Le ministre Alhamdou Ag Ilyène : « La suspension des activités des partis politiques n’est ni une interdiction définitive, ni une remise en cause du pluralisme » 

Bamako, 8 mai (AMAP) Le ministre malien de la Communication, de l´Économie numérique et de la Modernisation de l´Administration, Alhamdou Ag Ilyène, a précisé, mercredi, lors d’une conférence de presse, que « la décision de suspension des activités des partis politiques n’est ni une interdiction définitive, ni une remise en cause du pluralisme »

Sur instruction du Président de la Transition, le ministre en charge de la Communication, a rencontré, dans les locaux de son département, les organisations faîtières des médias avec comme objectif, de leur expliquer la portée du décret présidentiel portant suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique.

D’entrée de jeu, Alhamdou Ag Ilyène a signalé que cette décision s’appuie sur l’article 39 de la Constitution, « qui encadre strictement le rôle des partis politiques en leur assignant le devoir de respecter des principes fondamentaux de souveraineté nationale, d’intégrité territoriale, d’unité nationale, de démocratie et de laïcité. »

D’après le ministre, la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques, qui constituait la base légale de leur action, a été abrogée en Conseil des ministres le 30 avril dernier, conformément aux recommandations des forces vives de la nation réunies, à Bamako, les 28 et 29 avril. « Cette suspension n’est ni une interdiction définitive, ni une remise en cause du pluralisme », a-t-il répété. « Il s’agit d’une mesure conservatoire prise pour préserver la paix sociale, empêcher tout trouble à l’ordre public et éviter que les groupes terroristes en profitent pour déstabiliser le pays », a assuré le chef du département chargé de la Communication.

Alhamdou Ag Ilyène a ajouté qu’ « il sera procédé incessamment à la relecture et à l’adoption d’un nouveau cadre juridique et institutionnel, plus adapté aux réalités du Mali et aux ambitions de refondation de notre démocratie. »

Il a révélé que « les écoutes ont commencé au Conseil national de Transition (CNT) afin qu’une loi soit sortie le plus tôt possible pour gérer les partis politiques et la vie politique nationale afin qu’elle soit plus appropriée et plus conforme aux intérêts du peuple malien. »

Pour le ministre, l’abrogation de la loi portant Charte des partis politiques répond à une demande forte des Assises nationales de la refondation (ANR), qui ont recommandé une révision en profondeur de l’organisation des partis politiques, en vue de garantir la moralisation de la vie publique et la consolidation de l’intérêt général.

Le ministre a, aussi, précisé que le décret s’applique aux partis politiques, aux associations et organisations se réclamant d’un caractère politique dans un souci de cohérence et d’équité. « Sa mise en œuvre permettra de prévenir les troubles, de protéger le processus de refondation et de poser les bases d’un nouveau cadre démocratique plus adapté », a-t-il expliqué. Avant d’inviter « les médias à accompagner le gouvernement avec lucidité et responsabilité. »

Pour Alhamdou Ag Ilyène, le Mali a besoin de paix, de discernement et d’un climat de confiance pour réussir sa refondation. Pour ce faire, « le rôle des médias est crucial pour informer, rassurer et mobiliser le peuple malien autour du Mali. » Et de donner de « fortes assurances des autorités à poursuivre la construction démocratique (du Mali) par une meilleure réorganisation des partis politiques leur permettant de jouer pleinement leur rôle d’animateurs de la vie politique. »

Assurant que le multipartisme ne sera pas remis en cause au Mali, Alhamdou Ag Ilyène a fait savoir que cette suspension sera levée dès que les conditions qui l’ont nécessitée prendront fin. « Nous travaillons au niveau du gouvernement pour que nous sortions le plus rapidement possible de cette situation », a-t-il déclaré.

BD/MD (AMAP)