Bamako, 24 fév (AMAP) La 3è session du Conseil supérieur de la Politique nationale genre du Mali, qui s’est tenue, jeudi à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, veut insuffler une nouvelle dynamique à la promotion du genre au Mali.
Malgré des avancées, d’importants défis restent à relever dans le secteur au Mali, notamment l’absence d’une analyse genre des politiques et programmes des institutions et ministères.
Cette rencontre constitue un moment pour faire le bilan mais, aussi, de projection, d’engagement et de proposition pour combler les insuffisances. Cela, afin d’améliorer la condition de la femme et de l’homme maliens à travers la mise en œuvre efficiente de la Politique nationale genre (PNG).
«Comme pour tous les autres secteurs importants pour le développement, l’efficacité des interventions dans le domaine du genre dépend largement de la compréhension de son concept, encore sujet à des définitions et interprétations erronées. Cela dépend également de l’utilisation des outils de la gestion axée sur les résultats, notamment la planification stratégique sensible au genre», a souligné la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly.
Le Mali, en souscrivant aux engagements internationaux et régionaux en matière de droits humains et de droits des femmes, en particulier, s’est engagé à considérer les questions d’égalité et d’équité entre la femme et l’homme comme une des conditions pour construire et parvenir au développement inclusif, équitable et durable.
C’est dans cette optique que le gouvernement a adopté, en novembre 2010, la Politique nationale genre et son plan d’actions (2011-2013). Ce document est considéré comme le cadre de référence pour la promotion de l’égalité et de l’équité femmes-hommes dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la société malienne.
L’adoption et la mise en œuvre de cette politique ont été confortées en 2014 par la création d’un mécanisme institutionnel de suivi. Il s’agit, notamment du Conseil supérieur genre chargé de faire le bilan et le suivi des recommandations.
Pour Mme Wadidié Founé Coulibaly, l’un des principaux défis de cette politique d’équité et d’égalité est la répartition des rôles entre les hommes et les femmes au sein de la société. À ce sujet, la ministre a indiqué que « les femmes sont essentiellement reconnues au niveau de la reproduction sociale et de l’établissement des relations sociales et les hommes dans les domaines d’activités productives. »
Pour elle, l’intégration de la PNG dans les politiques et programmes nationaux répond au souci de régler ce dualisme dans les rôles à l’intérieur de la structure sociale de base à savoir la famille ou le ménage.
Le Mali se trouve à un tournant décisif de son histoire avec l’adoption de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et de l’Agenda mondial 2030 pour le développement durable dont l’objectif 5 est consacré à l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles. S’y ajoute l’adoption du cadre stratégique de la refondation de l’État.
Selon le Premier ministre, « ces indifférents instruments qui mettent le capital humain, notamment la femme et les jeunes, au cœur du développement constituent un gage et une expression de la détermination du gouvernement pour la prospérité et le mieux être économique et social de nos populations. »
Tout en réaffirmant l’attachement des autorités à la promotion du genre, Dr Choguel Kokalla Maïga a souligné, au niveau des réformes institutionnelles et législatives, le maintien de scrutin qui permet le respect de la loi 052 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Et, également, l’adoption de l’approche planification budgétisation sensible au genre dans l’élaboration des politiques et programmes publics, corroborée par le rapport genre annexé à la Loi des finances de chaque année depuis 2012.
La rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, de responsables des organisations féminines, de représentants des partenaires techniques et financiers.
BD/MD (AMAP)