FINAGRI 2024 : Les défis et perspectives de la promotion du genre dans les chaînes de valeur agricoles en ligne de mire

Le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a visité différents stands

Ségou, 07 mar (AMAP) La 10ème édition du Salon du financement de l’griculture (FINAGRI 2024) se tient, depuis mercredi, à Ségou (Centre) à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la ville, sous le thème «Défis et perspectives de la promotion du genre dans les chaînes de valeur agricoles, pour une meilleure inclusion financière à travers le financement des projets individuels, EAF et MPME »..

La rencontre qui prend fin le 08 mars 2024 est organisée par le réseau AgriVision Sahel, réseau dédié à l’inclusion financière rurale, au développement de l’Agribusiness et de l’entreprenariat Agricole au Mali, en partenariat avec le Conseil Régional de Ségou, la BNDA, l’Office du Niger, l’Office Riz de Ségou, la GIZ, LUXDEV, MEREF, Projet Inclusif, SENE Yiriwa, SUGU Yiriwa, les institutions de financement, Mali FolkeCenter, le Réseau des Femmes Opératrices Economiques de Ségou, les Organisations Professionnelles Paysannes et les Collectivités locales.

Placée sous le co-parrainage des Ministres de l’économie et des finances ; de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ; de la Promotion de Femme, de l’Enfant et de la Famille ; de l’Entreprenariat National, de l’Emploi et de la Formation professionnelle et de l’industrie et du Commerce, l’édition 2024.

Le FINAGRI 2024 c’est : la galerie marchande, des conférences-débat, des rencontres B2B où les acteurs du monde agricole (Producteur, Transformateur, distributeur, négociant), les projets et programmes de développement axés sur l’Agriculture, les porteurs de projets et les institutions de financement ont l’occasion de se retrouver autour des questions brûlantes de financement Agricole

Le Salon du financement de l’Agriculture, qui s’inscrit en droite ligne de la mise en œuvre  d’un axe phare d’intervention du réseau Agri Vision Sahel à savoir « Accès aux services financiers adaptés », est devenu une tradition.

Le coordinateur de AgriVision Sahel, Oudou Bengaly, a fait remarquer que la tenue des éditions successives est la preuve tangible de sa pertinence, de son efficacité. Il a souligné qu’en dépit de l’importante potentialité agro-sylvo-pastorale et halieutique, le Mali n’arrive pas encore à couvrir régulièrement la totalité de ses besoins alimentaires et ce, pour atteindre un niveau de souveraineté alimentaire durable.

Aussi, il est urgent de créer des espaces propices aux réflexions pour mieux appréhender la problématique dans toutes ses dimensions et explorer des pistes pour faciliter l’accès des petits producteurs au financement. « Afin d’améliorer davantage les performances de l’agriculture, une des alternatives serait sa mutation vers l’Agrobusiness et ce, pour promouvoir et renforcer les chaînes de valeur inclusives orientées vers le développement durable, liant but avec profit et à la création de valeur partagée pour les besoins de consommation des populations urbaines de plus en plus nombreuses et exigeantes » a-t-il dit.

Oudou Bengaly a rendu un grand hommage aux acteurs des chaînes de valeur agricole (Productrices, producteurs, transformatrice transformateurs, commerçants, commerçantes), qui en dépit du caractère peu clément du climat, se battent au quotidien pour donner les performances souhaitées au secteur de l’agriculture. Sans oublier les accompagnateurs du processus d’intermédiation financière.

Soulignant l’importance des activités du salon pour l’économie du Mali en général, et celle de la Région de Ségou en particulier, le conseiller aux affaires juridique du gouverneur, Mohamed Aboubacrine Ag Mohamed Aly, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette 10ème édition, a indiqué que la rencontre offre un cadre idoine de rencontre entre les acteurs de la filière agricole du Mali, et les partenaires financiers, ainsi que les organisations de Développement axées sur l’Agriculture.

« Le Développement de toute Nation est lié au développement de ses systèmes de marchés pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, favorisant ainsi une croissance économique, sociale et durable. Cela passe par la valorisation du secteur privé à travers le financement des projets agricoles pour un entreprenariat agricole inclusif. C’est pourquoi la migration de l’agriculture familiale vers le développement de l’Entreprenariat agricole, pour une Agriculture durable et inclusive est une forte ambition du Gouvernement du Mali en vue de faciliter l’émergence des PME compétitives dans toutes ses filières » a-t-il dit.

Le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, qui a visité les différents stands a estimé que la FINAGRI est une initiative à soutenir et à encourager pour pouvoir mettre la jeunesse au cœur du développement agricole. « Le monde agricole ne peut pas être financé uniquement par l’État. Il y a des propositions de services agricoles qui sont effectués par les particuliers à travers leurs réseaux et que nous constatons qui font des effets non seulement pour l’organisation des jeunes et le soutien aux différents projets mais, aussi, à leurs entreprises. Je crois que c’est de cela dont nous avons besoin présentement » a-t-il dit.

Le ministre Dembélé a aussi indiqué que les activités parallèles d’accompagnement du secteur agricole peuvent être portées par la jeunesse aujourd’hui. « C’est des opportunités qu’on doit mettre en œuvre, exploiter, renforcer et encourager pour que notre jeunesse puisse vraiment s’impliquer davantage et profiter de ce qu’ils savent faire pour pouvoir appuyer notre agriculture » a-t-il dit, mettant l’accent sur l’intelligence artificiel.

De son côté, le président du Conseil régional, Siaka Dembélé, qui a salué la tenue de cette rencontre, a souligné que le thème est en droite ligne de la vision du Conseil régional de depuis plusieurs années, sur le genre dans les chaînes de valeur agricoles et le développement de la Région de Ségou.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence, également, de la présidente des femmes rurales Mme Diaw Kadiatou Tall.

ADS/MD (AMAP)

Sucre, datte et lait en poudre : les consommateurs plaident pour une baisse des prix

La datte, produit de grande consommation en période de Ramanda

Par Fatoumata Doumbia

Ségou, 05 mar (AMAP) Fruit comestible du palmier dattier, la datte est très consommée au mois de ramadan pour sa valeur nutritionnelle et son importance en islam. Elle contient en effet des glucides, des fibres, des protéines, des minéraux (potassium, magnésium, fer…) et des vitamines (A, B, C…)

A Ségou, Cité des Balanzans, le produit est vendu dans les trois principaux marchés, (Médine, Château et marché hebdomadaire) entre 900 et 1000 Francs CFA. En ce qui concerne les dattes importées en assiette, plusieurs commerçants ont confié attendre la veille du mois pour apporter le produit afin d’éviter des pertes.

