Présidence de l’OMVS : Le président Goïta passe la main au chef de l’Etat mauritanien

« Au regard du tableau de mise en œuvre des projets structurants, que l’OMVS reste à la croisée des chemins», a estimé le chef de l’État malien

Bamako, 19 juil (AMAP) Le président sortant de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le colonel Assimi Goïta, a remis, mardi, le témoin au nouveau président en exercice, le Mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à l’occasion de la 19è session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation, tenue en mode virtuel.

Parmi les défis à relever, auxquels le président entrant va certainement s’atteler, figurent en bonne place la navigation et la réalisation d’autres infrastructures communes. Au regard de l’urgence de concrétisation des grands projets suscités, en raison des besoins pressants de nos populations en services de transport fluvial, d’énergie et de sécurité alimentaire, le colonel Assimi Goïta, a demandé au Haut-commissariat de l’organisation sous régionale d’accélérer l’élaboration, en cours, d’une stratégie de mobilisation de financements et sa mise en œuvre diligente.

En plus du colonel Assimi Goïta, les chefs d’État de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et de la Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, ont participé à cette rencontre virtuelle.

Le président sénégalais, Macky Sall, s’est fait représenter par le Premier ministre Amadou Bah. Les membres du Conseil des ministres, dont la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, ont également été associés à cette réunion qui intervient après celle de Bamako, tenue en décembre 2019.

PROJET NAVIGATION – Le président de la Transition a fait le bilan de l’état d’avancement des activités depuis sa présidence à la tête de l’Organisation, avant de passer le flambeau au chef de l’État de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Tout d’abord, le colonel Assimi Goïta a déploré l’ampleur des contraintes qui ont marqué son mandat. L’Organisation a fait face à de profondes crises dont la plus importante, liée à la pandémie à Covid-19 survenue en début 2020, a secoué l’économie mondiale et bouleversé la mise en œuvre des projets de l’OMVS.

Le projet de navigation, pilier manquant dans la réalisation du programme d’infrastructure régional, qui avait fait l’objet de signature d’un contrat commercial en octobre 2019, est buté à quelques contraintes financières.

« Fort heureusement, a apprécié le chef de l’État, la Société de gestion et d’exploitation de la navigation (SOGENAV) a su proposer un schéma alternatif de phasage des activités d’exécution du projet. La première phase de ce projet est basée sur une stratégie de navigation rapide qui vise à rendre navigable le fleuve Sénégal, entre Saint-Louis (Sénégal) et Ambidédi (Mali), à partir de juin 2024.

«À cet effet, il importe de diligenter le financement de cette stratégie, assortie d’un coût de 35 milliards de Fcfa, en guise de preuve d’engagement aux yeux des partenaires qui ne tarderont pas, j’en suis certain, à joindre leurs efforts aux nôtres», a dit le colonel Goïta.

Par ailleurs, la mise en service, en décembre 2022, du barrage hydroélectrique sur le site de Gouina a rehaussé la puissance installée de l’OMVS à 400 mégawatts, avec une capacité additionnelle de 140 mégawatts d’énergie propre et bon marché.

Du reste, la capacité de transport en sera fortement améliorée, avec les lignes du projet Manantali 2 qui feront de l’OMVS une véritable plaque tournante de l’énergie en Afrique de l’Ouest, « en réelle traduction de la volonté exprimée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’interconnecter les réseaux électriques de la sous-région.

Selon le colonel Assimi Goïta, cela concerne la ligne biterne 225 kilo-Volt (kV) Kayes-Tambacounda, financée par la Banque mondiale et la mise en service en octobre 2022, permettant une interconnexion avec la Guinée, à travers le réseau de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Il s’agit, également, de la ligne 225 kV Kayes-Yélimané-Tintane-Kiffa-Aïoun « dont la recherche de financement est en bonne voie, qui rapprochera des réseaux maghrébin et européen. » ​

À LA CROISÉE DES CHEMINS – S’agissant de la portion guinéenne du bassin, toutes les études préalables à la construction du barrage de Koukoutamba sont réalisées. Aussi, « depuis la tenue, le 19 janvier 2021, de la 62è session extraordinaire du Conseil des ministres, les actions de recherche de financement se poursuivent pour nos trois projets prioritaires (Navigation, Koukoutamba et Gourbassi) », a annoncé Assimi Goita.

Le président de la Transition au Mali a relevé que les diligences requises ont été faites auprès de nos partenaires de la Chine, au point que «nous espérons mobiliser bientôt la plus grande partie (85%) du financement du projet de Koukoutamba»

« Quant au projet de barrage de Gourbassi, a-t-il poursuivu, la recherche de financement se poursuit avec le transfert du projet à la Société de gestion et d’exploitation de Manantali (SOGEM) qui a engagé les études préalables de faisabilité et d’impact environnemental et social. »

«Vous conviendrez avec moi, au regard du tableau de mise en œuvre des projets structurants, que l’OMVS reste à la croisée des chemins», a estimé le chef de l’État malien. « Car, a-t-il renchéri, 50 ans, hormis la mise en service de quatre barrages, l’Organisation n’arrive pas à faire de la navigation une réalité et le potentiel agricole disponible reste pour moitié inexploité. »

Au terme de la rencontre, la Conférence a pris acte du bilan présenté par le président du Conseil des ministres. Elle a, ensuite, donné des orientations et instructions engageant l’OMVS « à maintenir et renforcer la dynamique visant la poursuite des réalisations des infrastructures communes. »

La Conférence a engagé le Conseil des ministres, en collaboration avec le Haut-commissariat de l’OMVS, de diligenter une équipe technique pour la mise en œuvre du projet du nouveau président.

Le nouveau président de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’OMVS, tout en mesurant l’ampleur de la responsabilité qui lui a été confiée, entend s’impliquer « davantage pour la navigabilité du fleuve Sénégal et le développement des activités visant à renforcer la sécurité alimentaire. »

OD/MD (AMAP)

 

 

La BAD compte au Mali 23 opérations pour environ 422 milliards  (Responsable pays de la Banque africaine)

Bamako, 17 juil(AMAP) Le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali compte 23 opérations pour un montant d’environ 422 milliards de Fcfa, a déclaré, jeudi, le responsable pays de la Banque africaine, Albert Nshimymuremyi.

M. Nshimymuremy, qui s’exprimait lors de la session politique de la revue conjointe à mi-parcours du Document stratégique pays (DSP) 2021-2025 et du portefeuille des projets et programmes financés par la BAD au Mali, tenue jeudi, a estimé que ce niveau des engagements est une illustration du solide partenariat entre le Mali et le Groupe de la BAD.

«Actuellement, le portefeuille actif du Groupe au Mali compte 23 opérations pour un montant de 422 milliards de Fcfa (643 millions d’euros). Les projets couvrent les transports (33,8 %), l’agriculture (30 %), l’énergie (11,2 %), l’eau et l’assainissement (9,5 %), la finance (4%), la gouvernance (4,8%), le social (2,9 %)», a-t-il détaillé.

