Kangaba : Mission nationale de supervision des sites et permis miniers par le ministère en charge de l’Environnement

La mission nationale supervise les activités de contrôle et de constats de l’état de dégradation des domaines forestier et faunique

Kangaba, 30 déc (AMAP) Une mission nationale du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement (MEADD) durable conduite par son Secrétaire général, Mamadou Haidara, a séjourné ce week-end dans le Cercle de Kangaba pour superviser des activités de contrôle et constater de l’état de dégradation des domaines forestier et faunique.

Dans les communes rurales de Nouga et de Benkadi où elle s’est rendue, la mission, accompagnée par le sous-préfet central de Kangaba, Chekou Ag Alkalifa, a sillonné quelques sites et permis miniers, de même que les rives du fleuve Niger où les dragues sont nombreux.

« Six mois après une première mission de supervision sur terrain, le constat est amer, alarmant et désolant », selon le chef de mission et le chef de Cabinet, Modibo Sacko.

La dégradation des terres est très avancée sur de larges étendues. Sur le fleuve Niger, des dizaines de dragues opèrent sans arrêt.

Pour le Secrétaire général du MEADD il faut prendre « des dispositions urgentes pour réparer tout ce qui a été détruit. »

Quant au chef de Cabinet, il a dit que « les exigences sur les permis d’exploitation sont foulées au pied ». Sur ces mêmes permis « il y a d’autres inégalités, notamment la sous-traitance », a-t-il ajouté.

Cette mission fera le point de toutes ces situations pour qu’en 2025, de nouvelles mesures soient prises pour arrêter définitivement la dégradation du domaine forestier et faunique d’une part et préserver notre environnement d’autre part.

La mission s’est achevée dans la commune rurale de Benkadi, notamment à Narena et à Kouremalé par la visite des sites d’orpaillage et permis d’exploitation d’or en compagnie du sous-préfet de Narena.

SD/MD (AMAP)

Kangaba : Mission de la chambre régionale pour constater le changement de couleur des eaux du Niger

Les eaux du fleuve Niger ont changé de couleur au niveau de la frontière avec la République de Guinée.

Kangaba, 26 déc (AMAP) Une mission conduite par le président de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, Mamadou Touré dit Tabouta, dans la commune rurale de Nouga, Cercle de Kangaba, mardi, a pu constater le changement de la qualité et la couleur de l’eau du fleuve Niger.

« Mieux vaut voir une fois que d’entendre plusieurs fois », a affirmé le président de la Délégation régionale des mines, pour qui « il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. » « Les dragues ont certes des côtés négatifs. Quant à la rougeur caractéristique de l’eau du fleuve, la cause remonte depuis l’intérieur de la Guinée », a-t-il ajouté. Il en veut pour preuve que la mission n’a « observé aucune présence de dragues sur le fleuve en ces endroits. » La rivière elle-même ne reçoit pas les dragues.

Sur des dizaines de mètres, on peut observer nettement le cours d’eau qui présente une différence nette du nord au sud. Le côté sud est clair et le côté nord, où se déversent les eaux des rivières, est totalement rouge.

Depuis longtemps, les propriétaires de dragues sont pointés du doigt comme es seuls à polluer les eaux du fleuve. C’est pourquoi, ces derniers, après plusieurs enquêtes disent que les eaux rouges viennent des marigots pour se jeter dans le fleuve.

Pour confirmer leurs enquêtes, ils ont demandé à plusieurs reprises l’aide de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, la structure la mieux indiquée, « pour faire toute la lumière sur cet inquiétant phénomène. »

Pour le président national des détenteurs de dragues, Mamadou Kanté, le dragage peut troubler l’eau du fleuve qui se décante peu après. « Quant à la rougeur des eaux, il faut chercher la source », a-il ajouté.

La mission régionale a sillonné le long du fleuve jusqu’à la frontière. Elle a constaté que les eaux rouges viennent se déverser dans le fleuve à partir des cours d’eau qui prennent leur source en Guinée voisine.

La rivière dénommée ‘Bandon’ qui sert de frontière naturelle en est la preuve tangible. La mission s’est rendue à son embouchure pour contacter et voir les eaux rouges qu’il déverse dans le fleuve.

Les responsables villageois de Dioulafoundou sont, également, inquiets car les eaux rouges sont déversées dans les plaines rizicoles causant d’énormes dégâts aux cultures. Selon ces légitimités traditionnelles, les orpailleurs qui travaillent le long des cours d’eau et qui utilisent les engins lourds et le petit matériel « sont les seuls coupables. »

Le président de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, qui était accompagné par ses proches collaborateurs, a assuré les populations riveraines qu’il rendra « fidèlement compte » de sa mission sur le terrain.

En quittant les lieux, il a invité les acteurs à « dénoncer sans cesse les activités qui peuvent nuire à la santé des populations à cause de la destruction des eaux du fleuve. »

SD/MD (AMAP)

Économie : Hausse de 2,3% des exportations de biens au Mali par rapport à 2022 (BCEAO)

© Habib Kouyate AMAP
FITINA usine de filature textile zone industrielle bamako mali septembre 2004
economie coton

Bamako, 19 déc (AMAP) Les exportations de biens au Mali ont atteint 77 milliards, soit une hausse de 2, 3% par rapport à l’année 2022, a révélé, jeudi à Bamako, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Mali, Baréma Bocoum, qui a partagé quelques chiffres clés de la balance des paiements au titre de l’année 2023.

