Journée de la Radio et de la télévision en faveur des enfants : Sous le mode quasi-silencieux

Par Oumar DIAKITE

Bamako, 09 mars (AMAP) «Ah bon ! C’est ma première fois d’entendre que le 06 mars est la Journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants », s’exclame, étonné, le président du Parlement des Enfants du Mali, Nouhoum Chérif Haidara. «Je suis vraiment content qu’il y ait une journée spécialement dédiée aux enfants par la presse. Je ne peux que m’en féliciter », ajoute-t-il.

Le 06 mars, Journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants est méconnue au Mali et, naturellement, moins célébrée par les acteurs. Nonobstant, les médias privés comme publics diffusent des émissions pour jeunes et/ou enfants dans leurs programmes télé et radio.

Cette Journéeinternationaledelaradioetdelatélévisionenfaveurdesenfantsa été lancée par l’UNICEF en1991, afin d’encourager les médias audiovisuels du monde entier à sensibiliser sur les questions qui intéressent les enfants. La Journée est une initiative conjointe de l’UNICEF et de l’Académie internationale des arts et sciences de la télévision. Chaque année, des milliers de personnalités de radio et de télévision, dans plus de cent pays, prennent part à cette Journée, la fêtant sous des formes aussi exceptionnelles et particulières que les enfants eux-mêmes.

C’est une journée ou les professionnels des médias du monde entier se mettent sur la même longueur d’onde que les enfants. Ils diffusent des émissions de qualité destinées et consacrées aux enfants. Mais, surtout, ils donnent l’occasion aux enfants de participer à la production des émissions, de parler de leurs espoirs et de leurs ambitions et d’échanger des informations entre eux.

QUASI ANONYMAT – Paradoxalement, le 06 mars, demeure  moins célébrée dans notre pays. Les acteurs n’en font pas une promotion a la hauteur de l’évènement.

En dehors du Parlement des Enfants et du Bureau de l’UNICEF-Mali, beaucoup de confrères, de responsables de radios et télévisions privées, avouent ignorer la célébration du 06 mars, Journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants.

Cependant, certains médias (privés et publics) de la place accordent de l’importance aux enfants dans leurs programmes. « A la M7 TV, nous avons des émissions spécifiques à l’intention des enfants », a dit Abdoulaye Faman Coulibaly, Rédacteur en chef. « L’émission se nomme ‘’Nous, les Enfants’’ », poursuit-il en précisant : « Ce 06 mars 2020, nous allons organiser un plateau avec les enfants comme invités. On va leur poser des questions, leur demander de faire des récitations, de chanter. Des prix sont réservés aux meilleurs enfants. Nous votons un budget spécialement à l’intention des enfants ».

« Ce n’est pas que le 06 mars, c’est aussi le 1er janvier. On en organise, chaque réveillon, à l’intention des enfants, tout comme lors des fêtes de Ramadan, de Tabaski et le Noël ».

A l’Office de radiodiffusion et de télévision du Mali (ORTM), on se met au rythme de l’actualité. L’ORTM participe, avec d’autres médias, à la célébration du 06 mars. Selon le directeur de la télévision nationale à l’ORTM, Sidiki Dembélé, un dossier est consacré à la thématique de la journée dans le Journal télévisé (JT), à la veille de la célébration de l’évènement. « Le jour J, on couvre toutes les activités un peu liées à la célébration de l’évènement, comme dans certaines de nos émissions. Par exemple, ‘Grin de midi ‘ va recevoir un invité, ce jour-là, pour parler de la thématique, la problématique. En plus, à la radio, il y aura des émissions sur la célébration de la journée », énumère le directeur de la télévision nationale.

PROGRAMMES POUR JEUNES – Sur des chaînes privées aussi bien que du service public, des radios, tout comme des télévisions, beaucoup d’émissions sont produites en faveur de la jeunesse au Mali. Ce, durant l’année. Certaines chaînes émettent exclusivement pour la promotion des jeunes et des enfants. La radio Chaîne II de l’ORTM (publique), la radio Voix des jeunes (privée), entre autres.

Aux dires de Amadou Kodjo, Chef de division de la Chaîne II de l’ORTM, dans les programmes, les émissions sont, majoritairement, dédiées à la jeunesse. « Une autre émission est spécifiquement réservée aux enfants. C’est ‘An Demissenw’ qui dure deux heures de temps, chaque jeudi, à partir de 16 heures », précise Amadou Kodjo.