En ce qui concerne le sucre, c’est le local qui domine le marché. Le sucre importé se fait rare. Le local est cédé entre 28 000 et 28 500 Fcfa, le sac de 50 kg. Celui importé est vendu à 30 000 Fcfa. Certains commerçants fustigent déjà : « j’ai décidé de ne pas vendre le sac de sucre cette année car c’est cher. En plus de cela, il n’y a pas de bénéfice. Je me limite à le vendre en détail entre 600 à 650 francs CFA », indique Djiré, un commerçant de la place.

Une ménagère, Ana Coulibaly, que nous avons rencontrée dans sa boutique soutient, pourtant, que le prix au détail a diminué. « Il y a quelques mois, avec 5 000 Fcfa on ne pouvait acheter que 5 kg de sucre mais, actuellement, avec le même montant, on peut avoir 8 kg de sucre. Nous remercions Dieu pour cette baisse légère du prix du sucre même si nous voudrions que les commerçants revoient les prix en cette veille du ramadan », a-t-elle dit.

Quant au lait en poudre, également prisé pendant le mois sacré, son prix reste élevé selon les consommateurs. Un kilo de lait en poudre est vendu à 2 500 Fcfa et 2 600 Fcfa. Dans les trois marchés les plus fréquentés, le prix du sac de 5 kg varie entre 14 500 et 15 000 Fcfa. Le lait en sachet de 400g varie entre 1 400 et 2 400 Fcfa. La boite du lait Nido est cédé à 3 250, 6 500 et 18 000 Fcfa la petite, moyenne et grande boîte. Une consommatrice confie qu’elle a arrêté d’acheter du lait depuis plusieurs mois. « Le kilo de lait en poudre est cher. Ce n’est pas pour nous les pauvres. C’est pourquoi je l’ai enlevé de mon alimentation », confie-t-elle.

Boubacar Traoré, un chef de famille, sollicite les autorités en vue d’une diminution des prix qu’il trouve trop élevés. « Mes enfants aiment beaucoup le lait et les dattes. Pendant le Ramadan, la consommation est forte dans ma famille. Je trouve que les prix sont assez élevés cette année. Nous souhaitons que les autorités prennent des mesures pour alléger nos dépenses pendant le mois de ramadan ».

FD/MD (AMAP)

 

Panier de la ménagère : A Ségou, les ménagères ne se plaignent pas

Les prix n’ont pas pris l’ascenseur sur les marchés à Ségou en cette veille de Ramadan

Par Aminata Dindi SISSOKO

Ségou, 05 mar (AMAP) Les marchés les plus fréquentés a Ségou, dans le Centre du Mali, sont suffisamment approvisionnés et les ménagères estiment qu’elles n’auront pas assez de difficultés au cours du mois de Ramadan pour concocter les savoureux plats dont les jeûneurs raffolent

A l’instar de la communauté musulmane, le Mali observera, dans quelques jours, le mois de Ramadan, le neuvième mois du calendrier musulman. Tout comme l’année précédente ce mois de pénitence va se dérouler dans un contexte socio-économique difficile marquée par une longue crise sécuritaire. Toute chose qui inquiète les fidèles musulmans dont les dépenses se démultiplient pendant ce mois. Il est aussi avéré que les prix flambent pendant le mois de ramadan par le comportement peu catholique de certains commerçants qui profitent de l’occasion pour faire de la spéculation, face à la forte demande des produits.

Pour s’imprégner de l’état du marché, notre équipe de reportage a sillonné les trois principaux marchés de la capitale des balanzans, Ségou. Il s’agit du marché dit Château, le marché de Médine et le marché hebdomadaire, communément appelé « Ndènè Sugu ».

Constat : ces différents marchés sont suffisamment approvisionnés en produits rentrant dans le panier de la ménagère. Les ménagères n’auront pas assez de difficultés, cette année, à Ségou.  Le mois tombe sur une période caractérisée par l’abondance de plusieurs produits sur le marché comme l’oignon, l’échalote, le gombo, la carotte, la tomate, le haricot vert entre autres. Du coup, beaucoup prix ont baissé pour le bonheur des ménagères.

« Cette année on n’a pas trop à s’inquiéter pour le Ramadan en ce qui concerne le panier de la ménagère. Le Ramadan coïncide avec la récolte de plusieurs produits. Actuellement sur le marché plusieurs légumes sont abordables. Nous espérons que les commerçants ne feront pas de spéculation face à la forte demande pendant le mois de Ramadan », a dit une ménagère, Aïssatou Doumbia, que nous avons rencontré au marché de Médine. Pas seulement elle, plusieurs ménagères interviewées ont toutes confié que les produits sont moins chers.

A Ségou, dans les trois marchés cités plus haut, les prix sont presque les mêmes. L’échalote est cédée entre 250, 300 Fcfa, l’oignon, entre 200 et 250 Fcfa le kilogramme. La pomme de terre locale est cédée entre 200 et 400 Fcfa le kilo, selon la taille. L’importée qui se fait rare sur le marché. Le prix varie entre 800 et 900 Fcfa.

Au moment du passage de notre équipe de reportage, le prix de la viande restait inchangé. Le kilo de ce produit incontournable dans l’alimentation du Malien était cédé à 3 300 Fcfa sans os et 2 750 Fcfa avec os dans les trois marchés.

L’huile rouge est cédée entre 14 500 et 15 000 Fcfa, le bidon de 20 litres et 15 500 l’huile blanc. Au détail, l’huile blanc est vendue à 800 Fcfa et le l’huile local entre 700 et 750 Fcfa. Le bidon de 5 litres est vendu à 5 000 Fcfa.

ADS/MD (AMAP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Remariage après le veuvage : Le lévirat, une pratique désuète ?

La mauvaise conduite de certaines veuves, les contraintes économiques et la mésentente entre les frères tendent à faire disparaître la pratique séculaire du lévirat

Par Mohamed D. DIAWARA

Bamako, 09 fév (AMAP) Après le décès de son époux, la femme surtout celle qui a des enfants doit surmonter des difficultés pour se mettre de nouveau en couple. Le mariage par héritage ou lévirat qui consiste à épouser l’un des frères du défunt mari contribue à aplanir ces difficultés. Mais, la pratique est en perte de vitesse dans les familles à Bamako.

Drissa, un trentenaire, a perdu son cousin germain, il y a environ trois ans. Ses frères et lui refusent d’épouser la veuve du défunt, sous prétexte que celle-ci est une personne peu sociable. « Elle avait peu de considération à notre égard quand nous étions des étudiants. Ce qui fait qu’elle ne bénéficie pas d’estime ou de sympathie de notre part », justifie l’enseignant qui soutient que la bonne conduite de la femme peut lui permettre d’épouser un frère de son défunt époux.

