Par Mamadou SY
Ségou, 2 avr (AMAP) Les routes jouent un rôle fondamental dans le développement d’un pays. Véritables artères vitales, elles facilitent à la fois le commerce, le transport des marchandises et des individus ainsi que la connexion entre les zones rurales et urbaines.
Malgré leurs apports à l’économie et à la mobilité quotidienne, ces infrastructures routières sont, chaque jour, mises à mal par la circulation de véhicules gros porteurs hors norme, hors gabarit et en surcharge. Ces géants de la route dégradent les infrastructures routières. Ce cercle vicieux pèse lourdement sur les finances publiques.
Devant l’ampleur du phénomène, le ministère des transports et des infrastructures a annoncé l’interdiction de la circulation des véhicules hors norme, hors gabarit, en surcharge sur le réseau routier national à partir du 1er avril 2025. « Tout transporteur ne respectant pas les dimensions imposées par la réglementation sera passible des sanctions prévues par les lois en vigueur », souligne le communiqué du département de tutelle.
Chauffeur de poids lourds à Ségou, Abdoulaye Diarra apprécie cette mesure d’interdiction de circulation des véhicules hors norme, hors gabarit et en surcharge. Il estime que cette initiative permettra de préserver la sécurité des usagers de la route et de leurs véhicules, tout en assurant la durabilité de notre réseau routier. «La surcharge rend aussi difficile la conduite et augmente le risque d’accidents», dit-il savoir.
Selon lui, il faut davantage mettre l’accent sur la sensibilisation des propriétaires de véhicules et les transporteurs routiers afin qu’ils puissent respecter les normes et préserver le patrimoine routier national.
Pour le trésorier général de la délégation régionale du Conseil malien des transporteurs Routiers de Ségou, cette mesure du ministère des transports et des Infrastructures est salutaire.
Amadou Cissé déplore, cependant, que nos routes, conçues pour une durée de vie de quinze ans, soient déjà endommagées en moins de cinq ans. Afin de préserver nos infrastructures routières, le Conseil malien des transporteurs routiers de Ségou a entrepris des activités de sensibilisation à destination de ses membres.
Pour notre interlocuteur, la faute incombe à l’administration qui a donné des pièces administratives à ses véhicules (cartes de transport, certificats de visite technique). Son souhait est que tout le monde respecte les normes établies.
Issa Fofana, un usager de la route, redoute de circuler près d’un véhicule hors gabarit et en surcharge, en raison de l’imprévisibilité et des risques accrus. Il suggère qu’après la phase de sensibilisation, de durcir le ton et punir sévèrement les auteurs qui ne respectent pas les normes. L’effondrement du réseau routier est imputable au facteur humain. Une situation qui doit interpeller tous les acteurs des transports dont l’administration, les forces de défense et de sécurité, les transporteurs, chauffeurs et acteurs de la société civile.
MS/MD (AMAP)