Le représentant de la BAD au Mali a salué le leadership du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, pour les progrès réalisés dans la stabilisation du climat sociopolitique, dans le domaine de la sécurité et celui des réformes politiques et institutionnelles.

Selon lui, ces progrès « sont importants et indispensables pour permettre au pays de continuer sa marche vers le développement. « Grâce aux efforts du gouvernement dans la mise en œuvre du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2019-2023) et du Plan d’action du gouvernement de transition (PAG 2021-2022), le Produit intérieur brut a augmenté de 3,1% en 2021 à 3,7% en 2022, malgré les chocs », a apprécié M. Nshimymuremyi.

Il a ajouté que la mise en œuvre du CREDD et du PAG, sur lesquels la stratégie d’intervention de la BAD pour la période 2021-2025 est alignée, a été déterminante dans l’action de la BAD et des partenaires techniques et financiers au Mali.

Il a, aussi, souligné les efforts du gouvernement pour le paiement des arriérés au titre du service de la dette publique extérieure, en dépit des difficultés de trésorerie découlant, en partie, de la crise temporaire de liquidité sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), ainsi que de l’absence d’appuis budgétaires.

Le ministre de l’Économie et des Finances, gouverneur du Groupe de la BAD pour le Mali, Alousséni Sanou, qui a présidé, la session, a indique que son pays est convaincus que « les leçons tirées de la mise en œuvre à mi-chemin du DSP en cours nous serviront utilement à mieux le réorienter et à l’adapter surtout au contexte actuel de fragilité et aux réalités du pays. »

« Cette revue à mi-parcours du DSP coïncide fort heureusement avec la préparation de la nouvelle version de notre document de référence en matière de politique de développement qu’est le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable au Mali», a fait remarquer le patron de l’hôtel des Finances. Selon lui, cet exercice devra s’aligner étroitement sur les priorités nationales définies par les autorités du pays.

«Le portefeuille des projets et programmes financés par le Groupe de la BAD au Mali connaît, depuis quelques années, un niveau avancé de détérioration de sa qualité, soit plus de 60% des projets du portefeuille marqués au rouge à date, autrement dit de projets éligibles à l’annulation», a déploré le ministre Alousséni Sanou.

Il a ajouté que « cette revue conjointe est l’opportunité d’identifier ensemble toutes les contraintes ou goulots d’étranglement qui sont à l’origine de cette forte détérioration et de prendre les mesures correctives appropriées. »

«Pour ce qui est du Document de stratégie pays 2021-2025, l’exercice de revue à mi-parcours, de façon générale, consiste à s’arrêter (…) en vue de mesurer les progrès réalisés, de diagnostiquer et d’identifier les difficultés qui ont émaillé ledit parcours et de maintenir la dynamique ou le cap si la trajectoire est jugée satisfaisante », a expliqué le ministre.

Le DSP a été approuvé le 02 juin 2021 par le Conseil d’administration du Groupe de la BAD. Il s’articule autour d’un pilier unique : «réduire la fragilité économique à travers des chaines de valeur agricoles améliorées».

Au cours des deux dernières années de mise en œuvre du DSP, la BAD a financé en faveur du Mali six nouveaux projets, pour un montant total de 76,7 milliards de Fcfa.

Cet atelier de restitution, en présence de plusieurs membres du gouvernement, est l’aboutissement et le résultat du travail accompli conjointement par la partie malienne et les équipes de la BAD.

Depuis l’approbation, le 4 juin 1970, de sa première opération au Mali, le Groupe de la BAD a financé accordé 117 prêts et dons couvrant l’ensemble des secteurs socio-économiques, pour un montant cumulé d’environ 1.274 milliards de Fcfa (1,94 milliards d’euros), selon le responsable pays de l’institution de financement du développement continental.

BBC/MD (AMAP)

Séchage: Une solution pour consommer nos fruits et légumes en toutes saisons

Cette technique permet de conserver les aliments (fruits et légumes) de 6 à 12 mois dans de bonnes conditions

Par Fatoumata M. SIDIBÉ

Bamako, 14 juil (AMAP) Lundi, sous un soleil de plomb, des mangues à motié-mûres et pas trop fibreuses sont lavées, puis épluchées et coupées en tranches avant d’être étalées sur un grillage pour la mise à chaud dans un séchoir. Ensuite, ces succulentes tranches seront conditionnées dans des sachets en plastique pour la vente.

C’est ainsi que procède le transformateur agronome, Raphael Djibril Coulibaly. Son entreprise dénommée «Sucré-Salé» fait également sécher la viande et la liane sauvage (Zaban). Elle transforme, aussi, en poudre des produits comme le gingembre, le citron, l’ail et la tomate. «

On avait commencé avec la banane plantain, mais à cause de son irrégularité au Mali, on a été obligé d’arrêter parce que les clients se plaignaient de la qualité. C’est à partir de là qu’on a lancé un autre produit que tout le monde aime qui est la viande», explique-t-il.

Le séchage est une méthode de conservation des aliments par déshydratation ou dessiccation. Il permet de ralentir la progression des bactéries, des levures et des moisissures en réduisant la quantité d’eau. Il existe un grand nombre de méthodes de séchage. Les plus courantes sont le séchage au soleil et le séchage à chaud. Le séchage permet de conserver les aliments de 6 à 12 mois dans de bonnes conditions, c’est-à-dire dans des sachets hermétiquement fermés qui évitent aux produits de réabsorber l’humidité atmosphérique.

«Il faut emballer les aliments immédiatement après le séchage et vérifier, au bout de quelques semaines, qu’ils ne développent pas de moisissures. Si tel est le cas, cela signifierait que le séchage a été incomplet», fait savoir le jeune transformateur. Les produits de Raphael Djibril Coulibaly sont prisés au Mali pour leur qualité et leur prix. Il en exporte au-delà de nos frontières, vers notamment l’Europe où nos compatriotes en raffolent. Ceux-ci constituent d’ailleurs la majorité de sa clientèle. C’est une fierté pour l’entrepreneur dont les clients sont généralement des grossistes, promoteurs d’alimentations et de supermarchés. Les prix vont de 1 000 à 5 000 Fcfa par kilogramme.

Selon son jeune patron, le vrai but de l’entreprise «Sucré-Salé» est de pouvoir conserver assez longtemps nos produits parce que chaque produit a une période spéciale. «A la fin de chaque période, soit vous avez le produit trop cher ou vous avez du problème à le conserver. Mon optique, c’est de pouvoir vraiment conserver le produit assez longtemps pour qu’il soit accessible à tout le monde et en tout temps», signale-t-il. Même séché, le produit garde 95% de ses valeurs nutritives.