Selon le pédagogue, les contraintes économiques dissuadent également les volontaires de pratiquer le mariage par héritage. Aussi, la pratique a tendance à perdre de a valeur réelle du fait que nous avons quitté la grande famille pour la famille nucléaire. « Si le défunt est nanti, la veuve dans le dessein de s’accaparer des biens du mari, refuse d’épouser un frère du défunt. Généralement, ce sont des actes qui se produisent et finissent dans les tribunaux », regrette-t-il.

« Pour un défunt qui ne laisse pas derrière lui des richesses, la cohabitation sera difficile, explique Oumar, indiquant que la veuve sera obligée de chercher un époux ailleurs. « Dans ces foyers, précise-t-il, les enfants du défunt peuvent ne pas bénéficier de toute l’attention ou de l’affection dont ils sont en droit d’attendre du fait de leur statut d’orphelins. Notre interlocuteur souligne que l’absence de sociabilité, d’amour entre les frères sont des obstacles à la perpétuation de cette coutume.

Il y a moins d’une année qu’Oumar a épousé la veuve de son cousin, maçon de profession. La femme vivait en location avec ses trois enfants. Il explique que ce type de mariage est une bonne chose si la veuve et le frère du défunt acceptent volontairement leur union. Il argumente que les enfants seront à l’abri de beaucoup de problèmes. Et de poursuivre que cette union consolide la famille et garde l’arbre généalogique intact.

Selon Aminata Tamina dont la fille a perdu son mari, le mariage dans la famille du conjoint décédé présente des avantages pour les enfants du couple. La sexagénaire indique que la mésentente entre les frères peut inciter une femme à quitter la famille de son défunt mari.

Dans le cas où la veuve épouse un autre homme qui n’a pas d’affection pour les orphelins, ces derniers peuvent en être très affectés. « Leur mère, dit-elle, peut divorcer à cause de la mésentente avec son nouvel époux. »

La présidente de l’Initiative d’aide et de soutien aux veuves et aux orphélins (IASVO), Massitan Traoré, affirme que le lévirat peut être dangereux pour la santé du futur époux si le défunt était mort d’une maladie sexuellement contagieuse. Cependant, Mme Traoré indique que la pratique permet à la veuve de rester dans la famille de son défunt époux pour élever tous ses enfants.

Le chercheur en tradition orale mandingue, Nouhoum Cissé, explique que notre tradition veut que le clan se réunisse après la viduité de la veuve ou «filiya» en langue nationale bamanankan pour savoir si elle souhaite épouser l’un des frères de son défunt mari. Il explique que la tradition n’impose pas à la veuve de nouer cette relation.

Des membres de l’Initiative d’aide et de soutien aux veuves et aux orphelins (lASVO)

Le traditionnaliste précise que certaines femmes peuvent accepter parce qu’elles veulent que leurs enfants restent dans la famille de leur père. « Cette décision, dit-il, renforce le lien familial. Selon lui, la possibilité pour la veuve d’épouser son beau-frère est une pratique que notre coutume encourage à travers plusieurs initiatives visant à promouvoir la bonne relation entre la femme et le beau-frère.

PERTE DE LA COHÉSION – Nouhoum Cissé cite l’exemple de la présence de certains aliments préférés de la nouvelle mariée «nèguèlan» comme l’arachide dans le trousseau de la femme. Il affirme que cet aliment est destiné à ses beaux-frères «nimôgôni».

Le chercheur fait savoir que le geste vise à informer la belle-famille sur l’aliment préféré de leur mariée et les dispositions à prendre par les cadets du marié pour satisfaire cette envie de la nouvelle venue. «Quand elle est dans le besoin ou a des confidences à faire, elle informe le frère cadet qui le transmet à son époux», relève-t-il, avant d’assurer que le mariage ne se fait pas au seul avantage du marié.

Le chercheur en tradition orale mandingue regrette que l’individualisme entrave la vie en communauté prônée par nos ancêtres. Il poursuit que les membres d’une famille partagent de moins en moins les repas ensemble. « Ce n’est plus facile, soutient-il, d’épouser la femme d’un frère défunt.

Le chercheur dénonce une déperdition de l’affection et de la cohésion au sein des familles. Il pense que la femme doit veiller à l’instauration de ces valeurs dans la famille. Selon lui, la télévision, la radio, la démocratie, l’islam, le christianisme et la culture occidentale ont apporté d’autres valeurs éducatives différentes de celles de nos ancêtres.

Abdallah Diallo, imam d’une mosquée à Kalaban Coura, en Commune V du District de Bamako, explique que l’islam accepte que la veuve épouse le cadet ou l’aîné de son défunt époux. Selon lui, la pratique est avantageuse.

Le religieux soutient que la femme aura le cœur apaisé parce qu’elle est déjà dans la famille. Selon lui, ses enfants auront la chance de grandir chez leur père. « Si elle doit se remarier ailleurs, elle risque d’être séparée de ses enfants et d’être victime de préjugés offensants », explique l’imam Diallo, avant d’ajouter que la femme sera à l’abri de l’adultère.

Par ailleurs, Abdallah Diallo fait savoir qu’après le décès de son conjoint, la femme doit observer la viduité d’une durée de quatre mois et dix jours. L’objectif est de s’assurer qu’elle n’est pas enceinte de son défunt époux. « C’est pour éviter, explique-t-il, que le sang de cet enfant et celui d’un autre homme ne se mélangent. » « S’il s’avère que la femme est enceinte, a-t-il dit, la viduité prendra fin après l’accouchement.

Le prêtre catholique du Diocèse de San, l’Abbé Kalifa Albert Déna, précise que selon l’église catholique, la veuve peut se remarier au-delà de six mois de deuil. « Ce mariage, souligne-t-il, peut se faire mais pas forcément avec un parent de son défunt époux. « Elle se marie soit avec un veuf ou un autre qui ne s’est pas encore marié. Si le parent de son défunt époux n’a pas de femme, elle peut l’épouser », explique l’Abbé Kalifa Albert Déna.

Et d’ajouter que si la veuve veut respecter les normes ecclésiastiques, elle se marie avec qui elle veut. « Mais, insiste-t-il, à la condition est que cet homme ne soit déjà marié. » Dans le cas contraire, elle peut aussi décider de rester seule.

MDD/MD (AMAP)

Finale de la CAN 2023 : Mobilisation des supporters du Nigeria

Les Nigérians s’organisent pour aller supporters les Super Eagles, au stade Alassane Ouattara.

