la Transition de ne pas promulguer cette loi en l’état. Mais de le renvoyer pour une seconde lecture.

Le dernier mot revenait donc au chef de l’Etat qui a tranché vendredi. Le colonel Assimi Goïta a promulgué la loi avec les amendements apportés par le CNT.  Il avait pris un décret fixant le délai de la Transition à 24 mois, pour montrer la volonté du Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga préside aujourd’hui, mardi, une réunion du Cadre de concertation national où les échanges porteront sur le chronogramme des différents scrutins ainsi que celui des réformes politiques et institutionnelles de la Transition.   

DD (AMAP)  

Diomansi Bomboté : Formateur de journalistes dans l’âme

Bomboté, une âme de journaliste, perfectionniste à l’obsession

Par Mohamed TOURÉ 

Bamako, 27 juin (AMAP) La première promotion de l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) porte le nom de Diomansi Bomboté. Une belle récompense pour ce journaliste-formateur, dont la rigueur frise le perfectionnisme.

A 78 ans, Diomansi Bomboté traîne derrière lui une quarantaine d’années de pratique professionnelle. Il continue encore de partager ses connaissances et son expérience avec les étudiants de l’ESJSC. 

Le samedi 18 juin, l’hommage qui lui a été rendu, constitue une reconnaissance du mérite amplement justifiée. Une École de formation de journalistes maliens par des Maliens, Diomansi Bomboté en avait l’obsession. Et celle-là, il la considère comme son «bébé». En 2015, l’ancien fonctionnaire à l’Unesco (1979 à 2004) se voyait confier le projet de création de l’ESJSC par le gouvernement. 

Sept ans de sacrifice et de travail acharné plus tard, les premiers produits de cette école sortent enfin, à la grande fierté de leur parrain. Absent de la cérémonie de remise de diplômes pour des raisons de santé, Diomansi Bomboté a tenu tout de même à livrer un message au ton poétique, via son représentant. Le parrain de la promotion y exprime une «fierté» qui l’étreint, ainsi que les enseignants et administrateurs et tuteurs du gouvernement, qui se sont investis pour que ce jour de gloire arrive. Il se réjouit de cette récompense du dévouement qui, pour lui, «rejaillit sur tout le peuple malien dont les efforts, dans une admirable abnégation, ont investi dans cette formation». 

Aux nouveaux diplômés qu’il a encadrés pendant trois ans, Bomboté, comme on l’appelle familièrement, a sans doute transmis le virus du journalisme pratiqué dans les règles de l’art. «Nous nous évertuerons aussi à être rigoureux et très pointilleux car, comme vous aimez le dire, cher Papi Bomboté, «le diable est dans le détail», promettent les jeunes journalistes de la promotion par la voix de leur porte-parole, Aminata Cheick Tall. 

PARCOURS EXCEPTIONNEL – De quoi encourager leur passionné de formateur qui, dès 1972, montrait son amour pour la formation, lors de son passage comme enseignant au Centre d’Études des Sciences et Techniques l’Information (CESTI) de 1980 de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans cette école, il a participé à la formation de plusieurs cadres et personnalités de premier plan du continent, avant de passer à l’UNESCO de 1979 à 2004 comme fonctionnaire. 

Diomansi Bomboté est originaire de Logo Sabouciré, dans la Région de Kayes 9Ouest). Il a passé sa «tendre enfance, bercé par les effluves qui se dégagent de l’indolent fleuve Sénégal au mois de novembre», se souvient-il, en racontant ces moments où son village natal, est encore «embaumé par les senteurs du fleuve en décrue après l’hivernage». 

Il est diplômé d’une Licence ès lettres – sociologie et d’une Licence de journalisme obtenues à Dakar en 1967 et 1968. Insatiable de connaissance, il ajoute à son parcours académique une Maîtrise en sciences de la communication (Strasbourg 1970) et un Diplôme d’études approfondies en sciences de la communication (Paris II 1975). 

Sur le plan professionnel, il a servi dans les médias publics, d’abord à L’Essor puis à la Radio nationale. Le journaliste passionné a travaillé pour plusieurs titres internationaux et agences de presse dont Jeune Afrique, La Croix, Croissance des Jeunes Nations, Miroir du Football, en France avant d’être correspondant d’Associated Press (AP) à Dakar. Il a été également Conseiller spécial du Premier ministre du Mali entre 2017 et 2018 et rapporteur général du Dialogue national inclusif (DNI). En 2019, il a effectué une évaluation des médias en Côte d’Ivoire à la demande de gouvernement ivoirien via l’UNESCO. 

