
Un magasin bien achalandée de la ville de Goundam
Goundam, 14 oct (AMAP) Ni la présence d’un camp des Forces armées maliennes (FAMA), ni celle d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) basé à Goundam (Nord), étoffés d’un bon nombre de gendarmes, gardes et, récemment, de policiers ne dissuadent nullement les bandits armés qui continuent de semer la terreur dans la ville de Goundam.
Les bandits avaient d’abord pour cibles les jeunes chauffeurs et transporteurs de la ville qui, pour la plupart, voyant leurs activités de transport vers les centres importants bloquées, et ne pouvant plus disposer ni de véhicules 4×4, ni de véhicules neufs, de crainte d’en être dépossédés ou tués, se sont résignés à assurer au moins le transport sur la Route nationale (RN) 33, Goundam-Tombouctou, au moyen de vieilles guimbardes.
Cette pratique a permis à certains jeunes de tirer leur épingle du jeu, car leur transport a bien prospéré. Ce business a intéressé les bandits armés qui font tout pour ne pas se faire identifier au cours de leurs différentes opérations.
Les jeunes transporteurs ont fini par devenir la cible de bandits armés jaloux de leur réussite. Ainsi, les bandits ont-ils commencé à couper la route aux véhicules de transport pour dépouiller les passagers. Et, comme cela ne suffisait pas, il fallait aussi décourager les transporteurs afin qu’ils abandonnent le transport. Pour y parvenir, il fallait tirer, à bout portant, sur les chauffeurs. C’est ainsi que quatre chauffeurs ont perdu la vie.
Malgré ces quatre victimes dans le rang des chauffeurs, les transporteurs de Goundam ont tenu à assurer la liaison Goundam-Tombouctou, au prix de leur sang.
Ces derniers temps, des jeunes armés non identifiés font des irruption, nuitamment, dans la ville et s’attaquent à une boutique ciblée, C’este cela leur modus operandi. Plusieurs boutiques ont, ainsi, été braquées et des sommes importantes emportées, en quelques mois. Le plus récent coup a eu lieu, mercredi, au quartier populaire d’Alphaou où un commerçant, du nom de Hamadoun Ahmadou dit Ulysse, a été attaqué en plein centre-ville, entre 19h30 et 19h45 dans son échoppe. Toute sa recette de la journée lui a été arrachée. Lui-même a été soumis à des menaces et tortures, sans pouvoir recevoir la moindre aide ou secours. Les bandits, après leur forfait, ont fait des tirs de sommation pour couvrir leur fuite.
Des motos achetées par les ressortissants de Goundam, venus d’exode, et qui rejoignent leur village, sont régulièrement braqués et dépossédés de leurs engins et de tout ce qu’ils possèdent, sans qu’ils reçoivent une quelconque assistance. La population semble désemparée face à cette vagues de grand banditisme qui déferle sur la ville de Goundam, malgré la présence de toutes ces forces armées. Ces bandits non identifiés se déplacent à moto et sont armés de pistolets et souvent de kalachnikovs ou de carabines.
La question sur toutes les lèvres, ici, est : « Quand est-ce que toutes ces forces présentes à Goundam se mettront ensemble pour une plus grande sécurisation des populations, à travers des patrouilles, des fouilles de toutes les maisons de la périphérie de la ville, de tous ces camions et 4×4 qui traversent la ville dans toutes les directions ? »
Des camions et des véhicules tout-terrain chargés de fûts de carburant traversent régulièrement la ville pour des destinations inconnues, sans aucun contrôle. De l’avis de certains habitants, ce trafic prospère sur le même terreau que le banditisme.
AMAP