Envoyés spéciaux

Ladji M. DIABY

Habibou KOUYATE

Abidjan, 09 fév (AMAP) La communauté nigériane de Côte d’Ivoire s’apprête à vivre la finale de la CAN 2023 entre la Côte d’Ivoire, pays hôte et le Nigeria, ce dimanche, au stade Alassane Ouattara à Abidjan. Au carrefour Ibo dans le quartier Remblais, Commune de Koumassi, dans la capitale ivoirienne, les Nigérians sont nombreux. « Ici, c’est le terminus des Nigérians », rappelle une Burkinabè.

« Je supporte le Nigeria. C’est le football. Tout est possible, mais je suis confiant », indique Mucha Olaegbe, livreur. Son aîné, Mese Baba, commerçant et résidant en Côte d’Ivoire depuis 15 ans, reste prudent. « On ne peut pas prédire un match de football. Ce qui est sûr, le Nigeria joue bien, la Côte d’Ivoire joue également bien. Seul Dieu sait qui va remporter la coupe, C’est quelque chose qui est déjà écrit », déclare-t-il.

« J’ai confiance au Nigeria qui joue mieux que la Côte d’Ivoire. Nous sommes contents de voir notre pays en finale, la première depuis 2013. Chacun peut dire ce qu’il veut, mais c’est Dieu qui décidera. Si le Nigeria remporte la coupe, nous remercierons Dieu, si la Côte d’Ivoire remporte, Dieu merci. C’est la même famille. Je suis content pour les deux pays », ajoute-t-il.

Stone Nwa, assis aux côtés de Mese Baba, craint les débordements et les agressions des Nigérians en cas des victoires des Super Eagles. « En 2013 quand le Nigeria a éliminé la Côte d’Ivoire en quart de finale (2-1, ndlr), nous avons été agressés alors que nous fêtons notre victoire. C’est seulement les quarts de finale à l’extérieur (Afrique du Sud, ndlr) alors que nous jouons une finale en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi je demande aux Nigérians d’être calmes après le match », conseille-t-il.

« Je suis Nigérian et je vis et travaille en Côte d’Ivoire depuis 2005. Si le Nigeria gagne, c’est bien, si la Côte d’Ivoire gagne, c’est aussi bien », poursuit-il.

L’un de ses amis appuie se propos : « S’ils perdent, ils font palabre alors que le football n’est qu’un jeu. Si on perd un match, on doit juste rentrer dormir ».

La discussion entre les Nigérians s’anime et l’un d’eux sort une idée : « Si nous remportons la coupe, nous ne prendrons pas l’avion. Nous allons prendre la route et escorter nos joueurs jusqu’au pays ».

Les Nigérians de Côte d’Ivoire sont donc partagés entre envie de voir leur pays décrocher une quatrième étoile et la crainte d’agression en cas des victoires des Super Eagles.

LMD/MD (AMAP)

 

CAN 2023 : Les commerçants se frottent les mains

Le maillot de la Côte d’Ivoire est le plus demandé par les fans

Envoyés spéciaux

Ladji M. DIABY

Habibou KOUYATE

Abidjan, 08 fév (AMAP) La Coupe d’Afrique des nations se joue sur les différents stades mais aussi dans les marchés et les centres commerciaux.  A Abidjan et dans les autres villes de la Côte d’Ivoire, les commençants se frottent les mains. Ce mercredi 7 février, à quelques heures des demi-finales, les supporters Ivoiriens, à la recherche de maillots, sont nombreux dans la boutique de Hamed Yatassaye, au marché de Marcory, une Commune d’Abidjan. Ici, les maillots sont vendus à entre 15.000 Fcfa et 10.000 Fcfa l’unité, des chapeaux, des écharpes.

Dans cette boutique, les tuniques de tous les pays participants à la CAN sont mises à la disposition des supporters. « C’est le maillot de la Côte d’Ivoire qui est beaucoup plus demandé. Le maillot du Nigeria est presqu’en rupture parce que les gens ne voyaient pas ce pays atteindre les demi-finale et les commerçants n’en ont pas commandé assez », explique Hamed Yatassaye.

Le commerçant d’origine malienne (il rend visite régulièrement à sa famille à Kati et c’est son père qui s’est installé en Côte d’Ivoire) explique que les Ivoiriens achètent beaucoup leur maillot que ce soit en période de CAN ou pas. Même s’il s’empresse d’ajouter qu’il y a beaucoup plus de vente pendant la CAN.

Kouassi Kouakou est un grand supporter des Éléphants. Habillé en maillot orange-blanc de Côte d’Ivoire sur le dos duquel est écrit « Les Éléphants », il vient acheter deux maillots XL de son pays à 15.000 Fcfa l’unité pour les offrir à des amis dans son quartier. « J’ai six maillots de la Côte d’Ivoire. J’en ai acheté pour tous mes enfants. Aussi pour mes sœurs, frères, cousins et cousines qui sont au village », confie-t-il.

Le jeune Franck Yao débarque dans la boutique, avec deux amis, pour demander la pointure M du maillot du Maroc. « C’est le Maroc qui nous a réveillés, on va lui faire honneur », justifie-t-il. Après avoir acheté son maillot à 10.000 Fcfa, il passe dans une autre boutique pour floquer la tunique

« Les gens écrivent des choses bizarres sur leur maillot. Quelqu’un a écrit sur son maillot : Je n’ai rien sur Wave, un autre : « Sery Dorcas m’a dragué, j’ai refusé. » Je vais juste écrire mon nom : Le seul Yao C8 », ajoute Franck Yao. Le prix du flocage esr de 500 Fcfa par lettre.

« Nous recevons beaucoup de clients. C’est impossible de donner un chiffre. C’est quand même florissant », confie Seydou Sanogo qui gagne beaucoup d’argent dans le flocage depuis le début de la CAN.

Au grand marché d’Adjamé, une autre Commune d’Abidjan, toutes les qualités sont disponibles et le prix varie de 3 000 à 15.000 Fcfa.

Il n’y a pas que les vendeurs de maillots qui s’en sortent. D’autres commerçants ont augmenté leur chiffre d’affaire grâce à la CAN, notamment la vendeuse de chaussures Aminata Coulibaly.

« Beaucoup d’équipes sont éliminées. Avant de rentrer au pays, les supporters viennent acheter des chaussures et autres articles pour en faire des cadeaux à leurs proches », dit-elle.