Aux jeunes journalistes qu’il amène souvent en milieu rural, lors de sorties pédagogiques, il apprend toujours les mêmes principes cardinaux. «Le journaliste est un intermédiaire entre ce qui se produit et un public qui a le droit de savoir. Un journaliste fait son travail quand il apprend aux autres ce qui leur échappe, ce qui est méconnu ou inconnu, ce que l’on ne voudrait pas qu’ils sachent, ce qu’on leur dissimule», souligne-t-il. Attaché à ses valeurs fondatrices du métier de journaliste, il appelle les jeunes diplômés, à «l’exigence professionnelle, qui prend appui sur la conscience personnelle, est nécessairement conditionnée par l’élaboration de pratiques rigoureuses, des principes et des codes de déontologie qui nous font l’obligation de traquer les faits avérés et de les exposer avec exactitude, bref, d’agir de manière indépendante mais responsable». 

Bomboté assure que l’École de journalisme tient à ce haut degré de responsabilité qui exige une maitrise exemplaire de la pratique de la profession. Et d’ajouter que le travail journalistique ne doit s’inscrire dans aucune volonté de plaire ou de nuire. «Le journaliste arbitre les faits de façon neutre», insiste le parrain qui appelle encore les jeunes fraîchement diplômés à relever le défi. Celui «de faire donc en sorte que la presse malienne ne soit pas réfractaire à la culture démocratique». 

MT (AMAP) 

Stabilisation du Liptako-Gourma : Un plan d’action pour la Région de Bandiagara, dans le Centre du Mali

Le plan de travail s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Facilité de stabilisation du Liptako-Gourma pour la Région de Bandiagara, au Mali

Bamako, 27 juin (AMAP) La première réunion du Comité national de pilotage de la Facilité de stabilisation de la région du Liptako-Gourma Fenêtre du Mali a discuté du plan de travail de la mise en œuvre du projet, jeudi, à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Beye (EMP-ABB), a constaté l’AMAP.

Des consultations ont abouti à l’élaboration de ce Plan d’action conjoint couvrant cinq communes de la localité (Bandiagara, Pignari-Bana, Doucoumbo, Dandoli et Dourou). Il vise des activités dans le cadre de la sécurité et du retour de l’Etat, la mise à disposition d’infrastructures de services sociaux. Sans oublier le renforcement des moyens de subsistance pour relancer l’économie locale, ainsi que la cohésion sociale et la mise en place du mécanisme de gestion de la Facilité.

Le projet permettra notamment l’amélioration de la sécurité et de la présence de l’Etat, la disponibilité des moyens de subsistance pour toutes les populations cibles, le renforcement de la cohésion sociale et de la paix dans les zones ciblées.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, qui a présidé la session, a réitéré « l’intérêt que portent les autorités du Mali à la stabilisation du pays et, particulièrement, les régions frontalières du Liptako-Gourma ». Il a rappelé que « les départements ministériels impliqués, les partenaires au développement et les autorités régionales se sont investis pour poser les jalons majeurs de la mise en œuvre de ce projet de stabilisation ». Ces efforts communs ont permis, très tôt, de définir de façon coordonnée les zones d’intervention du projet de facilité de stabilisation, couvrant les Régions de Bandiagara, Douentza, Mopti, (Centre), Gao, Ménaka et Tombouctou (Nord). 

Le ministre Maïga a apprécié l’expertise opérationnelle et programmatique du PNUD qui, en rapport avec le Comité d’experts et les autorités régionales, a enclenché des actions sur le terrain à Bandiagara et réalisé des diagnostics qui ont permis de disposer : de plans d’actions conjoints dans la Région de Bandiagara, d’un aperçu global de la situation sécuritaire et d’en mesurer l’impact sur la mise en œuvre du projet et d’un Plan annuel de travail.