Raphael Djibril Coulibaly a perfectionné sa façon de faire, année après année. Aujourd’hui, à travers son canal de distribution de la viande, il peut vendre n’importe quel produit alimentaire. « J’ai une base de données de plus de 2 000 clients qui ont déjà apprécié mes produits», confie le jeune agronome.

Assan Diarra, après avoir acheté 10 sachets de Zaban pour sa famille, témoigne : «J’aime bien le Zaban séché de Raphael, parce qu’il y a deux parfums. Le goût naturel pour lui donner la saveur qu’on souhaite. Et il y a une autre flaveur qui est infusée avec du miel, du gingembre et de la cannelle». La cliente affirme que le produit reste longtemts avant de périr.

Amadou Traoré, un autre entrepreneur, évolue exclusivement dans le domaine de la transformation du poulet. Les poulets sont d’abord nettoyés et coupés par morceaux après la marinade. Il les laisse cuire un peu, avant de les étaler sous le soleil pendant une journée. Comme quoi, il faut beaucoup de soleil pour réussir le séchage.

Agent commercial de profession, Amadou Traoré a appris ce métier grâce à une tante qui le faisait à la maison. Après l’avoir gouté, il a décidé de se lancer dans la commercialisation du poulet séché. Et ça marche ! « Je fais de l’aviculture à la maison. Mais souvent, mes productions finissent et je contacte un autre producteur», déclare-t-il.

DIFFÉRENTS GRAMMES – Ses clients achètent généralement en gros tels que certaines pâtisseries, boutiques et quelques supermarchés. Un sachet de poulet séché coûte entre 1 000 et .000 Fcfa, selon la taille. Si autant de clients lui font confiance, c’est parce que Amadou est strict en matière de respect des règles d’hygiène. «Lors du séchage, surtout pour des produits destinés à la vente, il est très important de maintenir les aliments aussi propres que possible. Ceux qui travaillent doivent se laver les mains soigneusement et tout l’équipement doit être nettoyé correctement», conseille-t-il. Et d’insister : Les mouches doivent être écartées tout au long du processus.

Seydou Djiguiba sèche la mangue, l’ananas, la viande, le coco, la pomme de terre et la banane plantain. Au passage de notre équipe, il mettait, les mains gantées, des produits séchés dans des sachets sur lesquels on peut voir des photos et son contact. Ces produits ainsi conditionnés peuvent être conservés pendant au minimum deux ans. «Nous les séchons au four et sous le soleil. Nos produits sont achetés et peuvent être consommés aussi bien par les adultes que les adolescents», détaille l’entrepreneur, tout en continuant à remplir les sachets qui seront vendus à partir de 500 Fcfa.

«Les grammes diffèrent selon les produits. Les grammes de la viande ne sont pas égaux aux grammes de la mangue. Nous les vendons en physique et sur internet mais, majoritairement, sur les réseaux sociaux et ils sont très appréciés par les clients», martèle-t-il.

Dans le domaine de la transformation, plusieurs dames s’imposent. Parmi elles, il y a Aïssatou Camara, promotrice d’une marque. Son unité de séchage produit divers aliments comme la spiruline, la farine infantile, la mangue et les épices qui sont destinés à une clientèle spécifique : Les enfants malnutris, les personnes âgées et les femmes en état de grossesse. Les prix vont de 1 000 à 25 000 Fcfa.

Comptable de formation, nous avons trouvé cette mère de famille en train de trier et laver des produits enfin de les mettre dans le séchoir. « Depuis 2018, je suis dans la transformation et la commercialisation des produits alimentaires et cosmétiques à base de spiruline», nous apprend-t-elle. Elle explique que la période de séchage dépend du produit et du niveau de la chaleur.

Tout comme Aïssatou Camara, Mama Mariam Koné est entrepreneure dans la transformation agricole depuis trois ans. Elle fait sécher des feuilles de Kinkeliba, de citronnelle, de menthe, de basilic, de baobab, d’hibiscus pour les transformer en tisane. Ses tisanes sont en nature et en infusettes. «Nous travaillons avec un séchoir qui fonctionne grâce au soleil et à l’électricité», précise la directrice associée de Familyfarm.

FMS/MD (AMAP)

Flambée du prix de la farine : L’inquiétude des boulangers et des pâtissiers maliens

Bamako, 13 juil (AMAP) Les boulangers et pâtissiers maliens ont exprimé, mercredi, à Bamako, leurs inquiétudes au Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, face à la hausse du prix de la farine de blé.

Le secrétaire général de la Fédération des boulangers et pâtissiers, Ahmed Dembélé, au sortir d’une audience accordée par le chef du gouvernement à une délégation de la profession, et en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a confié que les échanges ont porté sur les difficultés auxquelles la corporation est confrontée.

Il a cité, en exemple, l’augmentation du prix de la farine qui est intervenue depuis deux ans avec l’apparition du Covid-19. « La situation a été aggravée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. De 16 000 Fcfa, on est arrivé jusqu’à 27 500 Fcfa pour un sac de farine », a-t-il déploré.

Concernant le blé, Ahmed Dembélé dira que son prix a baissé de plus de 40 à 50%. Et d’ajouter que dans les bourses, le prix est de 300, 280 et 220 Fcfa le kilogramme. «Or, le jour où on avait fixé le prix du sac à 25 000 Fcfa, le kilogramme du blé était à 430 Fcfa. Jusqu’à présent il n’y a pas de diminution notable du prix sur le marché», a-t-il révélé.

Le chef de la délégation des professionnels de la farine a indiqué vouloir proposer la diminution du prix de la farine. de commun accord avec les acteurs concernés. «Il faut discuter ensemble pour voir comment trouver une solution», a insisté Ahmed Dembélé qui a signalé que son groupement poursuivra les discussions avec le ministre de l’Industrie et du Commerce.

SS/MD (AMAP)  

 

 

Produits agricoles et artisanaux : La nécessaire labélisation

La labélisation donne de la valeur ajoutée au travail des producteurs locaux et favorise l’économie locale et le commerce équitable

Par Anta CISSÉ

Bamako, 12 juil (AMAP) Le Mali regorge de produits agricoles et artisanaux de grande qualité. Ils proviennent, le plus souvent, des zones rurales où les stratégies commerciales de mise en valeur sont méconnues voire inexistantes. Pour que les producteurs/transformateurs en tirent un avantage économique, les produits doivent être valorisés au moyen de droit de Propriété intellectuelle, notamment les Indications géographiques (IG) et les Marques collectives (MC).

Cela, d’autant plus que les marchés des pays développés sont, de plus en plus, sensibles à la provenance et à la qualité des produits.

Selon le chargé de communication du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), Almouctar Baba Kounta, avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique en Afrique (ZLECAF), il y a aujourd’hui un contexte favorable à l’essor du commerce interafricain.