LMD/MD (AMAP)

Demi-finales de la CAN Côte d’Ivoire 2023 : De la revanche dans l’air

Envoyé spéciaux

Ladji M. DIABY

Habibou KOUYATE

 Bouaké, 06 fév (AMAP) Nigeria-Afrique du Sud, Côte d’Ivoire-RD Congo sont les affiches des demi-finales de la CAN, Côte d’Ivoire 2023, prévues demain mercedi. En 2000, les Super Eagles ont écarté les Bafana Bafana à ce stade de la compétition alors qu’en 2015, les Éléphants ont éliminé les Léopard. L’Afrique du Sud et la RD Congo ont donc une revanche à prendre leurs adversaires.

La compétition tend vers sa fin. Le stade de la Paix à Bouaké et le stade Alassane Ouattara à Abidjan s’apprêtent à accueillir les demi-finales. La première rencontre mettra aux prises le Nigeria et l’Afrique du Sud à Bouaké (17h) alors que la deuxième mettra face à face le pays hôte, la Côte d’Ivoire et la RD Congo, à Abidjan. Quelle que soit l’issue des deux matches, la finale opposera un pays francophone et un pays anglophone. Les deux pays de l’Afrique de l’Ouest aborderont ces demi-finales avec les faveurs des pronostics. Toutefois, dans cette compétition, les observateurs se méfient bien de la « notion de favori ». C’est une CAN si particulière dans laquelle tout est possible.

En tout cas, les Bafana Bafana ont une revanche à prendre sur les Super Eagles qui les avaient dominés 2-0, à Lagos, en demi-finale de la CAN 2000. Après la défaite en demi-finale de 2000, les Super Eagles ont battu 2-1 les Bafana Bafana en quarts de finale de l’édition 2019 en Égypte.

Le Nigeria vise un quatrième titre après 1980, 1994 et 2013 alors que l’Afrique court toujours derrière un deuxième sacre après 1996 à domicile. Les deux équipes se sont rencontrées 14 fois. Les Super Eagles se taillent la part du lion avec 7 victoires contre 2 pour l’Afrique du Sud. Cinq matches se sont terminé sur des scores nuls.

Ce sera une nouvelle page dans l’histoire du football africain, avec les Bafana Bafana désormais sous la direction de deux anciens champions d’Afrique contre une équipe de stars des Super Eagles.

Monté en puissance durant la compétition, le Nigeria reste sur quatre victoires consécutives sans prendre de but. Après avoir fait match nul contre la Guinée équatoriale (1-1) lors son entrée en lice, le Nigeria a successivement dominé la Côte d’Ivoire (1-0), la Guinée Bissau (1-0), le Cameroun (2-0) en huitième de finale, l’Angola (1-0) en quart de finale. Dans un système 4-3-3, les Super Eagles sont solides derrière, puisqu’ils défendent à 11 et sont forts dans le jeu de transition avec une attaque rapide composé de grands dribleurs dans les couloirs, Ademola Lookman et Moses Simon et le dangereux Victor Osimhen.

Mais, ils doivent se méfier de l’Afrique du Sud, dirigée par Hugo Broos, qui a conduit le Cameroun à la victoire surprise en 2017. Le technicien belge est épaulé par Helman Mkhalele, un membre clé de la génération dorée de 1996 qui a remporté le premier et unique titre africain de l’Afrique du Sud.

Certes les Bafana Bafana n’étaient pas attendus à ce stade de la compétition surtout après la défaite lors de leur premier match contre le Mali. Pourtant, dès la première conférence d’avant-match contre le Mali, le Belge a martelé que son ambition est de remporter la compétition pour la deuxième fois. C’est la première demi-finale des Bafana Bafana depuis 2000.

Dans cette compétition, ils n’ont plus perdu depuis leur défaite face aux Aigles (0-2). Après une victoire devant la Namibie (4-0) et un nul devant la Tunisie, ils ont battu le Maroc, battu 2-0 en huitième de finale avant d’éliminer le Cap-Vert (0-0, 2-1 t.a.b.) en quart de finale grâce à la prestation XXXL de leur gardien Ronwen Williams.

Ceui-ci a réussi un arrêt décisif pour arracher la prolongation dans les dernières minutes et réalisé 4 arrêts lors de la séance de tirs au but.

«Beaucoup de gens en Afrique du Sud ne croyaient pas en cette équipe, mais nous y croyions, et les joueurs croyaient en eux-mêmes», a déclaré Hugo Broos après la victoire en quart de finale.

Le sélectionneur belge a également reconnu la tâche difficile qui attend l’Afrique du Sud face à une équipe nigériane de stars comme Ademola Lookman. Mais, il a insisté sur le fait que son équipe serait prête pour la confrontation de ce mercredi après avoir dissipé les doutes passés sur sa qualité.

« La demi-finale sera difficile contre les grands joueurs nigérians mais nous n’avons plus rien à perdre maintenant », a déclaré le Belge.

La première demi-finale est le remake de celle de 2000, la deuxième sera celle 2015 entre la Côte d’Ivoire et la RD Congo. Aujourd’hui, les joueurs congolais ont tous à l’esprit l’élimination en demi-finale en Guinée équatoriale par la Côte d’Ivoire (3-1), futur vainqueur de la compétition.

A domicile, portée par une ferveur nationale, la Côte d’Ivoire a l’occasion de remporter son 3è titre après 1992 et 2015. Mais les Éléphants peuvent-ils toujours compter sur le miracle ? En tout cas, ils sont portés par les dieux du stade avec une qualification miraculeuse en huitième de finale en tant que meilleurs troisièmes, une victoire surprise devant le Sénégal (1-1, 5-4 t.a.b.) et un succès incroyable devant les Aigles (2-1 a.p.) pour se hisser en demi-finale.

Pour ce match, le sélectionneur Emerse Faé sera privé des services quatre joueurs suspendus. Il s’agit du défenseur central Odilon Kossonou, l’arrière droit-capitaine Serge Aurier, les attaquants Oumar Diakité et Christian Kouamé. Si Odilon Kossonou et Oumar Diakité ont été expulsés en quart de finale contre le Mali pour cumul de cartons, Serge Aurier et Christian Kouamé ont écopé de deux cartons jaunes lors des deux derniers matches. Privé de ces joueurs qui, individuellement et collectivement, pèsent dans l’équipe, le sélectionneur doit trouver la solution pour combler les vides que vont sûrement laisser ses absences.

Tout comme la Côte d’Ivoire, la RD Congo vise un 3è titre après les sacres de 1968 et 1974. Comme les Bafana Bafana, les Léopard n’étaient pas attendus à ce stade de la compétition. Auteurs de 4 matches nuls, ils ont gagné leur premier match en quart de finale en éliminant la Guinée (3-1). Sur leur chemin, les Congolais ont écarté l’un des favoris, l’Egypte, battu en huitième de finale (1-1, 8-7 t.a.b.). C’est la première demi-finale de la Côte d’Ivoire et de la RD Congo depuis leur duel en 2015.

