Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou, 27 fév (AMAP) Le Burkina Faso et le Mali veulent faire de l’axe Bamako-Ouagadougou un modèle réussi d’intégration sous régionale et de coopération Sud-Sud, indique le communiqué final de la visite, au Burkina Faso, du chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, du jeudi au dimanche.

Selon le communiqué conjoint de cette visite, qui s’inscrivait dans le cadre du renforcement des relations bilatérales, le Premier ministre du Mali et son homologue burkinabé, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, ont

en outre, réaffirmé le ferme engagement des deux chefs d’Etat, le colonel Assimi Goïta et le capitaine Ibrahim Traoré, pour la réalisation de cette intégration.

Conformément aux conclusions de la réunion tripartite des ministres chargés des Affaires étrangères, tenue récemment, à Ouagadougou, les deux parties ont convenu d’approfondir la réflexion sur le projet de fédération.

Les deux pays envisagent d’institutionnaliser « avec une périodicité de six mois pour sa tenue et de façon alternée » le Conseil des ministres conjoint et dont le premier s’est tenu, lors de la visite d’amitié et de travail du chef du gouvernement malien.

Ce Conseil des ministres conjoint a procédé à l’examen de questions spécifiques telles les processus de transition dans les deux pays, les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. S’y ajoutent les questions humanitaires, la coopération régionale et les sanctions communautaires à l’encontre des deux pays, le renforcement de l’axe Bamako-Ouagadougou et le projet de fédération.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans les deux pays et dans la bande sahélo-saharienne, les deux délégations ont relevé la nécessité de conjuguer les efforts avec les autres pays de la sous-région pour faire face à ce fléau.

Dans la même dynamique, elles ont appelé à une synergie d’actions au niveau régional. À ce propos, le chef de la délégation malienne a salué la mémoire des soldats burkinabè tombés au champ d’honneur lors de l’attaque terroriste du 17 février dernier sur l’axe Oursi-Déou.

Par ailleurs, Dr Choguel Kokalla Maïga et Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela ont salué la convergence des deux chefs d’Etat sur les questions d’intérêt commun.

Ils ont déploré le maintien et le durcissement des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre des trois en transition le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. Cela, en dépit de leur plaidoyer pour la levée desdites sanctions.

A ce propos, les deux Premiers ministres ont relevé que « ces sanctions imposées de façon mécanique, dont l’impact touche les populations des Etats concernés, ne tiennent pas compte souvent des causes profondes et complexes des changements politiques. » Ils appellent la communauté internationale à un changement de paradigme dans son appréciation.

Les chefs de délégations ont instruit les ministres chargés des Affaires étrangères d’œuvrer à la tenue prochaine de la 10è session de la Commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et le Mali.

Le Premier ministre a invité son homologue burkinabé à effectuer une visite d’amitié et de travail au Mali. Cette invitation, dont la date sera fixée par voie diplomatique, a été accueillie favorablement.

MS/MD (AMAP)