Bamako, 22 fév (AMAP) Quelque 300 délégués venus de 35 pays participent à la 2è édition de la Conférence de haut niveau sur la corruption en Afrique qui se tient à Bamako, depuis lundi, au Mali, sous le thème : «Lutte contre la corruption : nouvelles dynamiques, recouvrement d’avoir illicites et coopération internationale», a constaté l’AMAP.
Les participants ont l’ambition de faire de cette rencontre un cadre référentiel en matière de bonnes pratiques de lutte contre la corruption à travers les déclarations de patrimoine et le recouvrement d’avoirs illicites.
L’évènement de trois jours est organisé par l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), en partenariat avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et les structures nationales de contrôle.
La cérémonie d’ouverture a réuni autour du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, plusieurs membres du gouvernement dont celui en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Kassogué.
À l’occasion, le président de l’OCLEI, Dr Moumouni Guindo, est revenu sur les impacts de la corruption, de l’enrichissement illicite, du blanchiment et autres formes de délinquance financière sur le développement socioéconomique. « Des fléaux qui creusent les inégalités, provoquent le terrorisme et déstabilisent nos États », selon M, Guindo. Toutes choses qui « interpellent et incitent à engager une lutte implacable et concertée contre ces pratiques », a-t-il dit, ajoutant que « cette lutte est un devoir de génération en suivant la voie tracée par les mères et les pères fondateurs. »
«C’est tout le sens de l’engagement solennel du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à apporter le changement nécessaire pour une gouvernance économique et financière vertueuse», a déclaré le président de l’OCLEI
Le contrôleur général des services publics, Badra Alou Coulibaly, a indiqué qu’il n’existe pas de solution miracle pour la lutte contre la corruption et aucun acteur, individuellement, ne peut venir à bout de ce fléau. «La nature multiforme de sa manifestation nécessite une synergie d’actions de tous les acteurs et structures de contrôle et organisations de lutte contre la corruption», a-t-il insisté.
Il a promis le soutien des structures de contrôle à l’État dans le cadre de la refondation. Un soutien qui se matérialisera par une lutte constante et inlassable contre la corruption.
Au nom des partenaires techniques et financiers, Marchel Gerrmann a salué le caractère inclusif et participatif de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Et, de son côté, le coordinateur résident du système des Nations unies au Mali, Alain Noudéhou, a rappelé que la lutte contre la corruption est l’une des priorités pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD). Selon lui, le «dévouement des acteurs étatiques et non étatiques pour prévenir et combattre la corruption est absolument essentielle sur ce vaste chantier de la construction des sociétés justes et pacifiques».
Le Premier ministre a estimé que « la corruption est un fléau pernicieux, qui compromet gravement le développement socioéconomique. » « C’est pourquoi, a-t-il dit, les autorités de la Transition mènent une lutte implacable contre la délinquance financière et l’impunité. »
Le chef du gouvernement a encouragé la synergie d’actions entre toutes les structures nationales impliquées directement ou indirectement dans la lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et l’enrichissement illicite. En outre, il a assuré de son soutien total et de l’accompagnement, sans ambiguïté, du gouvernement pour poursuivre cette lutte implacable.
«J’engage le gouvernement à apporter tout son soutien à la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de la présente conférence comme gage indéfectible de l’Etat du Mali à mettre en œuvre l’ensemble de ses engagements internationaux et de ses choix primordiaux de bonne gouvernance dans le respect du bien public», a lancé le Premier ministre.
AG/MD (AMAP)