Le directeur de la Banque centrale, qui s’exprimait lors de la 17ème journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali, a ajouté que cette hausse s’est réalisée « en liaison avec celle des ventes extérieures d’or non monétaire et de bétail, qui représentent respectivement 81% et 2, 8%, pour des montants de 2, 790 milliards. »

Les importations de biens en FOB, c’est-à-dire hors frais et assurance, se sont établies à 3, 475 de Fcfa, en baisse de 0, 4% par rapport à 2022.

M. Bocoum a précisé que la balance commerciale, qui représente la différence entre la valeur des biens exportés et celle des biens importés, est déficitaire de 45 milliards, en amélioration de 89 milliards par rapport à 2022 où elle avait affiché un déficit de 135 milliards.

Il a imputé cette évolution « à la progression plus rapide des exportations concomitant à la baisse des importations. » Selon lui, le solde courant est à -977 milliards en 2023, après -920 milliards en 2022 et représente -7,8% du Produit intérieur brut (PIB).

« Le solde global s’est établi à -555 milliards de Fcfa après un déficit de -459 milliards en 2022 et -58 milliards en 2021 », a indiqué le directeur national de la BCEAO pour le Mali.

Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Traoré, qui a présidé l’ouverture des travaux, a souligné que son département « suit de très près l’évolution des comptes extérieurs car, a-t-il dit, ces derniers sont fondamentaux pour les économies ouvertes comme la nôtre. »

« Leur importance est encore plus accentuée en ces périodes de fortes incertitudes et de tensions dans plusieurs parties du monde, caractérisées par la volatilité des marchés financiers et des prix des matières premières », a insisté M. Traoré.

Il a souligné que l’organisation de la journée a offert aux acteurs économiques, tant publics que privés, une opportunité de s’approprier les concepts de la balance des paiements et que l’initiative leur « permet non seulement de mieux analyser notre économie mais, aussi, de prendre des décisions de politique économique plus éclairées. »

Les participants travailleront sur les dossiers en deux phases : la première partie va concerner, notamment la présentation de l’évolution des comptes extérieurs en 2023 ainsi que les perspectives pour les années 2024 et 2025. Et, la deuxième partie concernera la présentation sur le thème de « la sensibilisation des agents économiques sur les enjeux liés au respect de la réglementation financière extérieure des États membres de l’UEMOA. »

ST/MD (AMAP)

 

 

 

Transformation des fientes de poules en biogaz : Une solution énergétique et écologique

Le projet nécessite de surmonter les obstacles financiers et techniques

Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 18 déc (AMAP) L’innovation naît souvent d’un regard nouveau porté sur des ressources sous-estimées. Face aux défis environnementaux croissants et à la nécessité de promouvoir des énergies renouvelables, certaines initiatives locales se distinguent par leur originalité et leur impact.

Le projet de transformation des fientes de poules en biogaz, encore en phase de développement, illustre bien que les ressources, souvent négligées, peuvent être aussi transformées en solutions énergétiques durables.  Ce projet, qui allie écologie et énergie, a été développé par une équipe du Laboratoire de recherche en biomasse et bioénergie (LaReb) de la Faculté des sciences et techniques (FST).

Composée de cinq membres, l’équipe ambitionne de répondre à des enjeux cruciaux liés à l’environnement, à la santé publique et à la gestion durable des déchets avicoles.

Le biogaz, rappelons-le, est un mélange de gaz composé de 50 à 70 % de méthane. Ousmane Diakité, l’un des responsables du projet, explique que le processus repose sur la méthanisation. « La méthode consiste à décomposer les matières organiques à l’aide de micro-organismes dans des enceintes spécialisées, appelées digesteurs ou biodigesteurs, permettant ainsi de produire une énergie renouvelable tout en réduisant les déchets », dit-il. « Cette innovation contribue à réduire les gaz à effet de serre et à mieux gérer les déchets organiques », poursuit M. Diakité.

Les avantages écologiques du projet sont nombreux. « En réduisant les déchets avicoles et les émissions de gaz à effet de serre, nous contribuons à la lutte contre le changement climatique. De plus, notre approche est adaptable à d’autres types de déchets, tels que les déchets agricoles, urbains ou industriels grâce à la co-digestion», détaille-t-il.

À court terme, l’équipe ambitionne de développer un prototype fonctionnel et, à long terme, de passer à l’échelle industrielle. Le chemin est cependant semé d’embûches. « La technologie de biodigestion est très coûteuse et les défis physico-chimiques, notamment le rapport carbone-azote qui rentre dans les paramètres de production de biogaz, constituent des obstacles », explique le chercheur.

De plus, pour assurer une production continue, une grande quantité de matière première est nécessaire. « Nous avons opté pour des technologies en continu. Cela signifie qu’il faut alimenter quotidiennement le digesteur avec de la matières première », ajoute le Laborantin.

Et de préciser que la taille du digesteur dépend des besoins énergétiques de chaque famille : « Pour une famille de moins de six personnes, un digesteur de 1 000 litres avec un volume de travail de 800 litres peut suffire. Il faudrait alors alimenter le digesteur quotidiennement. Par exemple, pour un digesteur de 100 litres avec un volume de travail de 80 litres, il faudrait l’alimenter chaque jour avec environ 4 litres de matières premières pour garantir une production continue ».

solution À la crise ÉnErgÉtique – En outre, le chercheur souligne que cette technologie pourrait constituer une solution durable face à la crise énergétique que traverse le pays. Il appelle les autorités à encourager de tels projets en facilitant l’accès aux financements et en soutenant les initiatives locales. «Il est essentiel de vulgariser ce type de production d’énergie renouvelable, qui est non seulement bénéfique pour l’environnement, mais également pour les économies locales», dit-il.

