Bamako, 13 avr (AMAP) La 4è édition du Forum diplomatique d’Antalya, ouverte, vendredi 11 avril 2025, sous la présidence du chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, a été marquée samedi par un panel de haut niveau consacré à l’avenir de l’intégration régionale au Sahel, rapporte le Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Animé par les ministres en charge des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, Bakary Yaou Sangaré du Niger et Karamoko Jean-Marie Traoré du Burkina Faso, ce panel a mis en lumière les avancées de la Confédération des États du Sahel (AES), créée en juillet 2024.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a rappelé les origines de l’Alliance des États du Sahel, formée en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avant d’évoluer vers la Confédération AES sous l’impulsion des présidents Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani.
« Nous voulons sortir de la dépendance pour pouvoir assurer nous-mêmes la sécurité de nos pays », a déclaré M. Diop, soulignant les trois piliers de la Confédération : défense, diplomatie et développement.
- Diop et ses homologues ont défendu les progrès réalisés, notamment en matière de sécurité. Il a affirmé que les armées des trois pays « travaillent ensemble comme une seule armée » et qu’une force unifiée intégrée est en projet.
Il a également déconstruit les narratifs sur une prétendue recrudescence de l’insécurité depuis le retrait des forces internationales. « Pendant dix ans, le Mali ne contrôlait pas plus de 40 à 50 % de son territoire. Depuis le départ de la MINUSMA (Mission onusienne), nous avons récupéré ces zones. Ça ne veut pas dire que le terrorisme est fini mais, nous voyons une amélioration qualitative », a-t-il insisté.
Le chef de la diplomatie malienne a pointé du doigt les embargos imposés par certaines puissances occidentales, limitant l’accès aux équipements militaires. « Nos armées sont en mesure de faire le travail nécessaire mais, il nous manque des vecteurs aériens », a-t-il précisé, louant le partenariat avec la Turquie, la Chine et la Russie pour pallier ces besoins.
Sur le plan économique, M. Diop a annoncé des initiatives majeures, notamment la création d’un espace de libre circulation des personnes et des biens, ainsi que des projets intégrateurs dans les secteurs du chemin de fer, de l’énergie et de la transformation des matières premières.
« Nous voulons promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le développement dans une démarche fraternelle avec les pays de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté.
Le ministre n’a pas épargné les Nations unies, critiquant leur inaction face au terrorisme. « Qu’est-ce que les Nations unies ont fait pendant dix ans dans nos pays pour lutter contre le terrorisme ? Zéro », a-t-il lancé, soulignant que les efforts de l’AES portent aujourd’hui leurs fruits.
Ce panel a offert une tribune pour réaffirmer la détermination de la Confédération AES « à bâtir un avenir souverain et intégré pour les populations du Sahel », tout en consolidant ses partenariats stratégiques.
OS/MD (AMAP)