Covid-19 : L’exigence de maintenir la garde haute

Par Fatoumata NAPHO

Bamako, 23 Nov (AMAP) Le Mali a enregistré une augmentation des cas confirmés de coronavirus, dans la semaine du 16 au 21 novembre, avec 306 cas de Covid-19. Une situation grosse d’inquiétudes, au moment où les pays les plus atteints, notamment ceux du Nord, font face, avec beaucoup de difficultés, à une deuxième vague de contaminations.

Le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP) et coordinateur national de la lutte contre la Covid-19, Pr Akory Ag Iknane, estime qu’il est trop tôt pour parler d’une reprise de l’épidémie. Mais, il se veut clair sur la situation assez compliquée qui nécessite un renforcement des mesures barrières mais, aussi, des dispositions administratives et législatives fortes. Il juge utile de renforcer, également, la communication et d’imposer le respect du règlement sanitaire international.

Le Pr Akory estime que cette augmentation des cas se justifie par l’ouverture de nos frontières terrestres et aériennes. «Nous avons eu beaucoup de cas importés surtout dans les mines », a relevé le coordinateur national de la lutte contre la pandémie, avant de dire que le seul site de Fékola a enregistré 213 cas, soit 4,5% de l’ensemble des cas enregistrés au Mali. « A cela, dit-il, s’ajoutent les cas communautaires liés aux grands regroupements ».

Il a, aussi, expliqué qu’au Mali, la pandémie a évolué en 4 phases. Autrement dit, il y a eu une phase d’ascension, une phase de baisse de la courbe, une phase en plateau et une phase de remontée. La première a duré 12 semaines jusqu’à un pic qu’on a atteint à partir de la mi-juin. Ensuite, on a enregistré une baisse de la courbe pendant 8 semaines. La troisième phase en plateau, avec 8 cas par jour, a duré 12 semaines. Et la 38è semaine qui représente la 4è phase est celle d’une remontée de la courbe que nous vivons actuellement.

Il pense que nous pouvons pallier cela, si nous respectons les mesures barrières avec une forte mobilisation sociale et avec l’implication des médias. Le Pr Akory a révélé que c’est encore trop tôt de dire que nous assistons à une nouvelle vague de contamination ou à une reprise de l’épidémie, Selon lui, il faut d’abord observer. Il a soutenu qu’au cours de cette phase, nous avons enregistré le nombre de cas le plus élevé (76) jamais enregistré au Mali parce que même au moment du pic, le pays a enregistré 71 cas.

«Nous pouvons casser rapidement cette courbe, si nous contrôlons les entrées dans le pays, c’est-à-dire en faisant respecter le règlement sanitaire international qui impose que tout passager qui entre ou sorte, soit muni d’un certificat Covid-19 négatif», explique le directeur général de l’INSP.

Il appréhende le cas des miniers qui ne passent pas par l’aéroport international Président Modibo Keita-Sénou. Il pointe, aussi, du doigt les insuffisances dans le contrôle au niveau des frontières terrestres. Il préconise les tests rapides au contraire des tests PCR qui sont actuellement utilisés pour surveiller la maladie. Et de confirmer que le Mali vient juste de recevoir un lot de ces tests et que, bientôt, une stratégie sera définie pour leur utilisation.

Pour lui, il clair qu’il faut tester un maximum de gens dans le district de Bamako pour apprécier la circulation du virus au sein de la population parce qu’il estime que la capitale, plus particulièrement les communes VI, V et VI sont les plus touchées. Une situation qui se justifie par les grands regroupements dans ces circonscriptions.

Pour lui, il faut encore s’attendre à une augmentation des cas liés aux grands regroupements comme lors des funérailles de l’ancien président Amadou Toumani Touré, même avec les mesures prises.

Après Bamako, la Région de Kayes reste la plus touchée par la pandémie, selon le coordinateur national de la lutte contre la Covid-19. Pour lui, à défaut de sanctionner ceux qui ne respectent pas les gestes barrières, il faut sensibiliser et informer la population, surtout les jeunes qui se trouvent dans le déni et qui peuvent développer la maladie sans laisser apparaître des symptômes.

Concernant les vaccins contre le coronavirus, le coordinateur a confié que sa cellule a reçu une correspondance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lui demandant si le Mali est prêt à le recevoir. «Nous sommes dans cette dynamique et nous allons remplir les conditionnalités», a-t-il indiqué.

Pour lui, quelle que soit l’efficacité de ce vaccin, il est important, sur le plan international, que le Mali soit dans la liste de ceux qui pourront en disposer parce qu’il a un taux de guérison de 80% et un taux de létalité de 3,4%.

FN/MD (AMAP)