Chronogramme des réformes et des élections : Le satisfecit de la société civile

Autour du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, (Centre), ses collègues Ibrahim Ikassa Maïga du ministère de la Refondation de l’Etat (dr) et Mme Fatoumata Sékou Dicko ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles (g)

Par Oumar DIAKITE

Bamako, 30 juin (AMAP) Les représentants des Organisations de la société civile (OSC), massivement mobilisés, ont félicité le gouvernement pour la pertinence du projet de chronogramme et formulé quelques observations et recommandations qu’ils souhaiteraient voir prises en compte, lors de leur rencontre avecle gouvernement sur le projet de chronogramme, mardi dernier, au Centre de formation des collectivités territoriales.

Autour du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, accompagné de ses collègues Ibrahim Ikassa Maïga du ministère de la Refondation de l’Etat et Mme Fatoumata Sékou Dicko ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, les OSC du Mali ont répondu présent. Aux côtés du président du Conseil national de la société civile (CNSC) Bouréima Allaye Touré, les responsables des OSC, dont des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ont exprimé leur soutien au projet de chronogramme soumis à leur examen.

Les échanges ont porté sur le projet de chronogramme du référendum, des élections des conseillers des collectivités territoriales, des députés et du président de la République, ainsi que celui des réformes politiques et institutionnelles, les principales dates du chronogramme du référendum et des élections générales ont, à cet effet, été dévoilées. Ainsi, le référendum est prévu pour le mois de mars 2023, l’élection des conseillers des collectivités territoriales pour juin 2023. Les premier et deuxième tours de l’élection des députés à l’Assemblée nationale sont respectivement programmés en octobre- novembre 2023. Last but not least, la présidentielle devrait se tenir en février 2024. 

DEFIS – Pour réussir ces différents scrutins, selon le gouvernement, il convient d’œuvrer à relever certains défis. Lesquels ont trait à l’opérationnalisation dans un délai assez court de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), à l’inclusivité par la mobilisation de tous les acteurs autour du processus électoral, particulièrement les acteurs politiques. Et à l’achèvement de la réorganisation territoriale, car les élections devront être organisées sur la base des circonscriptions issues de la nouvelle organisation administrative.

L’autre point inscrit à l’ordre du jour a porté sur le chronogramme des réformes politiques et institutionnelles. Sur ce sujet, déjà la nouvelle loi électorale adoptée par le Conseil national de Transition (CNT) a été promulguée par le chef de l’Etat. De juin 2022 à mai 2023, il sera procédé à l’élaboration et à la validation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution par le Conseil des ministres. D’ici à novembre 2023, il est envisagé de faire la relecture et l’adoption des textes connexes à la Constitution et à la loi électorale. Aussi, faut-il noter que la rencontre a permis de présenter la configuration de l’organisation administrative du territoire.  

Les représentants des OSC ont jugé « très intéressants et encourageants » les documents présentés par le gouvernement.

Toutefois, certains ont fait des observations de forme. Par exemple, Ibrahim Sangho de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali a évoqué la jurisprudence quant à l’élaboration du chronogramme des élections avant la mise en place de l’AIGE. Et Mohamed El Maouloud Ramadan de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a demandé la prise en compte des textes de l’Accord pour la paix et la réconciliation dans la nouvelle Constitution. 

De son côté, Amadou Dagamaissa du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE) a proposé la sensibilisation des populations sur les réformes politiques et institutionnelles à l’intérieur du pays. Aboubacar Dicko du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali) a félicité le gouvernement pour le travail abattu avant de l’assurer de l’accompagnement des jeunes pour la réussite du projet entamé de l’édification d’un Mali nouveau. 

Le ministre Abdoulaye Maïga et ses collègues ont rassuré les intervenants. Le premier responsable du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a soutenu que la poursuite de ces chantiers implique aussi l’animation du cadre de concertation national auquel les OSC « seront conviées, plus régulièrement, au moins une fois par mois ».

OD/MD (AMAP) 

Campagne agricole à Sikasso (Sud) : L’équation de l’engrais chimique subventionné

L’hivernage presse et les producteurs sont bien obligés de faire face aux besoins de fertilisation de leurs parcelles.

Par Mariam F. DIABATE

Sikasso, 30 juin (AMAP) L’hivernage a commencé à s’installer à Sikasso, dans la cCité verte du Kénédougou. La campagne agricole a débuté au mois de mai et prendra fin en octobre. Quant à l’installation des cultures, elle a également démarré au mois de mai. Cependant, les producteurs ne réunissent pas tous les facteurs de production au nombre desquels l’engrais subventionné. 

Les paysans sont attachés aux engrais minéraux pour leurs effets fertilisants évidents. Mais il se trouve que ces derniers ne sont pas disponibles en quantité suffisante. L’alternative des engrais organiques ne les enchante pas beaucoup.