Les cibles prioritaires de cette innovation sont les aviculteurs, les agriculteurs et les populations rurales. « La bioénergie est l’énergie la plus proche des communautés. Elle offre une solution pratique et accessible pour résoudre les problèmes énergétiques auxquels elles font face», explique notre interlocuteur. Avant d’appeler également la population à adhérer à cette initiative, qu’il décrit comme une réponse au bon sens face aux enjeux actuels.

Cependant, le projet manque pour l’instant de partenaires solides, même si un début de collaboration existe entre l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB) et la FST.

Ousmane Diakité conclut en insistant sur l’urgence climatique et la nécessité de solutions innovantes : « Nous sommes tous concernés par la menace climatique qui pèse sur notre planète. L’énergie verte, comme le biogaz, est une solution d’avenir qui mérite d’être soutenue. »

Si la technologie parvient à surmonter les obstacles financiers et techniques, elle pourrait offrir une alternative écologique précieuse tout en contribuant à la gestion des déchets agricoles.

Le projet a remporté le premier prix du concours «Innovation challenge sur les énergies renouvelables», organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

AG/MD (AMAP)

 

 

 

 

Pr Amadou Keïta, ministre des Mines : « L’objectif final des reformes du secteur minier est que tout l’or produit au Mali soit raffiné sur place »

Pr Amadou Keïta, ministre des Mines

Bamako 1er Oct (AMAP) Les chantiers de réformes dans le secteur des mines avancent. Plusieurs entreprises minières s’apprêtent à migrer sur le code de 2023 et elles s’engagent toutes à appliquer les mesures du contenu local. Aussi, notre dispositif se renforce-il avec la perspective de création d’une brigade spéciale des mines et d’un commissariat chargé des activités minières. Ces informations sont données par le ministre des Mines, Pr Amadou Keïta, dans cette interview exclusive.

L’Essor : Que peut-on retenir de la mise en œuvre du nouveau code minier et de la loi sur le contenu local, une année après leur adoption ?

Pr Amadou Keïta : Notre pays a pris l’option en 2023 d’adopter un nouveau code minier et, pour la première fois de notre histoire, une loi relative au contenu local. Ce sont là des réformes majeures qui s’inscrivent dans une vision globale de la refondation de notre État. Ces deux textes sont l’émanation d’une aspiration forte du peuple malien exprimée lors des Assises nationales de la Refondation et ont été conçus pour apporter une nouvelle perspective malienne à la gestion des ressources minérales.

C’est donc une réforme qui suscite beaucoup d’espoir et qui nous engage, en tant qu’administration en charge des Mines, à travailler à leur applicabilité. C’est dans ce sens qu’en juillet 2024, les décrets d’application du Code minier et de la loi relative au contenu local dans le secteur minier ont été adoptés. C’est dire qu’il n’est pas venu le temps de tirer un bilan de la mise en œuvre de ces nouvelles dispositions, mais que nous avons espoir que lorsqu’ils seront appliqués dans leur amplitude, le Mali pourra s’enorgueillir d’un secteur minier totalement intégré à l’économie nationale et capable d’impulser le développement.

Il faut, cependant, souligner la convergence de vue avec l’ensemble des acteurs du secteur minier. En effet, plusieurs entreprises minières, après des négociations, s’apprêtent à migrer sur le code de 2023 et elles s’engagent toutes à appliquer les mesures du contenu local.

L’Essor : Aux yeux de nombreux Maliens, la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (SOREM) connaît un démarrage timide. Que faut-il aujourd’hui pour rendre cette structure véritablement opérationnelle ?

Pr Amadou Keïta : C’est un constat qui ne prend pas toujours en compte le contexte dans sa globalité et les actions en cours pour permettre à la Sorem de faire face aux défis du moment. En effet, la société d’État SOREM, créée en août 2022, porte en elle une volonté affirmée du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, de remettre l’État au cœur du système de recherche, d’exploitation et de commercialisation des produits miniers.

Son opérationnalisation est l’une des priorités du département des Mines. Cette société a tenu la 2ème session de son conseil d’administration le 25 juillet 2024 et vient de se voir attribuer par le Conseil des ministres un permis de recherche d’or sur le périmètre de N’Tahaka d’une superficie de 97,41 km², dans le Cercle de N’Tillit à Gao. Les données recueillies suite aux travaux de recherche géologique et minière exécutés dans le district géologique du Gourma oriental, nous ont permis de mettre en évidence plusieurs secteurs d’intérêt potentiel dont celui de N’Tahaka et la SOREM est déjà engagée à approfondir l’exploration en vue d’une exploitation prochaine des richesses du sous-sol au bénéfice des peuples du Mali. Elle s’active, également, depuis quelques semaines à un positionnement stratégique sur les mines en difficultés dans notre pays. C’est le cas de la mine de Morila qui reviendra sous la coupe de la SOREM afin de s’assurer de la continuité de son exploitation après les moments difficiles que la mine a connus du fait de l’indélicatesse de son précédent opérateur. Les autres actifs miniers appartenant à cette société australienne reviendront également à la SOREM. L’État entend apporter les moyens utiles et adéquats à la SOREM pour mener à bien sa mission.

