Les ambassadeurs se sont réjouis du fait que le dialogue  avance entre le Mali et la CEDEAO

Bamako, 28 juin (AMAP) Le ministre maliens des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a informé, lundi,  le corps diplomatique au Mali sur les avancées du processus de Transition, a constaté l’AMAP.

M. Diop a, aussi, expliqué aux différentes chancelleries les contours des négociations pour le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

A l’issue de cette rencontre, au département des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie malienne a expliqué à la presse qu’il s’agissait d’échanger avec les diplomates sur les avancées de la Transition. 

Celles-ci portent sur la fixation de la durée de Transition, la mise en place d’une commission chargée de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, l’adoption de la nouvelle loi électorale par le Conseil national de la transition (CNT) et sa promulgation par le chef de l’État. 

Ainsi que la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

Parallèlement, a indiqué Abdoulaye Diop, des discussions sont en cours avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) par rapport à la mise en place d’un mécanisme commun de suivi-évaluation du chronogramme. «Un chronogramme qui sera diffusé bientôt, après  consultation des forces politiques et sociales maliennes dès ce mardi» (aujourd’hui, ndlr), a annoncé M. Diop. Avant d’espérer que ces actes forts posés par les autorités de la Transition, et qui vont dans le sens de la concrétisation de leur engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel, puissent être pris en compte par le prochain sommet de la CEDEAO, prévu le 3 juillet à Accra au Ghana. Le chef de la diplomatie malienne s’est dit  optimiste sur la levée des sanctions qui frappent le Mali après le sommet d’Accra, «afin que nous entrions dans une dynamique plus positive et vertueuse».

S’agissant du second sujet, à savoir le renouvellement du mandat de la MINUSMA, Abdoulaye Diop a rappelé que les discussions tournent autour de trois points importants pour le Mali : la demande de soutien aérien formulée par la France à travers Barkhane pour pouvoir appuyer la mission onusienne, les droits de l’Homme et la question de la référence au G5 Sahel. 

Pour le ministre Diop, la demande formulée par France est une ligne rouge pour le Mali. Il s’est réjoui du fait que cette disposition a été enlevée du projet de résolution parce qu’elle «constituait une violation de la souveraineté de l’Etat malien».

Le chef de la diplomatie malienne a expliqué que les deux autres points sur lesquels le Mali a insisté, le 13 juin dernier, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, concernent les droits de l’Homme et la référence au G5 Sahel.

Sur les droits de Homme, il a souligné que le Mali a plaidé pour la «dépolitisation de cette question, afin qu’elle ne puisse servir d’autres agendas», bien que le Mali reste toujours engagé pour le respect des droits de l’Homme.

Par rapport au point sur la référence au G5 Sahel, « le Mali n’est pas opposé à cette disposition mais à condition qu’elle ne génère aucune obligation pour notre pays dont le retrait de cette organisation est aujourd’hui effectif ».       

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’État de Palestine et doyen du corps diplomatique, Hadi Shebli, a apprécié l’initiative du gouvernement et s’est réjoui du fait que le dialogue avance entre le Mali et la CEDEAO. 

Hadi Shebli a confié que l’ensemble des diplomates «espère une levée immédiate et non progressive des sanctions sur le Mali, à l’issue du sommet de la CEDEAO le 3 juillet prochain».

AT/MD (AMAP)