En effet, les producteurs se plaignent de l’insuffisance de la quantité d’engrais chimiques subventionnée. Comme le dit la sagesse rurale, « l’hivernage une fois amorcé n’attend pas ». Certains paysans sont contraints de recourir aux engrais organiques pour fertiliser leurs parcelles. Mais cette « solution palliative » selon eux, n’est pas aussi rapide et efficace que les effets des engrais chimiques.

«Hier (Ndlr, mercredi dernier) tout près, j’ai été obligé d’acheter 4 sacs d’engrais chimiques (urée) pour une somme de 152.000 Fcfa, soit 38.000 Fcfa le sac à cause de l’insuffisance d’engrais subventionnés. Je ne suis même pas sûr que cela suffira pour mon champ», se désole Hamidou Ballo, cultivateur au village de Bamadougou. Il a ajouté que lors de la campagne précédente, il avait également utilisé de l’engrais organique dans son champ de maïs pour près de 100.000 Fcfa. «Je n’ai même pas pu récolter 1 hectare de maïs. C’était vraiment décevant. On ne sait plus que faire pour enrichir nos sols en vue d’un bon rendement de nos champs», se plaint Ballo.

Mamadou Sanogo de Danderesso se voit obligé de se rabattre sur l’engrais organique. «J’ai tout récemment commandé une benne d’engrais organique pour mon champ de 5 hectares », a-t-il dit. Comme alternative, Mamadou Sanogo envisage de mélanger les graines de coton aux matières fécales. Ce qui, selon sa propre conviction, ferait de l’engrais de bonne qualité. 

Le chef de la division conseil et vulgarisation agricole de la direction régionale de l’agriculture (DRA), Aboubacar Traoré, conseille l’utilisation des matières fécales dans les champs. « Ces dernières, selon lui, ne doivent pas avoir d’impacts négatifs sur les cultures vivrières car les plantes absorbent les éléments nutritifs tels que le calcium, le potassium, le magnésium et le phosphore ». Il invite les producteurs à privilégier les cultures intensives, d’une part et, d’autre part, à s’adapter à l’utilisation des engrais organiques, notamment le compostage dans les champs.

Djibril Mariko et Chaka Konaté sont tous fournisseurs d’engrais au grand marché de Sikasso. Ils évoluent dans le domaine depuis plus de 30 à 40 ans. Ils confirment que la présente campagne a débuté avec des difficultés d’accès à l’engrais chimique. «Cette année, mes fournisseurs sont en train d’approvisionner la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Cette situation a affecté mes commandes», explique Chaka Konaté. Toutefois, a-t-il souligné, il ne vend pas les engrais subventionnés. «J’ai arrêté la vente des engrais subventionnés depuis 2017, car l’Etat tardait trop à payer mon argent», raconte-t-il.

Siriman Théra est l’un des clients fidèles de Chaka Koné. Il était venu acheter deux sacs d’urée. «L’accès à l’engrais chimique subventionné est très difficile cette année. Chaque fois que je me rends à la DRA, on me fait faire des aller et retour», se plaint-il.       

Nous avons approché la direction régionale de l’agriculture pour en savoir davantage sur la disponibilité des engrais subventionnés. Le chef du bureau statistique et suivi évaluation de la DRA, Moussa Dembélé a expliqué que l’Etat a mis à la disposition de la Région de Sikasso (Cercles de Sikasso et de Kadiolo) 16.456 tonnes d’engrais subventionnés. 

Sur cette quantité, le Cercle de Sikasso dispose de 1.139 tonnes d’engrais chimiques, 11.200 tonnes d’engrais organiques, 8 tonnes de bio stimulant et 16 tonnes de semences pour le maïs hybride. Cette prévision ne représente que 11% des besoins exprimés par la région. « 90% des engrais subventionnés pour la Région de Sikasso sont constitués d’engrais organiques industriels et les 10% l’engrais minéral », précise Moussa Dembélé. 

Rappelons que le prix subventionné de l’engrais minéral est de 12.500 Fcfa le sac de 50 kg. Le prix du complexe céréales non subventionné varie entre 31.000 et 37.750 Fcfa.

Selon le chef Secteur Agriculture de la DRA, Bréhima Keita, l’affluence au niveau de la distribution de l’engrais est très timide. «Du début des opérations de distribution (le 8 juin dernier) à aujourd’hui, nous n’avons enregistré que 600 producteurs», raconte-t-il. Toutefois, a fait remarquer le technicien, les producteurs ne sont guère enthousiastes à se procurer de l’engrais organique disponible dans nos magasins. Ils assurent toujours qu’ils en ont déjà et tournent le dos. Ils préfèrent nettement les engrais chimiques aux organiques. Or, il se trouve que la quantité d’engrais organiques subventionnés est supérieure à celle de l’engrais chimique. 

Par ailleurs, la distribution de l’engrais chimique subventionné n’a pas démarré car beaucoup de fournisseurs ne se sont pas encore engagés dans le processus de subvention. 

« L’insuffisance de la quantité de l’engrais minéral subventionné est due à sa cherté sur le marché international », argumente le technicien. Mais d’ores et déjà, l’hivernage presse et les producteurs sont bien obligés de faire face aux besoins de fertilisation de leurs parcelles. A défaut d’engrais chimiques subventionnés en grande quantité, la seule alternative qui s’offre, dans l’immédiat, est l’engrais organique pour satisfaire les besoins de leurs plantes.

