Plusieurs leaders politiques, ont pris part à la rencontre destinée a faire le point de la révision annuelle de la liste électorale, ainsi que des réformes politiques et institutionnelles

Bamako, 6 déc (AMAP) Le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le général de division Abdoulaye Maïga, a rencontré, jeudi, la classe politique au Centre de formation des collectivités territoriales, dans le cadre de ses prises de contact, a constaté l’AMAP.

La rencontre avait pour objectif de leur faire le point de la révision annuelle de la liste électorale, des réformes politiques et institutionnelles, d’échanger sur des questions diverses. Mais, aussi, de demander leur bénédiction et accompagnement.

Au cours de cette rencontre qui a coïncidé avec la libération de 11 leaders politiques détenus, le Premier ministre a rappelé que lors du Conseil des ministres inaugural, le mercredi 27 novembre, après la formation du gouvernement, le Président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta lui a remis la lettre de cadrage comportant huit axes.

 

Il s’agit de la défense et la sécurité, la poursuite des réformes notamment dans le secteur de la justice pour renforcer la lutte contre la corruption, la poursuite des réformes politiques et institutionnelles, la satisfaction des besoins élémentaires des populations grâce à une économie forte, l’amélioration de la couverture sanitaire, du système éducation et de l’emploi des jeunes.

Il y a aussi, l’apaisement du climat social, le renforcement de notre diplomatie pour défendre les intérêts nationaux, le raffermissement des relations avec les partenaires respectueux de notre souveraineté, la protection des Maliens établis à l’extérieur, la mise en œuvre diligente de la feuille de route de la Confédération des États du Sahel ainsi que la création des conditions en vue d’élections transparentes et apaisées qui mettront un terme à la Transition.

Pour le chef du gouvernement, la réalisation de ce dernier point requiert une consultation de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral. Il a assuré que les principes du cadre de concertation seront maintenus et respectés à savoir l’inclusivité, la co-construction et la transparence.

« Dans notre mission, l’union sacrée est un prérequis. Nous comptons sur vous. La division et la haine ne profitent qu’à nos ennemis », a indiqué Abdoulaye Maïga. Il a rappelé que lundi dernier, il a rendu une visite à l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) en vue de donner les orientations du Chef de l’État sur les « conditions d’organisations des élections transparentes et apaisées et s’enquérir des conditions de travail de cette structure importante qui est chargée de l’organisation de l’ensemble des opérations référendaires et électorales. »

Selon le chef du gouvernement, la particularité de la révision des listes électorales cette année est qu’elle se tient sur la base de la réorganisation territoriale et administrative intervenue en 2023.

Autre mission assignée à la Transition est la conduite des réformes politiques et institutionnelles pour sortir le Mali des crises politiques et sécuritaires cycliques qu’il connait depuis plusieurs années.

Le chef du gouvernement a indiqué que depuis 2012, la situation du Mali « est pire qu’une guerre. » « Car, selon lui, lorsqu’il y a une guerre dans un pays, l’ennemi est bien visible. Dans le cas du Mali, nous faisons face à un terrorisme qui est devenu complexe du fait de l’ajout du problème communautaire. »

De nombreux leaders politiques présents, ont, au cours de leur intervention, ont félicité le Premier ministre pour sa nomination et salué son « sens de l’écoute et du dialogue. » Ils ont aussi salué la volonté de décrispation du climat politique avec la libération de 11 leaders qui étaient en détention. Et exhorté les autorités à poursuivre leurs efforts avec l’élargissement de tous ceux qui sont détenus pour leurs opinions et même pour les exilés politiques.

Les intervenants ont, sur la question du chronogramme des élections, demandé au Premier ministre de faire en sorte que les consultations puissent se tenir en 2025.

En réponse, le général de division Abdoulaye Maïga a soutenu que l’organisation des élections demeure une priorité fondamentale pour le Chef de l’État.

Selon lui, la première condition est l’union sacrée. Il a insisté sur le fait qu’ils n’accepteront plus qu’il y ait une crise pré ou post-électorale. « Avec la situation sécuritaire, il faut prendre le temps de régler toutes ces conditions afin que le scrutin soit le plus transparent, apaisé et inclusif possible »,a-t-il dit.

« Nous allons prendre toutes les dispositions pour aller vite mais nous n’allons jamais confondre vitesse et précipitation, car c’est la précipitation qui risquerait de nous conduire dans une éventuelle catastrophe », a insisté le général Abdoulaye Maïga.

Il a promis que les partis politiques seront consultés tout au long du processus, en tenant compte de l’intérêt général du peuple malien.

DD/MD (AMAP)