Bamako, 27 juin (AMAP) Le président de la Transition au MaIi, colonel Assimi Goïta, et le président de la Guinée-Bissau, le général Umaro Sissoco Embalo, ont évoqué, samedi, à Bamako, les engagements pris par le Mali vis-à-vis de la Communauté economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la lutte contre le terrorisme et les opportunités de coopération qui s’offrent à leurs deux pays.

Au terme d’une séance de travail au Palais de Koulouba, le président bissau-guinéen, qui a effectué une visite d’amitié et de travail, a indiqué avoir échangé avec le président de la CEDEAO qui l’a «chargé de transmettre au colonel Assimi Goïta les préoccupations de l’Organisation sous régionale ».

Selon lui, « tout le monde souhaite que la feuille de route et le calendrier soient respectés, et qu’on puisse trouver une voie de développement pour le Mali ». Le général Umaro Sissoco Embalo a tenu à rappelé que le Mali, bien que suspendu des instances de l’Organisation, en est membre fondateur.

Président d’un pays qui a connu plusieurs crises politiques, il dit mieux comprendre l’impérieuse nécessité de prêter main forte au Mali en ces moments critiques de son histoire. L’hôte de Bamako a donc plaidé la cause malienne, en évoquant l’expérience de la Guinée-Bissau qui a « passé beaucoup d’années dans les turbulences politiques». « Aujourd’hui, on a retrouvé le chemin», a-t-il ajouté avec un sentiment de fierté.

Selon le colonel Goïta, la séance de travail lui a permis de faire le point du processus de Transition, conformément aux engagements pris lors du sommet consacré à notre pays par la CEDEAO à Accra (Ghana). Au nombre des progrès, il a cité la mise place d’un gouvernement inclusif, dirigé par un Premier ministre civil.

Le chef de l’Etat entend honorer également l’engagement de tenir les élections aux échéances prévues. Il a assuré que des instructions ont été données dans ce sens au Premier ministre.

Les deux chefs d’Etat ont évoqué un autre sujet important : la situation sécuritaire au Mali et, plus globalement, au Sahel. Les deux délégations ont ainsi discuté des possibilités d’action pour améliorer la sécurité au Sahel. « L’insécurité qui touche cette zone peut, par prolongement, se retrouver en Guinée-Bissau. Aujourd’hui, c’est l’inquiétude générale », a déclaré le chef de l’Etat. Avant de donner l’assurance que les autorités maliennes vont «continuer à améliorer cette condition sécuritaire avec l’ensemble des partenaires ».

Les parties ont fait un tour d’horizon des axes de la coopération bilatérale. Entre nos deux pays, il existe des commissions mixtes sur tous les domaines. L’ambition affichée de part et d’autre est de booster cette coopération, en actualisant notamment les accords dont certains datent de 1983. Depuis cette année-là, ils n’ont pas été revus. «Cela est inacceptable», selon le général Umaro Sissoco Embalo qui pense que le moment est venu de revitaliser l’axe Bamako-Bissau.

Déjà, a-t-il souligné, « beaucoup d’hommes d’affaires maliens sont présents en Guinée-Bissau». Les chefs d’Etat ont instruit aux ministres en charge des Affaires étrangères d’identifier les voies et moyens en vue une coopération approfondie.

Le président de la Transition a bien apprécié la démarche du chef de l;’Etat de Guinée-Bissau qu’il considère d’ailleurs comme un frère parce que « sa mère est malienne ». Il a tenu à le remercier pour cette visite, la deuxième en l’espace d’une année. Et ce, en dépit de la situation particulière que traverse le Mali.

Par ailleurs, il a affirmé que le Mali et la Guinée-Bissau disposent de beaucoup d’opportunités pour une coopération dynamique au profit des deux peuples.

ID/MD (AMAP)