MFD/MD (AMAP)

Des données mesurables et réalistes, indispensables à une meilleure gouvernance de la migration (Ministre malien) 

La Politique nationale de migration (PONAM) met un focus important sur la question des données migratoires

Bamako, 30 juin (AMAP) « Il est impossible d’avoir une meilleure gouvernance des migrations sans des données mesurables et réalistes », a déclaré, mardi dernier, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene, qui a présidé l’ouverture, à Bamako, des travaux de l’atelier de présentation des conclusions de deux études de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies sur la migration.

En présence de la représentante de la CEA des Nations unies sur la migration, Sarah Boukri et de nombreux autres invités, le ministre Ag Ilyene a révélé, que « dans le nouveau plan d’actions de la Politique nationale de migration (PONAM), un focus important a été mis sur la question des données migratoires », ajoutant qu’en absence de données fiables, la planification devient difficile, voire hasardeuse. 

Cette rencontre de trois jours était destinée à présenter les conclusions des deux études relatives aux statistiques nationales migratoires et à la reconnaissance des compétences des migrants au Mali, a été suivie des ateliers de renforcement de capacités des acteurs pour mieux outiller les praticiens sur la migration.

Parlant des deux études, le ministre malien a indiqué qu’elles s’inscrivent respectivement dans la mise en œuvre de l’objectif 1 du pacte mondial pour les migrations, intitulé «Collecter et utiliser des données précises et ventilées qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits». Et l’objectif 18, intitulé «Investir dans le perfectionnement des compétences et faciliter la reconnaissance mutuelle des aptitudes, qualifications et compétences»

 « L’adoption du document du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières en décembre 2018 à Marrakech au Maroc par la conférence intergouvernementale des Nations unies constitue une avancée significative dans la recherche de solutions durables au niveau mondial face aux défis migratoires de plus en plus croissants et multiformes », a rappelé le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine. 

Selon Alhamdou Ag Ilyene, le Mali salue cette adoption et s’est pleinement engagé dans sa mise en œuvre à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action national en cohérence avec les axes stratégiques de la PONAM. « Cette initiative de la CEA, a-t-il souligné, réconforte notre pays dans son engagement pour la mise en œuvre du Pacte de façon spécifique et plus globale pour une meilleure gouvernance des migrations ». .

De son côté, la représentante de la CEA des Nations unies a mis l’accent sur le nombre de migrants internationaux dans le monde qui est estimé à 281 millions en 2020, soit 3,6 % de la population mondiale dont 36 millions d’Africains. Ce qui fait dire à Sarah Boukri que sur ce dernier chiffre, 80% se déplacent à l’intérieur du continent. Ce qui nous amène au fait avéré qu’il n’y a que 7 millions de personnes qui quittent l’Afrique pour le reste du monde dont 1,5% de manière irrégulière.

Elle a fait noter que le Mali est un pays de départ et devient, de plus en plus, un espace de transit et de destination. De 1987-1998, il y a eu une diminution relative des taux de migration et une augmentation de l’arrivée de populations étrangères au Mali.

MK/MD (AMAP)  

Gestion foncière et cadastrale : Les autorités maliennes veulent circonscrire les tensions

Le ministre Bréhima Kaména : « Les innovations permettent à l’Etat une meilleure gestion du foncier avec une base de données plus claire et précise. Et de réduire les désagréments des litiges fonciers découlant des anciennes méthodes »

Par Babba B. COULIBALY

Bamako, 30 juin (AMAP) Les autorités maliennes, conscientes du rôle cardinal que joue le foncier en matière de prospérité sociale et économique, ont tenté d’endiguer les tensions autour de la terre.

Adoptée à cet effet, l’Ordonnance n°00-027/PRM du 22 mars 2000 portant Code domanial et foncier a montré ses limites. La Loi n°02-008 du 12 février 2002 a vu le jour pour corriger les insuffisances de l’Ordonnance précitée. Mais, le problème foncier allait en s’épaississant. 

Face à l’ampleur du fléau et ses risques pour la stabilité même du pays, l’État initie : «Les États généraux du foncier». Tenus à Bamako du 7 au 12 décembre 2009, ces assises identifient les difficultés qui entachent la qualité de la gestion foncière au Mali. Elles formulent des recommandations «idoines» pour y faire face. En application desquelles les lois n°2012-001 du 10 janvier 2012, n°2016-025 du 14 juin 2016 et n°2018-054 du 11 juillet 2018 ont été adoptées. Ces lois s’avèrent également inadaptées au contexte qui prévaut, au regard de la complexité du problème et des défis à relever.