Almouctar Baba Kounta soutient que c’est ce constat qui a conduit le Mali à opter pour le développement de son artisanat et de son agriculture « afin de leur donner plus de visibilité, de créer plus de richesses dans l’économie nationale et de lutter efficacement contre la concurrence déloyale et la contrefaçon. »

BÉNÉFICES À LA HAUSSE – Artisan peintre depuis plus plusieurs années, Moussa Bagayoko est transformateur de coton biologique. «Depuis 2013, l’ONG Helvetas a commencé à soutenir nos productions et faciliter la création d’un réseau national dénommé Réseau malien des transformateurs de coton Biologique (REMATRAC Bio) qui couvre les Régions de Kayes, (Ouest) Ségou, Mopti Centre), Bamako, la capitale, et Kidal (Nord)», confie l’artisan dans son atelier à Ouolofobougou.

Spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo, Moussa affirme que la certification lui a permis d’augmenter ses bénéfice et de diversifier sa clientèle. « Grâce à la labélisation, j’ai noué des partenariats, notamment avec la France », dit-il. En atteste l’augmentation fulgurante de son chiffre d’affaires, qui a presque triplé : « Auparavant, mon chiffre d’affaire oscillait entre 1 et 4 millions de Fcfa. Mais, aujourd’hui, grâce à la labélisation, ce chiffre est passé de 4 à 12 millions de Fcfa ». Cependant, il exhorte l’Etat à plus s’investir dans ce domaine qui est porteur d’espoirs pour beaucoup.

Dans un monde où l’alimentation occupe une place primordiale, la question de la qualité et de l’origine des produits agricoles devient, également, de plus en plus préoccupante. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance de ce qu’ils mettent dans leur assiette et cherchent des garanties quant aux méthodes de productions et à l’impact environnemental des aliments qu’ils consomment.

C’est là où la labélisation des produits agricoles entre en jeu, offrant une solution claire et trans

Moussa Bagayoko est spécialiste du tissage, de la teinture végétale bogolan et indigo.

parente pour répondre à ces attentes légitimes des consommateurs.

Hélène N’diaye, chargée de la communication du Réseau solidaire en agro-écologie paysanne et citoyenne (RESAPAC) créé en 2019, explique l’objectif de son organisation qui est « de structurer le marché agricole bio de Bamako. »

Ce réseau a été créé pour aider les producteurs à se développer en attendant qu’une norme étatique se mette en place.

Pour le professeur d’économie, Dr Abdoudramane Coulibaly, « dans un contexte de mondialisation accélérée, contrariée par la montée en puissance de la contrefaçon, tout pays qui veut sauvegarder sa souveraineté économique et son identité culturelle doit disposer d’une marque distinctive connue sous un label. »

Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, basée à Genève, 10 % du trafic mondial est constitués de la contrefaçon. Un rapport conjoint de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), publié en 2019, révèle que « la contrefaçon fait perdre en moyenne 10 milliards de Fcfa par an aux Etats ouest-africains, à l’exception du Nigéria. »

FORMER, INFORMER ET SENSIBILISER – Le CEMAPI s’est engagé, durant ces trois dernières années, dans une dynamique de labellisation des produits locaux, à travers les IG et MC, à réaliser diverses actions de formation, d’information et de sensibilisation sur le processus de labélisation, d’accompagnement et de structuration des acteurs et producteurs, notamment l’échalote de Bandiagara (Centre), le bogolan fini du Mali, le sel gemme de Taoudénit (Nord).

Dans ce cadre, le Centre, avec l’appui du Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’ouest (PACAO) a initié une série d’activités en faveur des acteurs d’un certain nombre de filières. Il est prévu de renforcer les capacités des acteurs des filières mangue et karité ainsi que des membres du Comité national de labélisation des produits locaux en Indications géographiques et en Marques collectives (CIGMAC-Mali) sur les concepts et l’importance de la MC et de l’IG dans le développement d’un pays.

Dans le cadre de l’établissement d’un cadre légal et institutionnel en matière de propriété intellectuelle, apte à soutenir les démarches de qualité liée à l’origine des produits locaux, le Mali, à l’instar de certains pays de l’espace de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a créé le Comité national des indications géographiques (CNIG),en juillet 2014.

Pour prendre en charge les nouveaux enjeux liés à la nécessité de renforcer la dynamique nationale de labélisation des produits locaux, les textes portant création de ce Comité ont été révisés en octobre 2021 pour donner naissance au CIGMAC-Ma1i.

AC/MD (AMAP)

Mossadeck Bally : « La crise oblige les investisseurs à l’attentisme »

Mossadeck Bally, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM)

Propos recueillis

par Babba B. COULIBALY

Bamako, 05 juil (AMAP) Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée, Mossadeck Bally, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), dévoile la vision de son équipe. Il évoque également les conditions pour une relance économique rapide, le rôle des différents acteurs, les efforts du gouvernement dans le secteur et la résilience du peuple malien.

L’AMAP : Comment se porte aujourd’hui le monde des affaires ?

Mossadeck Bally : Le monde des affaires est dans l’expectative. On ressent une sorte d’attentisme. Notre pays traverse une crise très profonde qui est à la fois sécuritaire, institutionnelle, sanitaire et internationale avec la guerre. Tout ceci fait que l’économie est très éprouvée même si elle montre des signes de résilience. Le Fonds monétaire international (FMI) l’a mentionné dans le rapport de sa dernière mission récente. Donc, nous avons une économie résiliente mais à la croisée des chemins.

Le monde des affaires et des investisseurs est dans cet attentisme. Ils attendent d’avoir un peu de visibilité pour reprendre leurs projets d’investissements. C’est ce qui caractérise aujourd’hui le monde des affaires au Mali.

L’AMAP : Quelle analyse faites-vous de la crise économique du pays ? Et quels sont les enseignements à en tirer ?

MB : C’est une crise profonde. Quand un pays est installé dans une crise depuis plus d’une décennie, forcément cela joue sur l’économie. Et lorsque l’économie est impactée, ça joue sur la population parce que ce sont des emplois qui ne sont pas créés. Il y a des entreprises qui ont dû fermer suite à cette longue crise, certaines à cause de la pandémie, d’autres ont été obligées de se restructurer.

Tout ceci montre que notre économie, malgré sa résilience, souffre. Les priorités du pays sont d’ordre sécuritaire. L’État investit énormément dans la sécurité, ce que nous comprenons parce que nous sommes en guerre contre le terrorisme. Il y a un effort à faire pour reconstruire l’appareil sécuritaire, ce qui fait qu’il n’y a pas d’investissements dans les autres domaines. Et quand il n’y a pas d’investissements ça veut dire que la commande publique diminue considérablement et les entreprises en pâtissent. Celles qui arrivent à travailler, vu que les efforts financiers sont faits sur l’appareil sécuritaire, ne sont payées à temps.