Pour Kassim Traoré, Rédacteur en chef adjoint de la radio Kledu, la jeunesse malienne est bien servie par les médias audiovisuels. Il cite, sur la radio Kledu, une émission quotidienne (du lundi au vendredi), dans la matinée. « Dénommée ‘Panier de la ménagère’, dit-il, cette émission parle, non seulement des activités de la ménagère mais, aussi, de l’éducation des enfants, des projets des jeunes, de la santé des enfants ». « Nous avons ‘Le jeudi des enfants’ qui est diffusé chaque semaine, durant trois heures dont une heure pour les enfants de l’éducation préscolaire, une heure pour les écoliers du premier cycle et l’autre heure pour ceux du secondaire», note Kassim Traoré, en signalant qu’il y a la ‘Chronique santé de l’enfant’, hebdomadaire, sur la radio Voix de l’Amérique (VOA).

Ces émissions consacrées à la promotion des jeunes et/ou des enfants sont nombreuses, aussi, sur les télévisions privées et publiques au Mali. A Africable télévision, nous avons par exemple : Maxi Vacances animé par Balodi, l’émission Agora, entre autres. De plus en plus, des télés de proximité s’adressent à la jeunesse, à l’enfance.

C’est ainsi qu’il y a l’émission ‘’Bonjour le Mali’’ à M7 TV qui reçoit toute catégorie d’âges mais, spécifiquement, les jeunes, surtout ceux talentueux. « Ceux qui sont des talents en herbe, qu’ils soient artistes ou élèves. Pour la petite histoire, j’ai reçu, l’année dernière, le premier national au baccalauréat. On a aussi un autre plateau qui s’appelle ‘Coup franc’ où les jeunes (filles/garçons) interviennent régulièrement », indique Abdoulaye Faman Coulibaly.

« A la télévision nationale, précise Sidiki Dembélé, nous avons dans nos programmes des émissions consacrées aux enfants et aux jeunes. Entre autres : ‘Nous les enfants’ avec pour cibles les enfants, ‘Maxi Jeunes’ qui met en compétition des jeunes des établissements secondaires, surtout les lycées avec beaucoup de rubriques dont la culture générale, les compétitions de danse et de chorégraphie, des jeux éducatifs ». « L’émission appelée ‘Grin de midi’, souligne-t-il, concerne, quelque part, les jeunes, à travers sa rubrique ambulante ». Laquelle rubrique qui consiste à se déplacer sur le terrain, afin d’échanger avec des groupes de jeunes sur les sujets d’actualités.

Toujours selon Sidiki Dembélé, la télé nationale diffuse une autre émission appelée ‘Instant T’ qui est une co-production avec un partenaire. C’est une émission juvénile qui met en compétition les projets des jeunes. C’est-à-dire, des jeunes qui ont des projets les exposent afin qu’ils puissent avoir des accompagnements pour leur réalisation.  ‘Instant T’ est une émission sociale et économique. En plus, à l’ORTM1, G21 (Génération 21) existe pour des jeunes branchés. Elle est une émission à tendance mode jeune, rap surtout qui reçoit des jeunes chanteurs-rappeurs. S’y ajoute l’émission ‘Maquis des stars’ qui intéresse les jeunes.

Pour le président du Parlement des Enfants, Nouhoum Chérif Haidara,  la pluralité de ces émissions en faveur des enfants/jeunes est une bonne chose en soit, mais il faut en revoir les règles. « Oui, il y a beaucoup d’émissions dans les programmes. Mais, dans certaines émissions, l’expression est un peu, comment dirais-je, règlementée », estime-t-il. « On n’a pas le droit de dire totalement ce que l’on veut réellement. Sinon, la participation y est et il y a beaucoup de programmes qui mettent en scène les enfants », note le président du Parlement des Enfants du Mali. Et Nouhoum Chérif Haidara d’exprimer le souhait des enfants de voir « produire plus de programmes initiant les enfants, dès la base, donner plus d’opportunités aux enfants d’exprimer ce qu’eux-mêmes ressentent, avec plus de diffusion de programmes pour enfants à la Télé ainsi qu’à la radio ».

OD/MD (AMAP)