Challenges auxquels le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Bréhima Kaména, dit s’être attaqué, dès sa prise de fonction. L’adoption de la Loi domaniale et foncière, conformément aux recommandations majeures des assises sur le foncier, répond à ce besoin-là. En la matière, rappelle le ministre Kaména, «la Loi n°2021-056 du 07 octobre 2021 portant modification et ratification de l’Ordonnance n°2020-014/PT-RM du 24 décembre 2020 portant Loi domaniale et foncière a prévu en son article 81 qu’un décret pris en Conseil des ministres précise les modalités de confection, d’organisation, de fonctionnement du Cadastre, d’enquêtes foncières et d’évaluation immobilière». 

Le Cadastre est l’état civil de la propriété foncière. Il vise la confection de documents administratifs et de plans en recensant toutes les propriétés foncières, en définissant leurs limites, en constatant leur mise en valeur et en les évaluant en vue de l’assiette fiscale foncière. Garantie de la propriété foncière, le Cadastre sert de base aux grands travaux d’aménagement du territoire. 

Pris dans cette optique, ce décret qui remplace le Décret n°02-113/P-RM du 06 mars 2002 fixant les modalités d’organisation et de confection du Cadastre, comporte 48 articles, repartis entre six titres. Il apporte des innovations majeures. Celles-ci se rapportent à la prise en charge des fichiers numériques dans la documentation cadastrale, à la normalisation des échelles et des feuilles des documents graphiques cadastraux. Il définit le concept de cadastration, prend en charge certaines innovations consacrées dans la Loi n°06-045 du 05 septembre 2006 portant Loi d’orientation agricole (LOA) et dans la Loi n°2017-001 du 11 avril 2017 portant sur le foncier agricole (LFA), notamment l’institution du Cadastre à l’article 77 de la LOA. 

Le décret innove, également, avec la prise en compte des documents du registre des possessions foncières des terres agricoles et du registre des transactions foncières des terres agricoles prévues à l’article 31 de la LFA, et la mise en œuvre cohérente des travaux des Commissions foncières. Il précise que les frais de confection du Cadastre sont à la charge de l’État ou des Collectivités territoriales.

Le texte règlemente, aussi, les modalités et conditions d’accès aux données cadastrales, les enquêtes foncières et l’évaluation immobilière. Il précise les procédures d’élaboration, de validation, de conservation, de mise à jour et de consultation de ces documents administratifs et des plans. 

Selon le ministre Kaména, « ces innovations permettent à l’État une meilleure gestion du foncier avec une base de données plus claire et précise ». « Au profit des usagers, elles réduisent considérablement les désagréments des litiges fonciers découlant des anciennes méthodes », assure le ministre en charge des Domaines.

Les tensions récurrentes, mal négociées, relatives au foncier sont symptomatiques du niveau de fragilité de nos sociétés et de nos économies. Pourtant, pour bâtir des sociétés «durables», il est primordial de résoudre les problèmes fonciers. C’est en ce sens que « les pays, les régions, les villes et les villages ont besoin de droits de propriété bien établis, de frontières claires et de services fonciers accessibles. Cela, dans le but exclusif de pouvoir croître économiquement », a expliqué le directeur principal du pôle Développement social, urbain et rural de la Banque mondiale, Ede Ijjasz-Vasquez.

M. Vasquez, qui intervenait lors de l’édition 2017 de la Conférence de la Banque mondiale sur la terre et la pauvreté, tenue en mars, à Washington, a mis le doigt sur la problématique. Il a convié «les autorités à disposer d’informations géographiques précises pour pouvoir planifier la construction de routes, le développement de services publics et d’infrastructures, et, ce faisant, créer des emplois.»

BBC/MD 

Mali : La police met aux arrêts deux braqueurs aguerris

Les fouilles ont permis de saisir un pistolet mitrailleur (PM), deux chargeurs garnis de cartouches, un coupe-coupe et un couteau

Bamako, 30 juin (AMAP) Le commissariat du 4ème arrondissement de Bamako, dirigé par le commissaire divisionnaire Modibo Traoré dit « Van », vient de mettre hors d’état de nuire deux membres d’un redoutable gang de coupeurs de route sur l’axe de la forêt classée de Kassela, près de la capitale malienne. 

Les nommés DB et AB, relativement âgés, sont de véritables bandits de grand chemin évoluant en bande de malfrats. composée essentiellement de braqueurs aguerris. Ils sévissait un peu partout à travers le pays. En dépit de leur âge avancé avoisinant la quarantaine, le duo se serait spécialisé dans les braquages à main armée sur les routes interurbaines. Surtout sur les axes de Ségou (Centre), Kayes, Kénièba, Kita (Ouest), Sanakoroba et Banakoroni, près de Bamako. Ces lieux, selon les limiers qui ont traité leur dossier, sont leurs zones principales d’opérations. Ils ont semé la terreur chez de nombreux voyageurs qui ont eu la malchance de croiser leur chemin.