L’Essor : Où en êtes-vous avec le projet d’installation de l’usine d’affinage d’or ?

Pr Amadou Keïta : Ce projet est une des dimensions du partenariat que nous avons avec la Russie dans le secteur minier et il se présente comme un tournant décisif dans l’organisation et la gestion de ce secteur. Vous n’êtes pas sans savoir que l’objectif final de ce processus est que tout l’or produit sur le territoire du Mali soit raffiné au Mali dans des conditions optimales.

C’est un processus qui évolue bien et demande une coopération intense à plusieurs niveaux. L’État a mis à la disposition de ce projet d’usine d’affinage un espace de 10 hectares et dispose d’un plan de conception sommaire de l’unité. Le cahier de charges ainsi que les éléments nécessaires pour la conduite d’une étude de faisabilité sont disponibles.

Un suivi régulier est fait avec le partenaire russe pour que notre pays dispose, après un peu plus de 60 ans d’exploitation de l’or, d’une usine d’affinage répondant aux standards internationaux.

L’Essor : La renégociation du contrat de lithium de Goulamina a permis de porter la participation de l’État et des nationaux à 35% contre 20% précédemment. Que représente cette part en termes de ressources pour les caisses publiques ?

Pr Amadou Keïta : Je voudrais d’abord féliciter le gouvernement du Mali pour cet accord et pour le projet de la mine de lithium de Goulamina, l’un des plus grands projets de lithium en Afrique et dans le monde. Il reflète la politique de diversification que nous prônons dans l’exploitation des ressources minérales de notre pays.

Pour revenir à votre question, il est important de voir au-delà des pourcentages énoncés qui concernent, uniquement, l’apport direct du secteur minier, en termes de dividendes, à l’État et aux nationaux qui seront actionnaires. À ce niveau, une première estimation fait état d’une augmentation du budget de l’État à hauteur d’environ 100 milliards de Fcfa par an. Mais, je voudrais faire noter que ce projet de la mine de lithium de Goulamina aura des apports sous d’autres formes qui permettront une contribution additionnelle significative au financement du développement des secteurs minier et énergétique, du secteur des infrastructures et des transports, en plus du développement local. Il est attendu, par exemple, un minimum de 250 milliards de Fcfa de chiffres d’affaires pour les entreprises locales sous-traitantes et une création d’emplois considérable dans la région de Bougouni.

Je rappelle également que cette mine est opérée par le partenaire Chinois Ganfeng Lithium Co, l’un des plus grands producteurs de lithium, de batteries de lithium et de produits dérivés de lithium. Ainsi donc grâce à ce projet, le Mali mettra en place une usine de spodumène qui démarrera sa production avant la fin de l’année 2024. Ce sont donc des milliers d’emplois créés en perspective et le développement de toutes les zones riveraines du projet.

L’Essor : L’État a-t-il les moyens d’être présent à tous les niveaux de la chaîne d’exploitation pour pouvoir déterminer la rentabilité réelle de cette mine de lithium ?

Pr Amadou Keïta : C’est un chantier qui s’étend, pour nous, à l’ensemble des sociétés minières qui opèrent au Mali. L’administration minière a cette obligation de veiller à une exploitation juste de nos ressources et le nouveau code minier renvoie l’ensemble des services du Ministère des mines et d’autres départements ministériels à un contrôle strict de l’activité minière sur notre territoire.

Notre État doit, dès lors, se donner les moyens pour parvenir à un suivi des sociétés minières autant sur la valeur réelle des exportations que sur le respect de toutes les dispositions de leurs activités notamment les normes environnementales en vigueur. C’est tout le sens de la réforme institutionnelle que nous engageons pour permettre à nos services d’être à même de répondre à cette donne importante pour notre pays.

L’Essor : Peut-on alors considérer que la signature, par le Premier ministre, du décret portant annulation du permis d’exploitation de la mine de manganèse à Tassiga, est un des effets de ces réformes ?

Pr Amadou Keïta : Je voudrais d’emblée dire que notre objectif n’est pas de procéder à des annulations de titres miniers. Cela installe des périodes d’incertitudes pour la chaîne de valeur de la mine, des travailleurs aux entreprises sous-traitantes, en passant par les communautés riveraines.

Mais, en tout état de cause, la responsabilité nous incombe de veiller au respect des lois en vigueur en République du Mali. Dès lors, quand les conditions sont réunies pour faire constater des manquements graves dans la convention qui lie l’État à la société minière, nous sommes appelés à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur.

Sur la mine de manganèse de Tassiga, attribuée à la société Metal Mass PTY Ltd depuis juillet 2011, notre administration a relevé des faits dont certains appelaient une annulation immédiate et sans mise en demeure du permis. Dans ce cas précis, nous entendons faire prévaloir les intérêts de l’État et de nos populations.

L’Essor : Des informations ont fait état de l’exportation frauduleuse d’importantes quantités d’or. L’État peine également à recouvrer la totalité de ses gains auprès des sociétés minières. Quel mécanisme envisagez-vous pour minimiser les pertes ?

Pr Amadou Keïta : Les régimes d’exploitation de l’or au Mali sont au nombre de trois suivant les dispositions du Code minier. La grande mine, la petite mine et l’exploitation artisanale de l’or. Toute exploitation qui se ferait en dehors de ce cadre est illégale et les dispositions du code minier sont très précises sur les sanctions auxquelles s’exposent les personnes ou les sociétés qui se livreraient à une exploitation illégale.

