Bamako, 25 fév (AMAP)  Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, en visite, jeudi, à Bamako, a déclaré être venu s’informer de l’évolution de la situation politique afin d’affiner les discussions. 

La Transition au Mali devrait s’achever le 28 février. « Mais, nous savons qu’il y a eu quelques difficultés et que cette date pourrait ne pas être honorée», a dit Goodluck Jonathan qui explique sa mission par « le besoin d’affiner les discussions pour voir comment nous pouvons aller de l’avant ». 

Il est venu écouter les autorités de la Transition pour « rapprocher les positions et bien relancer le dialogue » entre notre pays et l’organisation sous-régionale.

Il a été reçu en audience, dans l’après-midi au Palais de Koulouba, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Les rencontres entre le médiateur de l’organisation sous-régionale et les dirigeants maliens ont permis de procéder à un échange de vues sur les évaluations opérées par le groupe technique regroupant les experts maliens, des responsables de la CEDEAO, de l’Union africaine (UA) et des Nations unies.

Depuis mercredi, un document circule sur les réseaux sociaux à propos des propositions que la Cedeao aurait faites concernant le chronogramme de la transition. Interrogé à ce sujet, M. Goodluck a reconnu qu’il y a « certains points qui ne sont pas entièrement faux. « Mais ce document n’est pas la dernière version (…) du cadre élaboré par le groupe de travail technique », a-t-il précisé. 

Un groupe de travail, composé de représentants de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU et du Mali, a été constitué et les conclusions auxquelles il est parvenu ont permis d’élaborer un « cadre de recommandations qui permettront de voir comment affiner les décisions à prendre », selon le médiateur. 

« Le document qui circule n’est pas totalement à rejeter, mais il y a d’autres points qui ne s’y trouvent pas pour l’instant. Quand il sera finalisé, nous allons le partager avec la partie malienne qui va réagir là-dessus et permettre la poursuite des discussions », a-t-il insisté.

LEVÉE DES SANCTIONS – Avant de rencontrer le chef de l’État, l’émissaire de l’organisation sous-régionale s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale,  Abdoulaye Diop et le colonel Abdoulaye Maïga, en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions et Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles. C’était en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, El-Ghassim Wane et du haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Maman Sambo Sidikou. 

Cette visite du médiateur de la CEDEAO intervient à un moment où le Mali se trouve sous embargo de l’organisation sous-régionale. 

Suite à ces sanctions, les autorités transitoires ont mis en place un groupe technique qui réunit les experts maliens, des responsables de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies, pour discuter des questions diverses liées à la transition.

À ce propos, le médiateur de la CEDEAO a soutenu, au terme de la rencontre, qu’ils examinent les recommandations de ce groupe pour voir quelles sont les mesures que «nous pouvons prendre et les étapes à suivre». 

«Dans nos échanges, il y a des documents sur lesquels on a travaillé. Mais la partie malienne examinera, bientôt, un de ces documents qui ne lui est pas encore parvenu», a confié Goodluk Jonathan. 

L’ancien président nigérian a, ensuite, ajouté que très bientôt les parties vont se retrouver pour échanger sur ce document. «Quand cela sera fait, nous pouvons mieux nous prononcer sur la durée de la Transition et quand est-ce que les élections pourront se dérouler», a-t-il déclaré. 

Il s’agit, également, selon lui, de savoir de quelle manière le processus pourrait être mis en œuvre pour le bonheur de tous et notamment pour une éventuelle levée des sanctions. 

De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a indiqué que cette rencontre visait à procéder à un échange de vues afin de prendre connaissance des évaluations techniques qui ont été opérées pouvant conduire à un chronogramme consensuel.

Abdoulaye Diop s’est félicité que «nos équipes aient pu procéder à une évaluation technique afin de convenir des éléments qui sont dans ce document. Pour ce qui concerne le reste, il est jugé nécessaire que les discussions puissent se poursuivre pour pouvoir arriver à un chronogramme consensuel». Il a espéré que les choses vont avancer vite dans les prochains jours.

ID/BD/MD (AMAP