Au regard de ces avancées, le colonel Abdoulaye Maïga a réaffirmé « la détermination de (son) département à œuvrer, en rapport avec toutes les parties prenantes, pour la réussite de la Facilité de stabilisation au Mali. Cette facilité qui vient s’ajouter aux actions du Cadre politique de gestion de la crise du centre, expression de la ferme volonté de l’Etat de développer une approche holistique de la stabilisation du pays ».

Le représentant des bailleurs de la Facilité au Mali, par ailleurs, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Mali, Dietrich Pohl, a rappelé l’importance de combler le vide sécuritaire dans la Région du Liptako-Gourma. Pour cela, Il a préconisé  des « mesures qui doivent être conçues et mises en œuvre avec un certain sens de la patience stratégique ». Le diplomate allemand a indiqué qu’avec des mesures ciblées, ils veulent stabiliser et renforcer les capacités des structures étatiques locales. Ainsi, elles seront en mesure d’étendre leur présence sur le terrain et d’assurer les services sociaux de base pour les populations locales. « Ceci contribuera, de façon durable, à la stabilité de la région dans son intégralité », a-t-il assuré.

La rencontre s’est déroulée en présence du représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Mali, Jo Scheuer et de nombreuses autres personnalités. 

JKD/MD (AMAP)

 

Société : Les veuves, un quotidien difficile

Par Baya TRAORE

Bamako, 17 juin (AMAP) «Depuis la mort de mon mari, il y a plus de 20 ans, je m’occupe seule de mes 5 enfants, dont deux handicapés. Étant la cheffe de famille, je devais prendre en charge les frais de loyer, de nourriture et de santé de mes enfants.», se souvient Aïssata Diaby, veuve et vice-présidente de l’association Benkadi des veuves de Sébénicoro, un quartier de Bamako. 

« Pour subvenir à ces dépenses, j’ai travaillé durement pour prendre en charge ma famille. Ces années d’activités m’ont rendue malade. Cela a joué sur l’éducation de mes enfants», regrette-t-elle. Ces difficultés d’Aïssata Diaby sont le vécu d’un grand nombre de veuves dont certaines, à l’occasion de la Journée internationale dédiée à cette couche vulnérable, nous ont raconté leur quotidien. 

Sitan Diallo, présidente de l’association Benkadi qui compte beaucoup de veuves, témoigne dans ce sens. Elle soutient que beaucoup de veuves vivent les mêmes difficultés que notre interlocutrice Aïssata.

Sitan Diallo explique que son association fabriquait du savon pour subvenir aux besoins de ses adhérentes grâce à un appui matériel d’une ONG de charité. « Il y a trois ans, poursuit-elle, cette activité a pris fin à cause des coûts élevés des matières premières. Elle a également apprecié appui de l’ONG pour le parrainage de certains de leurs enfants âgés de 0 à 10 ans. Ceux-ci bénéficient de la somme de 50.000 Fcfa par trimestre pour contribuer à leur éducation et la prise en charge de leurs besoins. Actuellement, l’association Benkadi connaît beaucoup de difficultés parce que les appuis multiformes en sa faveur ont  diminué  ou  carrément cessé dans certains cas. 

La perte d’un conjoint est un véritable chemin de croix pour chaque femme et foyer conjugal. « Les conséquences, avance une veuve, sont notamment la perte des droits d’héritage, l’expulsion du foyer et le manque de soutien. Les veuves, parfois abandonnées et laissées à leur propre sort, doivent se battre au quotidien pour survivre, accentuant leur vulnérabilité ». 

Consciente des difficultés que connaissent les veuves, l’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé de dédier le 23 juin de chaque année à la sensibilisation contre la marginalisation de cette couche vulnérable. Mouneïssa Tangara, vendeuse ambulante d’eau et d’arachide au rond-point de Kalaban Koro à Bamako, est en quête de clients. Elle salue cette initiative de la communauté internationale. 

Mouneïssa  explique qu’après le décès de son époux il y a 5 ans, ses six enfants et elles ont été mis à la porte. «Ma belle famille a demandé à ce que je me remarie avec mon beau frère. J’ai refusé et mes beaux-parents m’ont demandé de quitter mon foyer avec mes enfants. Je ne pouvais pas épouser un homme qui ne s’entendait pas avec mon mari», se défend Mouneïssa qui habite seule avec ses enfants à Sabalibougou, dans une maison de bric et de broc qui lui coûte 15.000 Fcfa par mois.