Ils n’hésitaient pas à faire usage de leurs armes à feu afin de dépouiller leurs victimes de leurs biens. Les récalcitrants risquaient de prendre une balle sur place. Les deux malfrats sont, désormais, derrière les barreaux, en attendant d’être fixés sur leur sort. Ils sont inculpés d’« association de malfaiteurs, détention d’armes de guerre et de munitions. »

Pour venir à bout de ces deux quidams, il aura fallu au divisionnaire « Van » le renseignement, l’une des forces de la police. Cette stratégie policière a toujours porté ses fruits. Selon nos sources à la brigade des recherches (BR) que dirige le Commandant Mohamed Lamine Coulibaly dit « MLC », tout est parti d’une information reçue par la base sur des coupeurs de route opérant dans la forêt classée de Kassela, près de Bamako. L’information situait, également, les limiers sur celui qui semblait être le chef de gang et qui résidait à Kati, sur les hauteurs de Bamako. 

Fort de ces détails, sur instruction du divisionnaire Modibo Traoré, les éléments de la BR conduite par le commandant « MLC » ont rallié cette zone aux fins d’interpellation de ce dernier, apres avoir mis en place un système de surveillance des voies d’accès à la ville garnison, à partir de Bamako. 

MLC et ses éléments de la BR ont mis la main sur un certain DB, non moins chef du gang. Les fouilles sur place ont permis de trouver en sa possession un sac contenant un pistolet mitrailleur (PM), deux chargeurs garnis de cartouches, un coupe-coupe et un couteau. Un téléphone portable verrouillé sans carte SIM a également été trouvé sur lui.

Interrogé sommairement, DB a reconnu les faits en déclarant avoir opéré la veille, dans la forêt classée de la Faya, et fait le guet à Kassela, pendant que les autres membres étaient sur le terrain avec les armes. Et une fois, l’opération terminée, ils sont revenus lui remettre les armes avec le téléphone portable comme sa part du butin. Il a dénoncé un autre membre de la bande, notamment le nommé AB qui serait, selon ses propos, le chef de la bande et, également, celui qui lui aurait confié le PM. 

Ce dernier, interpellé à Niamana, a nié en bloc. Les enquêtes ont également permis de savoir que le nommé DB était connu des archives de la police. Il a été, aussi, établi que la bande avait pris la poudre d’escampette lors d’une opération de traque du groupement antiterroriste de la police, laissant derrière eux une grosse moto de fabrication chinoise 

Le dossier du duo a été transmis au parquet du tribunal de grande instance de la Commune dont relève le commissariat aux fins de droit. 

