A N’djaména, le président Bah N’Daw rend hommage aux soldats tchadiens tombés pour le Mali

 

Envoyé spécial

Moriba COULIBALY

N’djaména, 17 fév (AMAP) La capitale tchadienne, N’djaména, s’est réveillée, mercredi matin, sous une brume qui enveloppait toute la ville. Il faisait assez frais et la visibilité est bonne. Le cortège du président de la Transition, Bah N’Daw, a quitté la villa d’un grand hôtel de la place qui a réalisé des annexes de haut standing pour héberger les délégations des hôtes de marque. Il est escorté vers le cimetière. Sur tout le parcours, les agents de sécurité ont formé un jalonnement pour tenir à l’écart tous les usagers de la circulation (véhicules, engins à deux, tricycles et piétons), Normal, le convoi, précédé de motards et de véhicule de police toutes sirènes hurlantes, roule à vive allure. Il en sera de même sur le trajet menant à l’aéroport international Hassan Djamouss, jusqu’au pavillon présidentiel.

Avant de s’envoler pour le Mali, le chef de l’État a tenu à rendre un hommage appuyé aux soldats tchadiens tombés au champ d’honneur dans les contreforts de l’Adrar des Ifoghas, dans la Région de Kidal, dans le Nord du Mali.

À son arrivée au cimetière, où reposent les corps d’une trentaine de soldats tchadiens tués au Mali, le commandant de la troupe lui a présenté le déroulé de la cérémonie qui consiste à passer en revue la haie d’honneur, suivi du dépôt de la gerbe de fleurs, au pied du monument des soldats tchadiens tombés au Mali, la sonnerie aux morts et le recueillement sur les tombes. Le cimetière qui leur est dédié est bien entretenu. Les tombes des soldats sont badigeonnées de couleur blanche. Cette couleur symbolise la pureté de l’âme des défunts.

DETTE DE SANG – Le chef de l’État a été accueilli par une haie d’honneur composée exclusivement d’officiers supérieurs de tous les corps de l’Armée nationale tchadienne (des généraux, en passant par les colonels et lieutenant-colonels), la fanfare de l’état-major général des Armées. Ensuite, le président Bah N’Daw s’est recueilli sur les tombes, avant de se prêter au cérémonial du dépôt de la gerbe de fleurs. La sonnerie aux morts a retenti mettant fin à ce moment de recueillement, à la fois solennelle et symbolique.

Le chef de l’État malien a exprimé, avec une vive émotion, son respect et a remercié le président tchadien, le maréchal Idriss Deby Itno, l’Armée nationale tchadienne pour leurs contributions inestimables. “À ces soldats tchadiens qui reposent dans ce carré des Martyrs, la Nation malienne leur est éternellement reconnaissante”, a déclaré le président Bah N’Daw.

Ce cimetière pourrait devenir un lieu où les Maliens résidents ou de passage peuvent se recueillir sur les tombes des soldats tchadiens, afin de leur rendre hommage pour leur sacrifice suprême et pour la dette de sang du Mali envers ce peuple réputé de guerriers dans l’âme.

Le maréchal Idriss Deby Itno en a donné, en maintes reprises, la preuve. Il n’a pas hésité à voler au secours du Mali attaqué par des hordes djihadistes et terroristes. Il a revêtu sa tenue militaire pour accompagner, personnellement, le premier contingent militaire tchadien jusqu’à la frontière avec le Niger. Avant de quitter ses troupes, il leur a livré ce message: « On ne poursuit pas le lion en suivant ses traces, il faut le chercher et l’affronter frontalement. Allez, vous n’allez pas revenir tous vivants, mais, terrassez ce lion! » Des dizaines de vaillants et intrépides soldats ont laissé leur vie dans le sable de l’Adrar des Ifoghas.

L’engagement tchadien aux côtés du Mali ne s’est jamais démenti. Le maréchal Idriss Deby Itno a pris la décision d’envoyer 1.200 soldats tchadiens pour renforcer les troupes du G5 Sahel, aussitôt la conférence de N’Djaména close.