Le gouvernement malien est aussi préoccupé par le cas des veuves et notamment celles des militaires morts sur les théâtres d’opération. A leur intention, les autorités ont adopté l’ordonnance n°2022-013/PT-RM du 01 avril 2022, portant modification de l’ordonnance n°2016-020 /P-RM du 18 août 2016 modifiée portant Statut général des militaires. Ainsi l’ordonnance n°2022-013/PT-RM du 01 avril 2022 en son article 25 stipule que « la famille de tout militaire décédé sur le théâtre d’opération a droit à une indemnité forfaitaire égale à 10 ans de salaires calculé sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur ».

Ouleymatou et ses enfants sont assis dans la cour de leur maison à Yirimadio Zerni, en train de jouer à la belote. Cette veuve de militaire âgée de 37 ans a perdu son mari sur le front il y a trois ans. Elle a reçu les droits de son époux. Sur ces droits, Ouleymatou a acheté la maison dans laquelle elle habite avec ses enfants. «Je sais que l’argent ne va pas me ramener mon mari, mais il va aider mes enfants et moi à l’avenir», dit-elle, résignée. 

Rokia Diarassouba, une jeune veuve habitant Niamakoro, attend de recevoir les droits de son époux mort lui, aussi, au front, il y a quelques mois. Son défunt mari lui a laissé un enfant âgé d’un an et demi. Le retard dans l’obtention des droits des militaires décédés au front peut aussi être dû au temps de traitement des dossiers qui ne relèvent pas des compétences du service social des Armées.

Concernant les dons destinés aux veuves des militaires, la Direction du service social des Armées explique qu’ils sont distribués en fonction de critères qui privilégient les veuves qui sont dans le grand besoin. 

Mme Dembélé Oulématou Sow, présidente de la coordination des associations et ONG féminines (CAFO) explique que son organisation apporte des appuis multiformes aux veuves. Ces actions sont, entre autres, le renforcement de leurs capacités pour la résilience (leadership, formation aux métiers, droits des femmes, entreprenariat, management et gestion d’Activités génératrices de revenus…) Des aides humanitaires en vivres et non vivres, notamment pendant les fêtes religieuses sont apportées aux veuves.

Mme Dembélé Oulématou Sow plaide pour l’élaboration d’une stratégie spécifique de prise en charge des veuves. 

BT/MD (AMAP)

Région de Kayes (Ouest du Mali) : Flambée des prix de l’engrais non subventionné

Par Bandé Moussa SISSOKO

En attendant l’arrivée des engrais subventionnés, les vendeurs de ces produits fertilisants indispensables à la production et productivité agricoles montent les enchères

Kayes, 27 juin (AMAP) Dans la Région de Kayes (Ouest), la problématique de l’accès aux intrants agricoles plonge les producteurs dans l’inquiétude. Les paysans attendent avec impatience les engrais qui sont subventionnés par l’Etat. Alors que sur le marché, on assiste à une flambée des prix des produits non subventionnés.

Certains commerçants abusent souvent de la naïveté des clients en proposant leurs marchandises à des coûts très élevés. Il faut user de l’art de la négociation ou de la persuasion pour espérer obtenir ces produits à moindre coût. Actuellement, le prix d’un sac de 50 kg d’engrais coûte 40.000 Fcfa dans certains points de vente de la Cité des rails (Kayes). Mais, d’autres engrais sont écoulés à un prix inférieur ou égal à 25.000 Fcfa dans la cité et dans certaines localités de la région. Au grand marché de Kayes, le commerçant Bakary Boundy soutient que les engrais sont chers cette année. Il vend le sac de 50 kg d’urée à 40.000 Fcfa. Pour avoir la même quantité de complexe céréales, il faut débourser 35.000 Fcfa contre 15.400 Fcfa l’an dernier et le kilo est cédé à 500 Fcfa.

Ce commerçant vend une autre variété d’intrants agricoles, appelée « Complexe 17 17 17 », produite par Boubacar Sow. Le sac de 50 kg de cette variété est cédé à 35.000 Fcfa. Bien que le marchand reconnaisse la cherté des prix, il ne peut cependant donner aucune explication à sa clientèle sur la question. Selon lui, seuls les fournisseurs peuvent éclairer les producteurs sur cette flambée soudaine des prix. Par ailleurs, il déplore la lenteur dans la livraison des intrants agricoles subventionnés. Or, les producteurs en ont urgemment besoin en cette période de semis.

