Bamako, 05 mai (AMAP) Le Forum régional sur la transformation vers des systèmes agricoles durables, de partage d’expériences de mise à échelle, de financement et institutionnalisation du Système de riziculture intensif (SRI) en Afrique de l’Ouest se tient à Bamako depuis lundi.
Organisé par le ministère de l’Agriculture à travers l’Institut d’économie rural (IER), ce forum de trois jours, qui regroupe des participants venus de 13 pays ouest-africains, vise à créer un cadre d’échanges entre les acteurs des chaînes de valeur riz. Il donne l’occasion aux participants de partager les expériences et de dégager des pistes communes pour la promotion et le développement du SRI dans notre sous-région.
En Afrique de l’Ouest, le riz constitue une denrée de base et occupe une place prépondérante dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos populations. Selon le chef du gouvernement malien, le général de division Abdoulaye Maïga, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, chaque année, 20 millions de tonnes de riz sont consommées au Mali avec une moyenne de 45 à 55 kilogrammes par habitant.
Toutefois, la demande en riz est en perpétuelle progression à cause de la croissance démographique et de l’accroissement de la consommation qui dépasse désormais la production. « Cette demande croissante entraîne une augmentation constante des importations de riz. Il s’agit là d’une situation qui pèse lourdement sur les budgets publics et expose les pays africains à la volatilité du prix mondial d’achat du riz », a dit le Premier ministre, le général de Division Abdoulaye Maïga.
Il a fait noter qu’en plus des variabilités climatiques, la production de riz est assurée en grande partie par de petits exploitants agricoles dont les moyens de subsistance et les revenus demeurent très limités.
En réponse à ces défis, le Premier ministre a rappelé qu’en 2013, une initiative régionale dénommée « Offensive Riz » a été lancée dans le but d’atteindre l’autosuffisance en riz à l’horizon 2025, en utilisant une approche de production résiliente au climat. « Les objectifs de cette initiative n’ont pas été atteints. C’est pourquoi, il est nécessaire de proposer des actions à court et moyen termes pour soutenir les producteurs vulnérables », a dit Abdoulaye Maïga. Avant de souligner que le secteur agricole a besoin d’un appui technique et surtout financier, à travers une véritable stratégie de relance axée sur l’intensification de la production agricole et la création d’un marché plus compétitif pour tous les acteurs de la filière riz.
« Pour atteindre cet objectif, a-t-il estimé, le SRI s’avère être l’une des solutions fiables ». En effet, ce Système permet d’augmenter la production, tout en protégeant l’environnement grâce à une utilisation plus efficace des ressources et une réduction considérable de l’utilisation des produits chimiques.
L’ouverture du forum a eu lieu en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, et de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration, Alhamdou Ag Ilyène.
On notait également la présence du directeur général de l’IER, Dr Kalifa Traoré, du président de l’Interprofession de la filière riz (IFRIZ) au Mali, Faliry Boly et le chef de coopération à l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Mali, Dr. Paul Bornkamm.
MS/MD (AMAP)