Bamako, 06 sept (AMAP) L’ambassadeur-directeur des organisations internationales du ministère malien des Affaires étrangères, Dr Madou Diallo, a révélé, mardi, à Bamako, qu’à la date du 4 août dernier, 1 734 Casques bleus ont quitté le Mali sur les 15 000 (militaires et civils) que compte la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le directeur de l’information et des relations publiques des armées, le colonel Souleymane Dembélé, sur le bilan de la première phase du retrait de la mission onusienne, Dr Diallo a confié que « 22% des unités de police individuelle sont désengagées. »

« D’ici fin septembre, 30% du personnel international auront quitté le territoire national », a-t-il annoncé.

La première phase du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) que les autorités maliennes jugent satisfaisante, a été marquée par la rétrocession au gouvernement des camps militaires d’Ogossagou (Centre), Ber, Goundam et Ménaka (Nord).

Dr Madou Diallo a rappelé que, conformément à la vision du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, un Comité de suivi de la mise en œuvre de la résolution 2690 relatif au retrait de la MINUSMA a été mis en place. Il s’agit du comité ministériel composé de 17 ministres et du comité technique comprenant des points focaux des départements ministériels.

« Le premier est chargé de définir les orientations politiques et stratégiques du retrait », a précisé M. Diallo qui a ajouté que ce comité se réunit régulièrement avec la direction de la MINUSMA « pour évaluer et fixer les actions prioritaires nécessaires pour la réussite du processus. »

Il a, aussi, souligné que le comité technique et les experts de la MINUSMA sont organisés en deux groupes de travail. L’ambassadeur-directeur des organisations internationales du ministère des Affaires étrangères a indiqué que le groupe I s’occupe des questions de défense, de sécurité et de logistique. « Et le groupe II, a-t-il poursuivi, est chargé des activités programmatiques de la Mission onusienne. »

À l’interne, les autorités maliennes ont mis en place un 3è groupe, chargé de l’atténuation de l’impact du retrait de la MINUSMA dans les différents domaines de la vie publique, économique et sociale, a-t-il fait savoir. S’agissant du groupe de travail «Défense, Sécurité et Logistique», Dr Diallo a soutenu que les deux parties ont noté, avec satisfaction, la bonne coordination qui a facilité la rétrocession au gouvernement des camps d’Ogossagou, Ber, Goundam et Ménaka. Ces rétrocessions se sont déroulées respectivement les 3, 14, 15 et 25 août 2023. Marquant l’achèvement de la première phase du retrait de la Mission.

Concernant le groupe de travail 2 «Activités programmatiques/tâches à transférer», il a expliqué que les thématiques retenues ont fait l’objet d’échanges entre les deux parties. «Le processus politique et de paix, la question du Centre, les questions humanitaires et de développement économique, social et culturel et la question de la justice ainsi que la refondation de l’Etat », a énuméré le diplomate.

Abordant le groupe de travail 3 «Atténuation de l’impact du retrait de la Minusma», Madou Diallo a assuré que « les démarches sont en cours à travers le projet de protocole entre la BDM, la BNDA et les employés locaux avec une garantie du gouvernement en vue de résorber leurs dettes. »

Dans le cadre de l’élaboration de la stratégie d’atténuation de l’impact socioéconomique du retrait de la MINUSMA, un consultant a été recruté, a fait savoir Madou Diallo. Selon lui, « cette stratégie sera disponible d’ici 60 jours. »

« Si la première phase s’est faite dans l’intervalle du 1er au 31 août 2023, la seconde s’étendra du 1er septembre au 31 décembre 2023, a précisé Dr Diallo. « Cette partie, a-t-il rappelé, concerne les camps de Tessalit, Aguelhoc, Ansongo, Kidal (Nord) et Douentza 9(entre). »

A l’issue de cette seconde phase, à partir du 1er janvier 2024, la MINUSMA fera l’objet d’une liquidation. De ce fait, le diplomate malien a indiqué qu’il est prévu « de laisser sur place des unités de gardes chargées de sécuriser le matériel et les équipements qui n’auront pas pu être évacués à l’échéance du 31 décembre. »

« Pour l’étape de liquidation, ces biens et équipements, a souligné le directeur des organisations internationales, seront sécurisés dans les camps de Tombouctou, Gao, Mopti et de Bamako-Sénou. »

Par ailleurs, les préparatifs de la 2è phase vont bon train. Dans cette perspective, le responsable des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a mis l’accent sur la question environnementale, le transport du matériel, les autorisations des vols, les mouvements des contingents, l’importation, la réexportation des matériels et la sécurité des convois.

Pour sa part, le directeur de l’information et des relations publiques des armées a assuré que les Forces armées maliennes (FAMa) jouent pleinement leur partition dans le cadre de cette rétrocession. Le colonel Dembélé a souligné que «Ber était devenu un gage territorial pour les groupes armés terroristes où se passaient toutes sortes de trafics».

Le haut gradé a précisé, ensuite, qu’actuellement, les FAMa sont à Ber, confirmant que la première phase du retrait la mission onusienne « s’est globalement bien déroulée.  »

NK/MD (AMAP)