Bamako, 26 mai (AMAP) Trois pays ouest africains, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont signé, mercredi, à Bamako, une convention sur l’interconnexion des systèmes informatiques des douanes des trois pays, dans le cadre du projet Système interconnecté de gestions des marchandises en transit (SIGMAT) afin de mutualiser les efforts et surmonter les difficultés liées au transit.
La cérémonie s’est tenue au ministère de l’Économie et des Finances, sous la présidence chef du département, Alousséni Sanou, en présence des directeurs généraux des douanes du Mali, Amadou Konaté, du Burkina Faso, Mathias Kadiogo, et leur homologue du Niger, Barkay Molimi
La signature de convention avait été précédée d’une réunion des experts chargés de l’élaboration des instruments du SIGMAT et de mise en œuvre des interconnexions des systèmes informatiques des douanes des trois pays.
Du 22 au 23 mai derniers, à la direction générale des douanes du Mali, les experts ont examiné les textes réglementaires encadrant la mise en œuvre de cet ambitieux projet. Les actions retenues par les experts ont ensuite été soumises à l’approbation des directeurs généraux des douanes.
«Au cours de la réunion des directeurs généraux, les experts ont soumis à leur appréciation et validation, un protocole d’accord et une instruction relative à l’interconnexion des systèmes informatiques de l’administration des douanes des trois pays», a annoncé le directeur général des douanes du Mali.
Selon Amadou Konaté, les directeurs se sont engagés à veiller au respect strict du chronogramme de déploiement du projet SIGMAT et à la mise en œuvre des recommandations.
Il s’agit notamment du démarrage de la phase pilote de l’interconnexion le 10 juillet 2023, la tenue de la réunion d’évaluation le 10 octobre 2023 à Ouagadougou (Burkina Faso) et le port de la tenue douanière règlementaire lors des prochaines rencontres.
Quant au directeur général des douanes du Niger, il a précisé que ce protocole est très important dans le cadre de la facilitation du commerce entre les trois Etats. «Il permet aux Etats de faire des arbitrages en ce qui concerne les marchandises et d’avoir une démarche concertée en matière de gestion de tous les flux du marchandise», a fait noter Barkay Molimi. Et d’ajouter que cela crée une grande traçabilité.
Pour lui, grâce à cette interconnexion, les procédures seront facilitées et les pays auront des informations suffisantes sur les marchandises qui leur sont destinées. «La partie malienne a relevé la persistance des impositions et des restrictions observées sur les marchandises en transit par le Niger en destination du Mali et a demandé à la partie nigérienne d’intercéder auprès des autorités pour la levée de ces impositions, conformément aux dispositions communautaires en la matière», a-t-il souligné.
Barkay Molimi a, également, dit avoir pris bonne note de la préoccupation exprimée par le Mali, avant de rassurer sur les dispositions prises pour la présence effective des douanes maliennes sur les frontières nigéro-maliennes.
«La partie nigérienne va soumettre à la hiérarchie les avancées relevées en vue d’un retour rapide à la normale en levant les impositions et les restrictions observées sur les marchandises en transit en destination du Mali», s’est-il engagé.
Clôturant la cérémonie, le ministre malien de l’Economie et des Finances a expliqué que cette signature est l’engagement d’échanges automatiques de données électroniques sur les marchandises en transit d’une frontière à l’autre. Il s’agira, donc, pour les douaniers « de mutualiser les efforts afin de surmonter les difficultés liées au transit et de satisfaire les besoins des opérateurs économiques et des usagers.
«Le projet SIGMAT est le résultat d’un long processus qui a impliqué plusieurs parties prenantes sans oublier le soutien des partenaires techniques et financiers. Sa mise en œuvre nécessite une collaboration soutenue afin de réduire les risques de déperdition des marchandises et le contrôle des recettes importantes pour le trésor public», a rappelé Alousséni Sanou.
Enfin, il a souligné que « cette étape symbolique est une opportunité à saisir pour améliorer la mobilisation et la sécurisation des recettes douanières, lutter efficacement contre la fraude et faciliter les échanges. »
FMS/MD (AMAP)