Bamako, 2 décembre (AMAP) Un cocktail dinatoire organisé, mercredi dans la soirée, par l’Union européenne (EU), a eu lieu au domicile de son représentant, Bart Ouvry, sis à Badalabougou, sur les enjeux des manuscrits anciens du Mali, a constaté l’AMAP.
C’était en présence du ministre de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie Hôtelière, Andogoly Guindo, du représentant du ministre de l’Enseignement supérieur, du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, El-Ghassim Wane, du chef de bureau de l’UNESCO au Mali, Edmond Mounkala, des ambassadeurs de France, de la Suisse, de la Norvège, de l’Espagne, du président de l’ONG Savama (Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens du Mali), Abdel Kader Haïdara, et de plusieurs invités de marque parmi lesquels des musiciens, des artistes et de écrivains.
Dans son mot de bienvenue, l’Ambassadeur de l’UE, Bart Ouvry a souhaité la plus chaleureuse des bienvenues à ses hôtes avant de déclarer que le Mali est un pays de culture et qu’il a quelque chose à partager avec l’Humanité.
Bart Ouvry a salué les liens entre l’Europe et le Mali qui, selon lui sont très forts avant d’affirmer que le vieux continent s’engage pour accompagner notre pays dans plusieurs domaines dont la préservation et la promotion des manuscrits anciens, après leur destruction par des forces obscurantistes suite aux évènements de 2012 avec l’occupation des régions du Nord.
Il expliquera par la suite que le but de la rencontre est de faire vivre les manuscrits et que les artistes sont très utiles dans ce processus. L’ambassadeur a affirmé que nous allons travailler ensemble pour le Mali et pour l’héritage de l’Humanité.
Le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, responsable de la MINUSMA, El-Ghassim Wane a saisi l’occasion pour remercier tous les partenaires qui accompagnent le Mali. Il a affirmé que les manuscrits de Tombouctou constituent plusieurs thèmes qui valorisent les savoirs endogènes.
M. El-Ghassim WANE a déclaré par ailleurs que le Mali qui regorge de plusieurs talents dans de nombreux domaines et qui a connu les plus grands empires du Monde, parviendra, à surpasser la crise et retourner à ses valeurs d’antan.
« Croyons à la puissance de la Culture. Le Mali n’a pas qu’un passé oral ; les manuscrits sont là pour prouver notre passé patrimoine culturel dense dans la diversité tant matérielle qu’immatérielle. » a déclaré le ministre de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie Hôtelière, Andogoly Guindo.
Le ministre Guindo a saisi l’occasion pour déclarer qu’en 2012, le patrimoine culturel a été durement éprouvé avec la destruction de cette richesse précieuse appartement non pas au Mali seulement mais à l’Humanité. Il a affirmé que pendant l’occupation, 4000 manuscrits ont été détruits ou subtilisés et qu’avec l’amour des communautés et des bonnes volontés près de 800.000 manuscrits ont été exfiltrés et sauvegardé.
Il a salué les partenaires notamment l’UE, les ambassades du Royaume d’Espagne, de la Norvège, de la Suisse et l’ONG Savana pour leur accompagnement dans la protection, la préservation et la promotion des manuscrits anciens.
Le Chef de bureau de l’UNESCO au Mali, Edmond Mounkala a salué le partenariat entre son institution et le Mali et a assuré de son accompagnement dans la préservation et la promotion des manuscrits. IL a affirmé qu’il manque au Mali un cadre de protection des manuscrits et pour les rendre accessibles.
Au cours du diner, un film sur les manuscrits a été projeté pour permettre aux invités de comprendre les actions menées par les partenaires pour la préservation des manuscrits ainsi que les difficultés rencontrées.
Dr Bazoumana Traoré, consultant et expert en gestion et valorisation des manuscrits a fait une présentation sur « les enjeux, défis et perspectives des manuscrits anciens du Mali ».
Le conférencier a tout d’abord défini le manuscrit qui selon lui, est un document écrit à la main ayant une valeur culturelle, scientifique et historique pour une nation. Il précisera que dans le contexte malien, il s’agit des écrits en caractères arabes, qu’ils soient d’expression arabe ou d’expression issue de langues nationales maliennes.
Il a souligné les caractéristiques ,l’importance, la situation générale des manuscrits au Mali, les menaces, la cartographie, la quantité estimative des manuscrits dans les centres, bibliothèques et familles (511.032), avant de plancher sur les enjeux, les défis et les perspectives.
Dans sa conclusion, il a affirmé que l’adoption et la mise en œuvre d’une politique nationale de sauvegarde et de gestion des manuscrits anciens du Mali se justifient aujourd’hui. Il a proposé, entre autres, le renforcement des mesures juridiques et règlementaires pour la protection, la conservation et la diffusion des manuscrits anciens, le renforcement des mesures institutionnelles dans le domaine et la création de meilleures conditions d’exploitation de potentiels apports culturels, scientifiques et économiques de manuscrits anciens.
Enfin, au cours de la rencontre des participants ont recommandé la numérisation des manuscrits anciens, leur traduction dans les langues nationales et leur introduction dans les programme d’enseignement.
L’Ambassadeur de l’UU a, dans son mot de clôture, affirmé que cette rencontre est un enjeu au niveau de la préservation des manuscrits anciens, un défi dans le domaine de l’éducation et celui de la mobilisation des ressources.
La rencontre a pris fin sur des notes d’espoir, notamment l’engagement des autorités et des partenaires pour la préservation, la protection et la promotion des manuscrits anciens du Mali.
KM (AMAP)