
La rencontre d’une journée visait à renforcer l’humanisation de la MAC de Ségou
Ségou, 24 sept (AMAP) La Direction régionale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DRAPES), avec l’appui financier de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO), a organisé, jeudi dernier, à Ségou, une journée d’échange avec les acteurs de la chaîne pénale.
Le substitut du procureur près du Tribunal de grande instance de Ségou, Moussa Diallo, qui a présidé l’ouverture de la rencontre, a souligné que la Maison d’arrêt est un lieu où sont détenus des êtres humains qui ont eux aussi des droits.
En sa qualité de vice-président du Cadre de concertation des acteurs de la chaine pénale de Ségou, le substitut du procureur a félicité IDLO pour son initiative bienveillante, de bien vouloir accompagner la Justice malienne et d’autres de la Sous-région, en l’occurrence le Burkina Faso et le Niger, « dans leur mission quotidienne de dire le droit, encore plus en cette période que traverse le Mali et où les justiciables ont soif de justice. »
La rencontre d’une journée visait à renforcer l’humanisation de la MAC de Ségou. Il s’agissait particulier d’aborder les conditions de prise en charge des personnes détenues dans la MAC de Ségou ; tenir informés les différents acteurs du milieu pénal et les Organisations de la société civile (OSC) des protocoles de sécurité applicables aux établissements pénitentiaires et favoriser un échange constructif sur les questions de justice pénale et sur la manière d’améliorer l’accès à la justice.
Le Directeur régional de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée de Ségou, l’inspecteur principal Abdoulaye Séméga a exprimé tout l’honneur de la DRAPES « d’accueillir la première rencontre des acteurs de la chaîne pénale d’échanger sur des sujets d’actualité comme la gestion des EPES et les mesures de sécurité en milieu carcéral. » « Thématique d’actualité au regard de la dégradation sécuritaire du pays en général et celle de la Région de Ségou en particulier dont les EPES sont impactés car étant des lieux légaux des personnes détenues », a-t-il-dit.
Le Mali fait face, depuis 2012, à une crise sécuritaire dont les conséquences ont impacté le bon fonctionnement de l’État, en particulier dans le domaine de la justice. Des établissements pénitentiaires ont été attaqués et détruits accompagnés d’enlèvements et de meurtres d’agents pénitentiaires. En plus des détenus ordinaires que nous connaissons, nous assistons à l’apparition d’une nouvelle catégorie de détenus en lien avec le terrorisme.
La Région de Ségou n’échappe pas aux conséquences de cette crise. C’est pourquoi, dans le but d’appuyer le gouvernement à faire aux besoins sécuritaires, l’OIDD/IDLO, à travers son Programme Sahel, « vise à renforcer la qualité de la justice pénale, afin qu’elle soit plus accessible, rapide et responsable. »
Au cours des différentes présentations, les experts ont expliqué entre autres les conditions de détention, les mesures de sécurité, les conditions de travail du personnel, la discipline et le travail en milieu carcéral.
A la fin de la journée les participants ont recommandé, sur le plan sécuritaire, d’augmenter l’effectif du personnel surveillant en tenant compte de l’aspect genre et d’améliorer la sécurité des établissements pénitentiaires.
Ils ont préconisé, sur le plan alimentaire, de former les détenus cuisiniers dans la préparation des menus pour l’amélioration de la qualité des repas et aussi pour faciliter leur réinsertion. Et de tenir compte du renouvellement des provisions à temps.
Ils ont, également suggéré, d’organiser des séances d’explication du contenu du R.I à tous les détenus des MAC pour une meilleure compréhension et de renforcer et équiper les ateliers de formation et de production.
Renforcer les actions de sensibilisation et d’éducation par la société civile au niveau communautaire faciliter, à travers des actions de la société civile, la réinsertion des détenus, ont été d’autres recommandations fortes de cette journée d’échange.
ADS/MD (AMAP)