Gourma Rharous, 13 sept (AMAP) Dès les premières heures qui ont suivi l’attaque terroriste contre le bateau « Tombouctou », 407 rescapés parmi lesquels on dénombre 60 blessés ont été évacués à bord de pinasses mises à disposition par les autorités communales de Banikane, aire dans laquelle, le drame a eu lieu.
Dès leur arrivée à Rharous, leur accueil a été aussitôt organisé par toutes les autorités locales confondues. Ils ont été hébergés dans les salles de classes de l’école fondamentale Rharous I I et les blessés et malades dirigés vers le centre de santé de référence pour leur prise en charge. Toute la population de la ville a spontanément contribué à leur accueil à travers divers gestes : dons d’habits, de literie, soutien moral etc.
Dans des circonstances inattendues de ce genre, les premiers moments n’ont pas été de tout repos pour les autorités locales. Un comité de crise présidé par le préfet de cercle représenté par le conseiller spécial du gouverneur de Région a été diligemment mis en place et comprend : le président de l’autorité intérimaire, le Maire de la commune de Rharous, le chef de village le médecin-chef du centre de santé de référence, le chef du service du développement social et de l’économie solidaire, le président local des OASC, la CAFO locale, le conseil local des jeunes, les partenaires au développement, la presse et diverses autres personnes ressources.
Dès la première nuit, leur restauration a été gratuitement pris en charge par le chef de village. Ce geste a été relayé par la Croix rouge Malienne qui a offert trois repas par repas par rescapé, pendant trois jours.
Il faut noter que le gouverneur de Région, le CD Bakoum Kanté, a réagi avec promptitude en apportant un appui financier. Le préfet de cercle et tous les responsables précités ont également contribué conséquemment à travers contributions financières et matérielles.
Le CSREF a fait don de moustiquaires, kits d’hygiène et assuré la prise en charge gratuite des soins et médicaments à tous les rescapés. Les ressortissants de Rharous à Bamako et d’autres associations ont aussi apporté leur aide.
Malgré cet élan de solidarité générale, les rescapés sont encore sous le choc. Ils sont extrêmement tendus et manifestent une envie pressante de rentrer chez eux. À ce niveau, les autorités rassurent que tous les moyens sont en train d’être mis en œuvre pour leur acheminement.
Toutes ces dispositions sont vues comme lentes par les représentants des rescapés qui font de leur évacuation par les airs, leur principale exigence et rejettent catégoriquement toute option de départ par les voies fluviale et routière. Ils sont moralement à bout.
Divers cas de traumatismes et autres chocs psychologiques peuvent être constatés. En témoigne, ce jeune homme dans la vingtaine, assis sur une brique de parpaing du matin au soir, loin du lot, plongé dans un mutisme total, le regard fixé dans le vide, inconscient de tout ce qui passe autour de lui. Beaucoup parmi eux, souffrent de traumatismes à des degrés différents. Leur leitmotiv : partir, partir…rentrer à la maison.
MG/MD (AMAP)