Sit-in du syndicat des banques contre l’arrestation d’agents d’Ecobank-Mali 

Bamako, 11 mar (AMAP) Les employés de plusieurs banques de Bamako observent, depuis lundi, un sit-in de 72 heures pour demander la libération de deux agents d’Ecobank, a constaté l’AMAP sur place.

« Ces agents d’Ecobank ont été mis sous mandat de dépôt pour avoir transmis des messages swift (garanties) en toute conformité avec la réglementation bancaire et des procédures d’Ecobank», indique un communiqué rendu public, samedi dernier, par la section syndicale des Banques.

En plus du sit-in, les manifestants ont décidé de « l’arrêt immédiat de tout transfert de garanties de la société Énergie du Mali (EDM-SA), des structures publiques et parapubliques jusqu’à nouvel ordre. »

Lundi matin, aux environs de 8 heures, devant les locaux de plusieurs établissements bancaires de la capitale malienne, les protestataires brandissaient des pancartes : « Libérez Biram Diop et Alassane Touré», «Notre fonction mérite mieux que la prison», «Qui connaît mieux les procédures bancaires que les banquiers» sont, entre autres, slogans qu’on pouvait lire.

A notre passage au siège de la Banque malienne de solidarité (BMS) à l’ACI 2000, les agents avaient occupé la voie devant leur établissement. Ils avançaient à petits pas, brandissant des pancartes et scandant : « A bas l’injustice », « Ensemble, nous sommes forts. Unis, nous vaincrons ».

Selon le secrétaire général du comité syndical de la BMS, Cheick Oumar Diakité, « nos camarades ont été envoyés en prison pour avoir appliqué la loi. » M. Diakité explique que l’opération que les mis en cause « ont effectuée consiste, pour un banquier, à relayer à sa banque un message en provenance d’une autre. »

« Dans ce cas, le banquier n’est ni de près ou de loin responsable du contenu de ce message’, soutient-il. « L’opération dont il s’agit n’est pas celle d’Ecobank, mais plutôt une opération qui concerne la Banque de développement du Mali (BDM) et son client qui est Ecobank-Tanzanie, représenté dans notre pays par Ecobank-Mali », poursuit-il.

« L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF) s’est réunie et a trouvé que les procédures ont été appliquées conformément aux textes », informe Cheick Oumar Diakité. Tout comme les groupes Ecobank.

« On ne sait pas, aujourd’hui, pourquoi ils sont en prison. Nous attendons à ce qu’ils libèrent nos camarades qui ne sont pas concernés par le contenu du message qu’on leur reproche », assure-t-il.

Devant plusieurs autres banques, les manifestants affichaient la même détermination. Sous un soleil de plomb, vers 9 heures, le secrétaire général du comité syndical d’Orabank, Ogotembeloum Guindo accompagné de ses collègues, criait son mécontentement. « On réclame juste la libération de nos camarades, rien de plus », a déclaré M. Guindo. Ses collègues d’Ecobank sont dans la même dynamique.

« Nous allons mener ce combat jusqu’à la libération inconditionnelle de nos camarades qui ont été injustement emprisonnés dans l’exercice de leur fonction », a insisté Mamadou Sékou Traoré, secrétaire général du Comité syndical de la Banque nationale de développement agricole (BNDA).

Les employés de banque entendent durcir leur manifestation si leurs camarades ne sont pas libérés.

Une assemblée extraordinaire, prévue jeudi prochain à la Bourse du travail, précisera la suite à donner à ce mouvement d’humeur.

FC/MD (AMAP)