Mali : Suspension des activités des partis politiques par décret présidentiel

Bamako, 7 mai (AMAP) Le président de la Transition au Mali, le général d’Armée Assimi Goita, a ordonné par décret au Journal officiel, ce mercredi, « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre des activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national », invoquant des raisons d’ordre public.

Selon l’article 1er du décret, la mesure concerne également toutes les organisations se réclamant d’un caractère politique.

« Cette suspension vise à garantir la stabilité et la sécurité dans un contexte où les activités politiques pourraient perturber l’ordre public », indique le communiqué officiel.

Cette décision, le décret n°2025-0318/PT-RM du 7 mai 2025, prise en Conseil des ministres, s’appuie sur plusieurs textes juridiques, notamment la Constitution, la Charte de la Transition, la loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations, et l’ordonnance n°36/PCG du 28 mars 1959 sur la liberté de réunion.

Le décret, signé par le président de la Transition, est contresigné par plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la Défense, général de Corps d’Armée Sadio Camara, et le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué.

Samedi des partis politiques maliens qui avaient prévu de tenir un meeting d’information au palais de la culture Amadou Hampâté de Bamako, pour protester contre la dissolution des formations politiques ont trouvé l’entrée des lieux bloquée par les forces de l’ordre.

Devant le palais de la culture est des partisans de la Transition tenaient les lieux, scandant des slogans favorables au pouvoir et louant les mérites du président de la Transition, le général d’armée, Assimi Goïta. Les lieux étaient plutôt envahis par les soutiens des autorités maliennes, qui, par moment, entonnaient l’hymne national.

Lors de la consultation nationale sur la relecture de la Charte des partis, tenue les 28 et 29 avril, les « Forces vives de la Nation » ont proposé une série de recommandations dont la dissolution de toutes les formations politiques.

Cette concertation des Forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’extérieur sur la relecture de la Charte des partis politique a recommandé, mardi, la dissolution de tous les partis politiques,

Au terme de deux jours de travaux, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), les participants ont, également, proposé le durcissement des conditions de création de partis politiques à travers une série de mesures allant de la fixation d’une caution de 100 millions de Fcfa pour la création d’un parti politique, à la limitation d’âge à 25 ans au moins et 75 ans au plus pour être dirigeant d’un parti politique.

Les partis doivent aussi avoir une représentation significative au niveau des régions et des cercles, ainsi que dans le District de Bamako.

« Les Forces vives de la Nation » ont, aussi, demandé l’installation du Général d’armée Assimi Goïta comme Président de la République pour un mandat de cinq ans, renouvelable à partir de 2025.

Cette mesure d’interdiction des activités politiques intervient dans un contexte de transition politique au Mali, marqué par des réformes institutionnelles et des préparatifs pour des élections futures.

OS/MD (AMAP)