Je dois préciser que notre dispositif se renforce avec la perspective de création d’une brigade spéciale des mines et d’un Commissariat chargé des activités minières. Ces deux organes auront pour mission de mener la répression des infractions à la législation minière. Un troisième organe dédié à l’encadrement et la surveillance des exploitations minières artisanales sera également créé.

C’est la somme d’intervention de toutes ces structures qui devra nous permettre d’améliorer la surveillance du secteur minier et défendre au mieux les intérêts du peuple malien.

Je voudrais réitérer le plein engagement du gouvernement à assainir le secteur minier, par une révision en profondeur du cadastre minier mais aussi par un travail collégial de contrôle et de répression, le cas échéant.

L’Essor : Quelles sont les grandes actions en perspective dans le secteur minier ?

Pr Amadou Keïta : Nous avons besoin de compléter l’esprit de la réforme du secteur minier par un redimensionnement de certains services du ministère des Mines, à commencer par la Direction nationale de géologie et des Mines (DNGM) afin de leur donner le corpus nécessaire aux innovations apportées par le Code minier de 2023 et la loi relative au contenu local dans le secteur minier.

Au-delà, nous restons pleinement engagés dans la complète mise en route de la Sorem qui se concrétisera par la reprise prochaine des activités de la mine de Morila et par le démarrage des activités d’exploration à N’Tahaka. Dans la même foulée, nous maintiendrons le suivi rapproché des mines en difficulté pour préserver les emplois et assurer une production optimale d’ensemble.

ID (AMAP)

Coopération : 150 millions de litres de gasoil du Niger pour améliorer la fourniture d’électricité au Mali

Le Mali devient le premier client du Niger avec qui nous partageons l’Alliance des États du Sahel. Cet approvisionnement en carburant à un tarif préférentiel de 328 Fcfa le litre permettra à EDM-SA d’améliorer la fourniture d’énergie

Bamako, 17 avr (AMAP) La société Énergie du Mali (EDM-SA) et la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP) ont signé, mardi, à Bamako, un contrat commercial pour la fourniture de 150 millions litres de gasoil à EDM-SA.

Ce contrat à un tarif préférentiel de 328 Fcfa le litre a été paraphé par le directeur général de la SONIDEP, le colonel Ali Seibou Hassane, et le Directeur d’EDM-SA, Abdoulaye Djibril Diallo, faisant ainsi du Mali le premier client du Niger en matière de fourniture de pétrole.

Selon la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, le contrat est le résultat de la réunion tenue à Niamey, au Niger, en février dernier, entre les ministres chargés de l’Énergie de l’Alliance des États du Sahel (AES), élargie au Tchad et au Togo.

Rappelant la participation du Mali à la cérémonie du lancement officiel du démarrage de la production pour l’exploitation du pétrole du Niger, à la date du 1er novembre 2023 à Koulélé, Agadem (dans la région de Diffa), Mme Camara a indiqué que le Mali et le Burkina Faso ont été les premiers clients du Niger.

De cette date à aujourd’hui, EDM-SA a bénéficié d’un volume de 22,6 millions de litres de gasoil comme subvention de l’État du Mali. « Avec cette expérience, a expliqué la ministre Bintou Camara, il s’agira maintenant de corriger toutes les anomalies constatées, surtout sur l’acheminement par la route du carburant. » À cet égard, la ministre chargée de l’Énergie a assuré que ce défi sera relevé.

« Nous engageons la société Énergie du Mali à prendre, dès la signature de ce contrat, toutes les dispositions nécessaires pour l’acheminement correct de ce carburant au Mali », a instruit la ministre.

Abondant dans le sens, Mahamane Moustapha Boka Barke a déploré que cette première expérience ait connu des difficultés mais dont les causes ont été identifiées. Pour palier ces contraintes, le ministre nigérien du Pétrole a estimé que les solutions passent par, entre autres, la constitution d’un parc de camions citernes du Niger et du Mali, la mise en place d’une escorte pour le transport du carburant dans les trois pays de l’AES, des structures d’exécution et de suivi par les trois entreprises (EDM-SA du Mali, SONABEL du Burkina Faso et SONIDEP du Niger).

S’y s’ajoute, l’ouverture et l’approvisionnement conséquent des comptes dédiés dans les banques de représentations de ces trois pays. Pour Mahamane Moustapha Boka Barke, la mise en œuvre effective et diligente de ses mesures garantira le succès de ces opérations.

La cérémonie a été présidée par le Premier ministre chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga. C’était en présence des membres du gouvernement dont le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, et de son homologue nigérien du pétrole, Mahamane Moustapha Boka Barke.

Avant la signature de cette convention entre les deux ministres chargés de l’Énergie, dans l’après-midi, le chef de l’État,  le colonel Assimi Goïta, a accordé une audience  la délégation  du Niger.

BBC/MD (AMAP)

Le chef de l’état malien reçoit le représentant spécial du gouvernement chinois chargé des questions africaines

L’émissaire chinois a promis que son pays accompagnera le Mali dans la lutte contre le terrorisme

Bamako, 25 ma (AMAP) Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu, vendredi dernier, au palais de Koulouba, le représentant spécial du gouvernement de la République populaire de Chine chargé des questions africaines, Liu Yuxi.

Au terme de la rencontre, le représentant spécial du gouvernement chinois chargé des questions africaines a promis que la partie chinoise continuera à renforcer les projets de coopération qui existent.

