Diéma, 19 oct (AMAP) Hier mardi a été un jour noir à Diéma. Depuis 8 heures, les jeunes, pour protester contre le manque d’eau et d’électricité, ont barricadé tous les axes routiers de la ville, empêchant les véhicules de passer, sauf les ambulances, les véhicules militaires, la protection civile. Les routes internationales Diéma-Bamako, Diéma-Kayes, Diéma-Nioro-Nouakchott, sont carrément coupées si bien qu’il est difficile même à un piéton de se frayer un passage.
Adama Sidibé, convoyeur dans une compagnie de transport adhère à la marche. Mais il affirme que cette situation pourrait avoir des conséquences dramatiques. Dans un bus, par exemple, il peut y avoir une personne malade grabataire. Si elle n’est pas acheminée à temps, elle peut mourir. Le cas des femmes et des enfants aussi est à prendre en compte.
Mme Mariam Samaké, en partance pour Kayes, qui précise ne pas être ressortissante de Diéma, souhaite que cette marche continue, afin que les populations de Diéma soient desservies correctement en eau et en électricité.
Pour Modibo Tamboura, vendeur ambulant de boisson, « c’est l’ affaire de à nous tous ». « Depuis que cette coupure d’électricité a débuté, moi je suis obligé de commander de la glace jusqu’à Nioro », fulmine l’homme.
Salif Bathily est passager d’un bus. Il s’indigne et dit : « On nous a mis en retard. Ils ne devraient pas s’en prendre aux routes, qui n’ont rien à avoir avec leurs problèmes d’eau et d’ électricité. »
Inoussa Cissé, vendeur de viande grillée au quartier Razel, prend son mal en patience. S’il n’y a pas de courant, c’est une grande perte pour lui.
Les délégués des marcheurs ont été reçus par le premier adjoint au préfet, Djigui Keita. Leur porte-parole Nakounté Diakité, a transmis aux autorités les messages de ses concitoyens.
« Trop, c’est trop ! Les populations de Diéma sont fatiguées de vivre ce calvaire », clamait- il.
Les jeunes se sont dit décidés « à aller jusqu’ au bout, jusqu’à l’arrivée du nouveau groupe électrogène tant de fois promis à Diéma.
En réponse aux doléances des manifestants, le président du Conseil de Cercle, Makan Koma, a exprimé aux jeunes son soutient, ajoutant que leur lutte est noble. Mais il n’a pas cautionné le blocage des routes.
Selon lui, cela pourrait aggraver davantage l’insécurité dans la ville, sans compter d’autres problèmes inhérents. Il a rappelé tous les efforts entrepris pour stabiliser le courant et l’ eau dans la ville de Diéma. En direction des marcheurs, il a prôné d’ apaisement, « pour un meilleur dénouement ».
Abondant dans le même sens, le premier adjoint au préfet, Djigui Keita, a demandé « humblement aux marcheurs de lever les barricades pour ne pas entrainer d’autres crises pour les paisibles populations qui ne les méritent pas. »
Il a réitéré l’engagement des autorités locales à apporter des solutions idoines, « dans la mesure de leurs compétences », à l’absence d’eau et d’électricité qui perdure dans la ville de Diéma depuis plusieurs mois.
Selon les dernières informations, toutes les barricades ont été levées.
OB/MD (AMAP)