Initiée par le gouvernement dans le cadre de la fête de l’Aïd el-Fitr, l’opération se déroulera du 12 au 21 avril à Bamako et dans les capitales régionales

Par Makan SISSOKO

Bamako, 17 avril (AMAP) La désormais traditionnelle vente promotionnelle de bovins au Mali, dans le cadre de la fête de l’Aïd el-Fitr, met 3 200 têtes sur le marché, pour la 15èédition qui se déroulera, du 12 au 21 avril 2023, à Bamako et dans les capitales régionales.

 Fidèle à la tradition, le ministère du Développement rural à travers la direction nationale des productions et des industries animales (DNPIA), organise cette édition officiellement lancée, samedi dernier, sur le terrain Chaba de Lafiabougou, par le ministre Modibo Keïta.

Les 3 200 têtes sont reparties entre le District de Bamako (1 770), Kayes (470), Sikasso (270), Ségou (220) et Mopti (260). À Bamako, les fourchettes de prix varient entre 200 000 et 350 000 Fcfa.

Cette opération, de portée économique et sociale pour les communautés rurales et urbaines, est fondée sur la solidarité et l’entraide. Son objectif essentiel, selon le ministre du Développement rural, « est de permettre aux Maliens de pouvoir s’offrir à un prix abordable une portion de viande, le jour de la fête. »

Modibo Keïta a ajouté que l’opération vise, aussi, à faciliter l’écoulement du bétail des éleveurs et agro-éleveurs et leur garantir ainsi des revenus.

L’organisation des ventes promotionnelles d’animaux de boucherie traduit, également, l’engagement du gouvernement à fédérer les ressources et les synergies afin de promouvoir les filières de productions animales et répondre aux besoins de consommation des populations en produits animaux de qualité. Pour, le ministre du Développement rural a remercié les groupements et organisations d’éleveurs et agro éleveurs qui, encore cette année, ont sacrifié à la tradition, en accompagnant son département dans cette opération, malgré le contexte socioéconomique particulièrement difficile.

«De Kayes à Mopti, en passant par Bamako, Sikasso et Ségou, les marchés à bétail seront animés pendant tout le reste du mois de Ramadan par les vendeurs et acheteurs d’animaux venus de toutes les contrées de notre pays, traduisant la valeur de notre patrimoine pastoral et la richesse de notre élevage», a dit le ministre Keïta.

Il a rappelé que le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 19% au Produit intérieur brut (PIB) et au moins 30% de la population en tirent essentiellement ses revenus. Le sous-secteur est le 3èpourvoyeur de recettes d’exportation, après l’or et le coton.

PRODUCTIVITÉ – Cependant, a regretté le ministre Modibo Keïta, « la productivité des troupeaux et la plus-value du sous-secteur restent faibles. » Ainsi, l’une des priorités de son département est d’améliorer et accroître la productivité de l’élevage au Mali en agissant sur la génétique, la santé animale et l’alimentation du bétail. « C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’État déploie plusieurs actions dont l’insémination artificielle pour améliorer la race locale et la campagne de vaccination du cheptel, la culture des fourrages à très hauts rendements et la disponibilité de l’aliment bétail produit par nos unités d’huilerie. »

Le président de la Transition au Mali, soucieux des questions d’alimentation du bétail, s’est personnellement impliqué en décidant lors du Conseil supérieur de l’agriculture (CSA) en avril 2022, de mettre à la disposition des éleveurs et producteurs de coton, 10% de la graine de coton de la campagne agricole 2022 de la Compagnie malienne pour le développement des textiles(CMDT), pour en faire de l’aliment bétail.

Le ministre du Développement rural a demandé aux organisateurs de l’opération de réfléchir pour que la vente en ligne puisse être prévue pour la prochaine édition. « Cela permettra, a-t-il justifié, à certains de nos compatriotes de la diaspora de satisfaire leurs parents vivant dans les villes d’organisation des ventes promotionnelles. »

Au nom des producteurs, Moustapha Traoré a salué l’initiative de la vente promotionnelle des bovins et le soutien des autorités aux producteurs. Il a rendu hommage aux forces armées maliennes pour les efforts de sécurisation des trajets, ce qui a facilité l’acheminement des animaux sur la capitale.

Évoquant les difficultés, M. Traoré a insisté sur la cherté de l’aliment bétail et le manque d’eau pour les bovins. « Pour cette opération, a-t-il assuré, les producteurs entendent approvisionner le marché avec plus de 2 000 têtes de bovins. »

La cérémonie a pris fin par la visite guidée des parcs à bétail installés sur le site, en présence du ministre délégué en charge de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, et des membres des organisations professionnelles de la filière bétail/viande.

MS/MD (AMAP)