Bamako, 12 juin (AMAP) Le directeur général de l’Ecole de maintien de la paix-Alioune Blondin Beye (EMP-ABB), le colonel Souleymane Sangaré, a affirmé, jeudi, à Bamako, qu’« aujourd’hui, les groupes terroristes ne se contentent plus d’agir dans l’ombre, ils s’organisent, investissent, déplacent des ressources financières et influent des circuits économiques légaux à travers des stratégies sophistiquées de blanchiment. »
Le colonel Sangaré, intervenait au séminaire récapitulatif de fin de semestre du programme de Master en criminalité organisée, terrorisme et coopération internationale pénale (Macotec), de l’EMP-ABB, en partenariat avec l’Université Kurukanfuga de Bamako (UKB).
L’officier a ajouté que « c’est au regard de ce contexte, que l’EMP-ABB s’est fixée comme objectif de former des femmes et des hommes capables d’appréhender ce défi complexe, de penser la sécurité au-delà des frontières et de bâtir des réponses concertées, fondées sur le droit, l’éthique et la déontologie communément admises en matière d’intervention dans le domaine terroriste et dans celui du crime organisé. »
La rencontre dont le thème portait sur « Le blanchiment des organisations terroristes à l’épreuve de la géopolitique », a été présidée par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le général de corps d’armée, Ismaël Wagué.
C’était avec la participation du Secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, Oumar Sogoba, ainsi que du directeur général de l’EMP-ABB, colonel Souleymane Sangaré.
Ce séminaire a pour objectif de consolider les notions essentielles abordées au cours du Premier semestre du Macotec, de proposer un récapitulatif structuré des enseignements dispensés afin de renforcer les acquis des auditeurs. Une approche qui permettra, également, d’identifier d’éventuelles lacunes et d’apporter des clarifications sur les points les plus complexes du programme.
Dans son allocution, le général de corps d’armée, Ismaël Wagué, a signalé que le terrorisme est une question réelle. Il a cité les réponses apportées au phénomène « qui sont souvent militaires, économiques, institutionnelles, des questions de gouvernance ou de développement. »
« Il est quand même important de signaler que malgré les réponses apportées, nous peinons à trouver une solution définitive à ce fléau du terrorisme, de la criminalité internationale organisée et transfrontalière », a reconnu le ministre en charge de la Réconciliation.
Il a poursuivi, en disant que la Région du Sahel, notamment les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et d’autres pays, subissent de plein foyer ce fléau. « Il est aussi important de signaler que c’est un phénomène qui est importé, entretenu et orienté. Voilà pourquoi, il est important que l’ensemble des pays concernés se donnent la main pour essayer de trouver une solution adéquate, non seulement en tant qu’Etat concerné mais, aussi, en tant qu’Etat voisin », a plaidé le général de corps d’Armée Ismaël Wagué.
C’est pourquoi le ministre de la Réconciliation s’est dit satisfait de la tenue de ce genre d’atelier, qui pour lui, « permettra à tous et à chacun de partager de façon efficace et objective leurs expériences. » Il a, aussi, espéré qu’à la fin de la journée, les bénéficiaires auront le sentiment que leur contribution servira à quelque chose.
Pour le Secrétaire général du ministère de la Sécurité et de Protection civile, Oumar Sogoba le programme Macotec permettra de doter le Mali d’experts capables, non seulement d’analyser les dynamiques criminelles mais, aussi, de concevoir des réponses ajustées et respectueuses des principes de l’État de droit.
« Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile reste pleinement engagé dans cette dynamique. Nous croyons fermement que la sécurité ne se résume pas à une question de force. Elle repose d’abord sur la connaissance, la stratégie et l’éthique naturellement », a souligné M. Sogoba.
Selon lui, les défis actuels ne connaissent pas de frontières. « C’est pourquoi, a-t-il dit, il est essentiel de former des cadres capables de dialoguer avec les partenaires régionaux et internationaux et de contribuer activement aux mécanismes de coordination sécuritaire sous régionaux. »
JKD/MD (AMAP)


