Digitalisation de la douane : Des scanners de pointe installés

Ces équipements de dernière génération offrent une plus grande sécurité d’emploi. Ils permettront surtout d’optimiser les recettes

Envoyé spécial

Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 26 sept (AMAP) La direction générale des douanes maliennes a acquis et installé trois nouveaux scanners fixes pour un coût de 18 milliards de Fcfa (soit 6 milliards l’unité) à Diboli, Mahinamine (Région de Kayes, dans l’Ouest) et Sikasso (Sud).

Ces équipements, dans le cadre de l’extension et la modernisation de son système de scanning, ont été inaugurés, jeudi dernier, dans la cour de la direction régionale des douanes de Sikasso (Sud), par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Ces nouvelles acquisitions sont le fruit d’un partenariat stratégique entre le Mali et des entreprises chinoises et russes. La partie chinoise a fourni les équipements tandis que la maintenance des installations sera assurée par le partenaire russe.

Le scanner de type Portal présente une capacité d’inspection de 150 camions par heure, soit sept fois plus que les scanners mobiles actuellement en service dans notre pays. Il possède une qualité d’image radioscopique de très haute performance, la plus élevée du marché (+30% par rapport aux scanners existants).

Cet équipement est également doté d’une lecture automatique des plaques minéralogiques, des numéros de conteneurs et du dessous des camions. Il offre une plus grande facilité et sécurité d’emploi, tout en étant extrêmement robuste face aux environnements hostiles (poussière, chaleur, humidité, vent, etc.)

De plus, ce scanner est conforme aux normes internationales de radioprotection et répond aux recommandations de l’Organisation mondiale des douanes.

Le nouveau dispositif a pour mission d’assurer la vérification documentaire préalable à l’importation, avant l’arrivée des marchandises sur notre territoire, suivie d’une analyse de risques. À leur arrivée aux frontières, les camions feront l’objet d’une vérification non intrusive grâce au scanning de leur contenu.

Le porte-parole des partenaires, Li Xin, a souligné que le scanner est de dernière génération et le plus avancé. «Il nous a fallu près d’un an pour achever l’installation, la mise en service et la réception des trois scanners sur les trois sites bénéficiaires. Ils sont désormais prêts à être exploités», a-t-il déclaré.

Il a également assuré que son équipe continuera à assister la douane malienne sur chaque site, afin de garantir le bon fonctionnement des scanners.

Le directeur général des douanes a rappelé que pour mettre fin à plus de 30 ans de Programme de vérification des importations (PVI) confié à des sociétés privées étrangères, le Mali a résilié, en décembre 2017, le contrat du PVI avant embarquement, en vigueur depuis 1989. Ce programme a été remplacé par un nouveau concept baptisé Programme moderne de contrôle des importations (PMCI).

Optant pour une transition progressive, une période transitoire de cinq ans a été instaurée dans le cadre du PMCI. Ainsi, le 3 janvier 2018, l’État a signé un contrat en mode BOT (Build-Operate-Transfer), c’est-à-dire transfert de compétences, pour la création d’un Centre d’expertise technique (CET), destiné à former les agents des douanes à la maîtrise des fonctions de classement tarifaire et d’évaluation douanière. Cependant, l’inspecteur général Amadou Konaté a reconnu qu’à la fin du contrat, et en dépit de sa prolongation jusqu’au 31 décembre 2023, tous les engagements n’ont pas été respectés.

En outre, il a également annoncé que d’ici fin 2025, la direction des douanes prévoit de déployer un dispositif similaire à Kouremalé (corridor guinéen), Kadiana (corridor ivoirien) et Bénéna (corridor burkinabè). De plus, un poste d’inspection centralisé sera créé à Bamako pour améliorer l’efficacité de l’analyse des images radioscopiques capturées sur les points de frontière. Un centre de formation dédié aux métiers de l’inspection non intrusive sera également mis en place au sein de la Direction générale des douanes, afin de maintenir l’expertise en la matière en toute autonomie.

Après la coupure du ruban symbolique et la remise des clés de six véhicules 4×4 au responsable du Centre d’expertise technique (CET), le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a déclaré à la presse que «ce Centre d’expertise contribuera énormément à la digitalisation des activités des douanes».

Il a révélé que depuis 2020, les recettes douanières augmentent, régulièrement, de 10% chaque année, avec une progression record de 13% l’année dernière. Et d’ajouter qu’auparavant, le scanning était confié à une société privée, ce qui coûtait 15 milliards de Fcfa au budget de l’État.

AG/MD (AMAP)