Bamako, 17 avril (AMAP) Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a organisé samedi à l’Hôtel Azalaï une conférence de presse en prélude à la journée mondiale de paludisme célébrée le 25 avril, a constaté l’AMAP.

Le thème retenu cette année est : « Il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme, investir, innover, mettre en œuvre ».

La conférence a été animée par la directrice du PNLP, le médecin lieutenant-colonel Aïssata Koné,   en présence du représentant du ministre de la Santé et du Développement social, Daouda Zoumana Traoré, du représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Itama Mayikulu Christian.

La directrice du PNLP a d’abord rappelé que le paludisme représente dans notre pays la première cause de morbidité (43%) et de mortalité (27%), selon les données du Système d’information sanitaire (DHIS2 2022). Cet état de fait justifie amplement la priorité accordée à la lutte contre cette endémie majeure dans la Politique nationale de santé.

« Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3% du fait de l’absentéisme au travail et à l’école », a souligné la conférencière. La responsable du PNLP a, par ailleurs, rappelé que pour prévenir et lutter contre cette maladie, certaines actions doivent être mises en œuvre comme l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD), toutes les nuits et en toutes saisons, mais aussi l’assainissement de l’habitat et de l’environnement.

Elle ajoutera que l’utilisation des répulsifs et des grillages aux fenêtres et portes, le port de longs vêtements couvrant presque tout le corps la nuit, l’usage des larvicides, la pulvérisation intra domiciliaire (PID) et le recours précoce aux services de santé dès l’apparition des premiers signes.

En outre, il faut développer des stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le phénomène, assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux, renforcer l’organisation de l’offre et l’utilisation des services, poursuivre la couverture universelle en MILD.

Selon le médecin lieutenant-colonel Aïssata Koné, la mise à échelle de la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) et son extension aux enfants de 5 à 10 ans, implémenter le nouveau vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants de moins de 5 ans dans les zones de forte transmission sont, entre autres, des perspectives de lutte contre cette maladie.

Le représentant de l’OMS, a rappelé que le thème de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme cette année nous incite à investir pour vaincre le paludisme. Pour lui, le financement devrait bénéficier en priorité aux plus marginalisés et dans les zones les plus difficiles à atteindre et qui sont moins en mesure d’accéder aux services de santé. Et de dire qu’il faut utiliser plus efficacement les outils et les stratégies disponibles pour prévenir, diagnostiquer et traiter la malaria en particulier chez les couches marginalisées.

Selon le représentant du ministre de la Santé et du Développement social, le thème retenu pour cette année est évocateur, car il est connu de tous que le paludisme constitue un handicap pour de nombreuses populations. Cette maladie est un véritable frein au développement de notre pays. « Selon le rapport de l’OMS, le nombre de cas de paludisme est estimé à 247 millions en 2021 contre 245 millions en 2020, soit une hausse de près de 2 millions de cas en deux ans.

Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) organisera, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, des activités de promotion de la santé, de mobilisation sociale et de plaidoyer sur toute l’étendue du territoire national, durant une semaine.

 KM (AMAP)