Les enseignements qu’on peut tirer de cette longue crise c’est que, dans un pays où il n’y a pas de sécurité et de stabilité institutionnelle, c’est difficile dans ce pays d’attirer des investissements. Donc, ce pays restera toujours un pays où on fait du court terme. On fait essentiellement de l’importation et de la distribution. Et pour tous les investissements d’envergures, structurants, on a tendance à les laisser en attendant de voir la crise passée. Mais nous avons tiré d’autres enseignements à savoir que nous avons une économie qui est résiliente, des chefs d’entreprises performants, patriotes qui ont fait en sorte que la machine continue à tourner malgré l’embargo que la Cedeao et de l’Uemoa nous ont imposé. Les chefs d’entreprises maliennes sont vraiment à la hauteur. Ils se sont battus pour que les marchés restent ravitaillés, pour que les impôts soient payés pour faire fonctionner l’État. Imaginez-vous, depuis presque trois ans l’État n’a plus d’appuis budgétaires. Ce sont les impôts payés par les contribuables et les entrepreneurs qui permettent de soutenir l’État. Voilà les grands enseignements que nous avons tirés mais il faudrait éviter de rester longtemps dans toute crise.

L’AMAP : La relance économique demeure un objectif. Pensez-vous que toutes les parties (secteur privé, État et partenaires) jouent véritablement leur rôle ?

MB : Je dois avouer que chacun fait de son mieux. L’État fait de son mieux avec les priorités qui sont les siennes, essentiellement rebâtir l’appareil sécuritaire, puisque nous sommes en guerre. Le secteur privé a largement joué sa partition. N’eut été le secteur privé malien, je pense qu’on aurait eu un pays qui serait dans des difficultés énormes. Le secteur privé a affronté l’embargo, la crise sanitaire, l’insécurité pour permettre au pays de continuer de tourner. On ne peut parler de relance économique que lorsque nous aurons la sécurité et la stabilité institutionnelle.

Aujourd’hui, le CNPM joue son rôle en temps qu’interlocuteur privilégié de l’État, qui nous écoute. Le dialogue public privé est en train de s’améliorer parce que le rôle du CNPM, c’est de faire en sorte que le dialogue public-privé soit de haute qualité et constant. Ce dialogue qui avait été rompu à un moment donné avec la crise que nous avons connu de 2020 à 2022, a été rétabli par le nouveau bureau. Donc, les acteurs jouent leurs rôles avec les moyens dont ils disposent.

L’AMAP : En tant que entrepreneur expérimenté, quels sont les arguments à mettre en avant pour remettre en confiance les investisseurs?

MB : La psychologie est très importante chez un investisseur. Il s’assure qu’il investit dans un environnement sécurisé où il y a la visibilité institutionnelle et à partir de là, il regarde la rentabilité et la faisabilité de son projet et voir s’il peut disposer de tous les facteurs de production dans ce pays. Cette psychologie vient essentiellement de l’État de ce pays. Et nous, pour assurer et rassurer les investisseurs, il nous faut vraiment un État régalien, visionneur, stratège, neutre, arbitre qui respecte et fait respecter les lois, les règlements à tous les acteurs de l’économie.

Ces qualités doivent être une réalité visible au niveau de l’administration publique pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers. Il faudrait que l’on sache quel genre d’État nous voulons et dont nous avons besoin pour valoriser ce formidable potentiel économique que nous avons mais que nous n’arrivons pas à exploiter en 62 ans d’indépendance. C’est possible mais ça ne peut se faire que le jour où on aurait les qualités endogènes citées ci-haut.

L’AMAP: La transformation structurelle de notre économie reste un défi majeur qui peine à voir le jour. Quelle est la vision du Patronat en la matière?

MB : L’économie du Mali est une économie extravertie. C’est-à-dire une économie qui est essentiellement tournée sur l’importation et la distribution. Nous sommes un pays qui ne produit quasiment rien de tous ce que nous consommons. Par exemple, nous avons des produits agricoles que nous ne transformons pas, tout en continuant d’importer la grande majorité de nos besoins alimentaires.

Or la seule et unique façon de développer un pays, c’est de créer de la valeur ajoutée, de créer des emplois et de payer des impôts. Dès que le nouveau bureau du CNPM s’est installé après les élections patronales de fin d’année 2022, nous avons décidé de travailler pendant notre mandature de cinq ans sur cinq axes stratégiques. Le premier axe, c’est l’énergie. Pour qu’une économie ne soit pas une économie d’importation et de consommation mais une économie qui transforme et qui exporte, il faut de l’énergie. Or, notre pays n’a pas de l’énergie.

Vous voyez la période dans laquelle nous sommes. Nous avons moins de 700 megawatts installés dans tout le pays. Donc, il nous faut de l’énergie en abondance et si possible de l’énergie renouvelable pour protéger l’environnement et à des coûts abordables.

Il nous faut des ressources humaines pour transformer structurellement notre économie. Pour produire, il faut former les jeunes. Aujourd’hui, on constate que les jeunes n’ont pas une formation adéquate. La formation dans nos écoles est généraliste et pas assez axée sur la formation technique et professionnelle, scientifique.

Il nous faut des infrastructures. Nous sommes un pays enclavé avec 8.000 km de frontières. Il nous faut des routes pour que tout notre commerce ne transite pas par uniquement un port en haut de 70%, des ponts, des zones industrielles et économiques spécialisées. Ça, on n’a pas. On l’a vu pendant l’embargo.

Il nous faut une fiscalité juste. Beaucoup d’investisseurs sont découragés par la fiscalité concentrée sur un petit nombre d’entreprises du secteur formel. On a un peu plus de 500 entreprises enregistrées à la direction des grandes entreprises à la direction générale des impôts. L’écrasante majorité des entreprises sont dans le secteur informel ; alors que qui dit secteur informel, dit non fiscalisation. Nous voulons une justice fiscale pour que cette économie soit transformée. Le dernier axe, c’est le financement. Moins de 28% des besoins de financement de l’économie sont satisfaits par le système bancaire actuel. Sans financement suffisant, pas de projets productifs.

L’AMAP: Les coupures d’électricité intempestives que nous vivons plombent la production et les affaires. Que faut-il faire pour résoudre définitivement ce problème ?

MB : Je préside actuellement le groupe de travail qui se penche sur la question de l’énergie, vue l’importance du sujet pour nous les entrepreneurs. Nous allons finir bientôt le travail et rendre les recommandations. Il faut que nous libéralisions le secteur de l’énergie. Nous avons libéralisé la production dans la mesure où aujourd’hui au Mali, des privés peuvent produire mais ils sont obligés de vendre à un seul acteur qui est EDM-SA. Et on le sait aujourd’hui, EDM est en quasi faillite parce que très mal gérée. Donc, il faut qu’on restructure l’Énergie du Mali et libéralise la commercialisation. C’est-à-dire qu’on face en sorte qu’un producteur privé puisse vendre son énergie à EDM qui sera en ce moment juste un organisme public qui peut gérer le réseau de transport. Ensuite, que ce soit des sociétés privées qui commercialisent, identifient, facturent et collectent les paiements auprès des clients. Parce qu’on sait qu’une bonne partie de la facturation de EDM n’est pas payée.

