L’interprétation des signes du cheval et guide pratique du paysan : Un livre de sauvegarde de nos traditions

Bamako, 12 juil (AMAP) Le cheval est un animal d’une grande valeur dans notre société, cela depuis des temps immémoriaux. Les signes de ce mammifère, estimés, selon certains à 99, servaient et continuent de servir de guides pour les hommes.

Des savoirs immenses que le journaliste-écrivain Ouka Ba, correspondant l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) à Diéma) se propose de nous faire découvrir, dans son cinquième ouvrage intitulé « L’interprétation des signes du cheval et guide pratique du paysan ». Ce livre de 87 pages puise sa richesse à la source. Qui pourrait mieux le faire qu’un journaliste du terroir ?

Notre confrère s’est rendu dans plusieurs villages et hameaux de la contrée à la recherche de ces connaissances précieuses. À travers ces écrits, l’auteur contribue à sauvegarder nos traditions orales, en cette période de déperdition de nos connaissances locales et traditionnelles. Parce que, pour beaucoup d’entre nous, ce sont des « vieilleries ». Sans des efforts de valorisation et de conservation de cette envergure, les générations futures ne sauront rien des savoirs locaux qui ont guidé leurs ancêtres dans la gestion de l’agriculture, la richesse, l’élevage, le pouvoir, la famille, l’autosuffisance alimentaire et les conflits. Nos anciens interprétaient notamment la couleur, la physionomie et les gestes du cheval.

Dans son livre, Ouka Ba explique qu’à l’époque, quand vous vouliez donner votre fille en mariage, vous deviez voir d’abord dans la famille du prétendant si le cheval qui y est attaché est maigrichon et larmoyant. Si tel est le cas, il faut renoncer à cette union conjugale parce que la famille sera incapable de prendre soin de votre progéniture. « Selon certaines croyances, cite le journaliste, la présence seule d’un cheval dans la maison suffit pour accroitre et maintenir le bonheur. »

Un autre exemple porte sur l’épanouissement que peut apporter le cheval à un souverain. « Le cheval qui convient mieux au Mansa (roi), c’est celui qui a les quatre pattes blanches, des genoux descendant vers le bas ». Selon l’auteur, même si tu as un os de ce genre d’équidé dans ta maison, tu auras le pouvoir et tu t’épanouiras.

La couleur du cheval peut être aussi bien un signe de bonheur que de malheur. Si le propriétaire du cheval noir, avec un trait blanc sur le front, le laisse derrière lui pour s’aventurer, il peinera et sera assailli par des problèmes qui risqueront de l’entrainer en prison. »

L’autre partie de l’ouvrage est consacrée aux signes de la météorologie. L’auteur indique comment la connaissance de la faune et de la flore aide le paysan à faire face aux conditions pluviométriques et aux intempéries. Cela, en dehors de mécanismes scientifiques.

Des phénomènes dans la nature annoncent le démarrage de la saison pluvieuse ou l’abondance de pluies. « Lorsque le baobab commence à fleurir, c’est que l’hivernage est proche. » « L’année où la présence des corbeaux devient plus massive, les pluies seront abondantes. »

Ouka Ba est originaire de Nioro du Sahel. Secrétaire d’administration de formation, il fut bibliothécaire à Gao et à Diéma. Depuis 2003, il est le correspondant de presse de l’AMAP à Diéma.

MDD/MD (AMAP)