Selon le directeur régional de l’Agriculture de Kayes, Ousmane Camara, le producteur doit débourser 31.875 Fcfa pour un sac de 50 kg d’urée, 40.500 Fcfa pour le DAP, 30.625 Fcfa pour le complexe céréales « NPK » et 3.000 Fcfa le kg de semence de maïs hybride. Il précise que les trois premiers engrais (urée, DAP et complexe céréales NPK) sont subventionnés par l’Etat à hauteur de 12.500 Fcfa, l’engrais organique à 2.500 Fcfa et la semence de maïs hybride à 1.500 Fcfa. La gamme des engrais organiques industriels est estimée à 5.500 Fcfa le sac.

La direction régionale de l’Agriculture a fait diffuser des communiqués à la radio pour informer la population sur les prix standards. Le directeur Ousmane Camara est aussi intervenu sur les ondes de la station régionale de l’ORTM pour informer et sensibiliser les citoyens afin d’éviter la hausse des prix.

S’agissant des engrais subventionnés, Ousmane Camara a expliqué que ses services avaient invité les producteurs à se faire inscrire, tout en donnant des informations sur leurs parcelles, au niveau des mairies. « Il n’y a pas de problème avec les engrais subventionnés. Seulement, le stock couvre à peine les 10% de nos besoins », a souligné le directeur régional.

Contrairement à l’année dernière, les besoins de la Région de Kayes sont estimés à 1.368 tonnes en 2022 contre 1.336 en 2021. La région attend 91 tonnes d’urée cette année contre 311, 10 tonnes de DAP contre 23 tonnes, 34 tonnes de NPK contre 419. La part des engrais organiques industriels est très importante cette année. Les besoins sont de l’ordre de 1.242 tonnes contre 98 tonnes en 2021. Les engrais organiques industriels sont moins chers. Le directeur relève une insuffisance dans le suivi des marchés, en raison de cette période de crise et de libéralisme économique.

L’encadrement technique encourage beaucoup l’utilisation des engrais organiques industriels qui favorisent la fertilisation des sols et l’accroissement de la production. Ces derniers sont produits localement contrairement aux engrais chimiques qui proviennent essentiellement d’Ukraine et de Russie. Le conflit entre ces deux grands producteurs a provoqué un renchérissement des prix de ces produits sur les marchés nationaux et internationaux. 

BMS/MD (AMAP) 

Interêt croissant pour la production de melon et de pastèque au Mali

C’est bien possible de réaliser une production à grande échelle au Mali où des exemples réussis de certains producteurs le démontrent amplement

Par Kadiatou OUATTARA

Bamako, 27 juin (AMAP) Salla, village situé à environ 13 km de Bamako, la capitale du Mali. Cette bourgade, de plus en plus célèbre, relève de la Région de Koulikoro. Entourée de villages abritant des unités industrielles, des auberges, des champs, elle draine des foules de visiteurs depuis quelques temps.

Hommes d’affaires de premier plan, médias, politiques… y défilent souvent. Motif : visiter les champs de pastèque et de melon du richissime homme d’affaire malien, Ibrahim Diawara. Le patron de la société d’un groupe spécialisé dans l’agro-business, y possède cinq hectares : un destiné à la culture du melon et les quatre autres consacrés à celle de la pastèque.

Issu de la famille des Curcubitacées, le melon, nom scientifique «Cucumis mélo », est de deux types repartis entre plusieurs variétés. Celles rencontrées sur le marché malien, ont la peau colorée et l’intérieur est orange (Cantaloup charentais) ou la peau colorée et l’intérieur est vert (Galia), les premiers sur le marché national avant l’indépendance. Puis vient le jaune canari (à la peau jaune et la chair blanche (Moussa melon) qui a été introduit par l’ancien président de la République, feu Moussa Traoré. 