Il faut qu’on respecte les textes. EDM est une société anonyme, l’actionnaire unique est l’État. La gestion d’une société anonyme répond à certaines règles. Il faut un conseil d’administration qui est autonome et qui choisit son directeur général. Il faudrait le faire par appel à candidature et choisir le directeur général sur la base de la compétence et d’un contrat de performance sous l’autorité du Conseil d’administration. Il faudrait que l’État ne s’immisce plus dans la gestion de l’EDM, que cette gestion soit vertueuse de type privée et peut-être même ouvrir son capital à des investisseurs maliens.

Deuxième recommandation, il y a beaucoup de projets de production d’énergie qui mettent du temps pour être approuvés par l’État. La moyenne pour faire une centrale énergétique au Mali, quand vous êtes un privé et que vous voulez faire un Partenariat public-privé (PPP), c’est entre cinq et dix ans. Il y a des pays ou en deux ans, ils vous font une centrale. Là aussi, on a recommandé la relecture du texte sur le partenariat public-privé et surtout qu’on accélère le processus d’approbation des contrats PPP. Beaucoup de gens sont intéressés par les produits de l’énergie au Mali, simplement ils sont découragés par la lenteur administrative.

L’AMAP : La crise au sein du Patronat malien est-elle derrière nous ? Si oui, quelles sont désormais les grandes préoccupations du bureau que vous dirigez ?

MB : Lorsque que nous nous sommes installés, notre première mission était de réunir la famille CNPM et c’est fait. Toutes les procédures judiciaires et les malentendus sont dernière nous. Je peux affirmer aujourd’hui que la grande famille du CNPM est une famille unie et nous parlons tous d’une seule et unique voix. La vision du nouveau bureau, c’est de faire de notre pays une destination d’investissement. Notre slogan, c’est « Invest in Mali ». Nous voulons que d’ici la fin de notre mandat de cinq ans, que vraiment les investisseurs étrangers reviennent, que les nationaux reprennent confiance et re-investissent à nouveau, q

Production agricole : La semence certifiée augmente les rendements de 30 à 40%, a dit le PM Choguel Kokalla Maiga

Différentes études ont montré l’importante de la semence dans la productivité agricole

Bamako, 23 juin (AMAP) La semence certifiée contribue pour 30 à 40% à l’augmentation des rendements des cultures, a révélé le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, à l’ouverture, jeudi, du Forum de Bamako sur les semences certifiées (FOSEB).

Au cours de cette rencontre, couplée à la 11è édition de la Bourse des semences, qui s’est déroulée au Centre international de conférences de Bamako (CICB), les acteurs de la filière semencière au Mali étaient invité à faire la démonstration de leur savoir-faire en vue de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, a indiqué que différentes études ont montré que la semence certifiée joue un rôle important dans l’amélioration de la production et de la productivité agricoles.

Organisé par l’Association des semenciers du Mali (ASSEMA) et placé sous le thème central : «La relance économique par les semences certifiés», le FOSEB a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sur toute l’étendue du territoire national.

Des résultats probants ont été obtenus aussi bien dans le domaine de la production, de la productivité que dans celui de l’organisation des professionnels du secteur rural.

Cependant, pour l’ASSEMA), un des maillons stratégiques comme les semences, particulièrement celles certifiées, mérite une attention toute particulière par rapport au taux de couverture en termes de besoins et de disponibilité.

Le chef du gouvernement a rappelé que la filière semencière a connu une évolution intéressante ces cinq dernières années. En témoignent l’élaboration et la validation de la politique semencière, la création de plusieurs coopératives semencières, la commercialisation d’une plus grande quantité de semences par le privé, les renforcements du laboratoire des semences pour la certification…

Ces succès ne doivent cependant pas cacher les difficultés auxquelles se heurte la promotion de la filière semencière. Dr Choguel Kokalla Maïga a regretté l’insuffisance de ressources pour réaliser, de façon efficace, les activités de contrôle au champ et de certification, le faible pouvoir d’achat des producteurs, la faible surface financière de certaines coopératives et l’éloignement des sites de dépôt des semences. Des difficultés qui ne facilitent pas la commercialisation des semences et l’accès des petits exploitants aux intrants d’intensification.

Le Premier ministre a assuré que la production et la productivité « seront améliorées de façon significative pour permettre au pays d’atteindre l’un des objectifs majeurs des autorités, à savoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle. » Il a invité les acteurs intervenant dans le domaine à envisager des mesures fortes permettant de lever les contraintes.

Le chef du gouvernement a relevé que les autorités accordent une grande importance aux aspects «qualité» des intrants agricoles. À cet égard, il a invité les fournisseurs à mettre à la disposition des producteurs des intrants de qualité (engrais, semences, pesticides) pour booster la production et la productivité agricoles et préserver la santé des populations.

Le président de l’ASSEMA, Drissa Coulibaly, a sollicité l’accompagnement politique en faveur du secteur semencier malien, maillon important dans les composantes du domaine de l’agriculture dans sa pratique et dans sa performance. «Les semences sont d’une importance capitale pour tout système d’exploitation agricole qui se veut performant, car les semences garantissent le rendement et la productivité agricole à hauteur de 30 à 40 %», a soutenu M. Coulibaly.

L’ASSEMA est une organisation professionnelle dédiée au développement de l’industrie semencière au Mali. Créée en 2002, elle rassemble les acteurs semenciers, les organisations paysannes et les partenaires engagés dans le domaine des semences.

Son objectif est de créer un cadre propice à l’échange d’informations et d’expériences dans les domaines de la technologie, de la sélection, de la production et du commerce des semences.

AMK/MD (AMAP)

 

 

Route Bancoro-Dioro (Centre) : lancement des travaux de construction et de bitumage par Assimi Goita

La population locale s’est réjouie du lancement des travaux de construction de ce tronçon long de 45 km.

Ségou, 14 juin (AMAP) Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a donné, mardi, le coup d’envoi des travaux de construction et de bitumage de la route Banacoro-Dioro à Nérèkoro, à quelques kilomètres de la ville de Ségou, dans le Centre du Mali, a constaté l’AMAP.

Après un accueil populaire sur le site, le colonel Assimi Goïta a procédé au lancement des travaux de ce tronçon long de 45 km par un coup de lame symbolique de la niveleuse.

D’un coût total de 23,8 milliards de Fcfa, entièrement financés par le budget national, la réalisation de cette route s’inscrit dans le cadre de la vision des autorités qui entendent lutter contre la pauvreté à travers le désenclavement des zones rurales et urbaines.

La route sera conçue conformément aux standards des normes admises pour les routes communautaires de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afriaue de l’Ouest (CEDEAO).

