Bamako, 18 fév (AMAP) Le Syndicat national des transporteurs routiers urbain, interurbains internationaux (Syntrui-Mali) a observé, mercredi, un arrêt de travail de 24 heures sur toute l’étendue du territoire, pour protester contre l’entrée en vigueur, au Mali, du paiement du péage par passage, initialement prévue pour mardi 17 février, mais reportée au 1er mars prochain.
Cette grève des routiers a paralysé certaines parties de la ville de Bamako, la capitale. Les transports en commun ont été fortement perturbés. Les Sotrama (minibus de transport en commun) et les taxis étaient absents, par endroits, dans la circulation qui a retrouvé, le temps d’une journée, toute sa fluidité. De la route de l’aéroport, en passant par Quartier-Mali, aucun véhicule Sotrama n’était visible. Au niveau du Centre international de conférences de Bamako (CICB), trois e es minibus sont garés mais vides.
A travers la ville, des usagers désemparés sont attroupés aux feux tricolores, des stations-service ou au bord de différentes voies, à la recherche de moto-taxi. Issou Bengaly, conducteur de moto-taxi est sollicité. «Je suis débordé. Souvent, je suis obligé de laisser certains clients qui m’appellent», confie-t-il.
La place communément appelée «Voxida», en Commune III, habituellement prise d’assaut par les Sotrama, est complètement déserte. Même constat à la compagnie de transport «Folona», à la gare routière de Faladiè. Les guichets sont fermés, le vendeur de billet somnole. Venu déposer un courrier à destination de Bougouni (Sud), un jeune homme est surpris d’apprendre l’arrêt total des activités pour raison de grève.
Si au niveau de ces endroits, l’arrêt de travail est observé, tel n’est pas le cas derrière l’Assemblée nationale à Bagadadji, où stationnent de nombreux Sotrama de la rive gauche. Ici, l’ambiance était habituelle. Les Sotrama circulent comme d’ordinaire.
Aux environs de 11h, quelques rares taxis et Sotrama remplis de passagers sont dans la circulation, un peu partout à travers la ville. Interrogé, le responsable syndical du parking, derrière l’Assemblée nationale, Boubacar Traoré estime qu’ « à partir du moment où le gouvernement a accepté de reporter l’application de la décision du paiement du péage par passage, l’arrêt des véhicules n’a plus de sens ».
Le vice-président du Syntrui-Mali, Chiaka Diakité, estime, pour sa part, que le mot d’ordre d’arrêt de travail a été observé sur toute l’étendue du territoire national. L’objectif de cette suspension de travail est de faire lever complètement la décision du ministre des Transports et des Infrastructures concernant le péage par passage. «Nous avons l’habitude de payer le péage, maintenant, le gouvernement veut qu’on le paye à chaque passage, à l’aller et au retour. C’est ça le problème», explique M. Diakité.
Le montant payé par véhicule va augmenter. «Des véhicules vont devoir payer jusqu’à 30.000 Fcfa par jour. Or, la décision nous a été parachutée. Nous avions prévu 72h d’arrêt de travail, mais nous allons nous limiter à 24h par respect pour le président du Conseil national de Transition, Malick Diaw», affirme-t-il.
Il a, par ailleurs, précisé que l’observation d’une grève, comme l’adhésion à un syndicat, est libre et volontaire. «Nous avons indiqué à nos hommes de terrain de ne pas empêcher les gens qui ne veulent pas observer le mot d’ordre de circuler», indique Chiaka Diakité. « Toutefois, le report de la date d’entrée en vigueur n’a aucun sens pour nous. Nous sommes tout simplement contre l’application de cette décision», conclut notre interlocuteur.
Makan SISSOKO