« Nous allons, aussi, entamer de nouveaux projets dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de la médecine et de la sauvegarde de la  sécurité du pays», a annoncé l’émissaire chinois. Et de poursuivre : « Nous sommes déterminés à soutenir le Mali dans sa lutte pour le maintien de la sécurité du pays et dans la lutte contre le terrorisme».

L’émissaire de Beijing a rappelé que le Mali et la Chine ont une amitié de longue date. Liu Yuxi a indiqué que les deux parties ont réitéré leurs engagements à raffermir la coopération sur les plans bilatéral et international.

L’hôte du président de la Transition a, par ailleurs,fait savoir qu’au cours de sa visite, il a pu remarquer les immenses efforts des autorités maliennes pour sauvegarder la paix, la sécurité, la souveraineté du pays mais, aussi, le développement et le bien-être du peuple.

Il y a quelques mois, une délégation malienne de haut niveau, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération international, Abdoulaye Diop, a effectué une visite d’amitié et de travail à Beijing, en Chine. Au cours de ce séjour, les deux parties s’étaient félicitées « de la parfaite convergence de vues entre les autorités des deux pays sur de nombreux sujets internationaux et régionaux », notamment ceux relatifs aux principes fondamentaux de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des états. Elles ont déploré la politisation et l’instrumentalisation de la question des droits de l’Homme par certaines puissances étrangères.

La partie chinoise a réitéré son soutien aux efforts de Bamako visant le respect de sa souveraineté, le renforcement de la présence et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

Elle a également marqué son accord de principe pour soutenir les projets structurants dans les domaines agricole, minier, énergétique, des infrastructures, des nouvelles technologies ainsi que la réalisation d’unités industrielles dans le cadre d’un partenariat « gagnant-gagnant mutuellement avantageux».

L’audience a enregistré la présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et de son collègue chargé de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo.

BD/MD (AMAP)

Fourniture d’électricité : EDM-SA annonce l’amélioration de la desserte (Directeur général)

Abdoulaye Djibril Diallo, directeur général d’EDM-SA

Bamako, 07 mar (AMAP) La Société Énergie du Mali (EDM-SA), pendant le mois de Ramadan qui se profile, diminuera significativement la durée des coupures de l’életricité et communiquera un plan détaillé de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser, a annoncé, jeudi, à Bamako, son directeur général, Abdoulaye Djibril Diallo.

Lors d’une conférence de presse, M. Diallo a annoncé une batterie de mesures portant sur la disponibilité du combustible pour la production du courant électrique durant le Ramadan.

« En perspective, le gouvernement est à pied d’œuvre pour la réalisation de projets structurants qui permettront d’augmenter la proportion des énergies renouvelables dans le mix énergétique », a-t-il dit.

Depuis janvier dernier, l’État a mobilisé 42 millions de litres, dont 28 millions seront disponibles pour la couverture du mois de Ramadan. Des dispositions sont également  prises pour la disponibilité du parc de production, des postes et lignes de transport.

« Pour réduire les temps de coupures sur incident, des équipes de veille et de dépannage seront mobilisées], a ajouté le directeur général d’EDM-SA. Selon Abdoulaye Djibril Diallo, la couverture optimale de la pointe 2024 dépendra essentiellement de l’approvisionnement en combustible. Il s’agit de mettre à la disposition des centrales thermiques 21 citernes de fuel et 18 citernes de gasoil tous les jours.

« Pour assurer la demande en énergie sur toute l’année sans interruption, il faudrait pratiquement 500 millions de litres de combustible, ce qui correspond à 11.000 citernes de 45.000 litres, pour un coût total de 309 milliards de Fcfa. Le chiffre d’affaires d’EDM-SA prévu cette année est de l’ordre de 275 milliards de Fcfa », a-t-il révélé.

Parlant de l’état des lieux de la crise énergétique au Mali, M. Diallo a déploré le fait que celle-ci a des causes profondes et se déroule actuellement dans un contexte d’aggravation. La crise énergétique au Mali est consécutive à l’augmentation des besoins en électricité, au manque d’investissements, à la croissance de la part du thermique dans le mix énergétique.

« Depuis deux décennies que je suis à EDM, nous fournissons une croissance constante de 10% par an. Cela signifie concrètement, que tous les sept ans l’activité de l’EDM-SA double. En 2002, le besoin en énergie électrique était de l’ordre de 600 millions de kWh, aujourd’hui nous sommes à un sommet vertigineux de 3,200 milliards de kWh », a-t-il précisé.

Le directeur général a aussi evoqué le coût élevé de la production du thermique par rapport à l’hydroélectrique et qui est tributaire des cours mondiaux du combustible, la baisse de la production hydroélectrique à cause de la faible pluviométrie. S’y ajoutent l’augmentation du prix du carburant sur le marché mondial, la rupture de l’équilibre tarifaire, le fort endettement de la société et l’insécurité.

S’agissant des perspectives à court et moyen termes, après le mois de Ramadan, le directeur général a évoqué, entre autres, le renforcement des capacités afin de compter davantage sur les propres forces et talents de la Société énergie du Mali, la réalisation des projets structurants de production, de transport et de distribution, l’inversion de l’évolution du mix énergétique par la mobilisation des énergies renouvelables, notamment le solaire, l’hydroélectricité et l’éolienne.

Outre la révision de la politique tarifaire afin de rétablir l’équilibre financier du secteur et permettre son expansion, il est prévu l’extension de la desserte pour un plus grand accès à l’électricité au Mali, la poursuite des efforts engagés à court terme.

