Bamako, 21 sept (AMAP) L’ambassade d’Allemagne au Mali a organisé, vendredi dernier, à l’École de maintien de la paix, une table ronde des acteurs culturels et jeunes intellectuels sur le thème : «Le Mali que je veux», avec comme l’objectif de susciter un débat constructif sur l’avenir du Mali, en proposant, en même temps, des idées pour y parvenir.
Au terme des échanges, les participants ont souhaité un Mali stable, de paix, de prospérité. Ils ont également voulu un pays où il y aura la sécurité, le bon vivre, l’éducation de qualité, la bonne redistribution des ressources de l’État entre les citoyens.
Nos compatriotes désirent, en outre, que l’Armée soit équipée afin de pouvoir faire face, seule, au terrorisme. De même, Ils rêvent de voir un Mali où la politique ne devient pas une profession et où le travail prime sur le social. Le rétablissement de la confiance entre la justice et les justiciables, la culture de l’excellence, la création de l’emploi pour les jeunes, afin d’éviter à cette couche de la société de prendre le chemin de l’immigration, font partie également des souhaits émis par les participants.
Dans son intervention, l’ambassadeur d’Allemagne, Dr Dietrich Pohl, a estimé que dans cette phase cruciale de l’histoire de notre pays, la voix des acteurs culturels et jeunes intellectuels est non seulement pertinente, mais doit être entendue. «C’est dans ce sens qu’on a trouvé qu’une telle table ronde puisse contribuer au dialogue qui se déroule ces jours», a justifié Dietrich Pohl.
« Sans l’apport d’une jeunesse instruite et attachée aux valeurs de la culture de la paix l’épanouissement de la société restera un vœu pieux », a expliqué le président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation (CSA), par ailleurs ambassadeur de l’Algérie, Boualem Chebihi. Il a espéré que les initiatives prises ou celles que s’apprête à prendre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) puissent conduire le pays vers une transition apaisée. Mais aussi « de pouvoir aider les Maliens à avancer efficacement sur le chemin de la paix et de la sécurité, de la réconciliation nationale et du vivre-ensemble ». «Les acteurs de la culture et les jeunes intellectuels doivent jouer pleinement leur partition dans cette entreprise grandiose», a-t-il dit.
Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, chef de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, a insisté sur le dialogue constructif, utile et franc qui peut permettre que les gens se disent des vérités pour pouvoir entamer un avenir meilleur pour le pays.
Selon le diplomate onusien, il y a un besoin de dialogue pour qu’il y ait une adhésion citoyenne à ce qu’on veut pour le Mali. Par la suite, M. Saleh Annadif a dit que l’intervention étrangère et la présence des Nations unies au Mali s’expliquent par la rupture de consensus au niveau de la classe politique. Il invitera les participants à développer l’esprit de dialogue qui est une valeur cardinale.
Comme réponse aux nombreuses critiques sur l’Accord pour la paix et la réconciliation, le chef de la MINUSMA a souligné qu’il n’y a pas «d’accord parfait». «Il est important de se l’approprier et de le mettre en œuvre. Et s’il y a des difficultés, qu’on puisse toujours s’asseoir, dialoguer pour pouvoir les surmonter et, éventuellement, faire d’autres accords», a conseillé Mahamat Saleh Annadif.
Quant au représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il s’est dit confiant qu’à partir des acteurs culturels, les Maliens peuvent trouver une façon innovante de « ré-exister ». Hamidou Boly a ajouté que « la culture est la seule chose qui reste quand on a tout perdu ».
Le représentant de l’Union africaine (UA) au Mali, Pierre Buyoya, était aussi présent.
BD/MD (AMAP)