Il est également prévu l’éclairage public dans les traversées d’agglomération, la signalisation horizontale et verticale ainsi que les équipements de la route (balises, glissières de sécurité, bornes penta kilométriques). L’assainissement longitudinal et transversal de la route est assuré par des caniveaux, des fossés en terre, des dalots.

« Le projet prévoit, au titre des mesures environnementales et sociales, la remise en état des emprunts, la réalisation de forages équipés en pompe à motricité humaine », a expliqué la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko.

La route Banankoro-Dioro a été construite en terre moderne dans les années 1970, dans le cadre de l’aménagement des casiers rizicoles de Dioro par l’Opération riz Ségou (ORS). En dépit des investissements consentis dans le cadre des programmes annuels d’entretien routier, elle se trouve constamment, dans un état de dégradation très avancé.

Pour Mme Dembélé Madina Sissoko, ce projet de construction et de bitumage de la route Banankoro-Dioro s’inscrit dans ce processus irréversible. «Cette route est un des axes principaux d’approvisionnement de notre pays en céréales sèches et bétail. Sa réalisation permettra d’assurer le désenclavement d’une zone d’agriculture et d’élevage par excellence, conformément au plan d’actions du gouvernement, approuvé par le Conseil national de Transition », a-t-elle dit

Madina Sissoko a invité l’entreprise et le bureau de contrôle à mériter la confiance placée en eux par l’autorité contractante, en assurant une bonne exécution des travaux dans le respect strict des montants et des délais contractuels.

Le tronçon Banankoro-Dioro fait partie de la Route nationale n°34 (RN34) qui est longue d’environ 244 km et passe par Banankoro, Dioro, Saye, Djenné. La RN34 traverse la zone de l’inter-fleuve, comprise entre la rive droite du fleuve Niger et la rive gauche de l’affluent Bani. Elle traverse également le Bani à Sanouna pour rejoindre le carrefour de Djenné à l’embranchement avec la Route nationale 6 (RN6).

En visite dans la Région de Ségou, le colonel Assimi Goïta a mené plusieurs activités le chef de l’État. Il a été reçu sur le site des travaux de construction et de bitumage de la route Banacoro-Dioro à Nérèkoro, aux environs de 9 heures, par les autorités régionales et une population en liesse.

Tandis que certains scandaient le nom du président, d’autres brandissaient des pancartes sur lesquelles pouvait-on lire notamment «vive la Transition», «nous votons OUI au référendum».

C’était en présence du président du Conseil national de Transition (CNT), Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement

ADS/MD (AMAP)

 

Lutte contre le travail des enfants : Une responsabilité partagée

Le travail des enfants est différent des travaux socialisants où l’enfant s’occupe de petits travaux, comme aider ses parents dans les tâches familiales à condition qu’elles n’interfèrent pas sur sa scolarisation.

Par Jessica K. DEMBÉLÉ

Bamako, 12 juin (AMAP) Il est 5 heures 30 minutes, ce jeudi, à Kalanbancoura. A.S, jeune fille de 14 ans est déjà debout pour effectuer ses travaux ménagers quotidiens. Pas le temps d’une petite toilette, elle attaque directement la journée en mettant du charbon de bois dans un fourneau et allume le feu. Encore engourdie de somnolence, elle attise le feu, étant la première et la seule debout dans la famille en ce début de journée.

Après une dizaine de minutes d’attente, elle pose une marmite remplie d’eau sur le feu. «Mon travail consiste à m’occuper de la maison, laver les vêtements de mes patrons et de leurs enfants, faire la cuisine et la vaisselle», confie-t-elle en balayant la cour.

A.S est une jeune fille, non scolarisée, qui a quitté son village à l’âge de 12 ans pour venir habiter chez sa tante à Bamako. Dès son arrivée, sa tante lui a trouvé un travail dans une famille voisine, avec l’accord de ses parents. La jeune fille est payée à 15 000 Fcfa par mois. «Je travaille tellement que parfois, je ne sens plus mes jambes. Les seules fois où je me repose c’est quand je termine rapidement mes travaux de la journée», fait savoir l’adolescente. A.S n’est malheureusement pas le seul enfant dans cette situation dans la capitale malienne.

Vendredi 2 juin, il est 10 heures au marché «Wonida» de Bozola, en Commune II. À peine y avons-nous mis les pieds que nous voyons des enfants déambuler dans tout le marché. Certains nous approchent, des sacs en plastique de couleur bleu à la main, demandant inlassablement : «Voulez-vous qu’on porte votre panier Madame ?».

Ahmed S. est l’un de ces enfants. Il n’a aucune de son âge. Par contre, il connait bien le goût de l’argent. Vêtu d’habits délavés, le garçonnet se dit porteur de paniers. Ce qu’il fait cela depuis longtemps, selon lui. Des propos confirmés par son grand-frère de dix ans, debout à ses côtés.

Fréquentant l’école coranique, les deux gamins se rendent au marché ‘Wonid’ chaque vendredi avec l’accord de leurs parents. «Je peux gagner 1 000 Fcfa par jour», confie-t-il.

Un peu plus loin, nous avons trouvé Alou. D. 9 ans qui n’a jamais été à l’école. Il parcoure le marché portant un panier rempli de concombres qu’il vendait à 500 Fcfa. Chaque jour, le petit garçon quitte, tôt le matin, sa famille à Badalabougou. «Je travaille pour une dame, Tantie Mah. Elle me donne ses légumes que je vends toute la journée. Je suis payé à 1 000 Fcfa par jour», nous a-t-il confié. Alou. D. explique qu’il peut vendre plusieurs paniers de légumes durant la journée. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que sa paye augmente.

Nous avons cherché à rencontrer «Tantie Mah» dont Alou. D n’est pas le seul employé. Nous avons trouvé la bonne dame détendue sur une chaise, plusieurs légumes frais entreposés devant elle. Elle nous confirme qu’elle emploie des jeunes garçons qui déambulent avec sa marchandise dans le marché et au bord de la route.

A la question si elle est consciente que l’emploi des enfants est une violation de la Convention internationale des Droits de l’enfant adoptée depuis 1989, elle nous répond que c’est plutôt leurs parents qu’il faut sanctionner. «J’ai juste eu pitié d’eux quand ils se sont présentés à moi cherchant du travail. Je les nourris puis je les paye, c’est tout», se justifie-t-elle.

2, 5 MILLIONS D’ENFANTS – Sur les statistiques mondiales, il y a 130 millions d’enfants qui travaillent dans le monde et la majorité se trouve en Asie et en Afrique. Parmi ces enfants, certains sont exposés aux pires formes de travail. Au Mali, de nos jours, sur les sept millions d’enfants âgés de 5 à 7 ans, il y a en moyenne 2,5 millions qui sont victimes du travail des enfants. Ces chiffres sont fournis par l’Institut national de la statistique (INSTAT) à travers son Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP).

