La Cedeao met la pression sur le Mali

Le président nigérien, président en exercice de l’Organisation sous-régionale, Issoufou Mahamadou

Bamako, 20 août (AMAP) La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a décidé, jeudi, en plus des sanctions économiques contre le Mali, de mettre en œuvre des mesures contre les auteurs du putsch intervenu, mardi, à Bamako, ainsi que leurs partenaires et collaborateurs.

Lors d’un sommet extraordinaire, par visioconférence, des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous régionale sur la situation politique au Mali, le président nigérien, président en exercice de la Cedeao, Issoufou Mahamadou, a déclaré que ce sommet se tenait, de toute urgence, sur le Mali qui vient de connaître un nouveau développement avec la prise du pouvoir, mardi, par une junte militaire.

« Cette situation intervient dans un contexte sécuritaire difficile pour la région, et surtout en dépit  des efforts diplomatiques intenses déployés par la Cedeao en vue de surmonter la crise politique que traverse actuellement le Mali », a poursuivi le chef de l’Etat du Niger, dans son discours d’ouverture.

A ce propos, il a rappelé les différentes missions de médiation dans la crise malienne, menées par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Tout comme le sommet extraordinaire du 27 juillet à l’issue de laquelle les chefs d’Etat ont adopté des mesures de sortie de crise comme la recomposition de la Cour constitutionnelle, la démission des 31 députés contestés, la reprise partielle des élections législatives et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Pour Issoufou Mahamadou, le renversement du président Keïta par les militaires n’est pas sans conséquences pour la sous région. «Nous avons devant nous une situation grave dont les conséquences sécuritaires sur notre région et sur le Mali sont évidentes. Cette situation nous interpelle. Elle nous montre le chemin qui reste à parcourir pour la mise en place d’institutions démocratiques fortes dans notre espace», a-t-il relevé, tout en rappelant que le coup d’Etat de 2012 contre le président Amadou Toumani Touré avait permis aux organisations terroristes et criminelles d’occuper, pendant plusieurs semaines, les 2/3  du territoire malien.

Le président du Niger a rappelé que la Cedeao a condamné avec la plus grande fermeté le renversement par des militaires putschistes du président Keïta et exigé sa libération immédiate et celle de tous les officiels arrêtés. Il a, aussi, rappelé que le Mali est suspendu de tous les organes de décision de la Cedeao avec effet immédiat, conformément au protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel.

Tout comme, la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les pays membres de la Cedeao et le Mali. La Cedeao a également invité tous les partenaires à faire de même.

Le sommet a engagé la Commission de la Cedeao à mettre en œuvre « immédiatement » un ensemble de sanctions contre les auteurs du putsch et leurs partenaires et collaborateurs.

Par ailleurs, Issoufou Mahamadou a annoncé qu’une délégation de haut niveau sera dépêchée dans notre pays pour assurer le retour immédiat de l’ordre constitutionnel.

Quant au Président Macky Sall, cité par la page Facebook de la République du Sénégal, il a condamné le coup d’état au Mali. Plaidant  ela cause du Mali, il a appelé la Cedeao « à réapprécier les sanctions annoncées pour tenir compte des impératifs humanitaires ».

Dans cette perspective, les denrées de première nécessité, les produits pétroliers et les produits pharmaceutiques ne devraient pas être concernés par l’embargo, selon la même source.

Cet amendement a été accepté pour être intégré dans la déclaration finale.

Intervenant au sommet extraordinaire en visioconférence, le chef de l’état sénégalais a, également, prôné la même lucidité concernant le recours à la force qui nécessiterait un mandat de l’ONU. « Accompagner le Mali par le dialogue pour un retour à l’ordre constitutionnel », telle est la position du Président Macky Sall.

Le sommet extraordinaire a examiné ces différentes mesures dans la perspective d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément  au protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie dans l’espace Cedeao.

MK/MD (AMAP)