Projet de Constitution : La commission de finalization s’estime dans le bon timing

L’équipe du Pr Fousseini Samaké composée de 72 personnes, compte achever ses travaux dans le délai de 15 jours qui lui est imparti

Bamako, 15 fév (AMAP) La Commission de finalisation du projet de Constitution compte achever ses travaux dans le délai de 15 jours qui lui est imparti, selon plusieurs de ses membres que nous avons rencontrés, mardi, à leur quartier général au palais presidentiel de Koulouba.

Les sujets tels que le régime politique, la question des langues, de la laïcité, de la souveraineté polarisent l’attention et font l’objet de beaucoup de débats, indiquent-ils.

“Dans l’ensemble, les travaux se passent très bien dans la convivialité et, surtout, dans la compréhension mutuelle”, a confié Mme Assa Sylla, Membre de la Commission.

Selon elle, durant les 30 années d’exercice de la démocratie au Mali, il y a eu des hauts et des bas. “Et même si on était dans une situation normale, la Constitution méritait d’être revue. C’est la raison pour laquelle, les différents présidents de la République ont tenté de la modifier”, soutient-elle.

«Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ont eu la chance de porter ce dossier et de mettre en place toutes les dispositions nécessaires afin que nous arrivions à un document consensuel», poursuit Mme Assa Sylla.

Le Mali vit beaucoup d’épreuves. “Et pour gérer tout cela, il est bon que les Maliens aient un document qui les conduira dans la même direction, leur permettra de préserver les acquis de la démocratie.”

Selon elle, les sujets qui ont fait l’objet de plus de débats, ce sont surtout le régime politique, les pouvoirs du président, le rapport entre le législatif et l’exécutif.

LANGUES ET LAÏCITÉ – Le président du Conseil national de la société civile (CNSC), Boureima Allaye Touré, a indiqué que depuis le 6 février, jusqu’à ce jour, la Commission a commencé à travailler, dans la sérénité, la compréhension, sans aucune dissension majeure et dans une atmosphère vraiment apaisée.”

Il assure que les travaux avancent “très bien” et que “pour le moment, tout va pour le mieux car les membres arrivent à se comprendre.”

D’après lui, avec toutes ces sensibilités, compétences et expériences réunies, chacun prend librement la parole, donne son opinion. “Les discussions sont ouvertes pour convenir sur l’article et les modifications à apporter. Car pour eux, il faut travailler pour que cette Constitution soit vraiment acceptée de tous les citoyens du Mali et qu’elle puisse avoir une longue vie pour gérer notre République”, estime M. Touré Boureïma Allaye Touré a rappelé que la Constitution est la loi fondamentale. «Nous avons cela à l’esprit et nous avons également à l’esprit que tout le monde attend la finalisation de ce projet de Constitution», a-t-il dit.

Pour sa part, le rapporteur de la Commission, Boubacar Sow, a indiqué que depuis sa mise en place, la Commission de finalisation “travaille de façon normale et régulière.” “A ce rythme, il espère que malgré l’ampleur de la tâche, le travail sera fait dans le délai imparti de 15 jours. Selon lui, un cap commun a été défini vers lequel avance régulièrement la Commission. «A ce stade, nous ne sommes pas du tout en retard sur le chronogramme établi», a souligné M. Sow, précisant que les sujets qui ont pris beaucoup de temps sont les deux qui polarisent l’attention, notamment les langues et de la laïcité.

Toutefois, il soutient que les travaux ont permis de se rendre compte que malgré toutes les divergences étalées dans la presse et sur les ondes de radios libres, les membres ont pu trouver un fond commun sur la base du travail déjà réalisé. “Ce qui leur a permis d’avoir une compréhension commune avec quelques reformulations pour rassurer tout le monde sur ce qu’il y a lieu de faire”, a encore M. Sow. “Ce qu’on est en train de faire, c’est de sortir un document qui puisse rassembler les Maliens et définir ensemble ce que nous souhaitons tous que notre pays devienne, dans les prochaines années, pour sortir définitivement de cette crise très profonde que nous vivons depuis plus d’une dizaine d’années», a insisté le rapporteur de la commission.

Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, au nom des mouvements signataires de l’Accord d’Alger, pense que les choses “avancent correctement.” Pour lui, il faut retenir que “c’est un débat sans tabou, très ouvert avec une distribution équitable et sans discrimination de la parole.”

À ce stade, il estime que le document en chantier est en train de prendre en compte les recommandations pertinentes des Assises nationales de la Refondation (ANR) et celles de l’Accord d’Alger en ce qui concerne “les meilleures façons de gérer notre pays à travers une gouvernance vertueuse.”

Parlant des sujets qui ont fait l’objet de beaucoup de discussions, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune a cité les dissolutions d’organes, les langues ou les sujets qui touchent peu ou prou à la souveraineté. Cependant, il est d’avis que jusqu’ici, “la Commission arrive à trouver un consensus autour de l’essentiel pour le Mali nouveau.”

DD/MD (AMAP)