Dans le cadre de la Journée mondiale contre le travail des enfants, nous avons approché le directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants (CNLTE), Amadou Thiam. A l’instar d’autres pays, le Mali célèbre cette Journée. Le thème de cette année est : «La justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants».

Le directeur de la CNTLE nous apprend que dans son Code du travail, le Mali n’autorise pas le travail des enfants avant leurs 15 ans. Et au-delà de 15 ans, « ils peuvent travailler mais sous certaines conditions car il y a aussi les pires formes de travail qui sont interdites au moins de 18 ans. », explique-t-il.

  1. Thiam indique qu’en cas de travail d’un enfant, c’est l’employeur qui est sanctionné par la loi. Et cela, peu importe son statut envers l’enfant (parent ou tuteur). «Des textes juridiques sont là. Lorsque vous les violez, vous vous exposez à des sanctions comme des amendes ou l’emprisonnement», insiste-t-il.

Cependant, Amadou Thiam explique qu’ils ne sont pas arrivés au niveau des sanctions.  Sauf pour les cas avérés que nous avons identifiés lors de nos missions. « Là on peut saisir les autorités judiciaires qui vont interpeller la personne pour la sanctionner», précise-t-il.

Le directeur de la CNTLE souligne, toutefois, que dans certains cas, l’enfant s’occupe de petits travaux, comme aider ses parents dans les tâches familiales à condition qu’elles n’interfèrent pas sur sa scolarisation. «On appelle cela des travaux socialisants», précise-t-il.

Selon Amadou Thiam, le travail des enfants est un frein considérable au développement durable. Malgré la Convention de 1989 interdisant cette pratique, il trouve « malheureux de constater que le phénomène persiste en plusieurs endroits et dans plusieurs pays du monde. »

D’après lui, une enquête nationale menée sur le travail des enfants a révélé que l’effectif d’enfants travailleurs au Mali se concentre plus au niveau de l’agriculture et de l’orpaillage. Ces deux secteurs représentent plus de danger pour les enfants. « Et pour cause, les sites d’orpaillage, qui sont des tombeaux ouverts, exposent les enfants aux produits dangereux comme le cyanure et au niveau de l’agriculture avec l’utilisation des pesticides. »

Pour lutter efficacement contre ce fléau, la CNTLE sensibilise et informe les populations, chaque année, en organisant des sessions de formation avec toutes les personnes qui peuvent être concernées par le sujet comme les enfants, les parents, les employeurs, les leaders communautaires, etc.

Toutefois, le directeur de la CNTLE reconnait qu’il y a un nombre conséquent de Maliens qui ne sont pas informés sur l’interdiction du travail des enfants. En plus de la formation et de la sensibilisation, Amadou Thiam confie que sa structure, en collaboration avec le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, oriente les victimes vers des structures de prise en charge.

Beaucoup d’enfants que nous avons rencontrés lors de cette enquête proviennent d’un milieu défavorisé. Avec des parents ayant à peine de quoi les nourrir, ils permettent à leurs enfants de chercher du travail afin d’alléger leurs charges.

JKD/MD (AMAP)

 

 

Portrait : Moussa Doumbia, l’homme qui veut révolutionner l’agriculture au Mali

Moussa Doumbia, l’homme qui veut révolutionner l’agriculture au Mali

Bamako, 08 juin (AMAP) Il voit grand en projetant de valoriser toutes les superficies cultivables du Mali à travers l’utilisation des drones agricoles dans le traitement phytosanitaire, l’inventaire du rendement des cultures mais aussi la cartographie des sols en vue d’un usage efficient des intrants agricoles

Une bonne productivité agricole est le gage de la sécurité alimentaire. Le Mali est un pays sahélien aux 2/3 désertiques dont près de 80% de la population pratiquent l’agriculture comme activité économique principale. Dans les pays comme les États-Unis d’Amérique qui ont bâti leurs richesses et leur développement sur l’agriculture, la mise en valeur de grandes superficies agricoles était une nécessité.

Pour ce faire, des moyens aériens étaient indispensables pour l’épandage, le traitement phytosanitaire et la cartographie des sols. D’où l’utilisation à l’époque de petits avions. Ceci engendrait des coûts souvent insupportables pour les usagers peu fortunés. Avec l’avènement des drones (petit appareil électrique volant piloté à partir du sol), les donnes ont changé. C’est ce qu’il faut aujourd’hui pour notre «Révolution verte», prône Moussa Doumbia.

Ce natif de Bamako est un ingénieur diplômé des grandes Universités allemandes en énergies renouvelables et d’un master en Sciences de l’environnement avec plus de 17 ans d’expériences professionnelles consécutives en Allemagne et dans les pays en développement. Directeur général de l’entreprise Smart energising farming, Moussa Doumbia a passé plus de 10 ans à vivre et à travailler dans plus de huit 8 pays africains et dans un grand nombre de communautés rurales à travers le continent. Il a établi et géré des projets de la coopération et des sociétés privées en tant que conseiller technique et chef de projet au Mali, Togo, Madagascar, Niger, RDC Congo, Sénégal et au Burkina Faso. Moussa Doumbia est un expert des drones professionnels agricoles en tant que pilote en agriculture de précision.

EXPERTISE – Avec cette expertise, il espère aider les décideurs politiques nationaux à répondre aux exigences du secteur privé sur le marché des drones agricoles. Son expérience à la tête de Smart Energising Farming a permis à la société d’avoir une compréhension détaillée des problématiques du développement rural, spécifiquement de l’énergie et de l´agriculture, affirme l’ingénieur. En tirant des leçons, il développe des méthodologies, des outils et des procédures avec des démonstrations sur le terrain. Visionnaire, Moussa Doumbia projette de promouvoir l’usage des drones dans le traitement phytosanitaire des cultures et la cartographie des sols, en boostant l’agriculture intensive, seule gage de la sécurité alimentaire.

Pionnière dans le domaine des drones professionnels civils, la société Smart-Energising-Farming Sarl dispose d’expertise sans égale au Mali, dans la cartographie aérienne et relevées topographiques par drone, la formation des jeunes pilotes de drone agricole en agriculture de précision, le diagnostic phytosanitaire des champs agricole par drone, la pulvérisation. Et l’épandage aérien par drone qui aide à la résilience des forêts face aux changements climatiques.

Installée au Mali depuis 2020, Smart-Energising-Farming enregistre plusieurs clients surtout parmi les particuliers qui disposent de grandes superficies cultivables.

À cet effet, il ambitionne de contribuer à l’amélioration de la production agricole à travers la formation massive des jeunes dans l’utilisation des drones agricoles. Cela sous-entend l’accompagnement des pouvoirs publics par la création d’opportunités pour les jeunes, la multiplication des partenariats avec les structures aussi bien étatiques que privées et la vulgarisation de la technologie en milieu rural qui abrite plus de la moitié de la population malienne.

CAD/MD (AMAP)

 

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