Les journaux ivoiriens ont évoqué dans leurs parutions de mardi cette demi-finale. L’Avenir est revenu sur la confrontation entre les deux équipes depuis 10 ans, ajoutant que les Éléphants, au niveau des statiques des rencontres depuis dix ans, partent favoris. « En quatre rencontres entre les deux pays, les Éléphants ont réalisé deux victoires, un nul et une défaite », a précisé le journal. Notre confrère Dou Nicaise conclut dans son papier que les données ont changé, ce ne sont plus les mêmes acteurs, même si côté ivoirien, on a encore Max Alain Gradel et Serge Aurier, qui sont témoins des quatre dernières confrontations entre les deux sélections. « Les Ivoiriens partent avec un avantage psychologique, la présence des supporters dans les stades et qui vont chauffer le stade ADO comme ils l’ont fait au stade de la Paix de Bouaké face au Mali ».

« Deux duels aux relents de revanche », a titré de son côté L’inter. Nos confrères rappellent « les deux visages » des Éléphants pendant cette CAN : un début de compétition « cauchemardesque, terni par l’humiliation devant leur public face à la Guinée équatoriale » et un mental à toute épreuve qui leur a permis de mettre fin aux ambitions du Sénégal en huitièmes de finale et de briser les espoirs des Aigles du Mali en quarts de finale.

« La RD Congo doit compter avec la résilience de la sélection ivoirienne », ajoute le journal. Nos confrères rappellent également qu’à chaque fois que la RD Congo a remporté la CAN, elle a éliminé le pays organisateur (Éthiopie en 1968 et Égypte en 1974) et reviennent sur les propos du sélectionneur congolais, Sébastien Desabre après le match contre la Guinée : « C’est évident, quand vous êtes en demi-finale d’une compétition, vous avez envie d’aller en finale ».

Pour le journal, les Éléphants revenus du purgatoire, vivent une cure de jouvence, bénéficient du soutien indéfectible du peuple ivoirien et des supporters qui ont décidé de les pousser jusqu’au bout : « Ce mercredi 7 février 2024, la bataille entre Léopards et Éléphants au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé sera sans merci ».

Concernant la première demi-finale, le journal estime que le Nigeria apparaît de plus en plus, après le premier tour, comme un candidat crédible à la victoire finale, ajoutant que la génération actuelle des Bafana Bafana s’illustre par les automatismes de son onze-type avec huit titulaires qui évoluent ensemble au Mamelodi Sundowns.

Le directeur de publication du journal « Le Sport », Oulidehi Magloire, fait remarquer qu’on retrouve dans le dernier carré des anciens champions d’Afrique, des sélections qui ont de l’expérience à faire valoir.

Cependant, « la configuration des deux demi-finales n’est pas la même », ajoute notre confrère. « Dans la première opposition, le Nigeria a un tel avantage psychologique sur l’Afrique du Sud que j’ai du mal à ne pas le voir en finale. En plus, le potentiel des Super Eagles me semble vraiment supérieur à celui des Bafana Bafana ».

« Par contre, poursuit-il, la seconde demi-finale m’apparaît très équilibrée. Certes, la Côte d’Ivoire est sur une belle dynamique et devant son public, mais la RD Congo n’a jamais fait de complexe à s’imposer devant les supporters abidjanais. En plus, les Léopards ont un sélectionneur qui connaît bien le microcosme footballistique ivoirien. » « Pour moi, c’est du 50-50 », a-t-il pronostiqué.

Adou Mel du groupe Intelligent d’Abidjan fait remarquer qu’aucune équipe demi-finaliste de la dernière édition n’est présente. Ensuite, aucun premier des six groupes n’est présent non plus. « Côte d’Ivoire-RD Congo doit être un match de revanche pour les Congolais éliminés en demi-finale en 2015 par les Ivoiriens. Ces derniers doivent confirmer leur acquis de 2015. Les Léopards se bonifient au fil des rencontres, les Éléphants font preuve de solidarité et de solidité. Ce sera un match de feu et de nerfs où rien n’est acquis ou gagné par avance », analyse Adou Mel.

« Nigeria-Afrique du Sud est aussi le match des Anglophones. Le Nigeria part avec les faveurs des pronostics au vu de ce qu’il a montré et démontré jusque-là. Un bloc solide au jeu direct. Les Super Eagles restent un bon groupe avec de bonnes individualités capables de faire la différence à tout moment. En face l’Afrique du Sud est toute aussi solide. Elle élève son niveau de jeu à chaque sortie. Lentement mais sûrement elle fait son chemin. Comme la Côte d’Ivoire, elle gère sa résilience avec beaucoup d’humilité et de respect de l’adversaire. Attention à cette équipe qui a débuté difficilement mais qui avance à grand pas. Elle pourrait faire mal. Les Bafana Bafana n’ont pas encore dit leur dernier mot », explique-t-il.

Deux rencontres de haut niveau pour savoir les finalistes de la 34è édition de la CAN.

LMD/MD (AMAP)

 

CAN Côte d’Ivoire 2023 : Vers une finale Nigeria-Côte d’Ivoire ?

Ladji M. DIABY

Habib KOUYATE

Bouaké, 06 fév (AMAP) Nigeria-Afrique du Sud, Côte d’Ivoire-RD Congo. Ce sont les affiches des demi-finales de la CAN, Côte d’Ivoire 2023. La première demi-finale aura pour cadre le stade de la Paix à Bouaké, le 7 février, entre les Super Eagles et les Bafana Bafana alors qu’en deuxième heure, les Éléphants seront face aux Léopards, au stade Alassane Ouattara, à Abidjan.

Les quatre équipes ont obtenu leur ticket à l’issue des quarts de finale disputé vendredi et samedi. Le Nigeria a écarté l’Angola (1-0), vendredi au stade Félix Houphouët-Boigny, grâce à une réalisation de l’ailier Ademola Lookman (41è min), auteur des trois derniers buts de son équipe.

Après son match nul lors de son entrée en lice dans la compétition, contre la Guinée équatoriale (1-1), le Nigeria est monté en puissance en signant quatre succès consécutifs sans encaisser de but : la Côte d’Ivoire (1-0), la Guinée Bissau (1-0) et le Cameroun (2-0), l’Angola (1-0).

