Bamako, 22 juil (AMAP) L’étude de faisabilité de la marque collective et de développement d’un label viande rouge et ses dérivés au Mali pour la filière bétail/viande a été lancée jeudi, par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, dans les locaux de son département.
La rencontre, organisée par le Projet d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest-Mali (PACAO-Mali), en partenariat avec l’Interprofession de la filière bétail-viande du Mali (IFBV), visait à informer davantage les acteurs de la filière bétail-viande et l’opinion publique du démarrage de cette étude, qui sera menée par la Société d’ingénierie pour le développement (SID), pour une durée de 6 mois.
À la fin de cette étude, les acteurs de la filière bétail/viande avec l’appui du Bureau SID feront le dépôt du label et son règlement d’usage auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) à travers le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) afin qu’il soit enregistré comme marque collective.
Selon le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, la réalisation de cette étude vient à point nommé au moment où son département est engagé dans la recherche de solutions visant à créer des opportunités d’affaires et développer des partenariats régionaux ou internationaux.
Sa mise en œuvre, selon Youba Ba, « permettra de concrétiser l’initiative ‘Un pays, un produit prioritaire’ du Fonds pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) » à laquelle le Mali a souscrit entièrement.
«De nos jours, la question de promotion des produits mis sur le marché doit être un axe prioritaire pour chaque pays. Elle est, en général, menée autour des signes distinctifs tels que les labels comme la marque collective, qui permettent aux consommateurs d’identifier les produits et de justifier leur choix», a-t-il expliqué.
Le ministre a ajouté que ces signes distinctifs (marque collective) permettent d’organiser une forme de partenariat entre plusieurs personnes (groupement ou association) « qui souhaitent renforcer leur visibilité, leur compétitivité et leur profitabilité en adoptant une stratégie commune de vente. »
Soulignant l’importance économique, sociale et culturelle de la filière bétail- viande au Mali, le ministre Youba Ba a estimé que plus de 30% de la population rurale tirent exclusivement leurs revenus de l’élevage qui constitue le 3ème secteur d’exportation du Mali, après l’or et le coton et contribue à plus de 15% au produit intérieur brut (PIB) du Mali.
«De ce fait, il y a lieu de renforcer cette position en mettant sur le marché des produits avec l’assurance de la traçabilité de leur provenance», a expliqué le ministre de l’Élevage et de la Pêche.
Youba Ba a rassuré l’ensemble des acteurs sur la volonté du gouvernement à soutenir cette initiative qui permettra aux acteurs de la filière bétail-viande de développer et de disposer de marque ou tout autre signe distinctif. Cela leur permettra d’approvisionner le marché national et international avec des produits de qualité, d’une part, et de conquérir des parts du marché régional en viande rouge, d’autre part.
Le chef du Projet PACAO Mali, Souleymane Bassolé, a souligné qu’avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique (ZLECAF), il importe que le Mali « participe pleinement tant par la quantité que par la qualité, aux échanges commerciaux de produits locaux à forte valeur ajoutée et jouissant d’une réputation répondant à l’aspiration du marché. »
«Pour mettre en valeur les potentialités du Mali, il y a lieu, pour les acteurs des filières agricoles et plus précisément celle de la filière bétail-viande, de fédérer leurs efforts afin de renforcer leur visibilité et leur compétitivité. En général, les groupements utilisent des instruments de propriété intellectuelle tels que la marque collective», a conseillé M. Bassolé.
Le PACAO est un programme régional couvrant les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Mauritanie qui entre dans le cadre du Programme indicatif régional (PIR) 11ème FED Union européenne-Afrique de l’Ouest.
Son objectif est de renforcer la compétitivité des acteurs des aautre filières cibles (mangue, embouche bovine, karité et horticulture).
MS/MD (AMAP)