Bamako, 20 mai (AMAP) Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué, à la tête d’une importante délégation, a visité, jeudi, le chantier de la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Kéniéroba, dans le Cercle de Kangaba, près de Bamako, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
Entièrement financée sur le budget national à hauteur de près de 11 milliards de Fcfa, la MCA de Kéniéroba a une capacité d’accueil de 2500 places pour les cellules ordinaires et 72 places pour les cellules VIP. Ce centre de détention construit pour désengorger la MCA de Bamako comprend notamment, des salles d’ateliers, une bibliothèque, une infirmerie, des terrains de sports et des salles polyvalentes.
Après un tour guidé des lieux, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a indiqué que cette visite a permis de constater que les travaux entamés en 2017 sont, à présent, terminés. «Toutes les conditions sont réunies pour l’inauguration », a fait savoir M. Kassogué. Selon lui, l’ouvrage respecte toute la dignité de l’homme et réunit tout le confort et les commodités pour un séjour carcéral dans les normes.
«Cet ouvrage nous permet de nous arrimer aux standards internationaux en matière de détention », a-t-il relevé, avant de poursuivre que des cellules font en sorte que le détenu n’a pas l’impression de subir une torture pendant son séjour carcéral. Mais que la prison devienne simplement un lieu de méditation pour lui permettre de corriger ses erreurs et de se préparer à sa réinsertion.
Selon le directeur national de l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES), la création de ce centre va contribuer largement à désengorger la Maison de correction et d’arrêt (MCA) de Bamako. Dans un premier temps, les condamnés de Bamako seront transférés à Kéniéroba et, avec le temps, certains détenus provisoires aussi. « Il sera demandé aux juges d’effectuer le déplacement pour venir vers les détenus pour leur jugement car il y aura toutes les commodités », a assuré Ibrahima Tounkara.
Selon le premier responsable de la DNAPES, la construction des infrastructures n’est pas toujours la solution à la surpopulation carcérale. « Tant qu’il y a un dysfonctionnement au sein de l’appareil judiciaire, a-t-il relevé, naturellement il y aura toujours la surpopulation carcérale ». « Pour cela, un effort doit être fait et c’est dans ce cadre que l’État est en train de procéder à la relecture du Code de procédure pénal, pour faire en sorte que nous puissions supprimer définitivement les cours d’assises », a-t-il dit. Et celles-ci vont être remplacées par des Chambres criminelles au niveau de chaque Tribunal de grande instance. Cela, afin d’accélerer les dossiers, renverser la tendance et faire en sorte que, « désormais on ait plus de condamnés que de détenus provisoires ».
MK/MD (AMAP)