Bamako, 17 mars (AMAP)  Le projet de réhabilitation du site du Tombeau des Askia, cofinancé avec l’Etat malien et l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph) qui va mobiliser 500.000 dollars, soit environ 300 millions de Fcfa, a été solennellement lancé, le 10 mars dernier, à Gao, a-t-on appris, jeudi,

Lors d’une conférence de presse, au ministère de la Culture, le secrétaire général du département, Yamoussa Fané, a insisté sur l’importance de la réhabilitation de ce patrimoine culturel. Le site du Tombeau des Askia, construit en terre, en 1495 par l’empereur songhay, Askia Mohamed, comprend un tombeau pyramidal et une mosquée. Celle-ci, l’une des plus grandes de la ville est encore utilisée par les habitants. Le site ne présente pas de signe flagrant de dégradation mais est soumis à un risque structurel.

« Le plan de réhabilitation, qui s’étend sur deux ans, jusqu’en 2022, doit permettre de sauvegarder « un témoignage spectaculaire de la richesse du patrimoine malien », a déclaré Valery Freland).

« Concrètement la réhabilitation consistera à restaurer certains piliers qui soutiennent la toiture, la réfection de la toiture car, plusieurs couches de banco ont été déposées sur les murs au cours des différents crépissages annuels. Cela commence à peser assez lourd », a déclaré le directeur national du patrimoine, Moulaye Coulibaly. A cela s’ajoute la réfection du mur d’enceinte et de la mosquée attenante au tombeau, entre autres.

Le Tombeau des Askia représente un pan important de l’histoire du Mali, de son savoir-faire et du désir de vivre ensemble de ces populations. Il est surtout le symbole d’un islam tolérant et ouvert sur le monde.

Classé au patrimoine mondial en 2004, le site a été ajouté en 2012 sur la liste du patrimoine en péril en raison des turbulences enregistrées au Mali, depuis 2012. Lorsqu’un groupe jihadiste avait occupé Gao, pendant dix mois, la population de la ville avait protégé avec détermination ce patrimoine qui demeure l’un des principaux héritages de la culture songhay dont le peuple régna sur un large empire ouest-africain entre les 15e et 16è siècles.

Créée en 2017 sous l’impulsion de la France, l’Aliph est une organisation internationale de sauvegarde du patrimoine en zone de conflit. Huit pays en sont les bailleurs parmi lesquels la France, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite.

Elle subventionne, aussi, au Mali, un second projet sur la réhabilitation des manuscrits anciens de la mosquée de Djinguirayber de Tombouctou.

« Aliph finance, actuellement, 50 projets pour un coût total de 17 millions de dollars », a révélé Valéry Freland. Chaque année, la fondation fait un à deux appels à projets. Mais, elle peut intervenir, en urgence, sur des cas dont elle est saisie, soit par des Etats, soit par des associations.

La ministre de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo et de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, étaient présents à la conférence de presse.

YD/MD (AMAP)