
Clémentine Delait
Par Mohamed D. DIAWARA
Bamako, 13 sept (AMAP) Ce n’est pas un phénomène nouveau que la barbe s’invite sur le menton de femmes. Cette particularité a rendu célèbres des dames comme Clémentine Delait, en France, qui a vécu de 1865 à 1939.
Originaire de Thaon-les-Vosges, une Commune française, connue pour sa touffe de barbe très dense, elle a tenu pendant plusieurs années un magasin de lingerie à Plombières-les-Bains, une autre commune.
Le site Wikipédia explique que l’enfance de Clémentine Delait est marquée par les travaux des champs. À partir de la puberté, sa pilosité commence à se développer plus que la normale en ce qui concerne une jeune fille, notamment au niveau de la lèvre supérieure.
Selon les informations, l’initiative de laisser pousser sa barbe est née d’un pari. Lors d’une foire à Nancy, une femme à barbe a dit à Clémentine Delait en compagnie de son époux qu’elle pourrait être sa concurrente.
Quand elle a raconté cette anecdote dans un bistrot (café) appartenant au couple, ses clients lui ont fait savoir qu’elle ferait une femme à barbe très convenable et ils ont parié 500 Francs français (équivalent de 6.000 dollars, environ 3,6 millions de Fcfa) pourvu qu’elle cesse de se raser.
Ce pari a changé la vie de Clémentine Delait. Son café devient «le café de la femme à barbe» et attire de nombreux curieux. «On fera même des cartes postales sur lesquelles Clémentine signera des autographes. Elle obtient aussi la permission de s’habiller en homme. Et c’est d’ailleurs en homme qu’elle arpente les tranchées au nom de la Croix Rouge en 1914», explique France bleu, un site français.
Quelques années plus tard, indique la même source, dans son café transformé en cabaret, elle rencontrera le Prince de Galles, le Shah de Perse et tant d’autres célébrités, tout en refusant des sommes considérables, notamment celles proposées par le cirque Barnum pour l’avoir dans sa troupe.
Clémentine Delait voulait rester chez elle. Elle est morte à Épinal à 74 ans. Elle a fait écrire sur sa tombe l’épitaphe suivant «Ci-gît la femme à barbe». «Elle a décidé d’assumer sa pilosité et la curiosité qu’elle suscitait. C’était une femme forte qui assumait sa différence», remarque Nadine Laheurte, responsable d’une association «La Source des Art’isans». Mais elle n’en oublie pas sa féminité : toujours parfaitement coiffée et portant de belles robes corsetées.
L’histoire de Clémentine Delait si étonnante et «inspirante» vient d’ailleurs de faire l’objet d’une réalisation cinématographique. Ce film inspiré de sa vie est intitulé «Rosalie». Il est l’œuvre de la réalisatrice française, Stéphanie Di Giusto ,et sera présenté lors du prochain festival de Cannes.
MDD/MD (AMAP)