TC/MD (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi, 29 Juin 2022

Le Conseil des Ministres s’est réuni, en session ordinaire, le mercredi 29 juin 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :
– adopté des projets de texte ;
– et entendu des communications.
AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES
1. Sur le rapport du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures par ordonnances.
Le présent projet de loi est initié en application des articles 74 de la Constitution et 13 de la Charte de la Transition.
Il vise à autoriser le Gouvernement à prendre, par ordonnances, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi, durant la période comprise entre la clôture de la session ordinaire du Conseil national de Transition ouverte le 04 avril 2022 et l’ouverture de la session ordinaire du mois d’octobre 2022.
Le projet de loi adopté habilite le Gouvernement à adopter des mesures nécessaires pour la réalisation de son programme dans les domaines ci-après :
– la création, l’organisation et le contrôle des services et organismes publics afin de permettre au Gouvernement d’opérer les réformes nécessaires à l’amélioration du fonctionnement de l’administration ;
– l’organisation de la production pour créer les conditions favorisant la promotion économique et sociale ;
– les statuts du personnel en vue de fixer ou de faire évaluer les règles déterminant la situation de certaines catégories de personnel ;
– les traités et accords internationaux pour permettre au Gouvernement d’honorer ses engagements internationaux.
2. Sur le rapport du ministre de la Santé et du Développement Social, le Conseil des Ministres a adopté :
a. un projet de décret précisant les conditions d’inscription et de radiation au tableau de l’Ordre des Médecins du Mali ;
b. un projet de décret précisant les conditions d’inscription et de radiation au tableau de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes du Mali ;
c. un projet de décret précisant les conditions d’inscription et de radiation au tableau de l’Ordre des Infirmières et Infirmiers du Mali ;
d. un projet de décret précisant les conditions d’inscription et de radiation au tableau de l’Ordre des Pharmaciens du Mali ;
e. un projet de décret précisant les conditions d’inscription et de radiation au tableau de l’Ordre des Sages-femmes du Mali.
Les Ordres des Médecins, des Chirurgiens-Dentistes, des Infirmières et Infirmiers, des Pharmaciens, et des Sages-femmes sont des établissements publics à caractère professionnel ayant pour mission l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant les professions de médecins, de chirurgiens-dentistes, d’infirmiers, de pharmaciens et de sages-femmes.
Pour que ces professions soient correctement exercées, les lois de création des différents ordres prévoient des dispositifs comme l’inscription et la radiation au tableau de l’ordre concerné c’est- à-dire l’habilitation à exercer ou non la profession.
Les projets de décret sont initiés dans ce cadre. Ils déterminent, entre autres, les conditions d’inscription aux tableaux et de radiation des tableaux des différents ordres.
Leur adoption permettra de renforcer la législation en matière de lutte contre l’exercice illégal des professions concernées.
AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS
1. Le ministre de l’Education nationale a informé le Conseil des Ministres du déroulement de l’examen du Diplôme d’Etude fondamentale.
Le cycle des examens de fin d’année scolaire 2021-2022 a démarré le lundi 20 juin 2022 avec les épreuves écrites du certificat d’aptitude professionnelle. Il s’est poursuivi le lundi 27 juin avec l’examen du diplôme d’études fondamentales.
La session 2022 du diplôme d’études fondamentales 237 540 candidats répartis dans 1 801 centres d’examens.
Cette session a enregistré la participation de 9 636 candidats déplacés dans les dix régions concernées dont 141 à Bassikounou en Mauritanie pris en charge entièrement par le gouvernement pour un coût de 171 millions francs CFA.
Sur instruction du Président de la Transition, Chef de l’Etat le lancement officiel a été effectué à Bamako, Académie Rive Droite, au centre III de Sogoniko par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Le même jour et à la même heure, les membres du Gouvernement étaient présents dans toutes les régions du Mali pour procéder au lancement desdits examens.
A la satisfaction générale, les épreuves se sont déroulées normalement dans un climat social apaisé, aucune fuite de sujet n’a été signalée.
2. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a informé le Conseil des Ministres du processus de recrutement de 117 enseignants-chercheurs dont 59 Maîtres-Assistants et 58 Assistants au titre de l’exercice budgétaire 2022.
Conformément à l’Ordonnance n°2017-036/P-RM du 27 septembre 2017 portant statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les maîtres- assistants sont recrutés sur titre parmi les détenteurs de Doctorat et les assistants sur concours parmi les détenteurs de Master.
Ce processus est lancé pour combler le déficit d’enseignants-chercheurs face au flux exponentiel d’étudiants.
3. Le Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a informé le Conseil des Ministres du processus d’organisation de la conférence sociale dans le domaine du travail.
L’organisation d’une conférence sociale dans le domaine du travail est une recommandation forte des Assises nationales de la Refondation. Elle a été aussi, retenue par le Gouvernement comme une des activités prioritaires de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance.
L’objectif général visé par la conférence sociale est d’identifier les moyens et les mécanismes permettant d’aboutir à une stabilité sociale durable.
Trois thèmes seront discutés au cours de la conférence. Il s’agit :
– de la politique salariale de l’Etat ;
– de la liberté syndicale et de l’exercice du droit de grève ;
– du dialogue social.
La tenue de ladite conférence permettra entre autres :
– de faire un diagnostic clair des causes réelles de la détérioration constante du climat social ;
– d’identifier les inégalités salariales et leurs causes pour plus d’équité et de justice sociale ;
– d’identifier les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites ;
– de favoriser l’élaboration et la signature d’un pacte de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance.
4. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.
Le Président de la Transition, Chef de l’État a appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.
Bamako, le 29 juin 2022
Le Secrétaire général du Gouvernement,
Mahamadou DAGNO
Officier de l’Ordre national

Mali : La fête de Tabaski célébrée samedi 9 juillet 

La Tabaski est l’une des principales fêtes musulmanes. Elle est marquée par l’immolation de moutons.

Bamako, 30 juin (AMAP) La fête de l’Aïd El Kebir ou « Seliba » sera célébrée, samedi 09 juillet 2022, sur toute l’étendue du territoire national, a annoncé mercredi un communiqué du ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes.  

Le communiqué précise que sur la base de la délibération de la Commission nationale d’observation du croissant lunaire, « le croissant lunaire Zoul Hidja ou Seliba Kalo n’a été aperçu, le mardi 28 juin 2022, dans aucune localité du pays ».

En conséquence, souligne le communiqué, le mois lunaire Zoul Hidja ou Seliba Kalo débute au Mali, le jeudi 30 juin 2022.

La Tabaski est l’une des principales fêtes musulmanes. Elle est marquée par l’immolation de moutons dans les familles qui en ont les moyens. Cette fête est célébrée deux mois et 10 jours après le ramadan pour commémorer le sacrifice du prophète Abraham. 

MT/MD (AMAP)

Mali: Opportunité de renforcement de capacités pour des opératrices économiques

Les femmes opératrices économiques attendent d’acquérir des connaissances et compétences en gestion d’entreprise

Bamako, 29 juin (AMAP) La Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) a organisé, mardi, dans ses locaux un atelier d’information à l’intention des femmes opératrices économiques sur les conseils pratiques dans le domaine de l’entrepreneuriat. 

Cette formation qui est destinée aux organisations féminines porte sur divers domaines : agro-alimentaire, entreprenariat féminin, commerce et artisanat (teinture), coiffure et couture. L’objectif recherché en organisant cet atelier d’une journée, est de faciliter la collaboration entre la CCIM et les organisations professionnelles féminines. Il s’agit également de contribuer au renforcement des capacités des femmes opératrices économiques.

