Bamako, 18 sept (AMAP) «Les stocks de produits de première nécessité déclarés au niveau de la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) par les importateurs réguliers et ceux détenus par les commerçants détaillants sont supérieurs au seuil d’alerte et couvrent les besoins de consommation du moment», a révélé, mercredi, à Bamako, le directeur général, Boucadary Doumbia.
L’Etat d’approvisionnement du marché national en produits de base est, donc, rassurant, un mois, après l’embargo, imposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au Mali, selon les services du Commerce.
« Cette situation est due à l’exclusion des produits de première nécessité du champ de l’embargo. Ces produits sont importés sans trop de difficulté», se réjouit pour rassurer les consommateurs maliens », M. Doumbia.
En conséquence, « les prix à la consommation des produits sont, par rapport à la semaine passée, restés stables à l’exception de ceux des produits saisonniers (oignons, fruits et légumes, tubercules) généralement importés », a précisé Boucadary Doumbia. Cette hausse sensible du prix de ces denrées n’est pas, selon lui, liée uniquement aux effets de l’embargo mais au caractère cyclique de leur commercialisation.
Toutefois, il urge, au regard de la structure de notre commerce et de la situation géographique du Mali, de prendre les décisions nécessaires devant aboutir à la levée, au plus vite, de l’embargo. Cela, afin d’éviter une perturbation, à long terme, du circuit d’approvisionnement du Mali.
« En la matière, on note déjà une baisse du volume des importations de la sous-région de l’ordre de 202 milliards de Fcfa par rapport au mois passé », a révélé le directeur général. Ce qui correspond à 57% de la valeur moyenne des importations maliennes venant de cette zone.
Les produits les plus importés, durant le mois d’août, sont les combustibles minéraux et les huiles minérales : hydrocarbures (49%), les machines et les appareils (10%), les produits alimentaires (14%), les produits pharmaceutiques (5%).
Les principaux pays d’importation au cours de la période sont le Sénégal (17%), la France (13%), la Côte d’Ivoire (11%), la Chine (9%), la Suisse (7%), les Emirats Arabes Unis (5%), Singapour (5%), le Royaume-Uni (5%).
S’agissant de la sous-région, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Niger constituent les plus grandes sources d’approvisionnement. Ceci s’explique, à en croire Boucadary Doumbia, dans une large mesure, par les produits pétroliers qui couvrent 32% du total des importations.
La CEDEAO, rappelle-t-on, est une Union douanière – un accord commercial régional dont les États membres ont adopté une politique commerciale commune vis-à-vis des États tiers – avec un Tarif extérieur commun (TEC). Le TEC, entré en vigueur le 1er janvier 2015, désigne un droit de douane commun aux membres d’un groupe de pays qui sont souvent liés par un accord de libre-échange.
Outre le manque à gagner pour le commerce, les effets néfastes de l’embargo sur notre pays sont, également, d’ordre économique et social. Il s’agit de la perte de recettes fiscales et douanières, l’augmentation du coût des importations en raison de l’acheminement des marchandises à partir des plateformes portuaires plus distantes (Mauritanie, Algérie, Maroc). S’y ajoutent la restriction de la concurrence avec des conséquences sur les prix et les pertes d’emplois dans les secteurs orientés vers l’import-export.
CMT/MD (AMAP)