
Le ministre Diop à sa sortie d’une audience avec le secrétaire-général de l’ONU, après une réunion du Conseil de sécurité. (Archives)
Bamako, 16 juin (AMAP) Le gouvernement du Mali demande, officiellement, pour la première fois, le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) présente au Mali depuis 2013, a déclaré, vendredi, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop.
« Nous n’avons d’autre choix que de parvenir aux conclusions objectives du bilan des dix années de présence de la MINUSMA qui n’a pu apporter les réponses adéquates à la situation sécuritaire au Mali et dont les perspectives de maintien ne répondent pas aux impératifs de sécurité des Maliennes et des Maliens », a lancé le chef de la diplomatie malienne
S’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies, à New-York, lors de la réunion consacrée à l’examen du dernier rapport trimestriel du secrétaire général sur la situation au Mali, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a rappelé que « depuis l’intervention militaire en Libye en 2011, les populations maliennes et celles de la Région du Sahel vivent un véritable drame. »
Et depuis une dizaine d’années, « nos pays et leurs populations attendent encore une réponse internationale à la hauteur de cette menace créée et de ses conséquences humanitaires préoccupantes pour la région. »,a-t-il ajouté.
Selon M. Diop, les prescriptions internationales, notamment celles prodiguées par la MINUSMA depuis sa création en 2013 « ont montré leur limite. »
D’après le ministre malien, après plusieurs années de déploiement des forces de la Mission onusienne sur le terrain, la situation sécuritaire, qui concernait jadis le Nord du pays, s’est progressivement dégradée dans les autres régions du Mali, notamment le Centre. Abdoulaye Diop est formel : « Pour le gouvernement, le constat est que la MINUSMA n’a pas atteint son objectif fondamental. »
Selon lui, les options proposées par le secrétaire général dans son rapport sur l’examen interne de la Mission « ne répondent pas aux préoccupations et aux attentes maintes fois exprimées par le gouvernement et les populations du Mali ».
Pour lui, « ni les propositions du secrétaire général, encore moins le projet de résolution en cours de négociation par les membres de ce Conseil, n’apportent de réponse appropriée aux attentes des Maliens ».
Le ministre Diop estime que ce projet de résolution conforte la récusation de la France en tant que porte-plume tant son contenu est hostile au Mali. Le chef de la diplomatie malienne a soutenu que la MINUSMA « semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale. »
« Cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la MINUSMA et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la Mission », a-t-il ajouté. Avant de souligner que c’est pourquoi, le gouvernement demande le retrait sans délai de la Mission.
DD/MD (AMAP)