Solides derrière et efficaces devant, les Super Eagles font office de grands favoris à la victoire finale. Ils auront en face l’Afrique du Sud qui a écarté le Cap-Vert (0-0, 2-1), samedi dernier, au stade Charles Konan Banny, à Yamoussoukro, dans le dernier quart de la compétition.

Les Bafana Bafana atteignent la demi-finale pour la première fois depuis 2000 et avaient été alors éliminés par … les Super Eagles (2-0), grâce à un doublé de Tijjani Babangida (1re et 34è min).

De son côté, le miracle continue pour la Côte d’Ivoire. Déjà qualifié à la dernière minute au deuxième tour, le pays hôte a renversé le Sénégal (1-1, 5-4 t.a.b.) en huitièmes de finale avant de faire la même chose au Mali (1-2), samedi dernier, en quart de final.

Les Éléphants, réduits à dix en première période, ont arraché la prolongation avant de l’emporter sur un but libérateur d’Oumar Diakité.

Face au RD Congo qui semble évoluer en dessous du Mali et du Sénégal, les Éléphants comptent décrocher facilement leur ticket pour la finale. Les Congolais ont battu la Guinée (3-1) en quarts de finale pour renouer avec les demi-finales pour la première fois depuis 2015, tout comme leur futur adversaire.

En Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire a éliminé la RD Congo (3-1) avant de battre le Ghana (0-0, 9-8 t.a.b.) en finale.

La finale de cette édition tend vers une finale Nigeria-Côte d’Ivoire, les deux favoris qui restent en course. Mais… cette édition est très imprévisible.

LMD/MD (AMAP)

Sikasso : Mobilité des animaux et accès aux ressources naturelles au cœur d’une rencontre du CILSS

La rencontre visait à analyser, amender de manière critique et à valider les résultats de la collecte des données

Sikasso, 02 fév (AMAP) Une rencontre a regroupé, mercredi dernier à Sikasso (Sud), les préfets, les représentants des organisations des éleveurs, les responsables de la filière bétail-viande des sept cercles de l’ancienne Région de Sikasso, pour la « Validation du rapport provisoire de collecte des données sur l’évolution des conflits liés à la mobilité des animaux et à l’accès aux ressources naturelles dans la Région de Sikasso ».

La rencontre, initiée par le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), à travers l’Unité régionale de coordination (UCR/PRAPS-2), visait, également, à analyser, amender et à valider les résultats de la collecte des données.

Les échanges entre les participants ont porté sur la méthodologie de la conduite de l’étude, les résultats de l’étude y compris l’application de la méthodologie assortie des difficultés et approches de solutions.

En 2023 dans les sept cercles de l’ancienne Région de Sikasso, il ressort de l’analyse des résultats qu’il y a eu 185 cas de conflits non-violents soit un taux de (91,13%) et 18 cas de conflits violents (8,86%).

Les causes de ces conflits sont, notamment liées à la dévastation des cultures, l’accès aux pistes pastorales, aires de repos, vol de bétail, l’utilisation des ressources des espaces officiellement protégés (forêts, parcs…) Comme conséquences, ces conflits ont occasionné des pertes en vies humaines, de bétail, de matériels et des blessés.

Les recommandations ont porté, notamment sur la pérennisation du système et la dotation de tous les agents de collecte en outils de travail (Smartphones, tablettes…)

Le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Sikasso, Bernard Coulibaly, qui a présidé l’ouverture des travaux, a affirmé que les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles constituent une préoccupation majeure pour le développement des systèmes d’élevage mobile, d’une part et d’autre part, la coexistence pacifique entre les communautés.

M. Coulibaly a indiqué que cette collecte des données sur l’indicateur des conflits liés à la transhumance a concerné les sept cercles de l’ancienne Région de Sikasso. « Elle s’inscrit dans le cadre du suivi des conflits permettant de mesurer la dynamique des stratégies mises en œuvre dans les pays. Et ce, pour prévenir et gérer les conflits en lien avec la mobilité pastorale. », a-t-il dit. « Ceci permettra de connaître le nombre de conflits, les causes, les conséquences et les types de règlements », a souligné Bernard Coulibaly.

Il a rappelé que le PRAPS-2 constitue une suite opérationnelle de la Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme, adoptée le 29 octobre 2013. Cette déclaration appelle à « sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et à accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans six pays (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) au cours des cinq prochaines années…».

Bernard Coulibaly a ajouté que l’objectif de développement du PRAPS-2 est décliné, entre autres, en amélioration de la santé animale et contrôle des médicaments vétérinaires, en amélioration des chaînes de valeur du bétail…

De son côté, l’expert suivi-évaluation du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS-régional/CILSS), Damien Houndetondji, a affirmé que cette rencontre est l’occasion pour les parties prenantes d’échanger sur les acquis et les insuffisances constatés dans les résultats de la collecte des données.

Par ailleurs, M. Houndetondji a saisi l’occasion pour remercier les agents collecteurs pour leurs efforts lors de la collecte des données.

MFD/MD (AMAP)

 

Infertilité dans le couple : La femme toujours au banc des accusées !

Elles sont victimes de stress chronique, de frustrations, d’isolement et de dégradation de l’image de soi

Par Aminata DJIBO

Bamako, 02 fév (AMAP) Véritable problème de santé publique, l’infertilité dans le couple conduit souvent à des conflits sérieux dans la famille, voire à la rupture des liens conjugaux. Le plus souvent, c’est la femme qui fait les frais des accusations.

Au-delà de la famille, le jugement de la communauté pèse également beaucoup sur les épaules de la femme. Sans prendre de gants, certains l’accuse d’être, en grande partie, responsable de cette difficulté de procréer.

Oumou (Nom d’emprunt) s’est mariée, il y a 6 ans. Durant toutes ces années, elle a attendu en vain un enfant. Elle explique que la femme commence à souffrir de ce problème à partir de six mois de mariage. « C’est après quatre ans de mariage que j’ai commencé à vivre avec le stress à cause de la pression familiale. Je me sentais exclue du fait que j’étais la seule femme sans enfant dans notre grande famille. Je me demandais ce que j’ai fait à Dieu pour être infertile », confie-t-elle, avant d’ajouter qu’elle a suivi beaucoup de traitements afin de pouvoir procréer.

La jeune dame affirme avoir essuyé des critiques acerbes. « Ma belle-mère disait aux autres femmes de la maison que je ne pouvais pas enfanter. Elle souhaitait que mon époux prenne une autre femme », se souvient-elle. Et de déplorer le refus de certains hommes à collaborer franchement avec la femme pour trouver une solution au problème.

