Du fait de l’accueil populaire, le colonel Abdoulaye Maïga a mis près de deux tours d’horloge pour arriver à la présidence de la République.

Bamako, 28 sept (AMAP) Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, qui a été accueilli par une foule enthousiaste, a son retour de New York mardi, s’est rendu au palais présidentiel de Koulouba où il a rendu compte de  sa mission au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

A sa sortie d’audience, le chef du gouvernement par intérim a expliqué que son « intervention à la tribune de l’ONU visait à faire comprendre que le Mali n’accepte pas de diktat. D’où qu’il vienne. »

«En toute franchise, nous avons été agréablement surpris. Il s’agit de trop d’honneur pour nous», a dit le Premier ministre par intérim, avant de remercier « le bon Dieu et le président de la Transition pour cette confiance placée » en lui. Et, également, « le peuple malien pour l’accueil très chaleureux. »

Selon Abdoulaye Maïga, il n’a fait que son devoir au service du peuple. Toutefois, il a ajouté que « lorsque nos compatriotes sortent de manière spontanée, ceci ne peut que ragaillardir les dirigeants dans leur mission ».

Concernant la mission elle-même et son contexte, le chef du gouvernement par intérim a rappelé que l’année dernière jusqu’à cette 77è session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Mali a traversé des situations inédites dans les relations internationales.

«Jamais dans l’histoire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un État n’a subi autant de sanctions ».  « Des sanctions qui, en plus d’être inédites, totalement illégales, illégitimes, sont inhumaines contre un peuple qui fait déjà face à une situation sécuritaire très complexe», a déploré le colonel Abdoulaye Maïga.

D’après lui, il fallait dire haut et fort à la communauté internationale que le Mali a été injustement sanctionné.

OUVERTURE  – Abdoulaye Maiga estime que le Mali fait l’objet « d’une combine » dans le dossier des 46 mercenaires ivoiriens. «Nous avons tous assisté à la synchronisation, à la mise en scène et à l’harmonisation des éléments de langage pour faire passer notre pays de statut de victime à un statut de coupable», a dénoncé le chef du gouvernement par intérim. Avant de soutenir que ce qu’il a dit relève de la logique.

«Vous ne verrez dans aucun pays au monde où des militaires peuvent débarquer sans autorisation avec des armes. Forcément, si les autres ne l’acceptent pas, pour quelle raison voudraient-ils que le Mali l’accepte ?», se demande-t-il.

Le responsable malien  précise que ceci ne voudrait pas dire que «nous sommes fermés au dialogue». Il a précisé que c’est un dossier judiciaire dans lequel « le gouvernement n’est pas du tout bien placé pour s’impliquer. »

«Le président de la Transition peut le faire car, en plus d’être chef suprême des Armées, chef de l’État, il est également le président du Conseil supérieur de la magistrature», a rappelé le colonel Abdoulaye Maïga.

Il a souligné qu’il fallait exprimer cette position « haut et fort » pour que les interlocuteurs du Mali comprennent que, « dorénavant, des approches consistant à nous faire taire ou à subir des assauts, des adversités et des injures ne passeront pas. »

«On ne peut pas accepter qu’au 21è siècle on vienne nous insulter. Le Mali n’insulte pas. Vous ne verrez pas un seul communiqué de la Transition où le gouvernement s’ingère dans les dossiers des autres», a soutenu le chef du gouvernement par intérim. Selon lui, ce sont là des principes élémentaires des relations internationales. « Et on ne peut pas accepter que les autres s’ingèrent dans nos affaires intérieures ».

Pour le colonel Maïga, le Mali est ouvert à tous les partenaires. « Notre pays ne peut pas être pris au piège par des guerres idéologiques qui ne le regardent pas, parce que nous avons nos défis», dit-il.

«Si nous avons des partenaires qui peuvent nous aider à faire face à ces défis, ils seront toujours les bienvenus à condition que les trois principes qui guident l’action publique au Mali et définis par le chef de l’État soient respectés», a insisté le chef du gouvernement par intérim. Il s’agit « de la souveraineté du Mali, du respect de nos choix stratégiques et de partenaires et, surtout, de la prise en compte de l’intérêt du peuple malien dans toutes les décisions. »

Le chef du gouvernement par intérim a engagé nos compatriotes car, selon lui, le combat que le Mali mène, il le fait pour les générations futures.

DD/MD (AMAP)