Très peu de femmes maliennes ont accès à la formation, au financement, aux marchés et aux nouvelles technologies, selon des statistiques récentes rendues publiques. À l’image de Mme Macalou Oumou Kouyaté, Chief executive officer (CEO, ou autrement le président directeur général) de l’entreprise Oumy K. Business Center (OKBC), les femmes opératrices économiques attendent d’acquérir d’autres connaissances et compétences en matière de gestion d’entreprise, à l’issue de cette formation, notamment en matière de recherche de marchés et de financements. 

La responsable de cette entreprise de transformation agro-alimentaire, espère que cette formation sera un plus pour les participantes.

Selon la vice-présidente de la CCIM, Mme Cissé Djita Dem, qui a présidé l’ouverture des travaux, il est impératif d’apporter des solutions idoines et durables à l’entreprenariat féminin. «Cette rencontre se situe dans le cadre d’un meilleur partage de l’information économique avec des opératrices. Avec pour objectif de permettre à ces dernières de bénéficier de conseils pratiques afin d’améliorer le fonctionnement de leurs entreprises et d’améliorer leurs pratiques entrepreneuriales sur la base de conseils qui seront prodigués», a expliqué la vice-présidente de la CCIM. 

Pour Mme Cissé Djita Dem, former, financer l’activité d’une femme c’est favoriser son autonomisation et améliorer les conditions de vie de sa famille, de sa communauté.

BBC/MD (AMAP)

Moralisation des examens scolaires au Mali : Le département compte sur les journalistes 

Bamako, 29 juin (AMAP) Le ministère malien de l’Education nationale a invité les journalistes et tous les acteurs de l’école à se mobiliser pour aider le département à combattre les faux sujets, les fuites de sujets et la fraude massive, communément appelés les les 3 F, dans le milieu scolaire.

 «Notre système éducatif est confronté à d’énormes défis. Nos examens scolaires sont toujours entachés d’irrégularités. Ces mauvaises pratiques ne nous honorent pas. Chacun à son niveau peut jouer un rôle, apporter sa pierre à la construction de l’édifice afin de contribuer à juguler ces maux », a déclaré, le weekend-dernier, la ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane. 

Mme Sidibé, qui ouvrait une session d’échanges de son département avec les journalistes sur la moralisation des examens de fin d’année scolaire 2021-2022, a ajouté que « le rôle de la presse nationale est très pertinent pour combattre les 3 F ». 

Les examens de fin d’années ont commence par le  Certificat d’aptitude professionnelle (CAP),  le Diplôme d’études fondamentales (DEF), dont les épreuves s’achèvent (Ndelr aujourd’hui, mercredi). Les Brevets de techniciens (BT1 et 2) et le Baccalauréat  suivront.

Par définition, on parle de fuite de sujets, c’est quand un sujet d’examen est mis ou traine sur la place publique. Les faux sujets sont des sujets d’examen qui ne sont pas les vrais . Certains individus mal intentionnés les utilisent pour tromper les candidats aux examens, les parents d’élèves ou pour nuire aux autorités compétentes. Quant à la fraude massive, elle concerne toute tentative de tricher lors des examens. 

Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Kinane Ag Gadéda, a fustigé le fait que les acteurs de l’école (enseignants, élèves et parents d’élèves) sont à  la base de la fraude. «Et au finish, ce sont les élèves qui perdent, car nous avons de plus en plus des ressources humaines médiocres, mal formées, incapables de réfléchir, de construire, d’innover et de conduire le développement de notre pays», a-t-il déploré,

Kinane Ag Gadéda a ajouté que le phénomène s’étend à tous les ordres d’enseignement. 

La surveillance sur des réseaux sociaux, la sensibilisation et l’information des acteurs et la collaboration avec les journalistes sont les mécanismes initiés par le département pour contrôler les mauvaises pratiques lors des examens.

« Dans le cadre de la lutte contre la fraude, il arrive que le département achète des sujets pour s’assurer qu’il s’agit bien des faux », a révélé le secrétaire général, ajoutant que cette méthode permet de retirer les faux sujets du circuit parallèle et de traquer les fraudeurs. 

Le tout nouveau directeur du Centre national des examens et des concours de l’Éducation (CNECE), Mahamadou Kéïta, a déploré, lui aussi, le fait que les produits qui sortent de nos écoles, à cause de ces phénomènes, n’arrivent pas à trouver leur voie sur le marché de l’emploi.

A titre d’exemple, lors du denier concours d’entrée à la Fonction publique de l’Etat, des postes sont restés vacants faute de candidats capables d’obtenir les moyennes requises. « Ce qui dénote du faible niveau de nos diplômés », a-t-il argumenté. 

«L’année dernière, nous avons pu contrer au moins 90% des mauvaises pratiques. Il est dommage que certains cadres de l’administration scolaire et des acteurs de l’école soient à la base de ces mauvais comportements répréhensibles», a fustigé Mme Sidibé Dédéou Ousmane tout en promettant que, cette année, le département ne lésinera pas sur les moyens pour la moralisation des examens. 