Autres perspectives à court et moyen termes, la restructuration de la dette bancaire, l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges, la revalorisation et la mobilisation de l’expertise locale, la digitalisation des services.

BBC/MD (AMAP)

Le Niger s’apprête à livrer 150 millions de litres de carburant à EDM-SA

© OUMAR DIOP, AMAP, COMMERCE,TOURS DES STATIONS D’ESSENCE DE BAMAKO, LE  22 MARS, LE 03/04/2012.

Bamako, 07 mar (AMAP) La ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, a effectué, mercredi, une visite de travail de 24 heures à Niamey, au Niger, afin d’examiner avec les autorités nigériennes, le projet de contrat commercial entre la Société nigérienne du pétrole (SONIDEP) et la Société Énergie du Mali (EDM) pour la fourniture de 150 millions de litres de gasoil, a annoncé le mimsitere de l’Energie et de l’Eau (MEE).

Dans un texte parvenu à l’AMAP, la même source indique que les échanges ont porté aussi sur les modalités pratiques de cette opération, notamment les aspects logistiques, administratifs et sécuritaires (définition des modalités pratiques d’acheminement des stocks jusqu’à Bamako, notamment les problèmes de logistiques de transport, les problèmes sécuritaires le long des corridors, les lourdeurs administratives et douanières.)

La réunion technique d’examen du projet de contrat commercial s’est déroulée dans les locaux de la Sonidep où Mme Bintou Camara, accompagnée de responsables sécuritaires de notre pays, du directeur général d’EDM-SA, Abdoulaye Djibril Diallo, et du Président directeur général de l’Office malien des produits pétroliers (OMPP), Modibo Gouro Diall, a eu un échange avec le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Bako Barké, accompagné de sa collègue chargée de l’Énergie, Mme Haoua Amadou.

Le ministre Mahaman Moustapha Bako Barké a précisé que le but est de matérialiser la solidarité fraternelle entre nos pays. Et que « le Niger mettra tout en œuvre pour la réussite de l’opération.

Mme Bintou Camara a remercié les autorités nigériennes pour l’hospitalité fraternelle avant de rappeler les objectifs de cette mission : l’examen du contrat commercial par les directeurs présents. Elle a ainsi sollicité l’implication des autorités du Niger pour lever des contraintes afin de favoriser un approvisionnement correct de EDM-SA en carburant.

La réunion technique a permis aux dirigeants de la SONIDEP, d’EDM-SA et de l’Omap de finaliser un contrat type qui sera soumis à l’analyse du service juridique et du Conseil d’administration d’EDM avant sa signature très prochaine.

En outre, les responsables sécuritaires maliens ont eu des discutions directes et franches avec les autorités nigériennes pour la mise en place d’un mécanisme de suivi et de sécurisation approprié de l’opération.

À la fin de la réunion, les ministres ont rendu une visite de courtoisie au Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zéine qui a salué cette démarche qui, selon lui, cadre parfaitement avec les orientations stratégiques des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel.

Il a réaffirmé son engagement personnel et celui de l’ensemble du gouvernement nigérien à accompagner cette opération pour sa réussite.

Mme Bintou Camara a transmis au chef du gouvernement nigérien les salutations fraternelles du Premier ministre malien, Dr Choguel Kokalla Maïga. Elle a surtout remercié les autorités nigériennes pour la célérité qui caractérise le traitement de cette opération de fourniture du carburant à EDM-SA.

Rappelant les difficultés qui ont marqué la première opération, elle s’est réjouie des dispositions prises par les autorités nigériennes pour l’acheminement rapide des cargaisons vers le Mali.

La visite de mercredi fait suite à la participation de la ministre malienne de l’Énergie et de l’Eau, à Niamey, du 16 au 18 février 2024, à la réunion des ministres chargés de l’Énergie de l’Alliance des États du Sahel (AES) élargie au Tchad et au Togo. Cette rencontre avait pour but de mettre en place un mécanisme adéquat et pérenne de fourniture de gasoil à partir du Niger.

C’est en cette occasion, que Mme Bintou Camara a négocié avec son homologue du Niger la fourniture de 150 millions de litres de gasoil à EDM-SA pour favoriser la stabilisation de la fourniture de l’électricité pendant la période de forte demande qui débute.

Les parties malienne et nigérienne ont échangé sur l’organisation pratique de cette opération notamment sa planification, les modalités de paiement, les modalités de livraison, la mobilisation des moyens logistiques (citernes de transport), la mise en place de modalités administratives et douanières souples pour favoriser la fluidité du corridor et la mise en place du dispositif sécuritaire adéquat et adapté pour la sécurisation des convois le long des différents corridors.

Un protocole d’accord définissant les contours de l’opération a conduit à l’élaboration du contrat commercial qui vient d’être finalisé entre la SONIDEP et EDM-SA.

MD (AMAP)

Retrait des pays de l’AES de la CEDEAO : Le Premier ministre malien rencontre les acteurs du secteur privé

Le chef du gouvernement, Choguel Maiga (g) les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally (c) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara (d) et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé

Bamako, 1er fév (AMAP) Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, a annoncé, mercredi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef du gouvernement s’est adressé aux responsables et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé qui, de leur côté, attendent les mesures gouvernementales pour faire face à la nouvelle donne.

Selon le chef du gouvernement, qui avait à ses côtés le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara, et plusieurs membres du gouvernement, cette Transition est celle de la rupture et dans tous les domaines.

