Bamako, 18 sept (AMAP) Décédé le mardi dernier à 83 ans, l’ancien président Moussa Traoré, qui a dirigé le Mali pendant 23 ans, a bénéficié de tous les honneurs dus à son rang, avant d’être conduit à sa dernière demeure, le vendredi 18 septembre 2020.
La République a mis en branle toutes ses fastes pour celui qui a présidé aux destinées du pays pendant le règne le plus long du Mali indépendant.
La cérémonie, sur la Place d’armes du Génie militaire, était présidée par le colonel Assimi Goïta, président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Dès son arrivée, le colonel Assimi Goïta a signé le livre de condoléances, s’est recueilli sur la dépouille mortelle. avant de s’installer à la tribune officielle. Place à la marche funèbre avec le corps sur un chariot recouvert du drapeau national sous les sons de la fanfare. Ensuite, ce fut les témoignages de la famille et des compagnons du défunt.
Doua Abraham Sissoko, beau-frère du disparu, témoignant au nom de la famille, a indiqué que Moussa Traoré avait plusieurs familles au Mali. Mais pour lui, sa première famille était l’Armée. D’après lui, c’était un musulman pieux, un homme simple qui faisait tout dans la plus grande simplicité et avec un sens du devoir. « Moussa Traoré aimait la vérité et avait horreur du mensonge », a dit le frère de son épouse qui a déclaré que le défunt avait le souci du Mali. « C’est pourquoi, il tombait malade chaque fois qu’un évènement malheureux frappait notre pays. Et sa prière était de ne pas mourir laissant le Mali dans la situation difficile qu’il traverse », a dit Doua Abraham Sissoko.
UNE VIE UTILE – Au nom de ses compagnons, L’ancien secrétaire politique de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM, ex-parti unique), Djibril Diallo, a salué «la mémoire d’un homme d’exception, un homme d’Etat, l’un des enfants les plus illustres du Mali contemporain». Le secrétaire politique du parti unique, à l’époque, a retracé quelques faits saillants dont il a été témoin en tant que ministre d’Etat et secrétaire politique du Bureau exécutif central (BEC) de l’UDPM. Selon M. Diallo, le président Moussa Traoré accordait sa confiance aux cadres maliens jusqu’à preuve du contraire et avait foi à leur génie créateur et à l’esprit d’initiative. «Il me disait toujours ceci : Monsieur le secrétaire politique, chaque fois que Dieu fait, si vous le pouvez, donnez-moi le nom d’un cadre compétent, même s’il ne m’aime pas, s’il aime le Mali, je suis prêt à travailler avec lui», a témoigné Djibril Diallo qui a noté, en particulier, la création du Service national des jeunes qui permettait, non seulement, de choisir les meilleurs cadres mais, également, de fortifier le sentiment patriotique et la conscience civique de ceux qui devraient administrer plus tard.
Djibril Diallo a, ensuite, rappelé que sous le magistère de Moussa Traoré, de nombreuses réalisations ont vu le jour dans le domaine de la maîtrise de l’eau, de la modernisation de l’agriculture, de l’organisation et de la mobilisation du monde rural, de la décentralisation, du désenclavement, de l’alphabétisation. De même que dans le domaine économique où les plus grands investissements hydro-agricoles, industriels, énergétiques, routiers du Mali indépendant ont été réalisés à cette époque.
BRILLANT PARCOURS – Concernant la politique extérieure, Djibril Diallo dira que Moussa Traoré a été au cœur des débats essentiels sur les regroupements sous-régionaux ayant sanctionné la naissance d’importantes organisations de coopération comme la Communauté économique de l ;Afrique de l’Ouest (CEAO), ancêtre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMAO), l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au sahel (CILSS), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« Le président Moussa Traoré, a ajouté Djibril Diallo, a consolidé les liens avec les peuples d’Afrique australe du fait que certains leaders des mouvements de libération qu’il a formés sont devenus les hauts responsables de leurs Etats devenus indépendants ». Egalement, le défunt président a tissé d’excellentes relations avec tous les pays épris de paix et de justice sur la base du respect mutuel et de l’intérêt réciproque, «dans le respect des engagements souscrits».
Djibril Diallo a dit, en outre, qu’il a rendu le pays, en quittant le pouvoir, avec ses frontières intactes sinon élargies.
Le général Amadou Sagafourou Guèye, grand Chancelier des ordres nationaux, avant de présenter ses condoléances, au nom du président du CNSP a, dans l’oraison funèbre, rappelé le brillant parcours du défunt. Né le vendredi 25 septembre 1936 à Sébétou, le jeune Moussa Traoré fit, très tôt, preuve d’une intelligence et d’une maturité au-dessus de la moyenne. « De 1944 à 1950, a-t-il rappelé, Moussa Traoré a fréquenté l’école régionale de Kayes avant de réussir, comme major de la promotion, le concours d’entrée à l’Ecole des enfants de troupes de Kati. Il en sortira, en 1955, également, major de la promotion ».
Pour lui, «ce militaire dans l’âme, pour qui la discipline, la dignité, le respect de la parole donnée étaient un véritable sacerdoce a consacré sa vie entière à sa terre natale, œuvrant inlassablement pour son rayonnement au-delà de l’Afrique, ouvrant le Mali au monde».
La sonnerie aux morts et un défilé militaire en l’honneur du défunt ont mis fin à cette cérémonie officielle. Le corps a, ensuite, été remis à la famille pour la cérémonie religieuse et son enterrement. Moussa Traoré repose désormais au cimetière de Hamdallaye.
A la fin de la cérémonie, l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT), qui l’a renversé en 1991, a déclaré aux journalistes qu’il fut un collaborateur du général Moussa Traoré pour avoir commandé la Garde présidentielle, pendant un temps, et les unités parachutistes dont il lui avait confié le commandement. Pour Amadou Toumani Touré, c’était une marque de confiance. «Je ne pouvais pas ne pas venir», a déclaré l’ancien président qui s’est dit heureux que « le Mali ait organisé une cérémonie aussi grandiose et belle pour un homme qui, à un moment, a incarné notre pays. »
Le président de la Transition, entre 2012 et 2013, le Pr Dioncounda Traoré, et plusieurs anciens Premiers ministres et anciens collaborateurs du défunt étaient présents à la cérémonie.
DD/MD (AMAP)
Bamako, 18 sept (AMAP) La Nation malienne a rendu hommage, vendredi, à Bamako, à l’ancien président Moussa Traoré à travers une cérémonie d’obsèques nationales à la Place d’armes du génie militaire, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Le général Moussa Traoré, qui a dirigé le Mali, de 1968 à 1991, est décédé, mardi, à l’âge de 83 ans. Avant d’être conduit à sa dernière demeure, l’enfant de Sébétou (Région de Kayes, dans l’Ouest du Mali) a bénéficié de tous les honneurs de la Nation dus à son rang.
A son arrivée, le colonel Assimi Goïta a procédé à la signature du livre de condoléances, s’est recueilli sur la dépouille avant de s’installer à la loge officielle pour la cérémonie d’honneurs funèbres.
Au nom de ses compagnons, Djibril Diallo, a salué « la mémoire d’un homme d’exception, homme d’Etat, l’un des enfants les plus illustres du Mali contemporain ». Au nom du président du CNSP, le général Amadou Sagafourou Guèye, grand chancelier des ordres nationaux du Mali a rappelé le brillant parcours du défunt.
La cérémonie officielle a pris fin par un défilé militaire en honneur du défunt.
Moussa Traoré repose désormais au cimetière de Hamdallaye, dans la capitale malienne.
DD/MD (AMAP)