La ministre a, ensuite, martelé que tout candidat qui sera surpris avec un téléphone dans un centre ou une salle d’examen sera définitivement privé de son téléphone portable. « Le candidat en question et ses complices (surveillants ou parents) seront punis, conformément au règlement intérieur des examens et aux dispositions du Code de procédure pénale », a averti la ministre de l’Éducation nationale. 

Outre les journalistes, les cadres du ministère de l’Éducation nationale, les responsables des syndicats d’enseignants, du bureau de Coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) et les promoteurs d’écoles privées étaient présents à cette rencontre qui était une première.

SYW/MD (AMAP) 

Mali : Le gouvernement a soumis à la classe politique le projet de chronogramme des élections

La bonne ambiance des retrouvailles augure d’un possible consensus autour des actions à mener au cours de la période transitoire

Bamako, 29 juin (AMAP) Le gouvernement malien a soumis, mardi, à la classe politique un projet de chronogramme qui prévoit d’organiser le référendum en février 2023, lord de la réunion du Cadre de concertation national, au Centre de formation des collectivités territoriales.

Les représentants de la quasi-totalité des forces politiques maliennes, autour des ministres de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga et de la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, ont jugé réaliste le projet de chronogramme, 

De ce projet de chronogramme des élections et celui des réformes à opérer, qui ont été débattus lors  de cette rencontre avec les membres du gouvernement, on retient que la campagne référendaire et le scrutin auront lieu en mars de la même année. 

L’élection des conseillers des collectivités territoriales, dont la campagne et le scrutin sont prévus pour le mois de juin 2023, suivra. Ensuite, en juillet, le collège sera de nouveau convoqué pour l’élection des députés : le premier tour se tiendra en octobre et le second tour en novembre 2023. S’agissant de l’élection du président, les deux scrutins (premier et second tour) sont annoncés pour février 2024.

Concomitamment, de mai 2022 à 2023, les réformes se déploieront. Elles concerneront la Constitution, la réorganisation territoriale et ses textes connexes, ainsi que les textes relatifs aux élections. Immédiatement, après la promulgation de la nouvelle Constitution, le processus de relecture de certaines lois organiques sera engagé. Il s’agit de la loi relative au Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat et celle portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle.

La réorganisation territoriale proposée vise uniquement à opérationnaliser les Régions et le District créés par la loi n° 2012-017 du 2 mars 2012 portant création de circonscriptions administratives en République du Mali. En conséquence, elle ne comportera aucune nouvelle création de Région ou de District. Aussi, aucune nouvelle commune ne sera créée sauf cas d’impérieuses nécessités.

PERTINENCE DES ACTIONS – Aucune date précise n’est fixée dans ces différents points du projet de chronogramme. Laissant ainsi la possibilité aux uns et aux autres de faire des propositions que le gouvernement prendra en charge, autant que faire ce peu, avant la publication des documents définitifs. D’ores et déjà, l’on peut affirmer que les présentations faites, mardi, ont répondu à un besoin évident d’éclairage sur les ambitions des autorités de la Transition. D’où le bon accueil des acteurs politiques. Nombreux ont salué la pertinence des actions proposées et espéré que cette avancée influera sur la décision des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors du sommet prévu le 3 juillet prochain, à Accra, au Ghana. 

Amadou Koïta, membre du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques, a jugé le chronogramme «réaliste» et souhaité qu’il soit présenté en l’état aux chefs d’Etat de la CEDEAO. Pour Younouss Hamèye Dicko, président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), le «chronogramme paraît sérieux», même s’il n’est pas évident que tout ce qui est dit puisse être concrétisé dans le délai de 24 mois. L’Union pour la République et la démocratie (URD), à travers son représentant, a déploré le fait que l’Autorité indépendante de gestion des élections ne «paraît pas suffisamment indépendante». 

Pour sa part, Me Baber Gano, secrétaire général Rassemblement pour le Mali (RPM, ex-parti au pouvoir), a plaidé pour une révision à minima de la Constitution, tout en relevant au passage que le chronogramme ne mentionne pas la date d’investiture du nouveau président de la République.

De son côté, la coalition Ensemble pour le Mali (EPM), par la voix de Bocari Tréta, promet une analyse approfondie des propositions avant de revenir avec des observations utiles. L’ancienne majorité présidentielle s’est dite prête à faire des « efforts pour la levée des sanctions imposées à notre pays par la CEDEAO ». Ces sanctions préoccupent également l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) dont le président, Marimantia Diarra, a estimé qu’il temps de mettre fin à la «souffrance des populations maliennes». 

Les uns et les autres ont salué ce nouvel élan d’inclusivité qui doit se «sentir au niveau du gouvernement et du Conseil national de Transition». Ils ont insisté sur la nécessité d’accorder aux partis le financement qui leur permet d’être actifs sur le terrain.

S’adressant à ses interlocuteurs, le colonel Abdoulaye Maïga a insisté sur l’importance de se faire confiance et de procéder de «manière très rigoureuse au suivi-évaluation du chronogramme». A cet effet, a-t-il annoncé, les acteurs politiques seront conviés « le plus régulièrement possible, au moins une fois par mois ».

ID/MD (AMAP)

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