De la même famille que le melon, la pastèque ou «Citrulus vulgaris» est, également, de deux types avec une diversité de variétés. Celle à la chair rouge avec plusieurs variétés (Charleston gray, Sagar baby, Kaolac, Crimson sweet) est la plus répandue sur le marché malien. Jadis saisonniers, ces deux produits sont maintenant disponibles presque toute l’année dans les rayons de supermarchés locaux, les coins de rues et le long des grandes artères.

Accusés à tort ou à raison d’avoir une propension à vendre cher, leurs vendeurs font croire aux clients qu’ils sont importés du Maroc. Peut-être une manière de justifier le prix onéreux qu’ils imposent à la clientèle. «En réalité, la plupart sont cultivés au Mali notamment dans la périphérie de Bamako pour le melon et dans la zone de Barouéli pour la pastèque, précisément à Sanankoroba (Près de Bamako), Ségou, Bla, (Centre), Sikasso (Sud), Samé, Diéma (Ouest)», confirme Dr Aminata Dolo Nantoumé, spécialiste au programme fruits et légumes du Centre régional de recherche agronomie (CRRA) de l’Institut d’économie rurale (IER), basé à Sotuba.

La société de M. Diawara a décidé d’investir dans ce «secteur très rentable», afin de booster davantage la production nationale. Le promoteur, l’opérateur économique, lui-même, pilote le projet de la filiale «Diazon». Il tend à devenir l’un des grands producteurs de ces fruits notamment hors saison habituelle de production. Pourquoi ce choix ?

MICRO-IRRIGATION – «Je suis un grand amateur de la pastèque. Un jour, une dame a voulu me vendre le kg à 7 000 Fcfa, prétextant que les pastèques provenaient du Maroc. Je me suis alors demandé comment parcourir 4 000 km pour venir nous vendre ici des fruits constitués à 90% d’eau. C’est à partir de ce jour que j’ai décidé de m’engager dans la culture de la pastèque», explique Ibrahima Diawara. Pour y arriver, l’opérateur économique jette son dévolu sur une technique appelée micro-irrigation ou la méthode «goutte à goutte». Elle consiste à diluer de l’engrais dans une machine contenant de l’eau pour ensuite l’évacuer goutte à goutte au pied des végétaux, soit 1,5 litre d’eau par heure. Selon lui, cette technique est la meilleure parce qu’elle permet d’économiser en engrais et en eau, tout en assurant une bonne récolte. 

Grâce à cette technique, Ibrahima Diawara a eu 41 600 melons sur un total de 10.400 pieds plantés, chaque pied donnant quatre fruits. Avec 6 250 pieds de pastèques par hectare, notre interlocuteur assure avoir obtenu une production de 86 200 kg, soit un total de 344 800 kg pour les quatre hectares. Ce qui lui a permis de vendre le kilo du melon à 500 Fcfa, contre 350 Fcfa pour la pastèque. « En principe, il faut deux mois et 15 jours au melon et à la pastèque pour atteindre la maturité. 48 jours pour le cycle végétatif et 25 jours pour la récolte », explique celui qui dit se faire le devoir de mobiliser tous les opérateurs économiques du Mali pour qu’ils s’engagent dans ces productions «économiquement très rentables». Sans préciser combien sa production lui a apporté, M. Diawara se dit disponible à accompagner gratuitement, en termes d’appui conseil et technique, ceux qui veulent se lancer dans le domaine. 

Fournisseur d’intrants au sein de l’entreprise sémencière Technisem, Bablé Diarra. confie que les semences de ces fruits sont importées d’Europe et du Maghreb. Selon lui, le sachet de 100g du «melon charentais» coûte 6 870 Fcfa contre 11.740 Fcfa pour 500g de la «pastèque kayak».

Parlant des difficultés liées à la culture de ces fruits, Dr Aminata Dolo Nantoumé, évoque la non maîtrise de l’itinéraire technique, les problèmes de conservation, de commercialisation et une multitude de parasites et de maladies qui peuvent attaquer les fruits. 

Par ailleurs, Dr Aminata Dolo Nantoumé explique que la culture du melon se fait en plein champs, en saison sèche et fraiche. Elle exige des températures diurnes assez élevées ainsi qu’un bon ensoleillement. Ce fruit succulent supporte moins les températures nocturnes élevées, une forte humidité de l’air et un temps couvert. «L’hivernage provoque donc des baisses de qualité et de rendement», conclut-elle.

KO/MD (AMAP)

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