« L’hésitation, la peur, trop de questions amènent toujours à rester sur place et faire le jeu de l’adversaire », a dit M. Maïga, pour soutenir la décision des chefs d’État des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de se retirer de la de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Ces Etats accusent l’organisation sous régionale de s’être éloignée des idéaux de ses fondateurs et d’avoir « brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique face aux États de l’AES ».

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur « retrait sans délai » de la CEDEAO. Le choix de ces pays, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), suscite quelques inquiétudes dans le monde des affaires où certains acteurs craignent la fin des facilités qu’offre l’appartenance à cet ensemble sous-régional. Pour les pessimistes, ce retrait suppose surtout des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxes.

Si l’éventualité d’un durcissement des règles régissant nos rapports avec la CEDEAO n’est pas à négliger, cette décision ne saurait, cependant, conduire aux malheurs prédits par les Cassandres. Au contraire, selon le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, « ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation, est mille fois pire que ce que nous allons assumer en restant nous-mêmes ».

Mieux, les trois pays « restent membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour le moment, donc bénéficient de la liberté de circulation » au sein de tous les pays de cette Union.

COMPLICITÉ POSITIVE – Sans ambages, le chef du gouvernement a déclaré que la CEDEAO est progressivement devenue une menace, car son dessein lugubre consistait clairement à mettre à genoux nos pays, à provoquer des changements politiques pour satisfaire les intérêts des puissances étrangères. « Elle a très peu écouté nos États, elle s’est mise à donner des injonctions. Et son plan, c’était de déstabiliser le Niger, avant de passer au Burkina, puis au Mali », a-t-il révélé. Et de résumer : « l’accumulation d’actes inamicaux a rendu inévitable le retrait de nos États qui subissent au quotidien l’injustice, l’acharnement et l’austérité d’une organisation à l’avènement de laquelle ils ont contribué. »

Le Premier ministre a assuré que le gouvernement prend la pleine mesure de la situation des préoccupations de nos compatriotes, en particulier les opérateurs économiques face à cette décision. Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, de croissance économique. Objectif difficile à atteindre sans une complicité positive avec le monde des affaires. « C’est pour cela que j’ai décidé dans le lot des forces vives de la nation qu’il faut rencontrer et leur expliquer ce qui se passe, il fallait commencer par vous. Parce que les questions qui sont posées aujourd’hui sont d’ordre économique et financier », a déclaré Choguel Kokalla Maïga, comptant sur « l’ingéniosité » des acteurs économiques pour réussir ce challenge.

« Notre réussite dépend en grande partie de vous », a indiqué le chef du gouvernement qui est formel : « Économiquement, ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation est mille fois pire que ce que nous allons assumer, en restant nous-mêmes ».« Aussi, la sortie de la CEDEAO permettra-t-elle au Mali de définir des politiques commerciales optimales et plus avantageuses, d’avoir la liberté de prendre certaines décisions politiques et économiques. »

Au niveau de l’AES, il faudra identifier et alléger les barrières tarifaires, faciliter les transactions économiques et commerciales pour les opérations d’exportation et d’importation.

CONJUGUER LES EFFORTS – Le Premier ministre a également évoqué la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Une décision responsable, qui découle de plusieurs constats dont la mauvaise foi des mouvements signataires de l’accord qui s’en sont écartés et éloignés depuis fort longtemps. Cette décision est aussi la conséquence logique du comportement de la République sœur d’Algérie, chef de file de la médiation internationale qui a sapé sa crédibilité et son autorité de médiateur impartial dans la gestion d’une série d’actes. Choguel Kokalla Maïga a longuement évoqué les agissements inamicaux du voisin algérien, qui ont pris la forme, ces dernières semaines, d’ingérences intolérables dans les affaires internes du Mali. Cependant, a-t-il tenu à préciser, « nous ne sommes pas dans une guerre contre le gouvernement algérien ni contre le peuple algérien ».

Le ministre Moussa Alassane Diallo s’est dit convaincu que le Mali va transformer cette sortie de la CEDEAO en un point de compétitivité et de rentabilité pour notre économie. À condition que « nous ayons confiance en nos forces».  « Aucun pays côtier ne peut fermer ses ports au Mali, parce que quand on investit dans les ports on s’attend aussi à des retours sur investissements. Et le Mali est le principal retour sur investissements de ces pays-là », a soutenu le ministre Diallo, assurant que le gouvernement a déjà son plan d’action pour aborder cette phase importante de notre histoire. Et que le secteur privé est au cœur de ce dispositif. « D’ici le 31 décembre 2026, le Malien dira pourquoi nous n’avons pas quitté plus tôt la CEDEAO », a dit Moussa Alassane Diallo.

Ces explications éclairent les lanternes et rassurent le secteur privé dont l’une des figures, le président de la CCIM, a appelé les opérateurs économiques à s’unir. «Nous sommes tous des Maliens et, à ce titre, nous devons travailler ensemble pour faire avancer le Mali», a exhorté Madiou Simpara. Et d’informer que sa structure verra, avec les services concernés comme les Douanes et les Affaires économiques, comment conjuguer les efforts pour relever les difficultés qui seront induites par ce retrait de la CEDEAO.

Du côté du CNPM, l’heure est au recensement des préoccupations qui seront, ensuite, analysées par les experts. En attendant, le patronat prend acte de la décision prise par les autorités et son président, Moussadeck Bally, présume que les « décideurs politiques ont bien analysé les inconvénients et avantages de leur choix».

ID/MD (AMAP)

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