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Festival Bélénitugu: Un levier de développement

Ses initiateurs veulent faire du Festival Bélénitugu un socle de consolidation des rapports humain et du vivre ensemble

Par Amadou SOW

Bamako, 20 mai (AMAP) Véritable fête populaire à Somasso, une Commune rurale, à 35 Km de Bla avec une superficie de 2.185 Km et 17.000 habitants, le Festival Bélénitugu s’impose, désormais, dans l’agenda culturel de la localité. 

La 7è édition de ce rendez-vous culturel s’est déroulée du 14 au 18 mai derniers sous le thème : «Cohésion sociale, gage d’un Mali résiliant».

Au-delà de son aspect festif, le Festival Bélénitugu prend de plus en plus une dimension importante et ses initiateurs veulent en faire un socle de consolidation des rapports humains donc de vivre ensemble.

Des centaines de personnes ont ainsi convergé vers la localité en dépit du contexte de sanctions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine  (UEMOA), imposées au Mali.

A l’entrée du village, la population en nombre a accueilli les délégations venues de Bamako et de l’intérieur pour participer à ce festival qui restitue un pan important de la culture du terroir. La présence massive des festivaliers et la qualité des invités attestent  de tout l’intérêt que revêt cette rencontre dont la dimension ne cesse de croître, d’année en année. En tout cas, ceux qui ont la chance de participer à la première édition en 2015 peuvent mieux apprécier toute la dimension prise par ce Festival.

Dans une ambiance festive, de vivre ensemble et de partage, le Festival Bélénitugu a tenu toutes ses promesses. Organisé à l’initiative de l’Association pour le développement de Somasso (ADS), en collaboration avec les autorités coutumières et politiques de Bla, l’évènement était présidé par le  ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné.

Le ministre Koné a plaidé pour la paix, la cohésion sociale et l’accompagnement des initiatives de refondation. Il a exprimé sa satisfaction de soutenir les actions de développement de la Commune de Somasso à travers l’aménagement de la forêt de Somasso qui demeure une préoccupation du village. «Nous allons prendre des dispositions pour aménager les six hectares de cette forêt», a annoncé le chef du département en charge de l’Environnement.

Au nom des plus hautes autorités, il a salué l‘initiative et demandé à la population de soutenir les actions de la Transition, notamment la refondation d’un Mali nouveau dans la paix et le vivre ensemble.

Il a offert une enveloppe d’un million de Fcfa aux «so denw» (ses sœurs de Somasso qui sont aujourd’hui mariées dans d’autres localités) venues participer au Festival. 

Quant au président de l’Association pour le développement de Somasso (ADS), Markatié Daou, il a exprimésa reconnaissance à l’endroit des partenaires et des personnes qui se sont investies pour la réussite de l’événement.

Il a lancé un appel au ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme pour soutenir le Belenitugu qui existe depuis plusieurs siècles dans le Miangala (Somasso).

Il a expliqué que le Beleni est un géni protecteur qui est célébré, chaque année, avant l’hivernage pour protéger le village contre le mal. C’est ainsi que « l’ADS a décidé de célébrer, chaque année, le Beleni à travers le Festival », a-t-il ajouté. 

La grande innovation de cette édition est la renaissance d’une société sécrète (Koté) dont la dernière génération remonte à un peu plus de 45 ans, après leur initiation. Elle est représentée sous une forme de danse traditionnelle. 

Selon les initiateurs, le Kotè ou Kori en Minianka, est une société sécrète qui prépare les hommes à garder le secret et être endurants. C’est un élément culturel de la communauté minianka qui régit la société et incite les hommes à affronter l’ennemi en cas de conflit.

Il ressort des explications fournies que les femmes ne sont pas initiées à ce rite. Les jeunes d’alors étaient initiés après leur circoncision, entre 15 et 18 ans. C’est aussi une stratégie de guerre qui est enseignée aux jeunes pour défendre l’intérêt de la contrée.  

Auparavant les autorités coutumières et politiques avaient souhaité la bienvenue aux différentes délégations.

Cette rencontre est un espace de promotion des jeunes artistes locaux. Les temps forts du Festival ont été la prestation des troupes traditionnelles (Niogo, Koté), celle des enfants à travers un ballet, la projection du portrait de la marraine, la présentation des «so denw», la remise des moustiquaires imprégnées d’insecticide par une compagnie de téléphonie et des médicaments contre le paludisme offerts par Madou Daou, un fils du terroir.

Tout comme la production et la présentation d’émissions de divertissement, de débat et ‘Bon appétit’ sur Renouveau télé.

Pendant 5 jours, le village de Somasso a été occupé par les festivaliers venus de différentes localités. 

La programmation artistique était aussi riche avec Mamadou Dembélé dit Dabara et Seydou Daou dit Zamprin, Bonafas et sa troupe folklorique et d’autres artistes de la localité.

C’était en présence du chef d’état major de la Garde nationale, le général de brigade Elizé Jean Daou, de membres du Conseil national de Transition (CNT), du directeur général de l’Agence de promotion touristique du Mali (APTM), Sidy Keïta, de membre de l’ADS, la marraine de l’événement, Mme Daou Kadidia Coulibaly, native de Somasso, et le représentant de la compagnie de téléphonie mobile (partenaire officiel du Festival). 

AS/MD (AMAP)