Bamako, 05 mai (AMAP) « Le contenu de ce rapport nous interpelle. Il démontre que la traite des personnes est une réalité persistance, souvent, dissimulée dans l’ombre mais, profondément enracinée dans notre tissu social. », a déclaré, lundi, à Bamako, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué.
M. Kassogué recevait le rapport annuel 2024 sur la traite des personnes et les pratiques assimilées au Mali, remis par la présidente du Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées (CNCLTPPA), Mme Samaké Oumou Niaré, lors d’une cérémonie que le ministre a présidée.
Selon le ministre en charge des Droits de l’Homme, qui a également présidée la première réunion ordinaire du CNCLTPPA au titre de l’année 2025, ce rapport de 36 pages, tout comme les précédents « met en lumière une triste réalité qui nous concerne tous, à savoir l’exploitation des plus vulnérables parmi nous. »
« Il est le résultat d’investigation et de recherche effectuées par des hommes et des femmes expérimentés à la matière, auxquels je ne cesserai de rendre un hommage appuyé et mérité », a poursuivi Mahamadou Kassogué.
« En ma qualité de ministre des Droits de l’Hommes, il est de mon devoir et m’assurer que les crimes ne demeurent pas impunis quel que soit leurs auteurs et d’œuvrer à garantir pour que chaque victime puisse retrouver sa dignité et son autonomie », a dit le ministre.
Les actions de protection ont concerné 629 victimes dont 42 hommes soit 7%, 250 femmes soit 40% et 337 enfants soit 53%. « Les femmes et les enfants demeurent les couches les plus vulnérables avec 93% des victimes », a souligné le ministre Mahamadou Kassogué, pour appréhender l’étendue du phénomène.
Parlant des migrants maliens, il a révélé que le rapport en fait ressortir 822 qui ont été assistés dont 345 femmes, 221 hommes et 256 enfants. « Les femmes et les enfants totalisant 601 personnes voire 73% de l’effective globale », a également souligné le chef du département des Droits de l’Homme.
Au chapitre des traitements judiciaires, il a indiqué qu’on peut retenir 93 dossiers d’enquêtes dans trois ressorts de Cours d’Appel, 430 enquêtés dont 291 hommes et 113 femmes. 95 dossiers de poursuites engagées contre les personnes impliquées dans la traite des personnes et les pratiques assimilées, 04 dossiers jugés, 10 personnes jugées dont 08 condamnées. « Ces chiffres montrent la persistance du phénomène », a-t-il dit.
C’est convaincu de ces réalités que « le gouvernement du Mali a réaffirmé son engagement inébranlable à lutter contre la traite des personnes et les pratiques assimilées », a fait savoir le ministre. Avant de faire une mention spéciale aux acteurs de la Justice « pour l’engagement dont ils font preuve » autour de son département pour la mise en œuvre des activités concourant à l’atteinte des objectifs assignés au CNCLTPPA.
ST/MD (AMAP)