Selon elle, cette attitude du conjoint est la plus pénible à supporter. « Chaque fois qu’une femme, qui s’était mariée après moi, venait à accoucher, mon époux me demandait la raison pour laquelle ils ont eu un enfant avant nous ?», se rappelle Oumou qui trouvait toujours des formules pieuses.

Oumou explique que la femme qui peine à avoir un enfant doit faire face à une société intolérante. Elle en veut pour preuve les interrogations persistantes, rageuses de la communauté quant à la capacité de procréer de la femme qui sont vraiment stressantes pour l’intéressée. « Un comportement, soutient-elle, qui impacte la santé reproductrice de la femme. »

Marie, une femme courageuse, partage son parcours douloureux. Elle a fait cinq années de mariage sans pouvoir concevoir. « Chaque mois, c’était une déception. Le poids de l’infertilité semblait trop lourd à porter », confie-t-elle, des larmes aux yeux. Sa quête incessante pour devenir mère l’a conduite à une dépression.

Cependant, des ténèbres, émerge une lueur d’espoir avec l’histoire d’Élise. Malgré les difficultés à concevoir, elle bénéficie du soutien inébranlable de son mari et de sa famille. « Leur amour m’a aidée à traverser les moments les plus sombres. Nous avons abordé la question d’infertilité en toute compréhension et avec la manière la plus courtoise en vue d’arrondir les angles de la frustration », explique Élise avec un sourire empreint de gratitude.

La solidarité familiale a été son bouclier contre le découragement. Devenir mère est le désir profond de toute femme depuis son enfance. C’est pourquoi, l’on voit les petites filles porter les poupées au dos pour s’identifier à leur mère.

 

CONSULTATION PRÉNUPTIALE – Pour le psychologue Bourama Sangaré, l’infertilité est perçue par la femme comme « une atteinte à son estime de soi, une frustration, une incapacité à remplir son rôle. » Les femmes qui en souffrent généralement sont exposées au stress chronique au fur et à mesure que l’attente d’un enfant perdure.

« Découvrir qu’elle peine à enfanter est une frustration qui l’enfonce dans l’isolement et dans la dégradation de l’image de soi. Les sentiments d’échec chez ces femmes sont aggravés par la pression de l’environnement social », explique-t-il.

Par ailleurs, le gynéco-obstétricien Kokeina Oumar Koné apporte des éclaircissements sur cette difficulté d’avoir des enfants. En premier lieu, le praticien tient à préciser la différence entre une personne infertile et celle stérile. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’infertilité est l’absence de conception après 12 mois de rapports sexuels normaux en fréquence et en qualité, chez un couple qui vit sans contraception,

«On dit qu’elle est primaire lorsque la femme n’a jamais eu de grossesse. On le qualifie de secondaire quand la femme n’arrive pas à tomber enceinte après de nombreuses fausses couches», explique-t-il. Quant à la stérilité, indique Dr Kokeina Oumar Koné, c’est quand la femme ne peut pas tomber enceinte.

Le gynéco-obstétricien affirme que les anomalies des trompes constituent la première cause d’infertilité. Il explique que les infections au niveau des trompes, comme le microbe appelé «chlamydia», sont très fréquentes chez les jeunes. Le spécialiste signale que ce microbe, asymptomatique, agit en silence jusqu’à altérer les trompes de la femme infectée.

Le professionnel de la santé cite également les anomalies au niveau du vagin qui altèrent la qualité de la glaire cervicale (qui permet aux spermatozoïdes de passer pendant la bonne période). « Celle au niveau de l’utérus dont le fibrome, déclare-t-il, est considérée comme la deuxième cause d’infertilité chez la femme. » « Car ces fibromes, justifie-t-il, par leur volume et leur localisation, contribuent beaucoup à l’avènement de l’infertilité.

Les anomalies de l’ovulation, selon le praticien, sont aussi l’une des principales causes d’infertilité. Il ajoute que des facteurs environnementaux, l’alcoolisme, le tabagisme et l’obésité provoquent l’infertilité.

Dr Koné rassure la population qu’aucune étude n’a démontré que les contraceptions sont la cause de l’infertilité. Le praticien explique que l’infertilité concerne aussi bien la femme que l’homme. « Dans 100% des cas, précise-t-il, l’homme est fertile à 30% autant que la femme. » « Dans 30% des cas, poursuit-il, c’est un problème mixte. » Et les autres 10%, dit le medecin, portent sur des causes inconnues.

Il invite les femmes à adopter ou privilégier la consultation prénuptiale (consultation avant le mariage permettant de dépister des pathologies qui poseront problème en cas d’éventuelle conception Ndlr). « Toutefois, reconnaît-il, ceci n’est pas une pratique propre à notre culture. Il conseille aux femmes de traiter leurs infections et de vivre dans un environnement sain.

Selon le gynéco-obstétricien, il faut éviter l’alcool, le tabagisme et faire régulièrement du sport. Ce n’est pas tout, Dr Koné estime que pour se donner toutes les chances de procréer, il faut observer l’abstinence, être adepte de la fidélité ou adopter l’utilisation des préservatifs. « Dès qu’une femme sent qu’elle a des signes d’infections, c’est-à-dire des démangeaisons, des écoulements ou des odeurs, il faut forcément les traiter avant que ça ne devienne un problème sérieux», prévient Dr Kokeina Oumar Koné.

Au Mali, en ce qui concerne les infections, indique-t-il, il y a des traitements spécifiques. «On doit respecter les délais du traitement. Si ces infestions sont dues à des problèmes au niveau de l’utérus, cela nécessite une opération. Si c’est un problème d’ovulation, il y a des médicaments qui favorisent une bonne ovulation. Les traitements dépendent aussi des causes», dit-il, avant de résumer que le plus difficile, c’est de poser le diagnostic.

« Dans les cas où les trompes sont complètement détériorées, explique-t-il, le médecin peut effectuer une fécondation in vitro. » Dans les cas de ménopause précoce, on procède à l’insémination artificielle avec des spermatozoïdes de donneur, c’est-à-dire le don d’ovocyte. « Aujourd’hui, au Mali, on peut dire que sur cette pratique on a de bons résultats », se réjouit le spécialiste.

Les autorités et leurs partenaires déploient plusieurs actions de sensibilisation sur les questions liées à l’infertilité. Notamment avec l’appui d’ONG, qui œuvrent dans la santé sexuelle, sensibilise les femmes à utiliser la planification familiale au lieu d’opter pour des avortements répétitifs dans des conditions non médicales désastreuses qui entraînent l’infertilité. Ces organisations sensibilisent également les jeunes filles sur les infections sexuellement transmissibles en vue d’œuvrer pour un monde fertile.

AD/MD (AMAP)

 

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